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Citations de Slobodan Despot (68)


La réalité change en fonction du regard que nous posons sur elle.
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Il est des moments où l'on appelle le ciel à la rescousse, sans même se demander à qui l'on parle.
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Plus de miel parce que plus d'abeilles. Plus d'abeilles, plus de fécondation. Plus de plantes sur terre ! Sauf, peut-être, ces choses qu'on cultive en Hollande sur de la laine de verre et qu'on ose appeler poivrons. Et pourtant, elles sont en train de disparaître. Il y a de ces saisons, on ne sait pourquoi, où les cadres sont presque secs. Enfin, on sait pourquoi. Comme je sais pourquoi je m'essouffle dès le premier étage...
Elle assénait ces vérités avec une concision de médecin légiste.
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Nous nous croyons la seule espèce dotée d'esprit, parce que nous pouvons voir les contours de l'individu humain. L'intelligence du monde nous échappe parce que nous sommes trop petits pour voir ses contours. Comment veux-tu qu'une bactérie dans ton ventre comprenne qu'elle a l'honneur d'être hébergée par un docteur en science économique ?
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En tant qu’instituteur et fonctionnaire, Nikola fut confronté à un choix abrupt : enseigner la haine de ce qu’il était ou disparaître. Il avait une jeune épouse qu’il aimait et un essaim à soigner. Il opta pour la survie. Heureusement pour lui, les patrons du nouveau régime se souciaient davantage d’idéologie que d’administration. Leur incurie et le délitement graduel de l’Etat permirent à Nikola de passer entre les gouttes.

p. 44-45
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L’architecture moderne, et son équivalent politique, le communisme, ont voulu tout standardiser, tout rationaliser – et tout a rapidement fini dans la ruine et la dépression. Si l’on avait mis autant d’énergie et de volonté à satisfaire les gens plutôt qu’à les transformer, nous n’en serions pas à nous entre-dévorer comme des chacals ».

p. 60
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"Le tabac est aussi un aliment. Il me tuera peut-être, en attendant, il me fait vivre. Il me tient à la gorge, comme leurs anneaux tiennent ces femmes-girafes, en Afrique. Ôtez-les, et elles meurent à l'instant..."
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La réalité change en fonction du regard que nous posons sur elle.
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J'ai éprouvé cette vérité dont je n'avais eu jusqu'alors qu'une connaissance abstraite : la réalité change en fonction du regard que nous posons sur elle. Ce regard, miroir de notre âme, est le point d'appui que réclamait Archimède pour soulever le monde. Il a le pouvoir de guérir les maladies, d'apaiser la folie et de juguler la rage lorsqu'il émane d'un être en paix avec lui-même.
C'est une chose de le croire et de le proclamer, et tout autre chose de le voir à l'oeuvre.
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Slobodan Despot
Expulsion des Serbes de la Krajina : ce miroir que l’Europe préfère briser
La plus vaste opération de nettoyage ethnique en Europe depuis 1945 a vingt-cinq ans
par
Slobodan Despot - 5 août 2020

Chaque 4 août depuis vingt-cinq ans, la Croatie célèbre l’expulsion des Serbes de la Krajina. L’occasion de refourbir un bric-à-brac nazi qui serait interdit et confisqué dans n’importe quel pays à l’ouest de Vienne.

Il y a un quart de siècle, le 4 août 1995, commençait la plus vaste opération de nettoyage ethnique en Europe depuis la Seconde guerre mondiale. L’opération Tempête, menée par l’armée croate avec l’aide de l’OTAN, a vidé une province de toute sa population en quatre jours seulement. Les conquérants aimaient ricaner en disant qu’ils avaient trouvé la soupe sur le feu dans les villages et les hameaux. Selon le compte officiel, sans doute sous-estimé, 220’000 civils ont quitté leurs foyers, 1867 ont été tués. Officieusement, des milliers de disparus sans sépulture hantent encore les mémoires.

L’opération ne fut pas seulement brutale et foudroyante: elle est restée entièrement impunie. Si parfaitement impunie que l’Etat croate a fièrement invité ses amis pour célébrer le jubilé de ce qui fut une épuration de son propre patrimoine historique, culturel et humain. Le président Tujdman, qui ordonna l’opération, par ailleurs historien révisionniste notoire, est mort tranquille dans son lit. Les deux chefs opérationnels, les généraux Gotovina et Markač, étaient trop en cheville avec leurs protecteurs occidentaux pour que leur convocation au tribunal de La Haye fût plus qu’une tracasserie administrative.

