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4.05/5 (sur 66 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Isawa , le 29/01/1914
Mort(e) le : 17/08/1987
Biographie :

Shichirō Fukazawa (深沢 七郎, Fukazawa Shichirō?, 29 janvier 1914 - 17 août 1987) est un écrivain et musicien japonais.

Fukazawa est né à Isawa, dans le district de Higashiyatsushiro de la préfecture de Yamanashi.
Son premier roman, La Ballade de Narayama (楢山節考, Narayama bushiko?), gagne le prix de l'Homme nouveau du magazine Chūōkōron et est deux fois adapté au cinéma, d'abord par Keisuke Kinoshita en 1958, puis par Shôhei Imamura en 1983. Ce dernier, aussi appelé La Ballade de Narayama, remporte la Palme d'or au Festival de Cannes 1983.
En 1960, Chūōkōron publie sa satire Furyu mutan, où le narrateur rêve que la gauche a pris le pouvoir au palais impérial et a décapité le prince Akihito et la princesse Michiko devant une foule admirative. Ce livre provoque la colère de l'Agence impériale et des nationalistes japonais. En réponse à ce scandale, le 1er janvier 1961 une fille de 17 ans, de droite, entre chez le président de Chūōkōron, Shimanaka Hoji, tue une bonne avec une épée, et laisse gravement blessée la femme de Shimanaka. Fukazawa se montre peu en public depuis, et ce, jusqu'à sa mort.
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Source : Wikipédia
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Bande-annonce japonaise sous-titrée en anglais du film La ballade de Narayama, 1983


