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Citations de Shoba Narayan (39)


« On peut, en attrapant la queue d’une vache, marcher jusqu’au paradis, dit-il. C’est pour cette raison que la vache est si importante dans l’hindouisme. »
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Peut-être nos ancêtres avaient-ils tout simplement trouvé comment utiliser toutes leurs merdes- littéralement. Dans les villages, les Indiens utilisent toujours la bouse. Les paysans plantent des graines dans la bouse de vache pour les protéger et les fertiliser. On l'emploie sèche pour allumer les feux, comme combustible pour cuisiner, et en application pour repousser les moustiques. (...)
On recouvre de bouse les murs et le sol des maisons en terre pour les consolider; même chose pour les maisons en pisé du Nouveau-Mexique. (p. 154)
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Un présage que j'ai fini par détester concerne les femmes : voir une femme mariée porte bonheur, mais voir une veuve porte malheur. Bien entendu, la même règle ne s'applique pas aux veufs. (p. 211)
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A ce moment-là, je ne faisais pas du tout le lien entre les vaches et l'Inde, mon pays natal quitté depuis des années.
Si vous m'aviez dit que cette histoire de vache allait me rattraper, je vous aurais ri au nez. Sans méchanceté, mais avec une pointe de mépris difficile à dissimuler. (...) Mais je ne soupçonnais pas que Sarala, ma laitière, allait m'apprendre à vivre le moment présent et à faire des épreuves une école de résilience. (p. 16)
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""Vous savez, on garde les vaches depuis des générations dans ma famille. du coup, je me suis mise à penser comme une vache. Comment pense une vache ? Est-ce qu'une vache pense au lait ? Je ne vois que ça.
Par chance, elle met fin à mon supplice.
"Comment pense une vache ?" répète-telle. Cette fois, je sais c'est une question pour la forme. "Une vache pense avec générosité, n'st-ce-pas? Puisqu'elle est mère de l'humanité."
J'acquiesce, même si, à mon avis, les vaches n'ont pas une vision si globale de la vie. Elles pensent probablement au foin, à l'herbe et à leur prochain repas, pas au "lait de la tendresse humaine" ni à la consommation. (p. 137)
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L'exil, comme l'a écrit le savant et critique d'origine palestinienne Edward Saïd, est un "fossé incommensurable, une blessure inguérissable entre un être humain et son pays d'origine; entre l'individu et son vrai foyer. C'est une tristesse fondamentale qu'on ne surmonte jamais". Pour des immigrés comme Ram et moi, c'est une double peine. Nés en Inde, nous sommes devenus des adultes en Amérique. Nous avons des affinités avec les deux cultures mais n'appartenons à aucune. (p. 38)
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Elle secoue la tête. Qui renverserait une vache en Inde ? (...)
"Pourquoi les vaches se sentent-elles à ce point en sécurité sur les routes indiennes ?
-Elles sont comme nos mères. Qui écraserait sa propre mère ? "répond Sarala. (p. 86)
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"L'ensemble des trois-mille dieux résident dans la vache, (...) Ses quatre pattes sont les Vedas*, ses yeux le soleil et la lune, son cou englobe la trinité. Même sa bouse abrite Lakshmi, la déesse de la prospérité. (...) Son urine contient Dhanwantri, le médecin céleste."

* Veda signifie "savoir". Les Vedas, au nombre de quatre, sont les premiers textes de l'hindouisme et transmettent un savoir lithurgique et théologique.
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Etes-vous heureux ?

Je ne sais pas jusqu'où on peut se fier à ces enquêtes, mais pour moi, le plus dur en Inde est d'apprendre à composer avec les inégalités. Il y a un gouffre entre la vie de ma famille et celle des personnes qui nous aident à la maison. (...)
Mais être entourée de personnes dont les moyens sont drastiquement différents des miens ouvre en moi une boîte de Pandore de culpabilité. (p. 95)
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"Quand les dieux et les démons cherchaient le nectar d'immortalité (amrit), on leur dit de baratter l'océan de lait (ksheera sagara). Une vache, Kamadhenu, jaillit alors de l'océan - en tant que messagère de l'immortalité."
p.71
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"La vache apparaît dans le Rig-Veda - un des plus anciens textes de l'hindouisme, écrit autour de 1200 avantJ.-C. - et dans tous les textes hindous écrits depuis. Elle a sa place dans le corpus plein de magie et d'imagination des Purana, regroupant les mythes collectifs et les légendes de la culture hindoue.
la vache joue de nombreux rôles dans ces mythes hindous: elle peut être une princesse guerrière, la mère du monde, la déesse primordiale de la fertilité, celle qui exauce tous les souhaits, la mère sacrificielle, la messagère de l'immortalité."
p.17
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Dans la poésie indienne, on utilise la vache comme métaphore pour décrire la vitesse, la fertilité, l'instinct maternel et la bienveillance nourricière. (p. 162)
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Si le mythe est la fumée de l’histoire, comme l’a écrit l’historien John Keay, certains animaux apparaissent plus que d’autres dans ses volutes : le mouton dans le christianisme, et la vache dans l’hindouisme. Au prisme de la science moderne, l’Inde entretient avec la vache un lien envahissant et déconcertant. Est-ce que certains Indiens – pas seulement les hindous – pensent que l’urine de vache est un remède universel ? Oui. Utilisent-ils la bouse de vache pour les rituels et dans la vie quotidienne ? Oui. Les hindous vénèrent-ils tous les aspects de la vache ? Oui. Croient-ils que la déesse de la prospérité réside dans l’anus de la vache ? Oui. Les vaches sont-elles le symbole de l’intolérance grandissante des hindous et du nationalisme ? Oui.
Depuis que les nationalistes hindous du Bharatiya Janata Party ont pris le pouvoir, des hommes se faisant passer pour des gau rakshaks attaquent les Indiens musulmans et les dalits. En septembre 2015, une foule déchaînée de ces justiciers de la vache a lynché et tué un forgeron musulman, l’accusant de manger du bœuf. En juillet 2016, ils ont agressé quatre dalits qui gagnaient leur vie en tant que tanneurs. Ces escouades réservent leur compassion aux vaches aux dépens de vies humaines, et les musulmans vivent dans la peur, en Inde.
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Quoique j'aie grandi en Inde, à Chennai, ou Madras comme on l'appelait alors, je suis partie étudier aux Etats-unis et ne suis pas revenue pendant près de vingt-ans. J'ai longtemps caressé le rêve de revenir. La vie en Inde est d'ailleurs comme un rêve parfois, remplie de scènes, de sons et d'odeurs uniques et surréalistes. Propres à donner à Salvador Dali une tonne d'inspiration. Ou du fil à retordre.
Comme rencontrer une vache dans un ascenseur. (p. 24)
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Sarala fait face à un dilemme. Chercher des fiancées pour ses fils la consume. Ils ont déménagé pour s'éloigner de l'étable, pour que les épouses potentielles et leurs familles ne voient pas les vaches attachées devant leur ancien foyer. Mais Sarala regrette que la production laitière ait si mauvaise presse sur le marché matrimonial.