Jamais personne, Serbie comprise, n’a apporté de soutien concret aux centaines de milliers de déportés.

Dans la «communauté internationale», l’opération Tempête a été totalement effacée des mémoires. Le 10 août 1995, au moment où le flot des réfugiés commençait d’engorger toutes les routes de la Bosnie occidentale jusqu’à Belgrade et qu’il devenait visible de l’espace, la secrétaire d’Etat U. S. Madeleine Albright convoquait soudain une conférence de presse pour parler… de la prise de Srebrenica par l’armée bosno-serbe, le 11 juillet, sur quoi elle n’avait rien eu à dire pendant un mois. A partir de cet instant, et jusqu’à ce jour, toute l’attention du monde a été focalisée sur le sort des hommes musulmans d’une commune de l’est de la Bosnie, tandis que l’éradication, 200 kilomètres plus à l’ouest, d’une population entière, de son héritage et de ses foyers tombait à jamais dans les oubliettes.

Si la tragédie de la Krajina avait réussi à toucher les consciences, et plus encore les cœurs, de la «communauté internationale», la représentation de la guerre civile yougoslave, mais également, par ricochet, de la cohabitation entre monde chrétien et islam, entre catholicisme et orthodoxie, entre Germano-Latins et Slaves, eût sans doute été profondément changée. Mais il n’en fut rien. L’Occident demeura parfaitement hermétique à ce drame-là. Aucun de ceux qui essayèrent de le réveiller n’avait la puissance et la voix de Victor Hugo lorsqu’il s’écria (au sujet des mêmes): «On assassine un peuple!»

De mauvais esprits ont suggéré que si l’Europe s’était autant passionnée pour Srebrenica, c’était entre autres pour ne pas se regarder dans le miroir cassé et fumant que lui tendait la Krajina. Parce que sans sa complicité, cette tragédie n’aurait jamais eu lieu. Srebrenica non plus d’ailleurs. Mais on ne peut pas étouffer deux abcès à la fois.

Un quart de siècle plus tard, tant de villages de la Krajina sont encore aéroports à corneilles et hôtels à serpents. Quelques vieillards y étaient restés, quelques autres y sont revenus. Les forces vives ont été énergiquement invitées à ne pas y songer. La haine est plus forte, même, que la raison économique. Sans qu’elle en soit consciente, ce gouffre de dévastation incrusté dans l’immédiat arrière-pays de sa mince riviera balnéaire est la malédiction de la Croatie. Cette malédiction, à l’exception de quelques rares esprits lucides ou simplement humains, l’élite politique et culturelle croate s’est mise sur son trente-et-un pour la célébrer. D’aucuns s’en révoltent, j’ai plutôt tendance à sourire.

Chaque 4 août depuis vingt-cinq ans, on ne célèbre pas la victoire sur une armée redoutable, mais l’expulsion (sans coup férir) d’un peuple lâché par ses protecteurs belgradois autour de la table de négociation. En Croatie, chaque 4 août depuis vingt-cinq ans est l’occasion de refourbir un bric-à-brac nazi qui serait interdit et confisqué dans n’importe quel pays à l’ouest de Vienne. Mais justement, nous ne sommes pas ici à l’ouest de Vienne. Nous sommes à l’Est. Ce qui est très néfaste pour les Français ou les Allemands, est jugé assez bon pour des Yougos ou des Ukrainiens.

Sans la banalisation du nazisme croate, du dictateur Pavelić et de ses racistes frénétiques, aurait-on eu les néonazis au parlement de l’Ukraine après l’Euro-Maïdan? Verrait-on aujourd’hui les parades en réhabilitation de la SS entre Baltique et mer Noire?

