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Critiques de Soffia Bjarnadottir (32)
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J'ai toujours ton coeur avec moi

''Hildur, je suis encore morte''. Tels auraient pu être les derniers mots de Siggý à sa fille dans la lettre qu'elle vient de recevoir. Car Siggý, mère et femme fantasque, aimait mourir...d'ennui, de chagrin, d'autre chose. Pour mieux renaître...dans les rires, les chants, les danses. Cette fois pourtant, sa mère est vraiment morte et Hildur sent les souvenirs l'envahir : Siggý dansant dans la salon en riant et elle couchée dehors dans la neige pour ne plus la voir; Siggý toute habillée dans son bain, le rimmel lui coulant sur les joues tandis que l'eau refroidit; Siggý laissant les chats envahir sa maison et leur donnant plus d'attention et d'amour qu'à ses propres enfants; Siggý triste ou joyeuse, mais jamais maternelle. En se rendant sur l'île de Flatey dans la petite maison jaune qu'elle lui a légué, Hildur revit son enfance, les extravagances de cette mère qui n'en fut pas une, la fuite de son père, les moments de répit auprès de Láretta, sa grand-mère. Comment, après tout cela, aurait-elle pu être mère à son tour ? Le mal qui la rongeait, l'impossibilité d'assumer la maternité et une maison isolée, voilà les legs de Siggý à Hildur qui doit elle aussi renaître pour se retrouver.



Etrange et onirique, ce premier roman au titre poétique exerce une sorte d'envoûtement sur le lecteur, un peu comme l'Islande ensorcelle les voyageurs. Entre rêve et réalité, souvenirs pesants et moments de grâce, les pensées d'Hildur s'envolent des excentricités d'une mère bipolaire au prosaïsme d'une grand-mère plus terre-à-terre, de la difficulté d'être mère à l'espoir d'être heureuse un jour. Sur cette terre isolée, on se laisse porter par la beauté des lieux, la solitude d'Hildur, le poids de ses souvenirs et l'espoir qui renaît grâce aux yeux vairons d'un pêcheur de l'île. J'ai toujours ton cœur avec moi est un roman d'amour, l'amour d'une fille pour une mère imparfaite mais terriblement vivante qui lui lègue une clé, celle de sa maison jaune ou celle d'un avenir moins sombre. Un très beau roman, sauvage et sensible.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Coup de cœur pour ce premier roman de l'écrivaine islandaise Soffia Bjarnadottir !



Novembre 2018, Hildur est en route pour l'île de Flatey, une île perdue au large de l'Islande, pour rejoindre la petite maison jaune que vient de lui léguer Siggy, sa mère, qui n'est plus de ce monde. Une mère dont elle dit: "Qui était cette femme? Ce n'était pas ma mère. Pourtant elle m'avait mise au monde.Voila pourquoi il m'arrive de l'appeler maman. Je la vénère et je la crains, comme le dieu Shiva qui façonne et défait toute chose".

Siggy était une marginale, " un touareg solitaire", " qui portait en elle une blessure profonde qui parfois se rouvrait"....une blessure qu'héritera aussi sa fille. Une relation mère-fille d'une force indéfectible, pourtant apparemment inexistante. Le titre du livre , d'ailleurs, qui vient d'un très beau poème de E.E. Cummings fait référence à cette blessure de la mère ressentie par la fille à l'évocation du cerf du poème qui meurt dans la forêt," je sens la blessure de Siggy qui gonfle, s'embrase comme une forêt et disparaît..."

D'autres personnages insolites peuplent ce récit émouvant, Grand-mère Laretta, "vierge" pudique, seul refuge d'Hildur, Kafka, le voisin de maman,sensible et introverti,son coéquipier " d'équipes de secours", Théofilus ,l'homme à tout faire, David, l'homme aux yeux vairons et bien sûr ,Tumi.......je vous laisse le découvrir.

