Citations de Saskia Sarginson (157)
« Je vais m’asseoir sur ton banc, chaque jour, et je t’attends. » (p. 151)
« Je veux arrêter de faire ce qu’on attend de moi pour commencer à faire ce que je veux vraiment. » (p. 48)
Ses sanglots, pareils à un hoquet, étaient perceptibles dans l'air silencieux. Mais à mesure que la tour s'éloignait derrière nous, nous n'entendîmes plus rien que les vagues, le sifflement des pneus sur le chemin et notre propre respiration.
La musique aussi peut sauver des vies. La bonne chanson au bon moment peut faire toute la diftérence.
Ce n'est pas parce que c'est une tradition que c'est une bonne chose. Il y a des tas de mauvaises traditions.
Devant moi, l’océan ondule sous le ciel nocturne, le même océan que j’admirais l’autre soir, avant que Sam ne s’avance vers moi. Au-dessus de moi, les avions se croisent dans le ciel, si distants que je ne les entends pas.
Je le suis des yeux, me demandant si c’est son avion, s’il fixe les nuages, quand le titre de la chanson que je lui ai fredonnée me revient : Denver, Leaving on a jet plane. J’aimerais qu’il soit là. J’aimerais lui dire : « Devine quoi, Sam ! Je me souviens du titre de la chanson ! » Il rirait et me chanterait Hold me like you’ll never let me go.
Il la veut parfaite. Il lui fera la surprise quand elle viendra le retrouver. Il a son adresse sur la dernière page de son carnet de notes, écrite au feutre sur son étui de guitare, et sur un bout de papier plié dans son portefeuille. Elle doit le retrouver à l’aéroport après le travail. Il a décidé de lui parler de ses parents et de Lucinda. C’est sa dernière chance de lui dire la vérité avant de partir, avant qu’elle vienne à Londres.
J’avais remarqué ta manière d’observer chaque chose sous toutes ses coutures, comme si tu voulais en extraire une vérité absolue. Et tu sais si bien écouter. Écrivaine… oui, c’est logique.
Tu m’as demandé si j’avais un talent caché ? Une chose que je prenais plaisir à faire… La réponse est oui. J’aime écrire. Je tiens un journal et j’écris des nouvelles sur les morts que j’embaume, les personnes dont les noms sont inscrits sur les bancs. Je leur invente des vies.
Elle a pris le risque d’aimer et elle a récolté une vie de déception et d’insécurité, d’errance et de solitude. L’homme auquel elle a tout sacrifié s’est révélé être un menteur doublé d’un joueur invétéré. Elle aurait eu une vie heureuse avec le jeune homme du Sud qu’elle était destinée à épouser.
Le monde te tend les bras, là, dehors. Et je ne parle pas seulement de Londres. Il y a tant de lieux que nous pourrions visiter ensemble ! Il est temps que tu prennes ton envol.
J’aimerais lui avouer qu’il m’a plu dès le premier regard, que mon monde a dévié de son axe lorsqu’il m’a couru après. Mais, en l’espace d’un battement de cils, tout bascule, rien ne va plus. Je ne peux m’empêcher de penser à papa. Ces hôtels-casino ont causé notre perte, le jeu a fait de moi une prisonnière. Je bois une gorgée de champagne, pose ma coupe et défais les boutons de mon pantalon. J’ai besoin de sentir la peau de Sam contre la mienne, de retrouver l’intimité qui m’a échappé, comme son ombre échappe à Peter Pan.
Ensemble, ils réussiront tout. Il pense au jeune veuf qu’il vient de voir, aux espoirs et aux rêves que l’homme vient d’ensevelir dans cette fosse sombre avec sa femme.
Laissant glisser ses doigts sur le manche de sa guitare, il pense à son visage, à ses expressions si changeantes selon les heures et ses humeurs, parfois si douces et si radieuses qu’on la croirait éclairée de l’intérieur, telle une sainte ; si belle que c’en est presque douloureux. Il aime ses tenues un peu bigarrées. Sa manière s’associer les couleurs comme si elle avait pioché dans un coffre plein de costumes. Sa différence assumée. Il aime son sens de l’humour, son rire enfantin, la joie qu’elle tire des petites choses. Son moral à toute épreuve, aussi déroutant qu’il puisse être, parfois. Il n’avait jamais écrit de chansons d’amour, n’en avait jamais éprouvé le besoin.
Elle pouvait être drôle et tendre, dans l’intimité. Et il aimait être le seul à connaître la véritable Lucinda. À être assez proche d’elle pour faire tomber ses défenses sophistiquées.
La vie en pensionnat lui avait enseigné ce qu’était le pouvoir. Le langage du corps : il y a ceux qui le maîtrisent et ceux qui ne le comprennent pas.
Les jours se déployaient tels des papillons multicolores éblouissants. Il passait ses après-midi avec son ami Ben, à fouiller les bois armé d’un bâton et à construire des cabanes avant de rentrer goûter avec ses sœurs, Mattie et Elle, toujours souriantes de l’autre côté de la table.
La musique aussi peut sauver des vies. La bonne chanson au bon moment peut faire toute la différence.
Je n’ai jamais rien ressenti de tel. Ses caresses, ses baisers, le contact de ses jambes et de ses bras me ravissent. Incapable de me contenir, je crie de plaisir.