Je suis issu par les deux branches et les deux confessions de ma famille de cette Krajina dont on n’a même pas pris la peine de traduire le nom pour comprendre ce qu’elle signifiait à l’échelle du continent. La Krajina, comme l’Ukraine, ce sont les confins, les marches. Immenses espaces déserts parcourus des siècles durant par des escouades indomptables de cosaques ou de Serbes (dits «Grecs» en haut lieu car leur nom même était malséant) qui versaient leur sang à flot continu pour contenir l’avancée de l’Ottoman. Ces hommes préféraient leur liberté à la vie même. Éliminez-les, dans les Balkans ou en Tauride, et vous aurez le Turc à vos portes. (Tiens, justement, il y est…)

Ces francs-tireurs-là, les empereurs savaient leur importance. C’est pourquoi, outre leur liberté de confession, ils avaient sauvegardé jusqu’au XIXe siècle, comme les Helvètes de la Suisse primitive, une charte d’immédiateté, une relation d’obéissance directe à l’empereur d’Autriche. Ils composaient le noyau des troupes du régiment «Royal Croate», dont le cache-col finirait par engendrer le contraire exact du signe de l’homme libre, la cravate. Leur régime d’exception était un pied-de-nez à la petite noblesse locale, qui s’en vengerait à la première occasion. Car la modernité a fait le ménage de ces anomalies de l’histoire, là comme ailleurs.

Bref, c’est toute une histoire, glorieuse et atroce, qui s’en est allée on ne sait où avec ces paysans juchés sur leurs tracteurs, le 4 août 1995. Parmi eux, il y avait une gamine aveugle d’une dizaine d’années. Elle s’appelait Suzana. C’était, avec sa famille, la seule personne dont le sort me préoccupait personnellement ce jour-là. Deux ans plus tôt, Suzana avait été exfiltrée des zones de combat par la Croix-Rouge. Elle était venue avec sa mère en Suisse où les médecins de Lausanne avaient essayé de sauver sa rétine abîmée. Ils ne lui ont pas rendu sa vue mais nous ont offert, à elles et à nous, une amitié pour la vie. Suzana et Milena étaient logées par notre ami Yvon. J’ai commencé par leur servir d’interprète, et nous ne nous sommes plus quittés jusqu’à la fin de leur séjour. De Lausanne, elles ont rejoint leur bourgade aléatoirement arrosée d’obus.

Après son expulsion de Krajina, la famille s’est retrouvée sans toit dans la banlieue de Belgrade. Avec l’aide de quelques amis et grâce à un travail acharné, ces gens d’une intégrité sans failles ont reconstitué un foyer, un jardin, une petite forteresse. La Serbie s’était contentée de les laisser entrer, c’était tout. L’Occident, lui, considérait leur sort comme une «juste rétribution» d’un nationalisme serbe fantasmé. Il n’aurait pas hésité un instant à leur refuser l’asile. D’ailleurs ils n’y ont même pas pensé. Il n’y a pas un seul réfugié serbe en Occident. Quoi qu’il ait pu leur arriver, les Serbes ne remplissent pas les conditions de la miséricorde européenne. Heureusement!

Après cette crise, les nouvelles se sont espacées, mais pas trop. Un été, Suzana avait appris à conduire un vélo (s’orientant aux ombres et au son). L’année suivante, on lui avait trouvé une école adaptée. Puis il a fallu lui procurer des livres, en braille. Nous lui avons rapporté de Suisse une montre digitale, celle qu’on lit avec ses doigts. Puis Suzana était entrée au lycée. Puis il y a eu l’ordinateur, l’e-mail, les applications parlantes. Suzana à l’université. Suzana traductrice diplômée, du russe. Et cette année, Suzana s’occupant du marketing d’une boîte et lisant toute la littérature qu’elle peut attraper…

Lorsque j’ai recueilli la parabole biblique qui servirait de base à mon premier roman Le Miel, je me suis demandé quel écrin donner à une histoire aussi précieuse. Je n’avais jamais écrit de littérature, mais je sentais qu’il ne fallait pas barber le public avec des témoignages geignards ou des essais historiques, toujours révocables par plus historien que moi. Une «histoire de Serbes» partait d’emblée avec un handicap maximum. J’ai fini par transformer en roman ce road movie entre un père apiculteur et un fils venu dans sa province déserte le sauver malgré lui. Je l’ai dédié tout naturellement à Suzana, née sur cette terre qu’elle n’a jamais vue. Sa destinée, comme celle de mon apiculteur, démontre l’invincibilité du désir de vivre. Dans les hameaux brûlés jusqu’aux fondements, le bourdonnement des abeilles signale que la vie se poursuit malgré tout, malgré la bêtise destructrice des hommes.