C'est une histoire douloureuse et très triste, mais la plume pétillante ,pleine d'humour et de poésie de l'auteur la rend unique dans son genre.C'est ce que j'appelle Littérature !
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur qui n'a pas vu sa mère depuis de nombreuses années, apprend que celle-ci vient encore de mourir mais cette fois pour de bon. Elle se rend donc à ses obsèques et alors qu'elle est en route, le passé s'abat sur elle comme "un tas d'ordures sur un royaume de ruines fumantes ". Son esprit dérive, elle se souvient de Siggý , cette femme qui l'a mise au monde mais dont la santé mentale défaillante l'a empêchée d'être un mère aimante. Un trouble émotionnel important ravive chez Hildur des plaies profondes et mal cicatrisées. La douleur qu'elle en ressent provoque une reviviscence de ses propres troubles névrotiques qui ne lui ont pas permis à elle non plus d'être une mère comme les autres.

Le roman de Soffía Bjarnadóttir est tout simplement envoûtant. L'errance d'Hildur à l'ouest de la réalité au gré du souvenir , de l'imagination et du rêve est à l'image de l'Islande, pays isolé à la beauté sauvage, pétri de contes et de surnaturel depuis la nuit des temps.



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J'ai toujours ton coeur avec moi

C'est un livre sombre qui parle surtout de la perte d'un être cher, notion exprimée avec poésie. le roman approfondit le rapport mère-fille dont le lien est ici empêché par un contact à la réalité inexistant ou excentrique de la maman, Siggy. La fille, Hildur, a cherché à fuir son foyer, les visions, ces sensations étranges de la mère, car elle se sentait oppressée par tout cela, tout ce qu'elle ne comprenait pas, puisqu'elle avait besoin d'autre chose. En effet, la maman, Siggy, voyait des morts partout, des têtes dans les réfrigérateurs, elle croyait aux elfes, et n'avait pas développé de lien maternel avec sa fille au sens maman-poule. Hildur en a souffert. « L'espace entre la réalité et moi s'élargissait ». Aujourd'hui, Hildur travaille sur un site archéologique à Kerijoki en Finlande. Elle apprend la mort de Siggy qui lui a laissé une lettre dans laquelle elle lui parle de sa maison jaune sur une île. Hildur prend le ferry jusque là, et une fois dans la maison, elle repense à son passé difficile avec elle.



Dans ce livre, il se passe peu de chose, mais il est superbement bien écrit. Etonnant, pas classique du tout.

Voilà, j'ai passé un beau moment, en compagnie de ces deux âmes ayant si peu pied dans le monde, en qui je ne me suis pas reconnue, mais qui m'ont surtout charmée grâce à la tonalité étrange du récit.



Merci aux Editions Zulma et à Babelio pour ce livre reçu grâce à Masse critique.

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J'ai toujours ton coeur avec moi

magnifique écriture, l'Islande, la brume, la pluie, un hommage à la mère, et à la mer, très beau portrait de femme. Petit bijou à mon sens.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Siggy est morte. Siggy est devenue stardust (excusez le jeu de mots en hommage à qui vous savez). Et Hildur, sa fille, éloignée depuis longtemps de cette mère excentrique et, pour dire les choses comme elles sont, quelque peu cintrée, débarque sur la petite île de Flatey pour ses funérailles. Difficile de dire quelque chose d'autre d'une trame narrative particulièrement floue, qui évoque aussi bien des souvenirs d'enfance que des rencontres incongrues avec des insulaires qui ne le sont pas moins sans compter les fantômes de créatures plus ou moins imaginaires. Pas étonnant, puisque nous sommes en présence d'un roman islandais, le premier de Soffia Bjarnadottir. On aimerait bien se laisser aller aux sortilèges de J'ai toujours ton coeur avec moi, et c'est parfois le cas, le temps de quelques passages réussies sur la réconciliation tardive, puisque post-mortem, de Hildur avec sa mère. Et le fait, qu'en fin de compte, elles se ressemblent, dans leur comportement erratique et leur incapacité à se faire comprendre de leur descendance. Cependant, malgré un charme évanescent, on navigue un peu à vue dans ce court roman qui n'offre que peu de prise au lecteur fréquemment dérouté.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Une femme va enterrer sa mère au nord de l'Islande et va prendre possession de sa maison perdue sur une petite île. Lui remonte alors les souvenirs douloureux de sa relation tourmentée avec sa mère.



