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Citations de Silvio D`Arzo (25)


(...) si ton métier est de t'intéresser à tous, commence donc par t'intéresser à l'un d'eux, rien qu'un seul. Mais jusqu'au bout, au bas mot : jusqu'à la racine. Il n'est pas meilleur moyen pour t'intéresser alors sérieusement à tous les autres. (p. 50)
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Et si un arbre peut de quelque façon servir à évoquer un humain, eh bien c'était un vieil olivier des fossés qui lui convenait. À la voir ainsi, il me semblait que ni la fatigue ni l'ennui ne pourraient désormais rien contre elle: elle se laissait vivre et cela suffisait, voilà tout.
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L'important, c'est de ne pas perdre son numéro. Il peut toujours sortir, voilà tout.
- Mais je ne l'ai pas perdu, dit-elle au bout d'un moment avec un sourire, comme si utiliser les mêmes mots que moi, c'était boire au même verre. (p. 34)
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Mais c'était des mots et rien d'autre, parce que mon costume était ce qu'il était, comme les chaussures et tout le reste ; et ça serait toujours comme ça : une vie de quatre sous.
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L'automne était déjà à l'agonie. La nuit, les haies se couvraient de givre et la lune était devenue plus froide que la pierre : dure, ronde et précise comme elle ne peut l'être qu'à Noël, et les deux nuages qui l'entouraient ressemblaient à de la buée.
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On entendait par instants les clarines des moutons et des chèvres ça et là un peu avant les pâturages. Juste à l'heure, vous comprenez, où la tristesse de vivre semble grandir en même temps que le soir et vous ne savez qui en attribuer la faute : la mauvaise heure.
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Vous êtes parfaitement libres de rire, mais à cette heure-là les cailloux eux-mêmes étaient tristes, et l'herbe, désormais d'une couleur presque violette, plus triste encore. Et elle toujours là-bas, penchée sur les dalles de pierre. Elle plongerait les guenilles dans l'eau, les tordait, les battait et ainsi de suite. Sans hâte ni lenteur, comme ça, et sans jamais lever la tête.
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Voilà le vie que je mène : une vie de chèvre. Une vie de chèvre et rien d’autre.
(p. 75)
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et bien, dis-je en moi-même,quand il s'y met pour de bon, le monde peut être bien triste, va. Il est doué pour ça, et même un homme, jamais, au grand jamais, ne pourrait en faire autant.
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Alors seulement, au bout du canal qui coulait vingt mètres plus bas, penchée pour laver du linge, de vieilles guenilles, des boyaux ou quelque chose d’approchant, je vis une femme un peu plus vieille que moi. Sur la soixantaine, vous savez.

Dans tout ce silence, ce froid, cet air livide et cette immobilité un peu tragique, la seule chose vivante c’était elle. Elle se penchait – avec peine, me semblait-il –, plongeait les guenilles dans l’eau, les tordait et les battait, et ainsi de suite. Sans lenteur ni hâte, et sans jamais lever la tête.
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Et maintenant, c’était fini. Quelque chose était arrivé, une fois, une seule, et maintenant tout était fini.

Pourtant, je n’éprouvais même pas de douleur, ni de remords, de mélancolie ou quoi que ce soit de ce genre. Je sentais seulement en moi un grand vide comme si désormais plus rien n’avait pu m’arriver. Rien jusqu’à la fin des siècles.

Je faisais les cent pas dans la pièce où pour la première fois elle m’avait si bêtement parlé, je déplaçais un livre, le déplaçais à nouveau, ou tapais comme ça sur une vitre : et maintenant même un enfant aurait pu me conduire par la main. Une absurde vieille, un absurde prêtre : toute une absurde histoire de quatre sous.

Un bruit monta de la ruelle. Les six vieilles de Bobbio arrivaient à l’instant. Toutes les haies avaient gelé. Les six vieilles se réchauffaient en battant des pieds. Un filet de fumée sortit d’une autre maison.

Le garçon monta et frappa à la porte.

« Monsieur le curé, m’annonça-t-il sans entrer. Je cours sonner la cloche. À présent, la Melide a fini.

— J’arrive », dis-je.

