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Critiques de Seth Greenland (93)
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Un patron modèle

La vie de Marcus Ripps n'est pas franchement géniale, il travaille depuis des années en tant que directeur d'une usine de jouets, sa belle-mère habite avec sa famille depuis son veuvage et perd la vue, sa femme refuse toute relation sexuelle depuis des mois... Lorsqu'il apprend que Wazoo Toys est délocalisé en Chine et qu'il doit soit suivre, soit perdre son travail, Marcus est désespéré.

Par un providentiel coup du sort, son frère avec qui il était brouillé depuis des années, meurt en lui léguant une affaire prospère.

Une blanchisserie ? voilà l'occasion de rebondir ! Cependant, la façade de ce commerce cache quelque chose de très lucratif... et de parfaitement illégal.



Marcus nous apparait dès le début comme un homme sympathique, à l'écoute de sa famille, gentil avec sa belle-mère... il aimerait rendre tout le monde heureux mais il n'est pas quelqu'un qui s'impose. Féru de philosophie, aussi peu doué en filouterie que son frère la maitrisait sans peine, il se retrouve à la tête d'une entreprise qui fait de lui un mac.

Ce nouveau statut lui pose bien sûr problème, car rien ne l'avait préparé à un tel destin. Alors il fait à sa façon, avec une candeur qui l'entraine dans des situations aussi drôles que dramatiques.

J'ai beaucoup apprécié l'humour de l'auteur, celui-ci se moque ironiquement d'une certaine classe sociale qui se croit au-dessus des autres, uniquement en se basant sur la richesse, sans trop vraiment chercher si cet argent est gagné honnêtement, et surtout qui ne veut absolument pas le savoir.

Le personnage de Jan, la femme de Marcus, est également très intéressant, ainsi que son amie Plum. Tous ces protagonistes ont du renoncer à des rêves, et bizarrement la nouvelle carrière de Marcus va les pousser dans des directions insoupçonnées.

Et que dire de Lenore, la belle-mère adepte de pole dancing et qui n'a rien contre fumer un petit joint thérapeutique ?

Pour compléter ce tableau, il y a Nathan, le fils de Marcus et Jan, un petit garçon qui idéalise sa bar mitsvah et qui est peut-être le plus sage de tous malgré son jeune âge.

Un patron modèle est une belle critique de l'Amérique, grinçante et qui fustige l'hypocrisie d'un pays où le sexe fait vendre, mais où il ne fait pas bon faire fortune avec (à part quelques exceptions). C'est aussi un roman drôle, qui fait réfléchir, et qui se lit très facilement.



Pourquoi lire Un patron modèle ?



Si un petit tour à Los Angeles en compagnie d'une bande de losers magnifiques qui s'adaptent à un environnement inattendu vous tente, ce roman est parfait !

Bien sûr vu le sujet, certains passages sont à réserver à un public averti, mais franchement, je n'ai pas trouvé que l'auteur en faisait trop. C'est un roman au sujet détonnant qui se lit avec beaucoup de plaisir.
Lien : http://racontemoilalecture.o..
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Un bouddhiste en colère

Mais un lecteur déçu...

Après le formidable Mécanique de la chute, l'un de mes livres préférés de l'an passé (à cette seule réserve près que l'on aurait cru si on n'avait pas lu le nom sur la couverture lire le dernier roman de Tom Wolfe...), j'ai donc entrepris de lire tous les autres livres parus de cet auteur (cela ne va pas chercher très loin, car on est loin de la production de Balzac ou Dumas !). Ici un livre que j'ai lu avec plaisir, mais qui ne changera ni la face du monde, ni celle de la littérature. En somme un roman relativement banal dont on a du mal à croire qu'il provienne du même auteur que de cette implacable mécanique de la chute que l'on avait tant aimé ! Rendez-nous le vrai Seth Greenland (enfin j'espère que le vrai n'est pas l'auteur de ce livre-ci, agréable sans plus...).
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Mécanique de la chute

pas rentre dans l intrigue; les 300 premieres pages tres longues, a comparer pour un passionne de voyages a velo, a ces tres longues, ces interminables routes americaines droites , plates et desertiques5 (u moins lors de la taversee du desert a dos de dromdaire comme sir laurence; il est possible de bouquiner!). l histoire devient interessante,pas de change l auteur a du avoir un rendez urgent et il vous emballe, pour ne pas dire bacler, en une dizaine de page.