« Il ne perçut que le bourdonnement des abeilles, bien étouffé, et eut l’impression qu’on avait monté un transformateur électrique derrière la cabane.

Il s’habilla, sortit. Les frondaisons se découpaient sur le fond du ciel devenu gris. Il s’approcha des ruches, d’où aucun insecte ne faisait mine de sortir. En rentrant dans la cabane pour se faire un café, il perçut comme une vibration dans le sol, suivie d’une autre, plus nette. Puis il y eut comme des bruits de tonnerre,
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Il y a davantage d'intelligence dans un essaim d'abeilles que dans n'importe quelle assemblée humaine, lui disait son père.
Bien mieux: l'essaim est une personne, dont chaque abeille est une cellule.
Nous nous croyons la seule espèce dotée d'esprit, parce que nous pouvons voir les contours de l'individu humain. L'intelligence du monde nous échappe parce que nous sommes trop petits pour voir ses contours .....
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Il est des pays où les autobus ont la vie plus longue que les frontières.
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Slobodan Despot
PASSAGER CLANDESTIN: Jean-Blaise Reuge
Le réchauffement climatique menace les
ours polaires (mais surtout la littérature)

Les «bonnes causes» ont tout envahi. La politique, les médias, les milieux culturels. Le réchauffement climatique n’a qu’à bien se tenir. La littérature
aussi. Lequel des deux sera le premier éliminé?

On peut assez sûrement définir l’idéologie dominante comme l’ensemble des idées et croyances à propos desquelles il est dangereux d’exprimer une opinion dissidente. Par rapport à d’autres définitions de l’idéologie dominante (en termes de rapports de classe, notamment), souligner la notion de danger a l’avantage d’être directement compréhensible par chacun, de se rapprocher des effets de l’idéologie sur l’individu et son corps, d’accentuer le caractère brutal du phénomène considéré et surtout de permettre immédiatement de distinguer ce qui appartient à
l'idéologie dominante de ce qui relève d’autres systèmes minoritaires d’idées en compétition. La nature de ce danger peut varier, quoique de manière limitée, selon les époques et les régimes : en tous les cas, il implique un péril pour la vie. Risque de mort physique et expéditive, notamment en temps de guerre ou dans le contexte de régimes politiques très autoritaires. Risque de mort sociale par les attaques contre la réputation, le bashing, le shaming, les pressions contre l’employeur et autres techniques de cyberbullying
visant à exclure l’individu aux idées problématiques du corps social et lui retirer toute possibilité de subvenir à ses besoins, dans le cadre de nos régimes occidentaux post-démocratiques (laissons ici le débat sur la nature de ces régimes: post-démocratie, totalitarisme inversé, oligarchie de fait, démocratie illibérale, démocrature, etc.). À partir de ce critère de danger objectif, nous pouvons faire émerger les contours de l’idéologie dominante contemporaine, sortes de métacatégories, reliées entre elles par des liens plus ou moins explicites, en un système de pensée (lequel n’exclut pas l’émergence de contradictions, qui sont autant de points d’entrée pour qui entend analyser l’ensemble). Sans prétendre à l’exhaustivité mentionnons ainsi, et sans ordre particulier : croyance en un réchauffement climatique conséquence de l'activité humaine (réchauffisme), LGBTisme et négation du sexe biologique, COVIDisme, croyance en l’agression injustifiée et gratuite de l’Ukraine par la Russie, néo-féminisme agressif et victimaire. En l’état actuel des forces sociales, ces catégories constituent les cinq piliers de l’idéologie dominante occidentale en ce sens qu’il est dangereux pour tout un chacun, en particulier pour un individu jouissant d’une position de pouvoir (économique, politique, culturel, religieux, etc.), de prendre le contrepied du discours dominant, de ne pas avoir, sur ces objets, l’opinion que l’on se doit d’avoir.

