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Critiques de Sloan Wilson (32)
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L'homme au complet gris

C’est un livre qu’il faut apprécier plutôt pour l’ambiance et ce que ça nous dit de la société de l’époque que pour l’histoire en elle-même, finalement assez linéaire. L’histoire nous ramène en 1953, aux côtés de Tom Rath, Américain moyen, trentenaire, père de famille. Il réalise que sa vie ne le satisfait pas, que sa relation avec sa femme n’est plus la même, et qu’il ne supporte plus le quartier résidentiel où il habite dans le Connecticut. Le couple est décidé à quitter la prison qu’ils se sont construite et à s’offrir une meilleure situation. Tom postule alors pour un emploi au service presse d’une compagnie de médias à Manhattan, où le salaire sera plus avantageux. En parallèle, il reste marqué par son passé de soldat qui le rattrape à travers le souvenirs d’actes traumatisants et d’anciennes connaissances qui refont surface. Ces années de guerre comme son quotidien de col blanc rendent le personnage principal attachant, proche de nous par ses préoccupations, et touchant par ses insatisfactions et ses envies. L’auteur interroge la place de l’argent dans la société américaine des années 50 et la difficile conciliation entre travail et épanouissement personnel. Tom et sa femme portent un regard nostalgique sur leur jeunesse et constatent que leurs désirs d’alors étaient bien différents de ce qu’ils sont devenus. Ils questionnent aussi leurs aspirations personnelles et sont forcés de constater que l’argent, qu’ils jugeaient sans importance à l’époque, est plus crucial que ce qu’il n’y paraissait, pour réaliser leurs rêves d’une meilleure maison, de belles vacances et d’une bonne éducation pour les enfants. Tom est alors pris dans un dilemme : pour satisfaire son ambition, il a besoin d’argent, donc d’un travail qui paye bien, mais qui suppose d’accepter les conditions d’une entreprise telle que la United Broadcasting Corporation. Face à son patron extravagant, il ne sait quelle attitude adoptée, entre un zèle hypocrite et la cupidité honnête. Il réalise cependant qu’il ne veut pas suivre l’exemple de tant d’hommes d’affaires qui travaillent tous les soirs et week-end, renoncent à leur vie privée et sacrifient leurs loisirs et leur famille à leur travail. Il va devoir décider ce qui est le plus important pour lui : travailler pour gagner beaucoup d’argent ou passer du temps avec ses proches ?
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L'homme au complet gris

J’avais beaucoup aimé La fenêtre panoramique, roman de Richard Yates connu à l’écran sous le titre Les noces rebelles. Alors c’est avec empressement que je me suis inscrite à l’opération spéciale de Masse Critique sur L’homme au complet gris. À la lecture de ce roman estampillé vintage de 1955, j’ai envie de dire que Sloan Wilson est le double positif de Richard Yates dans sa vision du couple et du travail, offrant une trajectoire optimiste à une problématique similaire.



Les protagonistes ne partent pas non plus du même point: Tom et Betsy Rath sont d’un milieu social plus favorisé que Frank et April Wheeler et n’ont pas eu l’enfance chaotique d’April. Tom, diplômé d’Harvard (tout comme l’auteur), a été élevé par sa grand-mère, veuve de sénateur dans une très belle propriété de South Bay, près de New-York, où la vieille dame vit seule désormais. Les parents de Betsy ont organisé une fête grandiose pour l’entrée de leur fille dans le monde, et c’est ce soir-là qu’elle a rencontré Tom. Ils se sont mariés juste avant la guerre, où Tom a servi comme officier parachutiste en Europe puis dans le Pacifique. A son retour, Tom a trouvé un emploi à la Fondation Schanenhauser grâce aux relations de sa grand-mère. Betsy et lui ont eu trois enfants et se sentent maintenant à l’étroit dans leur petite maison de banlieue qu’ils laissent lentement se délabrer. Tom aimerait gagner plus d’argent pour acheter une plus grande maison; Betsy pense qu’ainsi ils seraient plus heureux. Aussi décroche-t-il un poste à la United Broadcasting Corporation, une société de radio, pour assister son président Ralph Hopkins dans la création d’un comité pour la santé mentale. Cet emploi plein de surprises va servir de révélateur à sa carrière et à ses aspirations profondes…



Dans ce roman très bien écrit qui se dévore comme un ‘page turner', Sloan Wilson nous immerge dans la société de son époque, c’est-à-dire la bourgeoisie américaine des années cinquante : une petite maison de banlieue où madame reste à s’occuper du ménage et des enfants pendant que monsieur prend le train avec son journal pour aller travailler au centre-ville, comme d’autres milliers d’hommes en complet de flanelle grise. Les bureaux sont enfumés, les secrétaires accortes, et chaque repas précédé d’un apéritif ou de cocktails… Or sous cet apparent conformisme pointent des questions existentielles, telle la fissure en forme de point d’interrogation qui défigure le mur du salon des Rath, séquelle de la projection d’un lourd vase en cristal au cours d’une violente dispute.