Dit comme ça, cela pourrait donner l'impression d'un roman un peu triste. Et bien non ! Car nous sommes au coeur de l'Islande sauvage et que Soffia Bjarnadottir réussi à nous faire ressentir les forces invisibles de la nature et la poésie tellement particulière à ce pays. Mais la lumière vient aussi du fait que l'auteur nous parle de résilience et de comment aller de l'avant, même quand la vie n'est pas tendre...



Un très beau premier roman !

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J'ai toujours ton coeur avec moi

Voilà un texte étrange car il résiste un peu, la narratrice entremêle passé et présent (un présent situé en 2018-2019, mais aucun effet d’anticipation, plutôt un élément de plus dans le côté décalé de ce premier roman), elle (ou sa mère ?) semble avoir des hallucinations bizarres, des mouches, des vers, des plumes collées, des cheveux gris, une tête dans un évier. Et puis il y a ce personnage de Siggy, une mère qui ne l’a jamais vraiment été et n’a donné aucune clé à sa fille pour devenir à son tour femme et mère. Elle lui a plutôt transmis un mal-être dont on découvre la nature à la fin et qui fait partie de la « résistance » : j’avoue que je n’avais rien lu ou presque sur ce roman, je n’aurais pas pensé à cela (je suis naïve, je me laisse raconter une histoire) et je préfère ne pas le révéler ici (le roman ne fait que 142 pages).



Une fois cette explication donnée, on comprend mieux comment la mort de sa mère pèse sur la jeune femme mais elle fait quand même passer Hildur de la résistance à la résilience, à travers un parcours semé de souffrance, de tristesse, d’incompréhension, d’angoisse. Et on se dit que cette jeune auteure a un don pour raconter la folie, le deuil, pour se glisser avec empathie dans la peau d’une petite fille ou d’une femme adulte qui n’ont pas les codes « normaux » pour affronter la réalité. Tout cela est raconté par petites touches, par courts chapitres et finit par créer le portrait attachant de Siggy et de Hildur, entourées par quelques hommes qui leur tiennent la main ou balisent leur chemin, le temps de quelques pages ensorcelantes.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur vient de perdre sa mère Siggy. Une femme excentrique qui l’a à peine élevée. Arrivée sur l’île, dans la maison léguée par sa génitrice, elle laisse peu à peu les souvenirs remonter. Les moments passés avec sa grand-mère Laretta, ce fils qu’elle a abandonné à son père juste après l’accouchement, son grand frère Pétur, le vieux Kafka, voisin fou amoureux de Siggy. Et puis David, colosse aux yeux vairons croisé pendant la traversée et qui vient de l’inviter à dîner. Après l’enterrement, Hildur erre, se cherche, divague, croise quelques fantômes : « Elle était morte. La femme qui m’avait mise au monde. […] Morte comme l’amour dans mes veines. Comme la montagne dans ma tête. Morte. Elle n’était plus mon nord ni mon sud, ni mon est ni mon ouest. »



Un premier roman étrange, inclassable, traversé d’une profonde mélancolie. Un texte halluciné à la construction éclatée où la voix d’Hildur résonne avec magnétisme et sensibilité : « J’ai envie de vivre et mourir à la fois. D’être et de partir. Nous sommes tous bipolaires. Le désir d’un retour aux sources vit en chacun de nous, en lui s’unissent les balbutiements et la fin. »



Un roman de saison. Le roman idéal pour un mois de janvier où la pluie cingle les carreaux et le vent entraîne les arbres sans feuilles dans une danse macabre. Un roman typique de ce qu’est la littérature islandaise d’aujourd’hui, il me semble. Un roman comme je les aime.


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J'ai toujours ton coeur avec moi

Trop d'étrangeté pour moi dans cette histoire d'une fille de mère délirante (au sens "maladie mentale") qui nous propose ses pensées suite à sa venue dans une île perdue d'Islande, en novembre, parce que sa mère, après l'avoir répété un certain nombre de fois, a fini par mourir vraiment. Un mélange d'images sombres, de références spirituelles, d'où ressort un amour qui détruit... et un livre à côté duquel je suis passée.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Avec ce roman de Soffía Bjarnadóttir, je me suis replongée dans cette atmosphère propre à la littérature islandaise (que l’on retrouve, par exemple, dans les livres d’Auður Ava Ólafsdóttir). Il y avait ce quelque chose de poétique mais en même tant de mystérieux… Un déchiffrage qui ne peut se faire que par l’émotion, par cette sorte de curiosité affective et émotive que le lecteur/ la lectrice développe tout le long de sa lecture…



