Simone Veil

Simone Veil, illustre figure politique française, est originaire du sud de la France. Née à Nice dans une famille d’origine juive mais profondément républicaine et laïque, c’est, encore enfant, qu’elle assiste à la montée du nazisme, à la guerre, à la capitulation et à la collaboration française.



Elle et sa famille sont victimes de la folie nazie. Subissant les lois de Pétain, ils s’enregistrent auprès des autorités, suivent à la lettre les ordres, jusqu’à se faire rafler, sans avoir pleinement conscience jusqu’alors du risque réel encouru et de la descente aux enfers qui va suivre.



Simone est emmenée avec sa mère et sa soeur dans le camp d’Auschwitz. Elle raconte avec une grande pudeur la promiscuité, la violence gratuite, la haine, la faim, l’épuisement… Elle évoque aussi la mort de son père et de son frère, et sa libération.



Cette période marquera à tout jamais et orientera sa vie. Elle y gagnera une grande lucidité, un regard critique aigu, des positions politiques et idéologiques très affirmées.



Femme de convictions fortes et non de parti ou de groupe, elle raconte ses expériences professionnelles, à des postes clés, en tant que magistrate dans l’administration pénitentiaire, ministre en charge notamment de la lutte contre les ravages de l’avortement clandestin, et actrice d’une loi emblématique dans ce domaine, membre du parlement européen puis du conseil constitutionnel, et son rôle à la tête de la fondation consacrée à la mémoire de la shoah. A chaque fois on la sent animée d’une réelle volonté, d’un souci du bien et du service public, elle croit en ses missions.



Un texte très émouvant, sans fioriture, toujours juste et sincère, à l’image de la femme. Que l’on partage ses points de vue ou pas, on ne peut qu’admirer la constance, la loyauté et la grande force morale de cette dame illustre. On devine une femme forte et dure mais profondément humaine, entrée presque par hasard dans le jeu politique dont elle a su jouer également. Une grande dame, qui force l’admiration.



Un livre à lire absolument !
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Simone VEIL est née le 13 juillet 1927 et est décédée le 30 juin 2017. J’ai été très peinée d’apprendre sa disparition alors lire son autobiographie, c’est ma façon à moi de lui rendre un dernier hommage. ( J’ajoute que je vais me renseigner sur l’adresse exacte où vivait la petite Simone à Nice puisqu’il semblerait que je vive à proximité ).



Le style d’écriture est assez « classique » mais fluide. Je vous assure que, plus on progresse dans la lecture d' "Une vie", plus on trouve cet ouvrage passionnant. Je suis satisfaite du fait que madame V. ne se soit pas étendue sur sa déportation dans un des camps de la Mort mais plus sur ce qu’elle a accompli après avoir survécu à l’horreur absolue. Grâce à elle, je vais explorer la piste des Justes de France que je connais mal... Par contre, je m’attendais à ce qu’elle évoque avec précision les raisons de son engagement en faveur de l’Interruption Volontaire de Grossesse ou IVG alors que ça n'a pas été le cas.



J’ai aimé retrouver les noms des politiciens que je voyais à la télé dans les années 1990. Les débats à l’assemblée nationale me rappelleront toujours les discussions sérieuses du mercredi après-midi, que j’avais avec mon grand-père maternel.



En conclusion, j’écris que ce témoignage livré avec pudeur est très édifiant. Il fait état des agissements et des pensées d’une femme incroyable à laquelle je souhaite de reposer en paix, auprès de son époux.

Nous connaissons tous la fameuse loi sur l’avortement qu’elle a fait passer en 1975quand elle était au gouvernement, mais connaissez-vous le reste de sa vie ? Des camps de concentration à ses expériences politiques françaises et européennes, cette autobiographie nous plonge dans l’Histoire, des années 30 aux années 2000, à travers les yeux d’une femme d’exception. J’ai redécouvert ainsi la Seconde guerre mondiale mais surtout les luttes politiques d’après-guerre, et les enjeux qui ont entouré la fameuse loi Veil.



Un texte indispensable pour comprendre les enjeux politiques d’aujourd’hui !
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Simone Veil est une de ces femmes publiques pour qui j'ai une grande admiration et respect.