L’auteur peint de très beaux portraits psychologiques, surtout masculins. À commencer par Tom, bien sûr, un homme droit teinté de romantisme façon The English Patient avec ses traumatismes de la guerre et sa romance en Italie. Il y a aussi Hopkins l’infatigable businessman qui se révèle plus humain que prévu, ou bien le juge Bernstein dont l’estomac se serre à chaque fois qu’il doit trancher une affaire difficile. En comparaison, le personnage de Betsy, avec son optimisme de façade, est un peu moins travaillé, donc finalement assez lisse et prévisible. C’est d’ailleurs ce qui fait la différence avec le roman de Yates, où le mal-être d’April Wheeler, beaucoup plus palpable et profond, donne une tout autre issue à l’histoire.



Je voudrais aussi souligner l’habile construction du roman qui dévoile le passé des personnages par petites touches et entretient des intrigues à plusieurs niveaux. J’aime quand un auteur, de manière subtile, au détour d’une phrase, donne une clé de lecture pour comprendre la conception de son roman. C’est le cas page 43 lorsque Tom se rend compte qu’il vit « en fait dans quatre univers rigoureusement séparés » : le monde déchu de son enfance, ses souvenirs de guerre, son travail au bureau, et sa famille avec Besty et les enfants. La recette de l’équilibre, donc du bonheur, selon Sloan Wilson, est d’avoir assez confiance en l’autre pour abolir les barrières et faire communiquer ces différents univers entre eux. Une façon de rester fidèle à soi-même en toutes circonstances en écoutant sa petite voix intérieure. Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette belle leçon de vie.
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L'homme au complet gris

Très bonne idée pour les éditions Belfond que de créer cette collection vintage, il s'agit de remettre au goût du jour des romans introuvables ou tombés trop vite dans l'oubli.



J'avoue qu'au départ, j'avais un peu peur de m'ennuyer à la lecture de ce roman mais en fait, ça n'a pas été le cas !

Nous sommes dans les années 1950 à New York, Tom Rath est un américain qui a été parachutiste pendant la guerre, assez traumatisé par les soldats qu'il a dû tuer, il a un peu de mal à revenir à la vraie vie. Son épouse Betsy est femme au foyer et élève leurs trois enfants et elle pousse son mari à gagner plus d'argent car à cette époque, déjà, la réussite des hommes est matérielle.

Tom va alors chercher à changer de travail mais va tout faire pour conserver une certaine honnêteté vis à vis de son employeur et il veut à la fois réussir professionnellement tout en gardant du temps pour sa vie familiale.

C'est un personnage intéressant car il n'est pas stéréotypé et a une personnalité complexe.

C'est aussi un portrait de l'Amérique de ces années-là.

Cela peut rappeler la série "Mad men" par certains côtés, il existe aussi une adaptation au cinéma avec Gregory Peck.

Un bon moment de lecture.

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L'homme au complet gris

Belle découverte que cet auteur américain dont je n'avais jamais entendu parler avant cette proposition de «Masse critique».

Tom Rash, trentenaire, marié et père de trois enfants est «l'homme au complet gris», comme tant d'autres qu'il croise dans le Manhattan des années cinquante.

Le roman débute par un moment charnière de sa vie, à commencer par un changement de vie professionnelle.

Il démissionne en effet de son poste d'assistant directeur d'une Fondation où les choses ont l'air de ronronner gentiment pour rejoindre une chaine de radio et télévision, la United Broadcasting Corporation. Il y est engagé pour développer un projet afin de développer la connaissance des maladies mentales auprès du grand public, dernier intérêt en date du richissime et hyperactif patron de cette entreprise florissante.

Presque simultanément, sa grand-mère décède et il va emménager dans sa belle demeure qui contraste avec leur ancienne maison emplie de «mille détails sordides» dont le moindre n'est pas une lézarde dans le mur du living-room en forme de point d'interrogation, résultat d'une projection d'un vase aux bons soins de notre Tom un soir de fatigue et d'agacement.