hasard des lectures j etais en plein dan ce romain lorsqu un de nos hommes politiques se faisait epingler par la diffusion

d une video douteuse et de m empecher de repenser a l affiche du film baisers voles.......on est vraiment loin des detectives des annees 60!
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Un bouddhiste en colère

Voici un roman qui pourrait tout à fait servir de scénario, on pourrait penser que c'est bon signe, mais dans ce cas, non, très peu pour moi, ce n’est absolument pas mon style au niveau de l’histoire, ni en livre, ni en film. Pourquoi diable l’ai-je lu me direz-vous ? Bonne question ! En fait, j'ai regardé la série des émissions consacrées aux écrivains américains de divers états (Les carnets de voyage de François Busnel) et j’essaye de lire au moins un livre de chaque auteur présenté. Il y a en a que je connaissais déjà bien sûr, et d’autres non. Seth Greenland en fait partie, il était interviewé dans une des émissions consacrées à la Californie, et j’ai trouvé cet ouvrage à la médiathèque. Voilà l’histoire. Donc un livre un peu passe partout, très moyen, vite oublié, invraisemblable, souvent caricatural… Définitivement pas ma tasse de thé !
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Et les regrets aussi

J'ai beaucoup aimé ce livre, le sujet aurait pu être caricatual, la maladie, les choix de vie, la poésie, mais l'auteur s'en sort de façon magistrale, sans fioriture, dans une belle écriture il nous emmene au bord de la folie, ou de la normalité dans le sens norme établie, sans jugement, sans fatalisme, sans résignation, il exprime au travers de Spall et de Jeremy, le fait que la vie est belle, parce que nous en faisons. Très beau, à rapprocher d'un Bojangles, l'amour au centre de la vie.
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Un patron modèle

L'histoire d'un honnête looser au bord de la faillite qui hérite d'un réseau de prostitution à la mort de son gangster de frère. Il reprend l'affaire avec ses propres valeurs, progressistes, mais doit se heurter à la concurrence. Le livre toujours très drôle vire alors au polar. Un régal.
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Un patron modèle

Marcus, directeur commercial d'une petite entreprise de figurines de « Présidents en prière », voit son destin basculer quand son directeur lui annonce qu'il va délocaliser sa dernière usine en Chine et qu'il va lui falloir quitter son petit pavillon de banlieue et son bonheur tranquille. Il se retrouve donc au chômage avec une femme qui tient une boutique qui perd de l'argent au lieu d'en gagner, un fils qui rêve d'une bar mitsvah ruineuse et d'une belle-mère chômeuse et sans assurance-maladie à charge. La mort de son frère aîné qui a mal tourné va peut-être le tirer d'affaire car elle lui permet d'hériter d'une laverie qui va se révéler la simple couverture d'une affaire autrement lucrative.

Un roman social humoristique. Le ton est décalé. On rit beaucoup de tous les déboires du pauvre Marcus, homme intègre se retrouvant à gérer un tas de situations inhabituelles pour lui. Les style est vif, agréable, l'intrigue bien ficelée (on verrait bien une adaptation pour le cinéma) et le suspens toujours présent. Le livre peut donner à réfléchir sur notre société qui sanctionne avec la plus extrême sévérité les petits qui quittent le droit chemin alors qu'elle est pleine d'admiration et de mansuétude pour les gros truands, les délinquants en col blanc par exemple. A quoi tient la réussite d'un homme ? Petit reproche : le happy end détonne un peu.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un patron modèle

L'histoire de Marcus Ripps reflète l'Amérique d'aujourd'hui, avec toutes les contradictions d'un système économique libéral qui génère richesse mais aussi extrême pauvreté. Remercié par son patron après des années de bons et loyaux services, Marcus Ripps va choisir de devenir mac pour échapper au surendettement et à la descente aux enfers.Son choix est lourd de questionnements sur la différence entre le bien et le mal, deux valeurs fondamentalement binaires du bien-penser américain.

