[...] - Douce Myobu, parle-moi de ton village encore une fois.
- Non, cette fois-ci, je vais vous raconter une autre histoire ...
Une histoire qui parle d'amour.
Un jour, il y a longtemps, un petit garçon de mon village marchait dans la forêt de glace. Son petit loup et lui avaient perdu leur chemin.
Ils erraient depuis longtemps, épuisés et apeurés. Leur faim grandissait et l'enfant voyait avec désespoir son petit loup s'éteindre lentement.
Il prit son couteau, observa le métal brillant et prit sa décision.
Il enfonça la lame dans son visage. Un des propres yeux, c'était là l'unique repas que le garçon pouvait offrir.
Pas un gémissement ne sortit de sa bouche.
Sans comprendre, le louveteau affamé mangea pendant que l'enfant perdait ses forces.
Cependant, une ombre noire et terrifiante les observait.
Le lendemain, les gens du village retrouvèrent le petit corps recroquevillé parmi les feuilles.
Il était faible mais il vivait encore.
Lorsqu'il se réveilla, le petit garçon allait bien.
Seul un de ses yeux brillait d'un couleur différente. Mais avec le temps même cette nuance disparut.
L'obscurité inspire souvent la peur, Meiki Chan. Mais parfois, elle est un refuge contre quelque chose que nous ne voulons pas voir.
-Certains Daimyos sont probablement déjà en train de comploter pour tuer Totecu-sama.
-Ah! Le shogun nous a apporté une longue période de paix... Or, trop de confort encourage les mauvaises langues.
-Je l'espère parce qu'il semble qu'un shinobi sans scrupules se meuve parmi les gens prêt à poignarder le shogun dans le dos.
-Et alors, tu sais ce que j'en dis? Tant qu'ils nous laissent le saké... Kanpaï!
Je vois encore une fois éclore des fleurs de chair et de sang !
- Ne te mêle pas de ça, sorcière ! Je ne fais pas confiance à ceux qui se cachent derrière un masque.
- Nous vivons dans un monde où les apparences sont trompeuses, mon fier Mamoru.
Lacère et déchire tes dessin ! Frappe ton corps avec du bois brut ! Détruis le monde qui t'a rejetée !
Lacère et déchire tes rêves brisés. Lave tes peurs dans le sang.
Mais méfie-toi des démons que tu as toi-même peints. Car ceux-là se nourrissent de ta souffrance.
La vengeance fut ainsi assouvie dans le sang non dans une effusion, bien sûr, mais dans sa plus haute signification.
Les choses semblent meilleures quand nous y goûtons dans ce que nous avons créé de plus beau de nos mains.
Certains disent que les démons créèrent la peur. Pour riposter, les hommes mirent des masques, se donnant l'illusion de dissimuler leurs faiblesses. mais quand un homme n'est plus qu'un masque, il cesse d'exister. Certains disent qu'autrefois, les démons n'étaient que des hommes.
Si tu sais regarder, tu comprendras que derrière chaque échec se cache malgré tout un résultat.
Les actions d'un samouraï sont guidées par la pureté. Elles ne doivent jamais être corrompues par la haine ou la rancœur.
Dans l'art du dessin, le trait parfait doit inévitablement déborder de la toile.
Mon fils, c'est la vie elle-même qui nous change. Elle le fait continuellement.
un papillon peut voler en tous sens pour s efforcer d echapper a son destin, il n en restera juamais... qu un battement d ailes.
Qu'est ce que la folie si ce n'est la capacité à voir au delà du visible?
Nous avons l'illusion d'être des acteurs sur une scène.
Nous pensons être les auteurs de notre drame.
En modifiant les lignes principales de l'intrigue au gré de nos caprices.
Mais peut-être que les pantins de bois du bunraku ont la même impression.
Eux non plus ne savent pas que des marionnettistes dirigent le moindre de leurs gestes.
- Par Itoku, qui a pu faire ça ?
- C'est... surement l'oeuvre des shinobis.
nous devons simplement vivre et les respecter, en nous souvenant que nous ne sommes que des invites sur cette terre.
Le wungo a ecrit ton destin en te donnant l oeil du dieu de la foret. Desormais, c est toi le gardien des nuees ecarlates. Elles seules pourront arreter la folie des hommes.
Pensees et paroles offusques l esprit. Traits illusoires avant le geste... Quete du vide, quete du sens. Le pinceau scrute la toile mais tout est deja ecrit... Il n y a plus d espace, il n y a plus de temps...