Le livre débute par la description de cette maison et cette lézarde que l'auteur évoque longuement. Ce point d'interrogation semble illustrer tous les questionnements et les doutes que va connaitre Tom durant ces quelques semaines pendant lesquelles prennent place le roman.

Doutes sur le bien-fondé de sa décision à avoir changé de job lorsqu'il devra réécrire à maintes reprises un discours pour son patron et dont il ne voit pas l'aboutissement (l'absurdité de cet exercice kafkaïen est presque comique), doutes sur un secret datant de la guerre à révéler à sa femme, doutes sur les décisions à prendre quand le secret refait surface, doutes sur le bien-fondé de s'installer dans la maison héritée, d'y entreprendre des travaux de rénovation en vue d'une transaction immobilière...

D'ailleurs, la quatrième de couverture évoque «l'homme au complet gris» comme une large source d'inspiration de la série «Mad Men» et si, effectivement, on passe du monde professionnel de Manhattan à la vie de famille en banlieue que l'on peut imaginer en couleurs saturées comme dans la série, que les «drinks» sont omniprésents et que le dollar est roi (dans un monde où un cadre New yorkais pouvait s'estimer chanceux avec 9000 dollars par an!), les similitudes s'arrêtent là car Tom Rash apparait plus fragile que le Don Draper de «Mad Men», au charisme et à la séduction affirmés. Et même si la guerre a marqué nos deux héros, ce n'est pas la même (deuxième guerre pour Tom et guerre de Corée pour Don) et pas du tout pour les mêmes raisons...

Bref, on est dans le décor de Mad Men mais avec d'autres personnages. Cette chronique au sein de la classe moyenne américaine des années cinquante qui aspire à plus de prospérité tout en donnant du sens à sa vie est plutôt dans la mouvance des écrits de Richard Yates et, en particulier, «La fenêtre panoramique» comme mentionnée également en quatrième de couverture.

Elle s'avère cependant plus douce et beaucoup moins amère que ces derniers.

Reste maintenant à découvrir le film tourné en 1956 avec Gregory Peck!



Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cette lecture.

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L'homme au complet gris

D'après certains commentaires éclairés, nous apprenons que "L'homme au complet gris" a servi d'inspiration aux créateurs de la série "Mad Men"...



A vrai dire on voit mal la filiation directe si ce n'est les années 50 et un monde capitaliste crée par les hommes pour les hommes..



La femme n'a pas de rôle majeur, si ce n'est d'être séduisante, bonne épouse et bonne mère...

Une exploitation politique, économique, idéologique et sexuelle...



Oh bien sur, vous me direz que le monde à changé...

Que des années 50, nous n'avons en souvenir que les magnifiques tenues et la beauté de Grâce Kelly, les films d'Hitchcock, l'élégance d'un Gary Grant dans ces jolis costumes.. (d'ailleurs avait-il un complet gris ?)

Mais qu'en fut il réellement...?



Sloan Wilson a écrit ce livre en 1955, qui fut immédiatement un succès de librairie étant donné qu'il s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires et fut adapté au cinéma l'année suivante...



On y suit l'ascension d'un cadre moyen new-yorkais, Tom Rath, qui rêve de grandeur...

Son évolution auprès d'un géant des médias, le fameux Ralph Hopkins, l'entraine au plus hauts sommets..



Mais la vie sociale du magnat est un champs de ruines. Tom Rath acceptera t-il de payer ce prix pour réussir, d'autant plus que son passé d'héros militaire en Italie, lors de la seconde guerre mondiale, lui revient en plein visage...



Aura t-il le courage d'y faire face ?...



Il paraît que c'est quand le soleil s'éclipse qu'on en voit la grandeur...



Merci aux Editions Belfond d'avoir réédité en 2015 "L'homme au complet gris", mais cela aurait été astucieux de revoir la traduction qui date, elle de 1956, et semble un peu vieillotte...



Enfin pour conclure dans ce "Man's World" laissons la parole à Simone de Beauvoir : "La femme n'est victime d'aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux. "

Qu'on ait la grâce d'une Kelly ou non...
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L'homme au complet gris

Masse critique janvier 2015

Manhattan, années 1950. Tom est un vétéran de la guerre; Il mène la vie de l'Américain de la middle class: épouse-enfants-maison. Des rêves bien sages, une vie bien réglée, une ambition mesurée. Mais c'est sans compter sur son passé, sur le traumatisme de la guerre, sur les choix de carrière: gagner beaucoup d'argent au détriment de sa famille? privilégier sa famille au détriment de sa carrière?

Un joli roman en demi-teinte.
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L'homme au complet gris

Sur la couverture entre parenthèses le mot vintage, moi je l’ai trouvé très moderne ce roman des années 50 !

