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3.85/5 (sur 13 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Washington
Biographie :

Shelley Puhak est poétesse et écrivaine américaine.

Elle est diplômée d'un MA de l'Université du Delaware et d'un MFA de l'Université de La Nouvelle-Orléans.

Professeure d'écriture créative à l'Université Notre-Dame du Maryland à Baltimore, elle a remporté le prix de poésie Anthony Hecht pour son second livre "Guinevere in Baltimore" (2013).

Elle est également auteure de "Les Reines sombres: La sanglante rivalité qui façonna le monde médiéval" ("The Dark Queens: The Bloody Rivalry That Forged the Medieval World", 2022).

Elle vit avec son mari à Catonsville, Maryland.

Source : Wikipédia
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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
L'aristocratie commençait à se rendre compte, peut-être avec quelque crainte, que malgré les assurances que Frédégonde awst données il y a quelques années, elle ne céderait sans doute pas volontiers le pouvoir au prince Clotaire quand celui-ci deviendrait majeur. Le pouvoir, au sens propre du mot, est intoxicant : il rend dépendant exactement comme une drogue. Cette poussée de dopamine pourrait avoir été interprétée nar par Frédégonde comme une grâce divine, et lui donner l'impression d'avoir été élue. Et l'idée d'un sevrage soudain pouvait sembler insupportable.
Après plus de dix ans de régence, les nobles neustriens soupçonnaient que Frédégonde désirerait rester une reine mêre active qui détiendrait le vrai pouvoir, derrière le trône, comme Brunehaut avec Childebert. Le moyen habituel de réduire une souveraine au silence était le meurtre ou le couvent. C'est ainsi que des femmes puissantes avaient été éliminées avant elles, et que celles qui oseraient suivre leur exemple le seraient dans l'avenir.
Frédégonde leur épargna cet embarras.
L'événement est rapporté avec peu de bruit : les sources mentionnent seulement l'année 597 et font ce constat concis "Frédégonde mourut".
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A l'époque, I'Eglise se battait pour afirmer son autorité et renflouer ses caisses en s'ingérant jusque dans la chambre à coucher de ses fidèles. Les évêques avaient pris des mesures contre les pratiques homosexuelles et décrété que les moines (mais, curieusement, pas les moniales) ne devaient plus partager le même lit. Eux-mêmes voyaient leur vie sexuelle de plus en plus surveillée. Beaucoup avaient rejoint l'Eglise après avoir terminé leur carrière laique, et avaient souvent, dejà, femme et enfants, ce qui, au debut, ne présenta pas de problème. Cela faisait longtemps que des hommes mariés avaient eté ordonnés prêtres et faits évêques, et le celibat n'était pas exigé d'eux. L'Eglise leur demandait juste de faire preuve de tempérance et de s'abstenir de rapports sexuels certains jours saints. Mais quand ces mêmes évêques faisaient des enfants, c'était à eux qu'ils léguaient leurs biens, et pas à l'Eglise. Voulant empêcher cet usage sans pour autant permettre le divorce, I'Eglise ordonna tout d'abord à ses évêques de vivre avec leurs épouses «comme frère et soeur». Pour faire appliquer cet interdit peu populaire, elle essaya de trouver et d'excommunier les évêques mariés qui couchaient encore avec leurs épouses.
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Le roi pouvait le faire emprisonner dans un domaine de campagne ou enfermer dans un monastère. Il préféra le faire assassiner.
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Les Mérovingiens sont longtemps restés dans l'ombre de la lignée qui les a supplantés : Charlemagne et ses Carolingiens qui avaient tout intérêt à se peindre en triomphateurs d'un monde non civilisé. Nous avons hérité de ce portrait de barbares empotés en partie parce que les Carolingiens ont fait de grands efforts pour déposer puis effacer leurs prédécesseurs, conspirant même avec un pape à cette fin. Les Mérovingiens furent aussi maltraités par les révolutionnaires français, qui voyaient dans le premier Louis (le roi Clovis) I'origine du très-honni Louis XVI.