La première partie de ce témoignage est plus personnelle et intime, Mme Veil évoque avec beaucoup de tendresse et de pudeur ses premières années avec ses parents, ses sœurs et son frère à Nice. Puis commence la seconde guerre mondiale, elle nous raconte sa vie dans le camp à Auschwitz, le décès de sa mère, le retour du camp avec sa sœur Milou, les retrouvailles avec Denise son autre sœur et comment elles ont appris la mort de leur père et leur frère. Les mots sont simples et ne sonnent jamais faux. Peu de temps après la guerre elle rencontre Antoine Veil celui qui va devenir son mari pendant plus de 60 ans et avec qui elle aura 3 fils.

Dans la deuxième partie elle parle de sa vie professionnel et sa carrière politique, elle en parle avec beaucoup plus de distance que la première partie de ce livre. Même si je ne suis pas française, j'ai quand même bien aimé d'apprendre un peu par rapport à ce qui se passe dans "les coulisses politiques" et ce qu'elle pense de certaines personnes politiques.

Très belle autobiographie de Simone Veil : son enfance d’abord, puis son adolescence marquée par sa déportation, son retour en France, sa vie de jeune femme et de jeune mère, son acharnement à poursuivre ses études de droit pour avoir un métier et être indépendante financièrement, ses engagements politiques, ses différents postes et son regard sur l’évolution de la vie politique française.

On ressent, de bout en bout, la sincérité d’une femme à la personnalité forte, aux convictions fermes, à l’énergie vitale exceptionnelle, à l’intelligence exacerbée, le tout conjugué à une grande sensibilité.

Simone Veil m'était presque totalement inconnue avant la lecture de cette autobiographie. J'ai beaucoup apprécié les premiers chapitres concernant son enfance, son adolescence et sa déportation. La suite du livre fait presqu'uniquement état de sa vie politique. Etant très peu au fait de la politique française ma lecture a été laborieuse puis superficielle mon attention et mon intérêt au texte étant nettement diminués. Néanmoins j'ai apprécié certaines de ses réflexions. J'aurais aimé en savoir plus sur la femme derrière la magistrate et la politicienne. J'ai l'impression d'avoir une bonne idée de la femme de carrière mais très peu de la femme elle-même.

Ce n’est pas mon habitude de lire des autobiographies, mais c’est le Challenge Destins de femmes de Tête de Litote qui m’a donné l’envie d’en savoir plus sur Simone Veil.



Pour tout avouer, Simone Veil, pour moi, c’était juste la femme qui avait permis la loi dépénalisant l’IVG, peu en somme. Je n’avais pas notion de son enfance, de sa vie. Un livre pudique conduisant à une lecture agréable.



J’ai aimé son regard sur la deuxième guerre mondiale et l’holocauste. Son avis sur la politique d’hier et d’aujourd’hui, son ressenti de femme dans ce monde machiste. J’ai découvert une grande dame et une vie emplie de valeurs et de compassion. Ce qui m’a la plus touché est que jamais elle ne se plaint de son vécu, elle cherche à l’expliquer, à l’analyser et renvoie aux générations à venir son idée afin d’éviter le même écueil. Une vraie leçon de vie humaniste que je vous conseille.
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Waouh …



Une lecture bouleversante, qui prend aux tripes. L'histoire d'une grande dame avec un passé atroce mais qui a permis aux femmes d'avoir un futur meilleur.



La première partie du livre traitant sur son enfance, sur les camps de concentration est marquante de par son horreur.



La deuxième partie sur son évolution professionnelle comporte certaines parties je dois l'avouer dur à lire quand on manque de culture politique. Certains "personnages" politiques pour ma part m'étaient totalement inconnus et à rendu ma lecture compliquée.



Pour sa bataille pour l'IVG, pour sa bataille pour nous les Femmes, il s'agit pour moi un livre qu'on devrait tous lire.

David Teboul retranscrit plusieurs entretiens avec Simone Veil, ainsi que des rencontres auxquelles il lui a été donné d’assister, mettant en présence Simone et sa soeur Denise (ancienne résistante), Simone et Marceline Loridan, Simone et Paul Schaffer.



Simone Veil, puis Simone et ses proches, évoquent leurs souvenirs.



Dénonciation. Arrestation. Déportation. Déshumanisation.

Famine. Froid. Promiscuité. Humiliations. Injustice. Maladies. Vermine. Corvées. Survie.

Parfois, au milieu de tout cela, un éclair d’humanité, une main tendue, un sourire.