Sur un ton caustique et critique, l'auteur nous confirme tout au long du livre une Amérique que l'on soupçonnait déjà, capable d'autodérision, d'humanité, de pensée philosophique et d'immoralité.

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Un patron modèle

Marcus et Jane, couple de la classe moyenne américaine, ont une vie bien rangée qui laisse peu de place à l’imprévu jusqu’au jour ou Marcus refuse de suivre la délocalisation de son usine de jouet en Chine. Commence alors une longue période de chômage et d’accumulation de dettes. Ils leur faut à tout prix trouver de nouvelles ressources pour sortir la tête de l’eau. Cette opportunité va se présenter sous les traits d’une blanchisserie pas comme les autres.

Avec beaucoup d’humour, l’auteur montre du doigt la société américaine. L’appât de l’argent peut transformer même les familles les plus banales. Mais un peu comme pour les films, on trouve ici un happy end qui fait sourire tant cela paraît grotesque.

Un très bon roman que j’ai savouré avec beaucoup de plaisir. Certaines scènes sont vraiment des moments cultes et je me ferai un grand plaisir de découvrir les romans précédents de cet auteur qui m’a toujours tenté mais que je n’ai jamais pris le temps de lire.

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Plan américain

Dans ce nouveau roman, l’auteur revient sur le passé des personnages évoqués dans son livre précédent « Mécanique de la chute ». Mais les deux lectures sont totalement indépendantes l’une de l’autre.

Nous sommes à New-York, dans les années 70. On ne peut pas se promener comme on veut en ville, ça craint comme on dit. On fait connaissance avec Paul, Pablo, qui, pour ses parents, va devenir réalisateur vu qu’il a fait des études en lien avec le cinéma. En fait, il regarde des films pornographiques et en écrit de petites critiques pour un magazine. C’est un boulot alimentaire, pas du tout prometteur…. Mais les rêves sont intacts et il continue de les nourrir.

Son ami Jay Gladstone a des relations, promet de trouver de l’argent et de monter un film dont Pablo assurera la réalisation. Il faut simplement trouver le scénario idéal, les finances, les acteurs… Ben voyons….

À cette époque, c’est la blaxploitation (courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des Afro-Américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires) qui est tendance. Il faut donc rester dans cette lignée pour avoir du succès. Pablo réfléchit et écrit un synopsis qui met en scène des individus à la fois ciblés et variés, avec une pointe d’humour. Est-ce que ce sera suffisant pour trouver un mécène ? Ne faudra-t-il pas modifier, biffer, rayer, transformer, voire rédiger à nouveau ?

C’est le cheminement de ces jeunes que nous suivons dans ce récit. On va les voir grandir, s’émanciper, devenir indépendant. Mais ce n’est pas aisé, il y a les amis, les amours, les emmerdes comme dans la chanson. Il faut faire sa place, être écouté, compris, accepté. Les rencontres jouent un rôle important dans leur quotidien, elles influencent les liens, les choix.

Avec une écriture fluide et agréable (merci à la traductrice), Seth Greenland nous plonge dans l’atmosphère de la Grosse Pomme. À ses côtés, on visite les cafés théâtre, on écoute les conversations, on comprend les ressentis des uns et des autres. Il sait trouver les mots pour les dialogues, les descriptions des lieux, des échanges, et les questions que tous se posent sur leur avenir, leurs décisions prises ou à prendre.

Je me suis particulièrement attachée à Pablo. Il est intéressant dans ses souhaits de s’en sortir seul, de réussir. Parfois il est un peu naïf et il découvre le revers de la médaille ou la face cachée de ceux à qui il a fait trop vite confiance. Parfois, il a dû céder, changer ce qu’il avait prévu. C’était difficile pour lui car il ne voulait pas « se perdre » mais avancer malgré tout. Finalement c’est ça devenir un homme adulte, c’est apprendre de ses expériences, de ses erreurs et devenir soi.