Sloan Wilson m’a fait du bien, je me suis évadé, j’y ai retrouvé cette humanité qui m’a été volée ces derniers jours, la vie courante, les aspirations de tout un chacun à devenir meilleur, à s’élever, construire une famille, construire un avenir à ses enfants, trouver le juste équilibre, accepter ses erreurs et vouloir les corriger. Oui, ce temps passé avec cet excellent écrivain m’a lavé l’âme, ramené à l’essentiel faire évoluer cette humanité qui nous est confiée.. .



Ce livre en grande partie autobiographique autant dans sa description du monde de l'entreprise, notamment son expérience en tant qu'assistant du directeur de la US National Citizen Commission for Public Schools que dans son passé de soldat durant la Deuxième Guerre Mondiale, Sloan Wilson sait de quoi il parle et avec une très belle plume il nous fait partager l’histoire de la «Tom Rath’s family ».



Son personnage principal arrivant difficilement à joindre les deux bouts, Tom Rath, un employé new yorkais, qui postule à un poste plus lucratif mais à plus hautes responsabilités dans les relations publiques.

Cependant, ce nouveau travail risque de l'éloigner de sa famille et de briser son couple, déjà fragilisé, comme ce fut le cas pour son nouveau patron, Ralph Hopkins, d'autant qu'il apprend l'existence d'un enfant illégitime qu'il a eu durant la guerre...



Au détour de plusieurs flash-back, déclenchés par les retrouvailles avec un ancien camarade des troupes aéroportées ressurgissent des souvenirs enfouis, on découvre ainsi certains des pires moment de l'existence de Tom mais aussi des plus beaux, comme cette belle romance avec une Italienne, Maria, avec qui il partage des moments bien doux entre deux actes guerriers.



On a une vision assez dure de la course à la réussite dans les années 50, que ce soit au niveau domestique avec les attentes de son épouse Betsy aux ambitions pressantes ou dans l'entreprise où la franchise n'a plus cours et s'est substituée aux obséquiosités et hypocrisies diverses pour se faire bien voir.



« Réussir sa vie ou réussir dans la vie » cruel dilemme, tous à un moment donné nous devons choisir, Grybouille pense que ce roman beau par sa simplicité peut être résumé par cette petite maxime lourde de signification, un seul passage, un seul essai, il faudra assumer !



Pour les personnages cela sonne juste ; crédibles, terriblement humains dans leurs raisonnements, capables de faiblesse, rien à redire, parfait.

L’action y est menée avec dextérité par Sloan Wilson, un régal d’écriture. Rires, larmes, nous passons par tous les sentiments.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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L'homme au complet gris

Quand j'ai participé à cette Masse critique, j'étais surtout curieuse de découvrir la collection Vintage de Belfond. L'idée de publier des textes oubliés me plaisait beaucoup a priori. Je n'avais donc aucune idée du roman que j'allais recevoir.

J'ai donc lu avec plaisir l'histoire de Tom Rath, un homme de 33 ans, qui depuis sa démobilisation ne sait pas vraiment quelle est sa place. On suit à la fois sa vie professionnelle et sa rencontre avec M. Hopkins, un magnat des média qui va lui permettre d'ouvrir les yeux sur ce qu'il est, et sa vie personnelle, sa femme Betsy avec qui il forme un couple bourgeois, sans passion.

Son passé va remonter à la surface quand il croisera le regard du liftier, qui n'est autre qu'un ancien soldat avec lequel il a combattu. Et c'est l'Italienne Maria qui va revenir le hanter.

Si ce roman a inspiré la série Mad Men, j'y vois surtout l'ambiance des romans de Richard Yates, l'espoir en plus. Et l'on s'attache facilement à ce personnage un peu perdu dans sa vie mais qui grâce aux gens qui l'entourent va retrouver une place dans la société, sans trahir ce qu'il est.

Un très joli roman, qui méritait vraiment d'être réédité, et j'ai très envie maintenant de voir l'adaptation de 1956 avec Gregory Peck dans le rôle titre.
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L'homme au complet gris

Tom Rath prend son train chaque matin pour venir travailler à Manhattan, entouré de clones en costumes gris.



Les Rath sont l'archétype de la famille américaine de la classe moyenne de l'après guerre. Ils habitent un pavillon de banlieue fatigué, Madame s'occupe des trois enfants et de sa maison, conduit Monsieur à la gare le matin et lui prépare son cocktail le soir.