Plus tard, la solitude et la difficile reconstruction.

Une vie qui plus jamais ne pourra être « normale ».



Simone Veil raconte également ses débuts en politique et sa peur de ne pas être légitime. Ce qui ressort de ces entretiens, ce sont sa ténacité et sa droiture. Simone Weil n’a jamais renoncé à ses convictions, même après avoir essuyé moqueries et propos antisémites.



L’auteur s’efface totalement, laissant au lecteur l’impression d’être dans un coin de la pièce, témoin direct du récit de Simone. Ce parti pris narratif, parsemé de petites digressions et même de quelques répétitions, confère à ce témoignage des accents de sincérité, d’humilité et de spontanéité.



Simone ne se pose pas en victime. Dans ses mots, aucune rancoeur ni désir de vengeance. Seulement la dignité d’une femme qui, en butte aux pires humiliations, a toujours su garder la tête haute. Une femme au destin « hors normes », qui de part son histoire et ses combats ne peut qu’inspirer le plus grand respect.



L’ouvrage est enrichi de photographies montrant les parents de Simone, Simone enfant puis adolescente (donc avant et pendant la guerre), seule ou aux côtés des membres de sa famille, ainsi que Simone adulte au moment des rencontres avec Denise, Marceline et Paul.



L’aube à Birkenau est une histoire bouleversante (car elle n’en est pas une…) qu’il convient de ne jamais oublier.

Récit d’une vie semée de deuils et de douleurs, mais enrichie de nombreux combats dont le plus connu est la loi sur l’IVG.

Certains déplorent qu’il ne révèle pas plus la femme et la mère qu’elle était, au profit d’une vie politique.

Je crois que ce récit révèle parfaitement quelle femme elle fut : discrète, intègre, convaincue et entière.

Elle a consacré sa vie à ses combats, sa vie politique et institutionnelle et c’est cette femme-là qui a bouleversé la vie des femmes pour leur liberté.

C’est cette femme-là qui a dû lutter pour s’imposer dans le monde institutionnel jusque dans son propre couple.

Immense et éternel respect à cette grande dame pour ses généreux combats.

Une vie et quelle vie. Tout dans le destin de Simone Weil est captivant, aussi bien son enfance dans les camps que sa carrière politique dans un milieu exclusivement masculin.



Une lecture très instructive et touchante. Quel plaisir de suivre le parcours de cette femme déterminée qui à force de persévérance a pu faire évoluer la condition des femmes. Quelle force de caractère et quel chemin accompli.

Bien sûre, c'est à lire. Bien sûre, il faut se renseigner sur Simone Veil. Non parce qu'elle est Simone Veil mais parce que sa vie a été marquée par une tragédie inimaginable, impensable; parce qu'elle a été le témoin d'une barbarie, d'une sauvagerie sans nom; parce que les Nazis ont tenté de la déshumaniser; de lui ôter toute forme de dignité ; parce qu'elle sait ce qu'être "RIEN" aux yeux de l'Autre; parce qu'elle a survécu, que sa dignité n'a pas été entachée, qu'elle marque une victoire sur la déchéance humaine. Le nazisme est en effet une déchéance, une puanteur, une benne à ordure qui nourrit l'abject et la vermine chez l'être humain. Et leurs survivants portent, malgré eux, une lumière ; celle de l'espoir. Simone Veil est un espoir, l'espoir qu'un jour le soleil revienne;qu'il ne faut pas baisser les bras même s'il est plus facile à dire qu'à lutter. Il faut donc lire et découvrir son témoignage pour ne jamais oublier, même si on peine à imaginer ce que c'est que de vivre dans un camps de concentration/d'extermination.



Il faut lire encore et toujours pour essayer de comprendre et, à cette fin, prévenir et être vigilant. Mais en vain parce que le génocide des Juifs n'a malheureusement pas empêché, n'empêchent toujours pas d'autres génocides. C'est la même indifférence qui nous habite. La nôtre est d'ailleurs pire encore parce qu'à l'heure des nouvelles technologies d'information et de communication, nous savons tout et n'ignorons rien.

Voici un témoignage indispensable : celui de Simone Veil, une femme exceptionnelle.

Rescapée d’Auschwitz, engagée en politique, ministre de la santé, députée européenne, présidente du parlement européen. Épouse, mère de famille et grand-mère aimante.