C’est une lecture qui pourrait donner naissance à un très bon film. C’est instructif, dépaysant et très plaisant à lire.


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Mécanique de la chute

J'ai beaucoup apprécié ce livre. Il narre le destin de Jay Gladstone, un homme immensément riche dont la vie basculera soudainement en une soirée. Difficile de ne pas en dire davantage pour ne pas ruiner l'intrigue. On peut juste dire que le récit est profondément américain et qu'il se déroule en 2012, année d'élection de Barack Obama.



Ce livre est empli de traits d'humour et de réflexion qui ne sont pas politiquement correctes, bien au contraire ! Les différentes communautés en prennent pour leur grade, et j'ai trouvé ça très rafraîchissant. Il faut bien sûr être sensible à l'humour corrosif et "poil à gratter".



J'ai enlevé une étoile pour le dernier quart du livre qui s'étire un peu en longueur selon moi. À part ça, je recommande !
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Mécanique de la chute

Mécanique de la chute de Seth Greenland raconte les déboires de Jay Gladstone, héritier flamboyant d'un empire immobilier à New York en 2012.

La toile de fond est l'histoire de la famille Gladstone; quatre générations d'immigrants juifs d'Europe de l'Est et modèle d'une success story de travail acharné et d’intégration aux valeurs Américaine. Jay profite de son immense fortune en s'appliquant a préserver les valeurs de la religion juive et du parti Démocrate. Sa fille Aviva étudiante et actrice rebelle remet en question les valeurs et religion de sa famille avec violence.

L'histoire du roman est parfaitement résumée dans le tire. La mécanique de la chute va s'enclencher avec trois forces indépendantes.

Tout d'abord le rapport des personnages à la religion, Juifs, musulmans ou catholiques, c 'est l’adhérence ou rejet qui va positionner chacun dans l'engrenage de la chute. Puis les nouvelles normes sociétales des années 2010 avec le racisme endémique, les jugements immédiats et sans recul des réseaux sociaux et enfin l’émergence du "moi" tyrannique individuel qui a toujours raison et a besoin de faire justice.

L'intrigue est brillante mais le rythme est inégal. Une première partie de 300 pages pour la mise en place des personnages, très lente, très détaillée, puis tout s’accélère avec beaucoup de bons rebondissements pour terminer presque en queue de poisson. Je suis resté un peu sur ma fin avec cette architecture bancale. L'écriture est un peu lourde, probablement due à la traduction. L'aspect judiciaire, mise en accusation et condamnation est défaillant, ça dessert la crédibilité du roman.

Le livre reste une bonne description de l'Amérique au temps d'Obama.



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Mécanique de la chute

Ce roman n’est pas sans rappeler « Le bûcher des vanités » de Tom Wolfe. Une mécanique littéraire pour le coup redoutable. On suit les aventures de Jay Gladstone avec un réel plaisir. Sa vie va basculer sur un accident, un moment de folie et là, tout s’enchaîne et précipite le lecteur dans une chute sans fin.

C’est très bien écrit, bien documenté, bien renseigné, crédible. Le climat de plus en plus suffoquant ressort très bien.

Un bon pavé, un excellent roman de Seth Greenland que je place parmi mes meilleures lectures 2019.
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Un bouddhiste en colère

Roman mi-policier, mi-philosophique

récit comique jusqu'à parfois frôler la caricature,

situations si cocasses qu'elles en sont presque invraisemblables

Bref ça fonctionne, oui, mais sur le fil du rasoir !
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Un patron modèle

Un Patron modèle… Vous ne pouvez avoir une petite idée de ce dont parle le roman de Seth Greenland qu’en en voyant la couverture. Couverture qui attire l’œil de tout le monde, même des récalcitrants à la lecture. Il faut dire qu’une couverture montrant une fille en mini-robe rose pailletée avec un décolleté plongeant et des bas résilles… Si ce n’est pas vendeur auprès d’un certain lectorat masculin…