Ils courent après l'argent et la réussite, dans une société où consommation, confort et ambition professionnelle sont devenus le Graal, comme une revanche sur les années de conflit encore si présentes. Il est de bon ton d'être sérieux et enthousiasme, d'être poli, souriant et ambitieux, d'avoir des projets, une belle maison, une belle voiture.

Le pessimiste et cynique Tom a du mal à entrer dans ce costume là. Cette course effrénée de la réussite et de l'argent dans laquelle il perd son honnêteté intellectuelle et ses illusions le fait se sentir minable.

Il n'est plus le jeune homme d'avant guerre, heureux et conquérant, ni le combattant amoureux d'une jeune italienne, vivant au jour le jour une passion éphémère. Il y a une fêlure en lui, un poids de regrets enfouis et son couple s'en ressent: "il rumine le passé, s'inquiète pour l'avenir, et n'a jamais eu de présent".



Quand un nouvel emploi et un déménagement se présentent, Tom va devoir s'interroger sur ses choix de vie, entre un travail rémunérateur mais chronophage et une vie familiale harmonieuse. Veut il devenir comme son patron à la vie personnelle en ruines? Comment trouver l'équilibre?



Il faut avoir en tête les images des années 50, ce coté lisse et apprêté que la mode donne aux hommes quand les femmes, très féminines, osent les couleurs les plus joyeuses, ce décor propre et net des lignes de l'architecture et des meubles, ce modernisme fonctionnel des objets. Ayant eu la même impression, je trouve pertinent que la quatrième de couverture évoque la série Madmen que j'ai suivie avec intérêt pour sa qualité sociologique.



Sloan Wilson remporte un succès d'édition après-guerre, avec cette étude de mœurs minutieuse, vitrine de l'Amérique triomphante, bourgeoise et courtoise, où on fait une soirée entre voisins pour fêter une augmentation de salaire. C'est un livre en critique sociétale, en réquisitoire de l'accusé "dollar". La lecture en est aisée par une écriture ample et fluide, un peu désuète parfois.

La psychologie des personnages est fouillée et introduit une réflexion sur le bonheur et sur l'impact de la réussite professionnelle sur la vie personnelle.



Des questions intemporelles dans un livre plus connu pour son adaptation à l'écran en 1956 avec Grégory Peck.



Merci à Babelio et à Belfond pour cette lecture.
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L'homme au complet gris

L’ HOMME AU COMPLET GRIS de SLOAN WILSON

Aux États Unis du côté de Manhattan, Tom et Betsy à peine mariés se retrouvent séparés, Tom partant à la guerre. On les retrouve dans les années 50 Tom a trouvé du travail grâce à sa grand mère et la famille va se trouver prise dans cette spirale bien connue, travailler pour gagner de l’argent, avoir une maison plus grande et payer les études des 3 enfants. Un jour Tom va postuler pour un job mieux payé, qui l’intéresse mais il réalise rapidement que s’il persiste, il ne verra plus sa famille car il aura à voyager et travailler tard le soir. Un choix difficile s’offre à lui et Betsy, d’autant plus difficile qu’il est rattrapé par son passé. En effet pendant son séjour en Europe, il avait eu une aventure qu’il s’efforçait d’oublier et qui le met face à ses responsabilités.

Roman culte des années 80, totalement oublié depuis, c’est l’histoire presque banale d’un homme confronté à des choix cornéliens. Métro boulot dodo fût une expression très à la mode et c’est toute la problématique de Tom et Betsy, que privilégier, quel rapport à l’argent, peut on faire un travail que l’on n’aime pas ou peu, simplement pour faire ( mieux) vivre la famille. Très bien écrit, sans temps mort, un roman qui pose frontalement les questions existentielles. Je vous le conseille vivement.

SLOAN WILSON est américain, né en 1920 mort en 2003, il a écrit une quinzaine de romans dont celui ci qui est son plus connu, adapté à l’écran avec Gregory Peck dans le rôle principal.
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L'homme au complet gris

Tom vit avec Betsy et leur trois enfants dans la proche banlieue new-yorkaise. Tous deux aspirent à une vie meilleure avec l'espoir de changer de maison et de quartier. Une opportunité se présente à Tom qui postule à un poste avec plus de responsabilité et un meilleur salaire pour qu'ils puissent réaliser leurs rêves.



En proie aux doutes sur ses capacités à effectuer les tâches qui lui sont nouvellement attribuées pour ce job. Il peut compter sur le soutien de sa femme qui n'hésite pas à mettre en vente leur maison pour faire accélérer leurs projets.