Il faisait froid. Décembre est froid chez nous.
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Une minute passa, puis une autre. La lune elle aussi semblait regarder. Dans le silence, on entendait le bruit de l'eau, le crépitement d'une branche déjà morte et ce nombre infini de bruits dont personne ne sait ce qu'ils sont et qui semblent monter peu à peu du coeur même de la nuit et des montagnes. Une troisième minute passa, à grand-peine. Soudain, on entendit des pas sur le sentier. Je me hissai sur la pointe des pieds et me mis prudemment à la fenêtre. Au virage du sentier d'en haut apparurent une chèvre, puis une brouette et une vieille.
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La fortune de Silvio d'Arzo da,s la vie littéraire italienne est singulière. Son nom n'apparaît presque jamais dans les panoramas et bilans (...) qu'on peut lire dans les journaux, les revues ou les livres (...)
Mais demandez donc aux happy few quel est vraiment le plus beau récit paru en Italie depuis quarante ou cinquante ans : soyez sûr qu'écartant sans hésitation tous les autres titres, on vous répondra -Casa d'Altri- (Maison des autres) de Silvio d'Arzo.
La raison de ce phénomène contradictoire ? peut-être la mort prématurée de Silvio D'Arzo, sa vie provinciale, son indifférence à l'égard du succès ou encore le fait qu'il n'aurait écrit que pour lui-même. (...)
Le 8 septembre 1943, jour de l'armistice italien et début de l'occupation allemande (...) il déserta et rentra chez lui. Aucun autre événement extérieur notable ne marqua son existence, qui fut celle d'un garçon pauvre (sa mère tirait les cartes aux paysans qui, le jour du marché, affluaient au chef-lieu), très intelligent, brillant au point de sauter plusieurs classes et de passer très tôt sa licence. Il commença dès lors à toucher son modeste salaire d'enseignant qu'il reversait dans le maigre budget familial, n'en soustrayant que les quelques lires nécessaires pour acheter les livres de ses bien-aimés Stevenson, James, Kipling et Hemingway. (p. 11) [ Préface de Attilio Bertolucci ]
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A présent, à soixante-dis ans passés, il venait à ces bergers des barbes et des traits de saints, des yeux plus clairs et plus bleus que ceux d'un enfant, de sorte qu'on se sentait toujours coupable quand ils vous regardaient en face : la vérité, c'était qu'ils avaient plus de flair qu'un chat et qu'on ne pouvait rien leur cacher. (p. 53)
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Vous êtes parfaitement libre de rire, mais à cette heure-là les cailloux eux-mêmes étaient tristes, et l'herbe, désormais d'une couleur presque violette, plus triste encore.(p. 28)
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- Voilà, dans la lettre il y avait ça d'écrit : est-ce que dans un cas spécial, tout à fait différent des autres, sans faire de mal à personne, quelqu'un pourrait avoir la permission de finir un peu plus tôt ?
Je me retournai sans avoir bien compris.
- "Oui, se tuer..." expliqua t-elle avec une tranquillité d'enfant.
Et elle se mit à regarder ses sabots.
Tout cela me prit tellement au dépourvu que sur le moment ne me vint aucun mot. Aucun. Mais ensuite, non, ce fut différent : montèrent à mes lèvres des mots et encore des mots, des recommandations, des conseils, des "pour l'amour de Dieu" et des " Qu'est-ce que vous dîtes ?", des sermons, des pages entières et tout ce que vous voudrez. Mais toutes choses comme venues d'un autre, choses anciennes et en outre déjà dites plus de mille fois. Pas un seul mot venu vraiment de moi: et là, en revanche, il fallait quelque chose de nouveau, de moi, et tout le reste était moins que rien. (p.75)
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Voilà une rencontre comme il se doit, me dis-je. il n'y a personne, et puis c'est l'heure du dîner, le silence doit sacrément lui peser à elle aussi. A présent, il faudra bien qu'elle descende de sa branche. (p. 59)
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Il était svelte, élancé, tout vêtu de neuf. Oui : dix-huit ans, c'était évident. La chose la plus jeune du monde. Et aussi la plus vieille, qui sait. (p. 26)
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C'était la première fois que je pouvais la voir de près et je me mis à la regarder attentivement. (...)
Et si un arbre peut de quelque façon servir à évoquer un humain, eh bien c'était un vieil olivier des fossés qui lui convenait. A la voir ainsi, il me semblait que ni la fatigue ni l'ennui ne pourraient désormais rien contre elle; elle se laissait vivre et cela suffisait. (p. 33)
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Patience. Patience, disais-je. Le dimanche vient après six autres jours. Et c'est pour ça qu'on l'appelle une fête. (p. 18)
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