Cette femme qui aurait pu rester dans l’ombre se tient sous le feu de tant de lumière, d’éclairs, et même d’orages lorsqu’elle défend la loi sur l’interruption de grossesse.

Toujours admirable, elle sait rester droite et courageuse sous les dangers. C’est un modèle pour tous .

Alerte coup de cœur pour une autobiographie ? Oui.



Trois ans après la disparition de cette grande Dame, je me suis décidée à en apprendre plus sur celle qui a œuvré pour les français toute sa vie.

400 pages d'autobiographie, donc le bon tiers est consacré à son expérience de la Shoah. La suite, plus compliquée, plus technique, nous permets de découvrir sa carrière politique et les combats menés toute sa vie.

Même si certains passages sont durs à déchiffrer, cela reste captivant, depuis sa lutte pour l'avortement à ses combats pour l'amélioration des conditions carcérales, pour l'unification de l'Europe, jusqu'à l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007.

Simone Veil était et restera à jamais un modèle pour moi. Je l'admirais déjà avant cette lecture, aujourd'hui cette admiration est sans faille. A lire une fois dans sa vie !
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Une rétrospective honnête et en toute transparence, à l'instar de Mme Veil qui a conservé cette intégrité d'exprimer ses convictions et batailles.

J'ai apprécié que cette autobiographie ait été conduite avec authenticité et une volonté de livrer avec précision, les missions que Mme Veil a accepté de mener.

Un ouvrage dans lequel on fait plus ample connaissance avec ses réflexions qu'elle livre et nous permet de comprendre ses décisions, et ses actions.

Un recueil intéressant qui salue toute l'humanité de cette femme qui marque l'histoire de la France.

Une Vie raconte le destin hors du commun de Simone Veil. Dans un style simple et direct, elle évoque les souvenirs d’une dame qui a traversé le siècle en y étant une actrice majeure.

Son enfance à Nice est vue comme des « années heureuses de l’avant-guerre » (p.22). Très rapidement on ressent que l’étau se ressert inéluctablement sur son destin tragique. Et malgré son caractère inéluctable, l’auteur comme l’ensemble des Français, a vécu l’offensive allemande « telle la foudre, mettant au ronron illusoire qui nous berçait depuis des mois. » (p.31). De là, tout s’enchaîne assez rapidement, le statut des Juifs notamment qui fit entrer son monde « dans la tragédie » (p.36). Dès lors, pour elle et sa famille, « il était inutile de lutter. » (p. 41). Bien que le récit fut écrit plus de 60 ans après les faits, Simone Veil ne pardonne pas l’État français d’avoir participé aux actions cyniques des Allemands : « Jamais, jamais on ne pourra passer l’éponge sur la responsabilité des dirigeants de Vichy qui ont prêté main-forte à la « solution finale » en apportant aux Allemands la collaboration de la police française et de la milice, notamment à Paris. » (p.45). Plus loin, elle ajoute: « La question juive était complètement occultée. Du haut en bas de l’État, on constatait donc la même attitude : personne ne se sentait concerné par ce que les Juifs avaient subi. » (p.106)



Cette longue tragédie l’a mené jusqu’à Auschwitz, « au terme du périple » (p.53) en avril 1944 pour laquelle elle ignorait tout, « Notre soumission donne la mesure de notre ignorance » (p.50). Grâce à son courage, sa ténacité, mais aussi à une part de chance, elle allait survivre au travail inutile et pénible, aux privations, aux coups. Elle, sa mère qui s’affaiblissait au fil des jours et sa sœur Milou ont survécu jusqu’à la libération du camp le 18 janvier 1945. S’en est suivie l’interminable marche de la mort jusqu’au camp de Bergen-Belsen dans lequel sa mère mourut des suite du typhus qui ravagea une grande partie des survivants. Pour elle, la Shoah fait partie de sa vie, c’est elle qui détermine les combats qu’elle allait mener par la suite : « La Shoah est omniprésente » (p.88)

Comme le précise l’auteur, pour les survivants qui ont vécu cet événement bouleversant l’accueil des Français ne s’est pas n’a pas accompagné d’échanges ou de compassion : « Pendant longtemps, ils (les déportés) ont dérangé (…) Nous souhaitions parler, et on ne voulait pas nous écouter » (p.85).