J'essaie de la réconforter. "C'est un bon karma, après tout, de travailler avec les vaches."

Mais Sarala est désabusée.

"Le karma, c'est très bien, mais ça ne vous remplit pas l'estomac."
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Mycobacterium vaccae est une bactérie présente dans la bouse de vache. On l’a décelée pour la première fois en Autriche. Le mot vacca est le latin pour « vache ». Des recherches ont montré que l’exposition à cette bactérie peut accroître l’intelligence et remonter le moral. Je ne plaisante pas. Deux professeurs de biologie du Russell Sage College de Troy, New York, ont présenté cette découverte lors d’une rencontre de la Société américaine de microbiologie en 2010. Le titre de leur communication est explicite : « Les bactéries peuvent-elles vous rendre plus malins ? » Mycobacterium vaccae est naturellement présente dans le sol et dans la bouse de vache, et d’après Dorothy Matthews et sa collègue Susan Jenks, les personnes qui passent du temps dans la nature, et avec les vaches, sont susceptibles de l’ingérer ou de l’inhaler.
Chez les souris, l’absorption de ces bactéries stimule l’activité des neurones. Cette stimulation entraîne une augmentation du niveau de sérotonine – l’hormone de la bonne humeur – et réduit par conséquent l’anxiété. Comme la sérotonine joue un rôle dans l’apprentissage, Matthews s’est demandé si M. vaccae pouvait améliorer l’apprentissage chez la souris. Il se trouve que oui. Les souris ayant ingéré la bactérie ont traversé un labyrinthe deux fois plus vite et avec moins d’angoisse que le groupe de contrôle. Les membres de la famille de Sarala nettoient chaque jour le sol de leur maison avec de la bouse de vache et ingèrent la bactérie durant les repas. Pas étonnant qu’ils rient si fort. C’est l’effet de la sérotonine induite par les bactéries de la bouse de vache répandue en couches sur le sol après chaque repas depuis des années et des années.
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Nous ramassons les « assiettes » en feuilles de bananier et nous les jetons dans une fosse à compost à ciel ouvert. La jolie cousine de Sarala, Sita, ramasse un peu de bouse de vache et la jette dans un seau. Elle ajoute un demi-seau d’eau, et elle asperge prestement le sol avec le mélange. Elle prend un chiffon, commence par le fond de la pièce, se penche et balaie le sol de la main, dessinant de jolies courbes par terre dans la pâte de bouse de vache. (…) Personne ne marche dans la pièce tant que la pâte n’a pas séché et formé un substrat solide à la teinte verdâtre sur le sol déjà verdâtre. C’est à cet endroit que l’on dînera plus tard ce soir-là, assis sur des nattes posées sur le sol de terre battue mêlée à la bouse de vache, pour un autre repas servi sur des feuilles de bananier.
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Avant d’en faire l’expérience, on croit que le chagrin est une émotion. Ce n’est pas une émotion ; c’est mille émotions en une. C’est un peu comme se tenir au sommet d’un immeuble dont la base s’effondre ; c’est ce genre de choc. Il y a de la rage quand on se demande « pourquoi moi ? ». Il y a le goût amer dans la bouche qui semble ne jamais disparaître. Il y a les questions qui surgissent aux moments les plus étranges. Des questions comme : « C’est quoi, la bonne manière de mourir ? »
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On ne peut pas boire l’urine de vache pure, dit-il en me regardant droit dans les yeux. « Ce serait trop puissant. Je la mets dans un pot en terre cuite, je la conserve dans un endroit frais à l’abri de la lumière pendant quelques jours, et je laisse les sédiments se déposer. Au bout d’une semaine, un liquide clair et propre se forme à la surface. C’est comme une distillation. Ensuite je recueille la partie du dessus et je la bois. Une petite cuillère par jour suffit. »
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Etes-vous heureux ?

La plupart des études sur le bonheur placent l'Inde au bas de leur liste. Comment explique-t-on alors la nonchalance toute toute résiliente des pauvres de l'Inde ? Les chercheurs appellent cela l'adaptation. Les gens s'habituent à un certain niveau de vie, à une certaine manière d'être. Il s'adaptent à leur sort. Ils apprennent à se satisfaire de ce qu'ils ont. Sont-ils heureux ? Oui. En partie. Comme la plupart des gens, me direz-vous. mais en Inde, l'éventail des choses "acceptables" est beaucoup plus vaste. Le concept de pauvreté est plus large. (p. 93)
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