Entre temps, Tom croise le visage d'un homme qui lui est familier, il replonge alors dans ses souvenirs où des évènements marquants se sont produits lorsqu'il était parachutiste pendant la deuxième guerre mondiale.



De rebondissements en rebondissement, j'ai apprécié découvrir le parcours assez réaliste de cette famille américaine des années 50. L'ambiance parfois pesante m'a tout de suite fait penser à "La fenêtre panoramique" de Richard Yates dont j'avais apprécié également la lecture. Bien qu'il y ait quelques similitudes, j'ai trouvé que dans ce roman le couple affrontait leurs problèmes d'une façon plus optimiste et réaliste.



Excellente découverte une fois encore grâce à l'opération masse critique et à la participation des éditions Belfond et à leur excellente idée de remettre au grand jour des romans passés dans l'oubli.



A découvrir!
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L'homme au complet gris

1950 New York Tom Rath ancien parachutiste après une guerre exemplaire qui l'a conduit en Italie puis à Karkow a repris le rythme de vie de nombreux trentenaires de son époque déjà heureux d'être revenu sans une égratignure.

A son retour il a retrouvé sa charmante épouse Betsy.Le voilà plongé dans une vie ordinaire, trois enfants sont nés ,ils grandissent , il faut gagner d'avantage d'argent , toujours d'avantage et au bout du compte sacrifier sa vie de famille au bénéfice d'un travail de plus en plus absorbant de mieux en mieux rémunéré !

"je ne pourrais pas te dire ce que je cherchais quand je suis revenu de la guerre, mais en tout cas je ne voyais autour de moi rien d'autre qu 'une foule de brillants jeunes hommes, en complets de flanelle grise , parcourant fiévreusement New York , en une espèce de défilé qui ne menait nulle part . Ces hommes ne me paraissaient poursuivre ni des idéaux ni le bonheur , mais se conformer à une routine tout simplement. Longtemps, j'ai pensé que j'étais sur le trottoir et que je regardais le défilé , c'est pourquoi j'ai éprouvé un certain choc à me rendre compte que moi aussi je portais un complet de flanelle grise " (page 442 )

Sloan Wilson lui-même ancien soldat trace un magnifique portrait de ces hommes revenus du front obligés d'effacer ces années de guerre, de taire leur ressenti pour affirmer aux yeux du monde , à leurs épouses qu'ils sont à l 'image d'une Amérique entreprenante victorieuse et qui se doit de devenir riche

je vous laisse le plaisir de découvrir le choix que fera Tom Rath ! très bonne lecture

merci aux éditions Belfond et à Babélio pour cette fort jolie découverte
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L'homme au complet gris

Un pur régal que ce roman. Une belle découverte qui m'a donné l'envie à la fois de lire d'autres ouvrages de Sloan Wilson mais également de la collection Vintage chez Belfond.



Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour cet envoi.
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L'homme au complet gris

Tom vit avec Betsy, son épouse et leurs trois enfants dans une petite maison de la banlieue de New York. Betsy n’aime plus cette maison. Elle convainc Tom de changer de travail pour pouvoir espérer une nouvelle vie, meilleure pour tout le monde.



Et Tom, donc, trouve un nouveau job. Le livre nous permet de faire un bout de chemin avec Tom, sa famille, son travail, sa participation à la guerre, ses secrets, …



C’est un livre qui se lit sans passion. J’ai aimé l’ambiance des années 50. Mais j’ai moins aimé l’histoire qui est assez plate. Tom est un personnage assez soumis. Il subit les évènements. Les quelques flash back concernant la guerre sont intéressants.



Par contre, certains passages du livre sont inutiles à mon sens. Les histoires de famille du nouveau patron de Tom n’apportent rien à l’intrigue



Avis mitigé. Je ne peux pas affirmer que je n’ai pas aimé ce roman. Je l’ai lu avec plaisir, surtout parce que ça se lit assez vite. Mais je n’en garderai pas un souvenir impérissable. Ce n’est pas du tout passionnant. C’est l’histoire de Tom, un homme qui décide de changer de travail pour vivre mieux.



Merci à Babelio, masse critique et aux éditions Belfond de m’avoir offert ce livre.

