Ce récit fonctionne un peu comme une comptine à tiroirs, il s'agit de rajouter un morceau de phrase à chaque fois. Toutefois alors que pour "La maison que Pierre a bâtie" venue d'outre-manche, les rajouts se faisaient en une fois en multipliant les "qui", ici ils se font en deux mouvements. Les "qui" n'apparaissent pas systématiquement à chaque nouvelle proposition et des mots se modifient, on passe ainsi de "Voici un marchand" à "du marchand ".
Ce caractère plus sophistiqué fait que pour un public de six à dix ans auquel on s'adresse ici, il ne sera pas possible de demander une mémorisation parfaite du récit. Ainsi à "Voici un marchand de légumes qui a jeté une tomate sur le voleur du perroquet de la chanteuse admirée par le lutteur de sumo (...) " succède plus loin " Voici le maire qui a gagné la voix du marchand de légumes qui a jeté une tomate sur le voleur du perroquet de la chanteuse admirée par le lutteur de sumo (...) ".
Le graphisme n'est pas univoque, il rajoute par rapport au texte une dimension d'humour supplémentaire. Il s'agit ici de la traduction d'un ouvrage japonais publié en 1979. Ce livre est adapté à un jeune lectorat de six à dix ans.
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Qui ne connaît pas connaît la fameuse comptine anglaise "La maison que Pierre a bâtie" qui raconte les conflits successifs entre animaux et humains depuis le rat qui a mangé le riz jusqu’au coq nourri au riz qui a réveillé le policier ? Tout ceci se passe dans ou autour de la maison que Pierre a bâtie. Il s’agit de rajouter un morceau de phrase à chaque étape de l’action. Eh bien "Voici la puce Pico" fonctionne exactement sur le même modèle, avec un contexte culturel différent. C’est de lutteur de sumo que l’on parle, on y lit des mangas et le personnage principal a pour demeure non une maison mais les poils d’un chat. À défaut de brigand, on évoque un voleur de perroquet. Globalement le texte de "Voici la puce Pico" développe un imaginaire plus copieux que celui de "La maison que Pierre a bâtie". Le récit est bien servi par une illustration qui sait apporter à tous les personnages une note de gaieté, mêle le voleur malgré son air de conspirateur et sa tête de voyou nous séduit. On pourra également associer dans un but d’éducation artistique à l’ouvrage présenté ici "Le voyage de petit Pouce" (du couple Sandberg) qui créé à partir d’une empreinte digitale permet d’explorer la diversité et le mélange des couleurs. Un ouvrage comme "La puce Pico" convient à un jeune lectorat de six à dix ans.
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Un dimanche matin, alors qu'il n'a rien à faire Hiroshi se met à creuser. Sa mère se demande ce qu'il fait, sa petite sœur veut participer, le voisin s'inquiète du devenir de ce trou et puis Papa " Ne te presse pas, prends ton temps".
Et puis après sueurs et ampoules le trou est enfin creusé.
S'en suit le défilé des personnages... toujours curieux. Sauf Papa qui lui dit " Tu as fait un joli trou"
Hiroshi est heureux.
Et ce trou il va en faire quoi Hiroshi ?
Et bien pas grand chose finalement.
Une histoire qui nous dit la simplicité des choses, les petits bonheurs minuscules.
Une fable poétique pour dire l'enfance. Où les enfants apprécieront l'entêtement de ce petit garçon pour une occupation inutile mais qui lui apporte une joie simple.
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Monsieur Hippopotame est un drôle d’animal qui nous fait partager son quotidien et ses considérations sur le monde- parfois absurdes, parfois philosophiques, toujours honnêtes et amusantes. Sans peur, mais avec retenue et délicatesse, il nous livre ses pensées sur l’amour, la vie, la mort, l’amitié et abordent avec douceur des thèmes comme l’image de soi, la religion, l’art, le tout en version bilingue japonais/français et avec un humour subtil !