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Voler de la nourriture, c'était, dans le village, le fait de l'homme le plus infâme. Celui-ci doit subir ce qu'on appelle "l'amende honorable à Messire Narayama" qui est la sanction la plus lourde qui soit. C'est une sanction qui consiste à prendre de force la nourriture de la maison du coupable et à la partager entre tout le monde. S'ils omettent de faire sans faute leurs préparatifs de bagarre et de courir, ceux qui s'en vont chercher une part ne pourront rien recevoir. Comme, au cas où le voleur fait de la résistance, il arrive qu'on doive se battre, on se précipite le plus tôt possible. Du fait qu'on se précipite le plus tôt possible, on va nécessairement pieds nus. L'homme qui irait chaussé serait, lui aussi, l'objet d'une raclée, si bien que même pour ceux qui font la galopade, il s'agit d'une lutte éperdue. C'est que jusqu'à quel point la confiscation de la nourriture est une grande affaire, est imprimé dans les nerfs de chacun.
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Les dents d'O Rin étaient, malgré la vieillesse, en pleine santé. Depuis son jeune âge, ses dents avaient été sa fierté. C'étaient des dents bonnes au point qu'elles pouvaient croquer jusqu'à du maïs séché. Même en vieillissant, il ne lui en était pas tombé une seule et, pour O Rin, ç'avait fini par être une cause de honte. Alors que Tappei, son fils, en avait déjà perdu un bon nombre, les dents d'O Rin, qui s'alignaient au complet, pouvaient donner à penser que, pour ce qui est de manger, elle était vraiment imbattable et qu'elle pouvait dévorer n'importe quoi. Et dans ce village qui manquait de nourriture, c'est une chose qui faisait honte.
Quand les gens du village rencontraient O Rin :
- Hé, avec des dents comme ça, on risque point de manquer ! Même ce serait des pommes de pin ou des pois à péter qu'il n'y aurait point de restant !
Ce n'était pas là chose dite pour plaisanter. A coup sûr, c'était dit par raillerie. Ce qu'on appelle "pois à péter", ce sont les pois coupe-neige, ce sont des pois durs comme de la pierre et lorsqu'on en mange, il ne fait que vous sortir des pets. Aussi, quand on pète après qu'on en a mangé, on dit : "Tiens, c'est parce que j'ai mangé des pois à péter..." On veut dire par là : des pois durs, mauvais, mais, d'habitude, on les appelle coupe-neige ou pois durs. Alors qu'O Rin n'avait, de sa vie, lâché un pet devant quiconque, employer exprès à son propos l'expression "pois à péter", il n'y a pas de doute, c'était pour se moquer d'elle. O Rin l'avait bien compris. C'est qu'elle avait entendu combien de personnes lui parler comme ça. Avoir pris de l'âge et, qui plus est, être arrivée à un âge tel qu'on va s'en aller au pèlerinage de Narayama, et être bafouée de cette façon-là parce qu'on a ses dents en bonne santé..." Mais, après tout, c'est fatal...", pensait-elle.
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On appelait le riz "Messire le hagi blanc". Dans ce village pauvre, on en cultivait, mais la récolte n'en était pas grosse. comme, sur ce sol montagneux, il n'y a pas de terrains plats, la nourriture quotidienne se composait de millet - awa ou hie -, de maïs et d'autres cultures, dont on récoltait davantage. Le riz était chose que l'on ne mangeait que lors de la fête de Narayama ou en cas d'une grave, grave maladie. La chanson du Bon dit :
"mon papa dans sa conduite quelle malice
Si trois jours il est malade on cuit du riz"
C'était une chanson pour mettre en garde contre le luxe.
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Ce qu'on appelle souriceau, c'est le fils du petit-fils, c'est l'arrière-petit-fils ; c'est une allusion au fait de mettre au monde beaucoup d'enfants, comme une souris. (p.45)
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Là où il y avait un rocher, à coup sûr, il y avait un cadavre. Plus loin, cette fois, il y eut un cadavre au pied d'un arbre. C'était un mort récent qui avait l'air d'être encore vivant. Là, Tappei, une nouvelle fois, de sursauter et de ne pouvoir avancer. C'est que le cadavre qu'il avait devant les yeux avait bougé. Il examina bien, bien la figure : il n'y avait aucun doute, ce n'était pas là quelqu'un de vivant. "Néanmoins, pensa Tappei, c'est sûr qu'il vient de bouger !" et il sentit ses jambes se raidir. Là-dessus, de nouveau, le cadavre bougea. Cela bougea du côté de la poitrine du cadavre. C'est qu'il y avait là un corbeau. Comme le vêtement était de couleur sombre, Tappei ne s'était pas rendu compte de la présence du corbeau. Il tapa violemment du pied sur le sol. Mais le corbeau ne s'enfuit aucunement. Tappei s'avança en passant tout à côté. Alors, le corbeau de prendre son envol. Calmement, d'ouvrir ses ailes et de prendre son envol. C'était un corbeau d'une tranquillité odieuse. Comme Tappei, par hasard, se retournait vers le cadavre, voici que dans la poitrine de celui-ci, il y avait encore un corbeau. "Il y en avait donc deux ?" se demandait-il, quand, de dessous le précédent, bougea la tête d'encore un autre corbeau. "Ce cadavre allonge les jambes (comme un homme au repos), mais les corbeaux lui ont dévoré le ventre et y ont fait leur nid", pensa-t-il. A l'idée qu'il y en avait peut-être encore davantage, il fut saisi d'un sentiment de haine et d'horreur. Cet endroit semblait être le sommet. Toutefois, le chemin montait encore. Au fur et à mesure qu'il monta, les corbeaux furent plus nombreux. Quand Tappei faisait un pas en avant, des corbeaux se mettaient nonchalamment en marche, comme si la terre, autour de lui, eût été mouvante. Ils marchaient avec un crissement sur les feuilles mortes, en faisant un bruit comparable à celui de personnes humaines qui marchent.
- Comme la montagne est pleine de corbeaux !
Il était épouvanté de leur nombre. Les corbeaux n'arrivaient pas à lui apparaître comme des oiseaux. Ils avaient des expressions d'yeux de chats noirs et des mouvements indolents qui causaient malaise. De plus en plus nombreux étaient aussi désormais les cadavres étendus. En progressant encore un peu, il découvrit un endroit qui offrait l'aspect d'une montagne chauve, où il n'y avait que des rochers. Là, les os blanchis étaient comme neige tombée ; il y en avait tant répandus à terre que les alentours en étaient devenus blancs. Tappei, qui marchait en ne regardant que vers le bas, cherchait à marcher en évitant les os, mais ses yeux finissaient par vaciller, et il manquait de trébucher et de tomber. Il pensa : "Parmi tous ces ossements blanchis, il y a sans doute des gens que j'ai connus pendant qu'ils vivaient."
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Comme la famille s'était augmentée de deux femmes, la robuste travailleuse qu'était O Rin finissait par ne plus savoir que faire de ses mains; elle éprouvait dans son inoccupation le sentiment d'un manque et jusqu'à la mélancolie.
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Comme, l’an prochain, Orin allait avoir ses soixante dix ans et que c’était l’âge où elle irait au pèlerinage de Narayama, elle s’était impatientée en se demandant comment on ferait si une bru n’avait pas été trouvée à ce moment là.
…..les dents d’Orin , qui s’alignaient au complet, pouvaient donner à penser que, pour ce qui est de manger, elle était vraiment imbattable et qu’elle pouvait dévorer n’importe quoi.Et dans ce village qui manquait de nourriture, c’est une chose qui faisait honte.
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Dans ce village-ci, on appelait le village où se trouvait la maison natale d'O Rin, "le village d'en face". Comme les villages n'ont pas de nom, on s'appelait à l'unisson, des deux côtés, "le village d'en face". (p.20)
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Fukazawa s'est attaché à décrire un monde obsédé par l'angoisse de la faim, angoisse qu'il nous montre comme la plus fondamentale de l'homme. (p.12 - Préface de Bernard Frank)
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