Après cet épisode terrible, sa carrière fut rapide, comme pour rattraper le temps qui lui avait échappé, jusqu’à son ascension au sein du gouvernement Chirac en 1974. Elle retrace en détail le combat qui l’a symbolisé, l’IVG (« une affaire de bonne femme » comme Jacques Chirac le lui a fait savoir p. 171) adopté en novembre 1974.

Militante européenne de la première heure : « Nous en étions convaincus : si les vainqueurs de 1945 n’opéraient pas une réconciliation rapide et totale avec l’Allemagne, les plaies d’une Europe déjà déchirée entre l’Est et l’Ouest ne cicatriseraient jamais et le monde courrait alors vers un nouveau conflit, plus dévastateur encore que les précédents » (p.118), elle est la première Présidente du Parlement européen à avoir été élue au suffrage universel direct en 1979. Elle n’hésite pas à évoquer ses doutes voire son pessimisme face à l’unité de l’Europe d’aujourd’hui : « l’idée que je me forge désormais de l’Union européenne s’apparente davantage à un agrégat de poupées russes qu’à un édifice monolithique » (p.190)



De là, elle nous raconte les travers de la politique mais aussi certaines de se affinités comme pour Jacques Chirac qu’elle voit comme« séduisant » (p.148), et plus loin comme « un animal politique sans équivalent dans sa génération » (p.244), Valéry Giscard d’Estaing qu’elle trouve « impressionnant par sa rapidité d’esprit et sa capacité de travail » (p.150), Margareth Thatcher « moins désagréable que sa légende l’a affirmé » (p.223), Hilary Clinton « l’une des deux femmes politiques qui m’ont fait la plus forte impression » (p.223). On voit également qu’elle porte ses espoirs sur Nicolas Sarkozy : « la France (…) avait besoin d’un électrochoc que seul (lui) était en mesure de lui administrer » (p.261).

Enfin, elle n’hésite pas à en vilipender d’autres tels Françoise Giroud : « son militantisme et ses engagements réels au profit de la cause des femmes étaient sans doute moins forts que son sens médiatique hors pair ne le laissait croire » (p.152) ou encore François Bayrou : « il est convaincu qu’il a été touché par le doigt de Dieu pour devenir président » (p.216)

Cette biographie, au-delà d’une écriture simple, nous fait vivre un demi siècle de politique française à travers celle qui en a été l’une des actrices les plus importantes.

Une Vie / Simone Veil





Quelques jours après, son entrée au Panthéon (juillet 2018), c‘est avec beaucoup d’émotion que j’ai eu envie de découvrir le destin de Madame Simone Veil, une femme politique qui ne peut que susciter admiration.

Simone Veil, née Jacob voit le jour le 13 juillet 1927. Elle vivait au sein d’une famille juive unie. Elle avait reçu une éducation intelligente et rigoureuse qui lui a permis de se façonner les meilleures armes pour affronter la vie. Déjà, enfant, elle avait un esprit contestataire (éclats de voix). Si les années 20 furent celles du bonheur, la douceur du cercle familial va laisser place à un destin tragique, comme tant d’autres familles juives. Le lecteur ne pourra pas rester de marbre face aux nombreuses pages consacrées à la déportation dont a été victime Simone Veil. On y découvre un quotidien effroyable, un déchainement de violence contre les juifs. Les nazis ne laissent rien au hasard. Les ordres fusent avec agressivité. On vit un véritable cauchemar. Angoisse et mort sont en permanence réunies. Même si nos poumons se compriment, notre taux d’adrénaline augmente à une vitesse vertigineuse, la Shoah demeure un phénomène spécifique et totalement inaccessible, malgré tous les témoignages et récits qui lui sont consacrés, cependant, le lecteur ne doit pas ignorer l’horreur vécue par toux ceux qui sont revenus de ces camps. Pendant longtemps ils ont voulu parler. Pendant longtemps, ils ont dérangés. On n’a pas voulu les écouter. L’auteur refuse d’oublier ces terribles années. Bien au contraire, elle veut laisser un témoignage saisissant.

Son parcours est exceptionnel. Après ses années de déportation, où elle perd son père, son frère et sa mère, elle reviendra avec ses sœurs Madeleine et Denise elles aussi déportées , elle épouse Antoine Veil en 1946 et effectue des études de Droit et de Sciences Politiques. Elle entre ensuite dans la magistrature comme haut fonctionnaire. (Ce parcours est certes intéressant mais reste fastidieux à lire.)