J’ai toujours ton cœur avec moi parle avant tout d’une relation mère/ fille. D’un manque, d’un vide à combler. Mais c’est aussi un chemin vers un soi plus profond, vers la vie, les rêves et les choix que l’on a pris et/ou qu’il nous reste à prendre. Un voyage de pensées qui permet à Hildur de bâtir son deuil sur fond de souvenirs… Un dialogue avec le réel et ses créatures mystiques…



Ouvrez donc la première page de ce livre, laissez-vous emporter par cette brise de mots, par ce flot de poésies, par cette plume froide, fantasque et touchante qui vous séduira à coup sûr !
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Si vous n'aimez que les histoires rationnelles, vous pouvez passer votre chemin. Par contre, si vous n'avez rien contre les divagations d'un esprit chahuté, balançant entre poésie et cauchemars, ça vaut le coup de tenter l'aventure.



C'est un premier roman qui a une originalité certaine et dont le pouvoir de séduction est réel, je l'ai lu sans effort et même avec plaisir et empathie pour Hildur, la narratrice. Sa mère, Siggy, vient de mourir et a légué une petite maison jaune à sa fille, sur une île en Islande. Hildur n'y est pas revenue depuis longtemps, on comprend qu'elle a dû s'éloigner de cette mère, très dérangée, c'est le moins qu'on puisse dire, pour survivre elle-même.



Hildur évoque pêle-mêle ses souvenirs d'enfance, son grand frère, sa grand-mère, les tocades de sa mère, sa difficulté à trouver un sens à cette vie. Siggy est si peu mère que lorsqu'il Hildur accouchera à son tour d'un fils, elle l'abandonnera immédiatement à son père, paniquée et complètement perdue.



Tout en étant très sombre et poignante par bien des aspects, ce n'est pas une lecture triste, Hildur a encore des ressources et est entourée de personnages secondaires tendres et attachants. Kafka, l'amoureux inconditionnel de sa mère et surtout David, le marin aux yeux vairons qui pourrait retenir Hildur dans la petite maison jaune et l'ancrer enfin dans la vie.



Une lecture franchement atypique, à tenter un jour d'hiver, bien au chaud devant une cheminée.






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J'ai toujours ton coeur avec moi

Livre éprouvant, écriture qui accompagne une renaissance.

C'est une chronique de l'acceptation de la vie avec poésie, folie, humour et parfois tristesse.

De drôles de personnages,



Siggy, mère islandaise qui écrit une très jolie lettre à sa fille que nous ne découvrons qu'à la fin du livre....

"... Pardonne moi tout - et tout le reste.... N'aie pas peur .... Prends bien garde à ce que tu dis...."

De simple mot que la narration de sa fille Hildur rend si significatif, si plein d'émotions.



Hildur, fille islandaise qui accepte de revenir sur l'île de Flatey.

Ile sur laquelle sa mère a choisi de finir sa vie ....

"... L'amour est comme la neige de mars qui tombe la nuit, .... Ces derniers temps , j'ai pensé à la vie plus qu'à la mort. .... Nous avons soif de vivre."



L'énigmatique Tumi, qui s'est construit en dehors de sa mère et grand mère, sans agressivité, sans revanche, simplement en dehors, à côté.



Et puis les yeux de David, celui par lequel rien de cette renaissance n'aurait pu arriver !



Dans ce livre si noir, si lourd, on sent tout de même que l'on avance, que l'on peut un jour ou un autre affronter ses démons et avancer, relever la tête, retrouver le plaisir si simple de se satisfaire des plaisirs simples, ceux qui remplissent si bien la vie quand on accepte de les recevoir.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

J’avouerais volontiers qu’en ce qui concerne ce roman, je me suis plus laissée entraîner par l’origine géographique, la couverture et la confiance en l’éditeur qu’autre chose. Résultat, je n’avais plus aucune idée du sujet du livre au moment où je l’ai ouvert, plusieurs mois après son achat. Les histoires de mères dépressives ou bipolaires ne m’attirent pas forcément par elles-mêmes, et pourtant dès la première page, c’est bien de cela qu’il s’agit.