Les exemples de ce que les médias de grand chemin, à la fois producteurs et amplificateurs de l’idéologie dominante, appellent dérapages, c’est-à-dire des prises de position jugées non conformes à l’idéologie dominante, sont révélateurs: il est à la fois fascinant et terrifiant de voir la manière avec laquelle des personnalités ayant franchi la ligne jaune, que l’on qualifiera ensuite de controversées, sont passées à la broyeuse sociale, bien souvent sans chance de sortir indemnes d’un combat contre un adversaire à la fois puissant, sans visage et parfaitement immoral. Fort logiquement, s’il s’avère dangereux d’opposer un contre-discours à l’idéologie dominante, le fait d’appuyer, servir et défendre celle-ci permet d’obtenir un certain nombre de gratifications et avantages. Avantages matériels parfois, par exemple
sous la forme d’un emploi dans le pléthorique et très subventionné secteur de la «transition énergétique», dans le «culturel», dans l’administration de quelque municipalité de gauche ou sous la forme d’un mandat électif, mieux payé, plus
prestigieux et moins contraignant qu’un vrai emploi obtenu à la régulière sur le marché compétitif du travail. Avantages et gratifications plus symboliques, mais non moins réelles, le plus souvent : invitations à prendre la parole, honneurs, récompenses et autres prix, courbettes et sentiment rassurant d’œuvrer pour le camp du bien.

Venons-en à la littérature. On voit apparaître depuis quelque temps sur les rayons des derniers libraires — le fait s’amplifie à mesure que s’amplifie le matraquage idéologique — une production nouvelle et qui prétend empoigner les métacatégo-
ries dominantes dans une démarche artistique.

Antipresse, n°401
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On tue à la guerre comme on opère une saignée . Pour dégager l’excédent d’humeurs . Comme , dans les mariages , on se sent obligé de casser du verre ou de tirer en l’air . Du reste , la guerre suspend le code pénal et même le Décalogue : c’est un fait des plus curieux , et qu’on ne remarque même pas . Nikola n’était pas de ces hommes - là . Il était l’un des rares à cultiver la vie pour elle - même , et non comme de la chair à sacrifices . Il ne tenait pas à connaître ce qui ne lui était pas destiné . Il était un sage , or il n’y a rien de plus insupportable , pour les fous , que de côtoyer un sage . »
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il est des pays où les autobus ont la vie plus longue que les frontières.
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".Je n'ai jamais demandé qu'on vienne me chercher"
Le vieil homme le regardait avec ses yeux plissés qui semblaient rire, aussi limpides que l'évidence qu'il venait de lui rappeler. C'était vrai. Un détail insignifiant , futile, mais qui allait peut- être faire capoter son voyage. Il se passa la main derrière la nuque et fit une grimace de douleur.
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"C'est dans l'odeur de boucherie et de désinfectant et dans le bourgeonnement absurde de leurs membres déchiquetés qu'ils comprenaient que la guerre n'était pas un sport comme les autres et que l'infirmité serait le seul métier pour le restant de leur vie. (p. 62)
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Dusan se distingua suffisamment par sa bravoure pour figurer sur la liste des criminels de guerre dressée par le camp d’en face.
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Slobodan Despot
Il humait les odeurs mêlées de gazole,de cuir,de laine mouillée et se disait que c'était probablement la dernière fois en Europe qu'on voyait une armée de conscrits aller au feu avec des armes distribuées la veille. Partout autour, la vie humaine était devenue trop précieuse pour ce genre de jeu...
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Lynyrd Skynyrd. Sweet Home Alabama. Un morceau qui avait bercé son adolescence, et qu'il n'avait plus entendu depuis. En un instant, comme à l'heure dernière, il revécut toutes ses vacances d'été vagabondes, sous les tentes et dans les pins. On sautait avec trois sous en poche et le sac au dos dans des trains bondés pour n'importe quelle destination côtière, on se rassemblait au coin du feu autour de mauvaises grattes, on chantait faux des chants d'ici et d'Amérique. On était en Yougoslavie, un pays sûr, décontracté, prestigieux. On était non-aligné, ouvert au monde entier. On allait partout et sans visa. La jeunesse y faisait ce qu'elle voulait... Cocagne! Et lui, maintenant, il roulait sur cette autoroute déserte avec ce chien de garde qui allait peut-être le fusiller tout à l'heure, juste à cause de son origine.
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