Aujourd'hui, les Mérovingiens font l'objet d'une attention renouvelée de la part des historiens : ils voient en eux la dynastie qui a assuré la transition du monde romain vers le monde médiéval et établi les frontières politiques de l'Europe, frontières qui existent encore, ainsi qu'un grand nombre de lois et de moeurs sociales encore en vigueur elles aussi. Mais les deux Mérovingiennes qui ont gouverné le plus longtemps, à la fois comme reines et comme régentes, n'ont pas encore reçu leur dû, et il y a une raison évidente à cela.
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La logique misogyne du patriarcat est curieusement circulaire : les femmes ne peuvent pas gouverner parce qu'elles n'ont jamais gouverné. Mais ce grossier message repose sur une épaisse couche d'amnésie historique, fruit d'effacements et d'omissions sans nombre, et dont l'objet est d'envoyer collectivement le message que les femmes qui ont gouverné n'ont pas même mérité le droit que l'on se souvienne d'elles.
Même si les reines sombres étaient absentes de mes livres, elles n'ont cessé d'être visibles pendant toute mon enfance: s'il y avait des femmes dont il ne fallait pas suivre l'exemple, m'avertissait-on, c'était elles. La méchante belle-mère de mes contes de fées, la hautaine Jézabel contre qui l'on prêchait à l'église, la grosse dame qui chantait à l'opéra : toutes étaient un objet de haine ou de ridicule. Entre le silence de I'histoire tronquée et le vacarme oppressant des stéréotypes, quel espace leur restait-il ?
Mais les fantômes de Brunehaut et de Frédégonde refusent de rester silen cieux. Ils ne cessent de réapparaître, bien décidés à se faire entendre.
Est-ce parce que les reines ont été privées d'une voix ? D'une parole ? D'une reconnaissance ? Ou même d'un lien avec les vivants ?
Ou que nous avons été privés de récits fondateurs sur le pouvoir féminin ?
Et s'il en va ainsi, que faire pour commencer à réparer cette injustice? Peut-être imaginer et brandir haut et fort les épitaphes que Brunehaut et Frédégonde auraient certainement écrites pour elles-mêmes : NI FEMME DE, NI MÈRE DE, mais le titre qu'elles n'ont cessé de réclamer toute leur vie : PRAECELLENTISSIMAE ET GLORIOSISSIMAE FRANCORUM REGINAE -les très excellentes et très glorieuses reines des Francs.
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La rébellion était le passe-temps préféré des frères cadets. Les fils aînés héritent des meilleurs morceaux et les plus jeunes, envieux, leur en veulent.
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En 595, comme le sixième siècle approchait de son terme, le monde présentait un visage neuf. Dans l'Italie lombarde, une reine, devenue veuve, était restée au pouvoir. L'homme qu'elle choisirait comme second époux régnerait avec elle comme roi. Et de l'autre côté du continent, le Japon était dirigé par sa première impératrice, Suiko, récemment mnontée sur le trône.
En Francie, le moment où Brunehaut devint régente de ses deux petits-fils inaugurait une des périodes les plus exceptionnelles de I'histoire de I'Europe: celle d'un double règne féminin. Frédégonde et elle ont régné en régentes exactement en même temps, et l'empire qu'elles se sont partagé englobait la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'ouest et le sud de l'Allemagne et une partie de la Suisse d'aujourd 'hui. Un seul homme contrôlerait, brièvement, plus de territoires que ces deux souveraines : I'empereur Charlemagne.
Il est difficile de surestimer l'importance de ce moment et facile de déplorer à quel point les archives historiques sont maigres sur la période; le manque de sources nous empêche de mieux documenter leurs interactions.
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Les descendants de Frédégonde furent bientôt appelés les «rois fainéants ». Transformés en simples hommes de paille, ils étaient dominés par leurs maires du palais. Et viendrait le temps où cette domination sonnerait le glas de leur déposition.
Les deux nobles avec lesquels Warnachaire avait collaboré, l'évêque Arnoul et le duc Pépin, unirent leurs enfants par mariage pour lancer une nouvelle dynastie. Leurs descendants, les Carolingiens, monopoliseraient l'office héréditaire de maire du palais et finiraient par prendre la place des Mérovingiens comme rois des Francs. Les hommes qui avaient trahi la reine Brunehaut étaient les arrière-arrière-grands-pères du futur empereur Charlemagne.
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