Hildur s’envole vers l’Islande pour enterrer Siggy, sa mère qu’elle n’a pas revue depuis des années. On comprend rapidement que sa survie à elle dépendait de cette éloignement avec une mère qui n’en avait jamais vraiment été une. Hildur, devenue mère à son tour, se devait de rejeter cette enfance aux pieds d’argile, ces années passées à être la plus forte, la plus blindée, face à une génitrice éthérée… Hildur revient vers l’île de Flatey, et une petite maison jaune dont elle hérite, mais qu’elle n’a jamais connue.

C’est là une façon bien terre à terre de résumer ce roman, car avec Soffia Bjarnadottir, dont c’est le premier roman, cela part tout de suite beaucoup plus dans le bizarre, l’étrange, l’inhabituel… Des notations comme « l’hiver des lombrics », le « rêve des mûres » annoncent un récit rempli de métaphores, d’allusions à la nature hostile, de situations rêvées ou vécues, on ne sait pas trop, de brèches ouvertes dans des souvenirs trop présents encore. Heureusement, quelques rencontres, comme celle d’un ancien ami de sa mère, ou d’un homme aux yeux vairons, ramènent par moments les pieds sur terre à Hildur, laquelle en a bien besoin.

Même si le thème ne m’enthousiasmait donc pas, je me suis laissé porter par ces pages, qui plairont à celles et ceux que ne déroutent pas les récits parfois oniriques, emplis de situations insolites, et parfois déroutantes. Bravo au traducteur qui a, autant que je peux en juger sans connaître la version d’origine, bien rendu l’atmosphère singulière et la belle langue de ce court roman.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Voici un livre typiquement islandais et islandais féminin car j'ai retrouvé des atmosphères et des émotions rencontrées lors de la lecture des livres de Auður Ava Ólafsdóttir et Steinunn Sigurdardóttir. Cette histoire de mère indépendante, décalée, un peu folle et de sa fille qui vient assister à ses funérailles sur l'île de Flatey et qui avait des relations très distantes avec elle, m'a beaucoup touchée. Surtout parce qu'on sent que la fille, qu'elle le veuille ou non, a hérité de sa mère et que sa vie n'est pas si différente de la sienne. Pour son premier roman, Soffía Bjarnadóttir nous livre une histoire lente, mélancolique, pas vraiment triste pourtant ; une histoire, peut-être une de plus, où l'héroïne regrette, au moment du deuil, de n'avoir pas mieux compris sa mère, tout comme peut-être son propre fils ne la comprendra jamais.

C'est un roman très court, c'est peut-être son principal défaut car j'ai le sentiment que l'autrice avait encore des choses à nous dire. Nul doute qu'il y aura un second ouvrage dans quelques temps ...
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur débarque sur l’île de Flatey pour l’enterrement de sa mère Siggy. Une mère fantasque qui a laissé des souvenirs invraisemblables à sa fille. Durant les quelques jours hors du temps qu’Hildur passe dans la maison jaune dont elle a hérité, elle se remémore son enfance et les personnages qui ont traversé sa vie : sa mère, son frère aîné, sa grand-mère et le voisin surnommé Kafka.



Un récit tout en mélancolie qui nous entraîne au cœur d’une relation mère-fille assez particulière. Soffia Bjarnadottir crée une atmosphère très poétique, prenant racine dans les paysages magiques de l’Islande et dans les souvenirs à la fois tendres et extraordinaires d’Hildur au sujet de sa mère.
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J'ai toujours ton coeur avec moi

L’Islande est un pays que notre imaginaire associe au froid, au rêve et parfois même au surnaturel. Les sentiments y sont comme les paysages, parfois arides, intimistes, et leur beauté se confond avec celle des âmes qui l’habite. Dans cet univers si particulier, Hildur vient d’apprendre que Siggý, sa mère, vient de mourir.

