Soazig Leblanc

Je réalise que pendant des années, je me suis attelée à prendre soin des autres, par peur de me retrouver face à mes propres angoisses.

- Je crois qu'il s'est toujours cru à l'abri, en fait, il n'a jamais dû penser que je pourrais le quitter un jour. Il trônait dans sa petite vie parfaite. Un boulot, une maison, deux gamins, une bobonne et une maîtresse... Que demander de plus ?
- Un peu de respect et d'amour, peut-être.

Mon hypersensibilité, je crois qu'on peut placer le mot, m'a paralysée pendant des années mais je prends conscience qu'elle peut finalement s'avérer quelque chose de positif. Il suffit peut-être de ne plus la renier, mais simplement de vivre avec elle sans lui laisser prendre trop de place.

- Tu sais que tu ne peux pas continuer comme ça, ma Perrine. Je ne te parle pas en tant qu’éditrice, là, je te parle en tant qu’amie. Je te connais depuis dix ans et je ne t’ai jamais vue dans cet été.
- C’est pas à ce point, arrête…
- Sérieusement ? Tu t’es vue ? Je sais que tu vis mal cette absence d’inspiration, mais c’est pas comme si tu n’avais que ça à gérer. Tu n’es pas finie, ma belle, tu es juste à bout et c’est compréhensible.
Perrine se leva du canapé de son amie pour se diriger vers la fenêtre. Paris en automne avait toujours eu beaucoup de charme à ses yeux, néanmoins, elle ne voyait plus ce qui lui avait tant plu auparavant. Aujourd’hui, tout lui semblait déprimant et morose. Les couleurs étaient maussades, les arbres nus la rendaient mélancolique. Alors qu’elle avait toujours aimé déambuler dans les rues, observer ce qui l’entourait et épier les conversations des passants qu’elle croisait, elle craignait dorénavant de mettre un pied dehors. Tout semblait l’agresser, la menacer.

"Obéir, c'est trahir.
Désobéir, c'est servir."
Tract de la résistance, Seconde Guerre Mondiale.

J'ai beaucoup aimé ce roman feel-good, qui est tout à fait d'actualité. Camille divorce d'un homme qui la délaisse, se retrouve à gérer intégralement leurs deux petits garçons et doit se battre pour travailler. Mère au foyer, elle n'a pas travaillé depuis quelques années et on le lui fait bien comprendre. C'est sans compter sa volonté, elle va se battre et réussir à s'épanouir sans vivre dans l'ombre d'un homme. En parallèle, un passé douloureux refait surface. Pour avancer, elle devra faire la paix avec. Une belle leçon de vie.

On savait qu’elle aimait écrire, mais qui aurait pu envisager qu’elle se plaise à décrire des crimes odieux et atroces ? On l’imaginait plutôt dans une ambiance romantique et douce, qui collait mieux avec l’image qu’elle donnait d’elle. La plupart des personnes qui l’entouraient n’arrivaient pas à faire la différence entre ses romans et sa personnalité, ce qui avait causé des ruptures qu’elle n’avait pas vues venir.

On lui avait conseillé de se mettre au sport afin de trouver un exutoire à ses pulsions et histoire de se purger des « mauvaises pensées ». Mais il avait surtout pris le parti de s’y mettre parce qu’il avait compris avec toute cette histoire que les filles – ou femmes – ne s’intéressaient qu’aux apparences. Il fallait qu’il obtienne cette plastique qui les faisait rêver, qu’il gonfle chaque muscle de son corps pour qu’elles le regardent enfin différemment.
Elles étaient si superficielles qu’un simple tas de muscles pouvait prendre davantage d’importance qu’un cerveau bien rempli. Cette attitude le faisait vomir mais il en avait pris son parti et il savait maintenant que telle serait peut-être sa seule chance de les mettre dans son lit.

Ne mentez pas sur vous-même pour vous faire aimer. Sinon rien de solide ne pourra être construit. Tout sera basé sur des mensonges et alors la relation sera faussée. Dès le départ. Et surtout, respectez-la. C’est le maître mot. Je me répète mais c’est essentiel dans votre cas.

Les réseaux sociaux étaient là pour ça. On pouvait en apprendre tellement grâce à Facebook, Instagram, ou même des réseaux plus culturels, comme Deezer ou Gleeph. Avec tous ces nouveaux outils, aucune difficulté pour connaître les lectures, les goûts musicaux, les loisirs de chacun. Il voulait juste se servir de ces béquilles, rien de plus. Rien de répréhensible. Il avait longtemps travaillé pour changer, et même si au fond de lui, il avait encore du mal à différencier le bien du mal, à savoir où se trouvait la limite entre les deux, il avait beaucoup appris et en bon élève qu’il avait toujours été, il souhaitait appliquer ces leçons au mieux cette fois-ci.