Pour faire bref, c’est l’histoire d’un Américain, un certain Marcus Ripps, qui commence à avoir des problèmes d’argent. Son entreprise délocalise en Chine, mais il ne veut pas suivre. Il parvient tant bien que mal à faire vivre sa famille, mais cela oblige tout le monde à se serrer la ceinture. Arrive par-dessus tout cela la mort de son frère Julian, qu’il n’avait pas vu depuis des années. Il lègue à Marcus une blanchisserie qui, espère ce dernier, parviendra à lui faire redresser la barre. Seulement il s’avère que la blanchisserie n’est pas une blanchisserie… et Marcus se retrouve ainsi, sans l’avoir voulu, à la tête d’un réseau de prostitution, monté par son frère quelques années plus tôt. D’abord réticent à l’idée d’exercer une activité illicite, Marcus voit cependant dans ce business l’opportunité de se refaire une santé financière. Il décide alors de relever le défi en quelque sorte lancé par son frère, mais se jure de mettre la clef sous la porte dès qu’il aura suffisamment renfloué ses caisses. Seulement les choses se compliquent lorsque l’un des clients de l’agence décède d’une crise cardiaque lors d’un rendez-vous avec une des filles…



Vous allez me dire, c’est bien gentil tout ça, mais où est l’intérêt ? Eh bien il se trouve dans cette écriture franche grâce à laquelle Seth Greenland croque avec dérision et jubilation la société consommatrice américaine, consommatrice de tout, même de sexe. Mais cette histoire qui se déroule chez nos amis de l’autre côté de l’Atlantique aurait tout aussi bien pu se passer chez nous.



La justesse de l’écriture de Greenland réside dans l’usage d’un vocabulaire très varié, aussi bien précis et choisi avec soin dans les passages narratifs que d’une vulgarité nécessaire dans la bouche de certains personnages. Un roman se déroulant dans le milieu de la prostitution sans employer de langage vulgaire ne présenterait pas le moindre intérêt, car il serait totalement irréaliste. Ici, la trivialité n’est pas déplacée ni excessive, au contraire. Les mots font mouche, et le lecteur n’est pas choqué car il ne peut que s’y attendre.



Enfin, des traits d’humour, présents de diverses manières, ponctuent le roman d’un fond agréable et le lecteur se prend à sourire, parfois même à rire, devant un détail insolite, et l’incongruité de certaines situations ou personnages, par exemple la belle-mère de Marcus qui pratique le pole dancing et demande à faire partie du business de la « blanchisserie »…



Cependant, si la lecture du récit est une partie de plaisir pour le lecteur, le personnage, lui, se débat dans les fils inextricables de sa conscience. Et si l’on peut par moments regretter que la narration ne se fasse pas à la première personne, on a tout de même accès à une bonne partie de la psychologie de Marcus, ce qui nous fait réfléchir nous aussi. Jusqu’où est-on prêt à aller pour faire vivre ceux qu’on aime ? Car si Marcus décide de reprendre l’affaire de son frère, c’est avant tout pour faire vivre sa femme et son fils, ainsi que sa belle-mère, qui loge sous leur toit, et qui commence à avoir des problèmes de santé qui nécessitent de l’argent.



Autre question qui se pose : peut-on gérer de manière altruiste une entreprise illégale ? Car Marcus, ce « patron modèle », propose entre autres à ses salariées (lui-même ne sait pas s’il peut les nommer ainsi) un plan d’épargne-retraite, ce qui paraît totalement incongru pour un proxénète… C’est aussi cela qui fait le délice de la lecture de Seth Greenland : le goût du détail qui montre le décalage entre la vie bien rangée dont vient Marcus et ce monde aux frontières floues dans lequel il pénètre en acceptant de devenir un mac.



La conclusion se tire d’elle-même : un livre délicieux et plaisant, sans faux-semblants, d’une finesse mordante qui fait parfois frissonner mais qui est la juste transcription du monde réel.
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Un patron modèle

Auteur américain totalement inconnu pour moi avant les Carnets de Route de Busnel aux Etats-Unis, j'ai passé avec Seth Greenland un très agréable moment de lecture.