Tanikawa Shuntarô est l’un des poètes les plus célèbres au Japon. Polyvalent, cet auteur est aussi un dramaturge, un scénariste et un producteur de films vidéo. Oui, rien que ça ! Mais c’est surtout un être doté d’une grande sensibilité qui nous embarque avec Monsieur Hippopotame, de 8 à 88 ans !
J’ai trouvé cet adorable petit livre et j’ai craqué sur la couverture lors de l’inauguration du salon de Montreuil sur le stand des éditions Picquier (d’où je repars toujours les bras chargés). Organisé avec sur la page de gauche le texte, sur la droite une illustration, l’ouvrage est beau à regarder et agréable à lire. Les dessins de Hirose Gen, alternativement en noir et blanc ou en couleurs, sont très expressifs, souvent rigolos et servent vraiment à accompagner la lecture. Les courts textes font penser à des extraits d’un journal intime et ne sont pas sans rappeler le genre du haïku. Le livre peut aussi bien être lu par les petits que par les plus grands, chacun pouvant interpréter le texte à sa manière, avec son niveau de perception. Surtout, l’humour fin de l’auteur (que vous aimerez encore plus si vous êtes japonophile), sur lequel je me permets d’insister, ne sera pas tout le temps aisé à saisir pour les plus jeunes, mais il ravira les plus grands. Sans en comprendre les mêmes subtilités que ces derniers, les enfants pourront avoir l’occasion de se poser des questions et d’échanger, entre eux ou avec des personnes plus âgées.
Ce petit livre est assez universel dans sa démarche, ce qui me touche beaucoup. Il balance entre le zen, la contemplation, le rire, l’absurde et la poésie de la vie quotidienne. A partir d’un animal pas très commun ni très présent dans la littérature, lourdaud sur terre et gracieux dans l’eau, il tente d’apporter de la légèreté à l’existence et célèbre la vie et ses petits plaisirs, ses hauts et ses bas. Sous la naïveté de notre hippopotame pointe en réalité une vision pertinente et tolérante qui nous laisse le sourire aux lèvres.
Evidemment, le fait qu’il soit en version bilingue français/japonais contribue à me faire craquer dessus et à vous recommander de le mettre sous le sapin dans deux jours (non, il n’est pas trop tard, vous le trouverez dans toutes les bonnes librairies !). Et pour vous convaincre encore plus, c’est un bel objet, au façonnage simple mais soigné, avec un papier très doux.
Jamais un hippopotame ne vous aura fait autant de bien !
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Lu dans le cadre du challenge Petits Plaisirs 2014-2015
La vie d'un hippopotame peut être si poétique...
Offert à l'origine à mon petit frère, ce court recueil a vite trouvé sa place dans ma bibliothèque après une très jolie lecture de ses 60 petites pages.
Avec un humour qui fait sourire et une vision du monde différente, Mister Hippopotamus nous livre les petits rien de son quotidien et les réflexions amusantes ou philosophiques qui lui vienne à l'esprit.
Chaque page est agrémenté d'un très joli dessin, soit en couleur, soit en noir et blanc qui accompagnent avec poésie les kanjis et leur traduction française.
Un petit livre très, très joli où le sourire et la mélancolie joyeuse d'un hippopotame se dessinent à chaque pages.
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Qu’est-ce qu’un hippopotame fait de ses journées ? Monsieur Hippopotame nous livre ses pensées et partage avec nous quelques moments de sa journée.
Au départ, je l’avais pris pour mon fils : l’image de couverture était plaisante et une de mes éditions préférés, Philippe Picquier (jeunesse) ! Mais après avoir commencé à lui lire quelques pages, j’ai bien vu que ça ne lui correspondait pas.
A chaque double page, on a un texte (texte original en japonais et traduction française) faisant face à un dessin. J’aimais bien l’idée qu’ils aient conservé le texte japonais !
A part la double page de la devinette ("Un hippopotame effrayant, maigre et tout blanc avec les mains vertes. Qu’est-ce que c’est ?" ) qui lui a fait répondre un « crodidile ! » (bon, c’est pas ça, la réponse est un jeu de mots japonais) et quelques dessins, ça a moyennement intéressé mon garçon (deux ans à l’époque).