Simone Veil a su s’imposer dans le milieu politique, un milieu dans lequel, les hommes règnent en maitre. Elle a écorné le monopole masculin.

Le 28 mai 1974, Simone Veil est nommée ministre de la Santé par Jacques Chirac, alors Premier ministre. On gardera toujours en mémoire que Madame Veil a marqué la lutte pour les droits des femmes. Le 26 novembre 1974, elle présente devant les députés son projet de loi sur l’avortement.

Le 17 janvier 1975, la loi Veil légalisant l’interruption volontaire de grossesse est promulguée. Jusque-là, avorter pour une raison non médicale était un délit, passible de prison.




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Challenge ABC 2017-2018

17/26



Connue pour la loi sur l'avortement, elle a en fait une longue carrière politique derrière elle. Mais avant cela, elle a eu à coeur d'améliorer le sort des prisonniers, a eu des responsabilités dans la magistrature... Plutôt pas mal pour une femme dont le mari ne voulait pas qu'elle travaille... Et d'ailleurs, elle ne parle plus de sa famille du moment où elle accède à des responsabilités élevées. C'est donc bien une biographie politique que nous avons être les mains. Si elle ne s'étend pas sur les combats qu'elle a sans doute mené, elle préfère parler de ses réussites, parlant des échecs du bout des lèvres. Elle offre aussi une photographie de la vie politique qu'elle a traversé ; et l'on se rend compte que certains sont là depuis longtemps (Bayrou, Sarkozy qu'elle admire) ou ont été là longtemps. Si elle ne remets pas en cause la démocratie, elle se rend bien compte que les institutions telles que voulues par De Gaulle (qu'elle n'aime pas beaucoup) entravent le système démocratique par les différentes échéances électorales... Bref, pour qui veut en savoir plus sur la vie politique des années 1970 et au sein du Parlement européen pendants les 1980 c'est très bien. Si l'on veut en savoir plus sur la femme qu'elle fut, ses engagements, doutes... en plus de le femme politique, il faudra trouver une autre biographie.

Ce que j'ai apprécié aussi, c'est la reproduction de ses grands discours, dont celui de novembre 1974. C'était une femme fine, intelligente et pour tout dire politique sans être politicienne. C'est doute ce qui a fait sa force lors de ses différents postes ministériels.

Une grande femme.

Ce petit livre se lit très bien. Cette autobiographie est en somme assez brève au regard de la vie longue et riche de Simone Veil. Ce n'est qu'à son décès que je me suis intéressée à le lire et il se lit facilement. Mme Veil restera une figure de l'histoire mouvementée et terrible de ce 20ème siècle. A travers sa biographie elle nous livre ses souvenirs de la Shoah, l'attitude et le regard de la France de Pétain, le courage des justes, la reconnaissance officielle du rôle de la France grâce à Jacques Chirac, ses réflexions sur l’enlisement du conflit Israélo-palestinien, ses convictions européennes, son engagement pour l’adoption de la loi sur l’avortement en France, dont elle a été l’acteur majeur comme ministre de la santé. Elle n'aborde

pas la période de son élection à l'académie française.

Comment est-ce possible que des personnes nient la réalité de l’holocauste devant un témoignage parmi tant d’autres ? Ce livre est à inscrire dans les archives de la mémoire du 20 ème siècle. Nous pouvons relire en annexe ses discours en particulier ceux du 18 janvier 2007 et du 29 janvier 2007.

Autobiographie d'une très très grande Dame. Evoque les drames de sa vie, la Shoah bien sûr avec la disparition d'une partie de sa famille, sa mère tant aimée en particulier, sa soeur accompagnée de son neveu dans un accident en 1952 et beaucoup plus tard la mort d'un de ses trois fils ( "J'ai commencé ma vie dans l'horreur, et je la termine dans le désespoir"). Elle raconte sa fierté d'avoir pu mener une carrière dans la magistrature avec une vie d'épouse et de mère, pas évidente dans les années 1950. Elle revient sur son combat pour l'IVG en 1974 et les attaques ignominieuses qu'elle a reçues. Tout cela avec beaucoup de pudeur...Une femme admirable quelles que soient ses opinions politiques.