Un patron modèle était le seul titre disponible de cet auteur dans ma librairie, et je ne regrette pas son achat, même si la couverture ne me séduisant pas au départ. Je n'aime pas les couvertures vives, le rose bonbon et les bas résille déchirés attirent le regard, mais ne me donnaient pas une bonne impression de son contenu. J'ai eu tort, je l'avoue.Avec la lecture de la quatrième de couverture, je m'attendais à un roman social. Licenciement, compte en banque dans le rouge sur querelles familiales...mais c'était sans compter sur l'histoire décalée scotchée par l'auteur sur ce fond de crise. Je n'ai pas arrêté de sourire à la lecture de ce roman.



Seth Greenland nous décrit une famille de la classe moyenne, un couple avec un enfant pris dans le train train quotidien, qui cohabite plus qu'il n'habite ensemble. Madame tient une boutique de vêtements qui ne correspond pas vraiment au quartier où elle est implantée, Monsieur vient de se faire renvoyer pour n'avoir pas suivi son patron et ami dans son entreprise en Chine.

A la mort de son frère, Marcus hérite d'une petite blanchisserie. Il découvre dès la première visite qu'elle n'est qu'une façade pour une entreprise bien plus lucrative que le nettoyage à sec. Julian était un mac, Marcus hérite donc de la façade, des fille et d'un studio de 'travail'. Son compte en banque dans le rouge l'incite à étouffer la petite voix de sa morale. Il paternalise ce métier, tout en mentant à sa femme.

Un coup dur l'amène à la mettre dans le secret, et il gère désormais une "entreprise" devenue "familiale". Tout semble leur réussir, mais toujours avec l'idée que cela ne peut durer qu'un temps, celui de mettre de l'argent de côté. Mais face à l'adversité qui ne peut manquer de survenir, tout le monde se sert les coudes.



D'homme effacé et sans influence, Marcus prend de l'assurance, devient habile, manipulateur.



Une peinture sociale cocasse, au ton vif pour présenter des situations décalées et une question: jusqu'où est-on prêt à aller pour s'en sortir quand on est au chômage?
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Un patron modèle

Que du bonheur, un roman très drôle et d'un décalage pertinent.
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Plan américain

PLAN AMERICAIN auteur Seth Greenland

Editions Liana Levi (7 septembre 2023)

Né(e) à : New York , le 22/06/1955 Biographie : Seth Greenland est romancier, dramaturge, et scénariste pour le cinéma. Son premier roman, Mister Bones, faisait un portrait féroce du monde de la télévision. Il récidive en publiant Un patron modèle (Shining city), nouvelle satire sur la société américaine, qui a paru en France 2008 (Liana Levi). Il publie un troisième roman en 2011, Un Bouddhiste en colère: une satire politico-sexuelle sombre et drôle centrée sur trois frères en Californie. En 2015 paraît son quatrième roman 'Et les regrets aussi , qui se déroule à New York. Seth Greenland est aussi un dramaturge reconnu outre-atlantique, et un scénariste très prolifique pour le cinéma et la télévision.



Son roman Plan Américain n’a pas été publié aux Etats-Unis mais directement en France.

Un choix sur lequel l’auteur, dans un entretien à L’Express, s’explique en décrivant la nervosité, la « révolution culturelle » à l’œuvre dans le monde de l’édition outre-Atlantique où « les écrivains se censurent », où par exemple ils ne sont pas « encouragés », s’ils sont blancs, à créer « des personnages noirs », quitte à ce qu’on leur reproche, s’ils ne le font pas, d’écrire « un roman trop “blanc” ».

Avant d'aborder la critique, rappelons que le plan américain au cinéma a été inventé pour que dans les westerns, le pistolet soit visible à la ceinture des cow-boys. Les réalisateurs cadraient donc en dessous de la ceinture, au niveau des cuisses.

Avec ce Plan Américain, nous sommes dans les années 1970, à New York, «décrite par l'auteur comme  estropiée sublime, profane et tapageuse ». La ville est sale, violente, mais elle regorge de cinémas d’art et d’essai, de boîtes de nuit, de jazz, et de jeunes qui se rêvent artistes, cinéastes, acteurs, journalistes.