Les premières m’ont laissé un peu perplexe mais en relisant, les réflexions de Monsieur Hippopotame sont tour à tour, étonnantes, absurdes, poétiques ou complètement déjantées. Enfin, normal pour un hippopotame. Il y a aussi quelques jeux de mots (japonais) qui m’ont moins parlé, par contre. Les dessins sont simples, drôles et compréhensibles, ils complètent assez bien le texte.
Je ne sais pas ce qu’il faisait dans les bacs de livres des petits enfants mais c’est un livre assez drôle, à lire sans se prendre la tête. Pour se démarquer, la quatrième couverture annonce de 8 à 88 ans. Je me demande ce qu’en penserait un enfant de 8 ans… ?
Je lirai bien d’autres ouvrages de Tanikawa Shuntaro, j’ai bien aimé sa poésie et son humour !
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Michiko Yamaguchi n'a que cinq ans mais est déjà très intelligente. Cette petite fille se questionne sur la façon dont elle est perçue par les autres. Qui est-elle pour ses parents ? Qui est-elle pour la voisine ? Qui est-elle pour un extraterrestre ? Qui est-elle pour le médecin ? Elle ne pose pas que des questions, elle fournit aussi les réponses !
Les illustrations aux couleurs vives sont très enfantines. Michiko apparaît toujours sur la page de gauche, les autres personnages sur celle de droite souvent divisée en deux colonnes de couleurs différentes. La narration en "je" nous aide à nous mettre dans la peau de Michiko.
Le questionnement de cette fillette est très intéressant, dommage que les illustrations ne me plaisent pas plus que ça !
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J'ai trouvé ce drôle de petit livre un peu par hasard car la couverture avec son hippopotame contemplatif a attiré mon regard. Il s'agit d'un recueil de vers ou de poèmes très courts écrit par Tanikawa Shuntâro et illustrés par Hirose Gen. Certaines facéties de notre hippopotame sont assez déroutantes et sont pleines d'un humour ou d'une poésie toute japonaise. Mais bien qu'elles puissent nous laisser perplexe, certaines ne laissent pas de nous faire réfléchir.
Il ne vous reste plus qu'à méditer ces drôles de pensées et de savourer les illustrations de Hirose Gen.
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Le monde de l'enfance tout simplement illustré. Superbe ouvrage, qui dépeint à merveille et avec une grande poésie la simplicité du monde de l'enfance, en opposition à la vision parfois schématisée du mode "trouver des réponses à tout": l'histoire parle en effet d'Hiroshi, qui creuse un trou... et au fil des pages défilent des "grands" qui lui demandent avec curiosité "pourquoi, pourquoi, pourquoi?". J'ai trouvé ce livre très touchant, un peu comme le classique "La soupe au caillou", car il permets de poser beaucoup de questions ouvertes avec autant de réponses surprenantes et uniques selon chacun. Bon moment de lecture. Petite originalité, le livre s'ouvre par le bas, ce qui permets d'avoir des images plus hautes sur deux pages au fur et à mesure de la progression d'Hiroshi pour un effet visuel que je trouve très réussi.
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Il y a un peu du Botero dans les illustrations que signent Kuwabara Nobuyuki pour les textes du poète Tanikawa Shuntarô. Les personnages sont bien enveloppés, mais pourtant il y a de la légèreté. Beaucoup de légèreté aussi bien dans les courtes histoires que dans leur illustration. Une double page pour chaque portrait : à gauche, le texte, à droite, le dessin. Les textes sont cocasses, parfois absurdes, en tout cas énormément de fantaisie.
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Parfait pour faire comprendre que nous avons tous des rôles différents en fonction de l'environnement dans lequel nous sommes.
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Album avec une mise en page simple : la double page est divisée en deux : d'un côté la petite fille, de l'autre une autre personne.
Permet aux enfants de se placer par rapport aux autres : être élève, amie, frère, soeur... Mais bon pas très original
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