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L'homme au complet gris

A peine mariés Tom et Betsy sont séparés par la seconde guerre mondiale. Envoyé sur le front en Europe, Tom va être confronté pendant deux ans à des expériences douloureuses, la mort, le combat, le vacarme des bombardements, mais va également connaître l’amour sous le ciel de l’Italie…

De retour aux Etats-Unis, Tom va trouver du travail grâce à sa grand-mère et le jeune couple va vite se retrouver happé par les soucis du quotidien : trois enfants à élever, une petite maison de banlieue sans confort, des soucis financiers, la crainte de l’avenir, le poids du passé. A l’image de la fissure en forme de point d’interrogation qui s’est creusée sur le mur du salon à la suite d’une dispute à propos de dépenses qu’ils se reprochaient mutuellement, leur vie s’écoule dans un questionnement refoulé. Leur jeunesse est passée trop vite, ils n’ont pas eu le temps d’en profiter, les années de guerre planent comme une menace sur leur bonheur, l’avenir est lourd de prévisions budgétaires : une nouvelle maison, une nouvelle voiture, les vacances, les études des enfants…

Tom va donc postuler pour un nouveau job tout en prenant conscience qu’il ne veut pas y sacrifier toute sa vie privée. Et là, en montant dans un ascenseur, il croise le regard d’un liftier qui ne lui est pas inconnu…

Sa grand-mère va mourir et leur laisser sa propriété où ils iront s’installer avec le projet d’y construire un lotissement. Là encore il va leur falloir se battre contre la rapacité des uns et l’inertie des autres. Hanté par son passé, la mort de son père, ses années de guerre, un amour sans lendemain, un enfant illégitime, Tom devra bientôt choisir entre conserver son intégrité et la tentation de la fuite en avant dans les faux semblants et la course à l’argent dans la société américaine des années 50 en pleine expansion. Finalement, avec l’aide de sa femme, il choisira l’honnêteté et la franchise.

J’ai beaucoup aimé ce roman vintage qui est resté très actuel, malgré un optimisme que nous avons certainement perdu. Un grand merci aux éditions Belfond et à Masse critique de m’avoir permis de découvrir ce roman. Et avis aux amateurs de littérature américaine !



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L'homme au complet gris

L’homme au complet gris offre aussi un passionnant tableau des transformations du capitalisme d’après-guerre, avec ces entreprises impersonnelles et bureaucratiques que décriront des sociologues comme Paul Goodman ou Charles W. Mills.
Lien : http://www.chronicart.com/li..
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L'homme au complet gris

C'est une réédition et quelle idée formidable pour ceux qui comme moi, ne connaissaient pas ce roman. Le style d'écriture est très moderne, journalistique : on veut savoir la suite ...

Un homme, soldat de la seconde guerre mondiale, marié, père de 3 enfants style petites canailles, s'ennuie dans son poste actuel au sein d'une société. Poussé par son épouse, la pétillante Betty et le désir d'avoir une meilleure situation sociale, il devient l'assistant d'un riche homme d'affaires, propriétaire d'une société d'audiovisuels. Tandis que Tom découvre un univers où les problèmes sont applanis avec l'argent, les souvenirs de la guerre et d'un amour passé remontent à la surface de l'esprit de cet homme "entre-deux", entre son enfance aisée dans la maison de sa grand-mère, la mort soudaine de son père, les compagnons d'arme décédés au combat, la nécessité de devenir adulte ...

Dans les va-et-vient en train avec les autres "complets gris" entre les riches quartiers d'affaire de MANHATTAN et la banlieue modeste où vit la famille RATH, va se jouer une nouvelle guerre entre l'ambition, la conception du bonheur, l'honneur et la puissance.
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L'homme au complet gris





Même si ce roman de Sloan Wilson est moins connu de ce côté ci de l'Atlantique que le chef d'oeuvre de Richard Yates La Fenêtre panoramique, ( voir ma comparaison entre le livre et le film de Sam Mendès les Noces Rebelles), auquel on pense beaucoup pendant la lecture, de Richard Yates, " L'homme au complet gris" n'en demeure pas moins un livre culte aux USA, immense best-seller d'après-guerre aux États-Unis, oublié ensuite car jugé trop bourgeois par la vague hippie, et enfin redécouvert dans les années 80 comme une oeuvre majeure des lettres américaines.



Traduit en plus de vingt-cinq langues, adapté au cinéma en 1956 sous le titre The Man in the Gray Flannel, avec Gregory Peck et Jennifer Jones, il est selon le bandeau mis par l'éditeur Belfond Vintage ( cette géniale collection qui réhabilite des chefs d'oeuvre oublié de la littérature et dont j'ai déjà dit beaucoup de bien à plusieurs reprises) un roman qui a énormément servi de référence à la série culte Mad Men qui y emprunte effectivement la même ambiance mélancolique des années 50, des personnages assez proche et des thématiques voisines.



