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Citations de Saskia Sarginson (157)


La photo a fait le tour du monde. Le petit garçon semble endormi. Il est allongé sur le sable mouillé, la tête tournée sur le côté, avec ses petites jambes potelées et immobiles. Il a trois ans. Il s'est noyé en essayant de traverser la Méditerranée avec sa famille. Son grand frère est mort, lui aussi.
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- Une maison, ce n'est pas seulement les briques et les pierres. Ce sont les gens.
Son regard me transperce. J'avale ma salive, pose une main sur ma gorge serrée .
- Je sais, murmuré-je. Quand je vois ce que ces réfugiés endurent, chassés de leur maison, de leur pays... J'espère que cette crise sera bientôt résolue.
- Elle n'est pas près de se terminer. Désormais, c'est notre réalité.
- C'est à dire ?
- Les personnes déplacées font partie de notre avenir.
- Ils retourneront dans leur pays dès qu'ils le pourront, n'est-ce pas ?
- Le monde change. Peu de gens auront cette opportunité .
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Je pose les mains sur la chair tendue de mon ventre arrondi. Quand je m'assois, il appuie sur mes cuisses [...]
Je respire profondément, soulève une main et donne un coup de poing dans mon ventre. La douleur me remonte jusque dans le dos. J'imagine sa surprise, son petit crâne écrasé, ses doigts écartés comme une étoile de mer.
Je serre le poing et frappe plus fort encore.
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La fraise parfaite a la forme d'un coeur. Elle est pulpeuse, sucrée et fragile. Le moindre choc marque sa chair fine, assombrit sa surface. Je me demande si les fraisiers ont senti l'impact de l'accident , endormis sur leur doux lit de terreau.
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Je te demande pardon.
J'ai détourné le regard et les ai laissés t'emmener . Il a suffi d'un geste, de quelques pas, et c'était terminé. J'ai tourné la tête et je me suis terrée dans le silence. À l'intérieur, je hurlais.
J'ai prié pour que tu gardes la trace de mes lèvres sur ta joue, le son de ma voix dans ton oreille. Pour que tu saches que je t'aimais.
Mon bébé.
Tu avais mon odeur, celle de mes entrailles et de mon sang.
Je ne t'ai même pas donné de nom.
Me pardonneras-tu un jour ?
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« Qu’avions-nous fait ? Qu’avions-nous vu ? Quand et où ? Ils pensaient que nous étions mauvaises, voyez-vous. Que nous avions commis un acte impardonnable. » (p. 14 & 15)
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Les moments que nous avons passés ensemble dans la forêt et sur la plage vivent en moi ; plus que de simples souvenirs, ils me rappellent qui je suis vraiment, où est ma vraie place.
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(note : lettre de Viola)
1975
John,
Peut-être qu'un de ces jours, j'arriverai à trouver le courage de vraiment t'envoyer une de ces lettres. Mais comment te laisser voir ces choses que j'écris ? Je me déteste. Je me sens si laide, pleine de la laideur de ce que j'ai fait. J'essaie sans arrêt de me faire toute petite pour que les gens ne découvrent pas ce que j'ai fait et qui je suis.

Je ne me sentirais pas comme ça avec toi. Tu m'as toujours acceptée telle que j'étais et de toute façon tu sais toute la vérité. J'aimerais pouvoir te parler.
Je ne peux pas parler avec Issy - elle a changé -, il y a une distance entre nous que je ne peux pas combler. Ce qui me laisse toute seule.

John, on dirait que cela fait des centaines d'années que nous ne nous sommes pas vus. (...) je suis tout le temps en colère. Sauf que personne ne comprend que celle contre qui je suis en colère, c'est moi.
Tout ce que je dis tombe à côté. Alors il est plus simple de ne rien dire (...)

Je suis contente que vous soyez ensemble, toi et Michael - vous n'avez jamais eu besoin de mots pour vous comprendre. (...)