L’intrigue se noue autour d’un projet de film de blaxploitation. Selon le scénario, un virus a décimé tous les Blancs sauf un mafieux Juif, dont le destin sera d’être impitoyablement pourchassé pendant ce premier long-métrage .

Pablo, aspirant réalisateur de 23 ans, rêve de réaliser des films et en particulier une fresque à la Kubrick sur la vie de Cicéron. En attendant, il est critique de cinéma pour un magazine pornographique. Un soir avec Jay, son ami d’enfance, fils d'un milliardaire dans l'immobilier qui sévit dans New York, ils font la connaissance d’une comédienne noire qui joue du Shakespeare. Ils vont alors tout faire pour réaliser leur premier film avec cette actrice dont ils sont tous les deux amoureux en surfant sur la vague de la blaxploitation.

Mais monter la production de ce long métrage s’avère beaucoup plus compliqué et et surtout beaucoup plus dangereux qu’ils ne le pensaient.

Les aventures de Paul, allias Pablo, fils d'un gérant de mercerie qui comprend qu'il ne sera jamais Jean-Luc Godard sont attachantes et délirantes. La description du New York des années 1970 qui contraste cruellement avec le Manhattan ultra-chic d'aujourd'hui, les étincelles entre les communautés, juives et noires, riches et pauvres, tout cela est très justement décrit avec beaucoup d'humour.



Une réussite qui donne envie de lire les autres livres de Seth Greenland.

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Plan américain

Est-on prêt à tout pour réaliser son rêve, y compris à fricoter avec la mafia russe ?

La réponse est dans « Plan américain » dans lequel on retrouve Jay Gladstone jeune, le héros malheureux de « Mécanique de la chute » (2019).

Après quatre ans passées dans une école de cinéma, Paul Schwartzman alias Pablo aspire à devenir réalisateur tout en songeant à ses maîtres : Fellini, Wenders, Varda, Truffaut...

Il s'attelle d'abord à l'écriture d'un scénario et, pour financer sa passion, rédige des critiques de films pornos pour « un magazine érotique aux prétentions littéraires ».

Nous sommes à New York au mitan des années 1970.

Le hasard lui fait rencontrer le fameux Jay Gladstone, héritier charismatique et engagé socialement d'un magnat de l'immobilier, qui deviendra son partenaire de galère, et la sublime et écorchée vive Avery, actrice noire de grand talent qui obtiendra, après moult contretemps et concessions, le rôle principal du long métrage au titre, « Le Dernier Homme blanc », qui surfe sur la mode de la blaxploitation offrant aux Noirs une plus grande visibilité.

« L'avenir est noir, pas juif » affirme un cinéaste un brin cynique.

Confronté à l'ampleur du projet, Pablo s'interroge : « que savais-je de la condition des femmes noires dans ce pays ?, une question qui rappelle les controverses sur le droit ou non de s'approprier une culture autre que la sienne en vue de créer une œuvre.

Allant plus loin, Seth Greenland se demande : qu'est-ce qu'être Noir ? Qu'est-ce qu'être Blanc ? Qu'est-ce qu'être Juif ?

Avec un humour désabusé et une tendre nostalgie, celle d'une époque où New York était une ville rongée par la violence mais au bouillonnement culturel réjouissant, « Plan américain » est le roman des désillusions et de la jeunesse perdue, celle de l'attachant et fragile Pablo.



EXTRAITS

L'amour, c'est quand deux personnes décident de vivre dans la même illusion.

Tu as peur de créer un personnage de femme noire ? C'est une femme ! C'est ça qui la définit avant tout. Dans ce contexte, c'est juste plus fort qu'elle soit noire.

Derrière toute grande fortune, il y a un grand crime. Par conséquent, dans le capitalisme, l'innocence était un mirage.

Pour des oreilles américaines, aucune parole ne semble amicale en russe.

Ça n'était pas très bon signe que j'envie des punks défoncés et des clodos titubants.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Plan américain

Un roman brillant et profond nous plonge dans l’effervescence artistique de Manhattan à la fin des années 1970.
Lien : https://www.la-croix.com/cul..
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