Car comme pour Mad Men L'Homme au complet gris retrace l'émouvante trajectoire d'un homme tiraillé entre son amour pour sa famille et son ambition sociale, dans le Manhattan des années 50. Roman des désilusions de ces hommes qui auraient pourtant tout pour être heureux, le roman est une peinture désenchantée de cette banlieue américaine qui aménera le métro boulot dodo des années 70. Rarement cette classe moyenne américaine des années 50 qui fait les va-et-vient entre la banlieue-dortoir et la ville avec le désir de gagner beaucoup d’argent et de porter avec fierté son complet gris n'aura été peinte avec autant d'acuité et de pertinence.



Mais « L’homme au complet gris » touche aussi et peut-être encore plus par son second niveau de lecture. Il est en effet un des tous premiers romans à aborder le stress post-traumatique des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et la question de l'indicible expérience de cette épreuve considérable pour un homme. Tom aura énormément de difficultés à expliquer à sa femme cette tragique expérience de la guerre, et ce mutisme aura forcément des conséquences sur l'équilibre du couple, ce que le roman nous montre parfaitement.



Superbement traduit par Jean Rosenthal, "L'homme au complet gris", roman hautement mélancolique, mais au dénouement heureusement plus optimiste que prévu, compte certainement parmi les chefs-d'o'uvre de la littérature américaine, et on ne pourra que saluer la superbe initiative de Belfond Vintage de le rendre accessible au plus grand nombre.
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L'homme au complet gris

Ce livre a quelque chose d'indéfinissable qui le rend profondément bon. Sloan Wilson qui n'a visiblement eu qu'un seul succès est placé entre la génération des écrivains classiques américains (Dos Passos, Faulkner, Hemingway...) et celle des modernes (Roth, De Lillo...). On a du mal à le croire mais il se situerait en pleine montée Beat Generation et il ne partage, mais alors pas du tout, l'esthétique libre et chaotique de ces écrivains maudits. Sloan Wilson fait dans le classique en utilisant des thèmes contemporains. Alors il n'a pas la puissance métaphysique de De Lillo, ni l'ironie mordante et acide de Roth et encore moins le lyrisme désenchanté et psychédélique de Burroughs, mais il cultive un art personnel et très méritoire qui repose sur l'utilisation de formules insipides qu'il parvient à nous rendre captivantes. C'est fascinant. L’histoire est d'une banalité affligeante (une homme travaille et cherche à concilier sa vie professionnelle avec sa vie familiale), les personnages ne sont pas inoubliables et le style est plutôt plat avec de nombreux dialogues presque maladroits, mais il arrive à dégager une authenticité et une pureté dans son écriture qui rend ce livre très touchant.

Contre toute attente et à l'inverse d'un a-priori snob et pompeux (je suis snob) qui voudrait que l'on ne fasse pas de bons livres avec de bons sentiment, ce livre est truffé de bons sentiment et il est réellement bon. Le remerciement en fin de l'ouvrage que l'on croirait faire partie du récit tellement le sentiment de bienveillance doucereux affleure de chaque phrase est pour moi le sommet du livre. Mais dit donc c'est bon ça !
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L'homme au complet gris

Plongée dans la psyché de l’homme américain des années 1950. Démobilisé après avoir pris part au combat de la Seconde guerre mondiale en Europe, Tom Rath retrouve une vie confortable auprès de sa femme Betsy, leurs enfants et un emploi certes pas passionnant mais tranquille. L’offre de service d’une grande société de communication va venir troubler ce bel équilibre. Plusieurs pistes s’ouvrent à lui alors que les fantômes de la guerre se rappellent à son souvenir. Bien que tout paraît calme en surface, c’est la tempête dans le crâne du pauvre Tom : amour passion versus construction d’un couple, boulot plan-plan ou carrière au service d’un homme puissant, quitter sa maison fissurée pour emménager dans la belle villa léguée par une grand-mère désargentée ? Que de choix pour un seul homme !

Sous des dehors bien proprets et urbains, l’auteur décrit les rouages d’une grande violence : celle de l’armée qui autorise à tuer ses semblables et celle plus vicieuse d’une société libérale qui conduit à les tuer moralement. Peu à peu, Tom devient un anti-héros gagné par un sentiment d’imposture, déchiré entre ses aspirations morales et un désir de réussite matérielle. Autour de lui s’anime une belle galerie de personnages secondaires.

Ce roman sur la désillusion louche alors un peu du côté des existentialistes le tout sur un ton élégant en maniant avec une belle souplesse le passage entre hier et aujourd’hui.

Lu dans le cadre de Masse critique de Babelio.

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