Viola
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Par sa gémellité, elle est habituée à la symbiose, à ce lien qu'elle partage avec Viola, ce lien du sang qui les maintient encordées même quand elles sont à des kilomètres l'une de l'autre.
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— Regardez ! dit Ruby en pointant le nom sur la couverture. C’est mon fils. Christopher Delaney.
Les lettres ressortent, écarlates et en relief. Ruby adore passer les doigts dessus, comme si c’était du braille ou un message codé. Elle est époustouflée que son fils soit l’auteur de ce roman. Elle relit, encore et encore, ce nom si cher à son cœur. Elle ouvre le livre, les mots de Christopher sont là pour elle. Mais ça lui donne mal à la tête de se concentrer sur l’écriture minuscule. Elle doit plisser les yeux devant les phrases serrées et les lettres finissent par s’éparpiller, nuée de fourmis qui grimpent sur ses doigts et envahissent ses manches, leurs petites mâchoires prêtes à mordre. Elle détourne le regard et referme le livre. Peu importe. Cela ne gâche en rien le bonheur qu’elle éprouve à le tenir dans ses mains. Elle aime le garder avec elle d’un endroit à l’autre 10et, au moment de se coucher, elle le place sous son oreiller ou le serre contre elle.
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Le temps est un luxe dont on dispose rarement.
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Tu ne gagnes rien à absorber la peine des autres, il n'y a pas assez de place dans un cœur pour tout ça.
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C'est ce qu'il y a de magnifique avec l'imagination, cette liberté qu'elle vous offre de vous perdre dans vos pensées.
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Il sait qu’elle a raison, que la vérité est essentielle. Sans elle, une porte restera toujours fermée quelque part.
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Sam Sage sourit et tout s’additionne très vite dans ma tête. Cette longue bouche… cet accent… ce sourire en coin. C’est le gars que j’ai croisé sur les planches ce matin, une guitare à ses pieds. L’homme passe la main dans sa tignasse brune et ferme les yeux un instant. Puis il lève la tête et claque des doigts. Un. Deux. Trois. La salle se tait. Les musiciens échangent un regard et le clavier se met à jouer une mélodie légère tandis que Sam entonne Because the night de Patti Smith. Une de mes chansons préférées. Puis la batterie s’élève pour accompagner le refrain et toute la salle se met à chanter, portée par sa voix puissante.
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— Nous sommes arrivés ! lance papa d’un ton enthousiaste.
Les pins ont cédé la place au fil de fer barbelé. Sur la clôture élevée, une pancarte indique : Base aérienne de Blackheath. US Air Force. Une sentinelle, mitraillette à la hanche, fait le salut militaire au passage de la voiture.
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edy n’avait qu’une idée assez floue de l’endroit précis où habitaient ces mystérieux parents, mais quoi qu’il en soit, vu que l’Angleterre était minuscule, à peine de la taille d’un seul État, elle était certaine de pouvoir enfin les rencontrer. Peut-être y aurait-il aussi une tante, et même des cousins.
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Il souffre d’une scoliose aiguë. Le corset est censé redresser sa colonne vertébrale déformée, forcer ses pauvres os tordus à se remettre dans la bonne position. Maman dit que, comme c’est pour qu’il guérisse, on doit l’obliger à le porter parce que c’est un mal pour un bien. L’accent de maman, d’origine anglaise, ressort toujours quand elle dit ce genre de choses.
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Elle voudrait hurler un bon coup, manifester la frustration qu’elle a dans le ventre. Mais ça ne se fait pas de crier à New York, à moins d’être agressée. Les flics débarqueraient et enfonceraient la porte. Peut-être même qu’on enverrait ses parents en prison. Alors, afin de canaliser son agitation, elle tripote les pansements sur ses bras, les décolle du bout des ongles.
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Elle a droit à quelques privilèges, comme de pouvoir conserver un livre sur sa table de chevet. Ou passer l’après-midi dans le jardin quand il fait bon. Personne ne se doute que, pendant qu’elle reste assise sur le banc en bois, les yeux fermés et les mains jointes, le visage tourné vers la brise, elle décrypte le bourdonnement des abeilles qui butinent les roses, y repère son nom murmuré en boucle : Ruby, Ruby, Ruby. C’est la voix de Todd, il lui promet qu’il sera là bientôt, pour la ramener chez elle, dans l’Iowa. De l’autre côté de l’Atlantique. Elle y retrouvera ses enfants qui jouent ensemble dans le jardin, deux têtes blondes sous le soleil implacable
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