Alors qu’elle arrive dans la petite maison jaune sur l’Ile de Flatey, Hildur se souvient de cette mère qui n’a jamais su endosser ce rôle unique, être la mère de ses enfants. Les souvenirs, les délires, le ressentiment, l’espoir, des envies d’autre chose, de vivre peut-être enfin, affluent, dans son cœur enfin délivré de cette dose de folie intimement liée à cette femme si singulière. Car au fil des pages et des souvenirs, des errances et des hallucinations, on comprend que Siggý a disparu depuis longtemps de la vie de sa fille, ouvrant une faille impossible à combler puisqu’à son tour Hildur ne saura jamais endosser ce rôle.

Etrange pouvoir que celui d’une mère, présente ou absente, et qui par son comportement, change à tout jamais le destin de ses enfants. Poétique, étonnant, attachant, ce roman se lit avec beaucoup de plaisir et d’interrogation.

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J'ai toujours ton coeur avec moi

Hildur vient d’apprendre la mort de sa mère, Siggy, une femme aussi mélancolique qu’elle, passant de la joie à l’abattement soudain, tel un phénix renaissant de ses cendres à chaque fois. A cette annonce, Hildur quitte la Finlande pour la petite île de Flatey – le royaume des oiseaux, des contes et de la simplicité – où doivent se dérouler la veillée funèbre et l’enterrement. Hildur se retrouve démunie, sans la femme qui l’a mise au monde, celle qui représente tous ses points cardinaux, cette mère qui avait pour habitude de raconter beaucoup d’histoires farfelues, dont on ne savait démêler le vrai du faux… Il ne lui reste qu’une lettre d’adieu et la clé d’une petite maison jaune.



Une foule de souvenirs lui reviennent et l’assaillent, se multipliant comme des morts-vivants. Des souvenirs de l’hiver des lombrics, de sa grand-mère Laretta, du mystérieux et sensible Kafka. Sur l’île elle croisera un homme énigmatique aux yeux vairons, qui semble veiller sur elle de loin, à la façon d’un ange gardien…



Dès les premiers mots, j’ai aimé ce roman, son ton, empreint d’une grande douceur surnaturelle et poétique. On se laisse bercer par la mélodie des mots qui agissent comme un sortilège, dans une langue métaphorique, nourrie de références littéraires disséminées au fil de la narration. On est transporté loin, très loin.



La voix d’Hildur nous conte cette relation mère-fille à la fois fascinante et complexe, la vie de cette mère dont la folie l’effrayait parfois. On a l’impression parfois que mère et fille se fondent l’une dans l’autre, se confondent. Entre vie et mort, rêves et réalité, souvenirs et présent, l’esprit de la jeune femme s’égare. Un roman profondément mélancolique, qui reste optimiste.



Une pépite, indispensable ❤
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J'ai toujours ton coeur avec moi

Mon congélateur est tapissé de cheveux gris couverts de givre



« J’avais donc à cette époque bien des sources de tourment. Il y avait le monde des lombrics, et aussi la désillusion. Cet hiver-là, la réalité se mua en désillusion ».



Siggý est morte, « la femme qui m’avait élevée, seule et à son étrange manière, n’était plus », Hildur, la maison jaune, l’imaginaire animalier, la liberté, un autre Kafka, la douce ironie, les funérailles, les rêves qu’il faut « abreuver », Tumi, David et les autres…



Les temps de l’enfance et de l’adulte, la présence en absence, les souvenirs, le futur 2019…



Un monde un peu magique, un peu triste ou nostalgique, une chronique mélancolique et insolite…



« Tel un bateau amarré, elle gît à la surface d’un océan de cheveux gris »
Lien : https://entreleslignesentrel..
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J'ai toujours ton coeur avec moi

C'est un petit roman tendre et profond sur le deuil. Les souvenirs et les regrets. Hildur perd sa mère, cette mère qu'elle n'a jamais su comprendre, cette mère un peu absente, toute à ses délires. Le deuil permet de repenser les liens, les siens avec sa mère, les siens avec son fils, quand Hildur a été mère à son tour. Les liens de Siggy, quels hommes peuplaient sa vie, il y en a-t-il seulement eu ? C'est un petit roman très poétique, très imagé, à la manière de la littérature islandaise. Et c'est ce qui me plait, cette écriture imagée, poétique, et crue à la fois, pour illustrer le trivial. La plume peut dire l'atrocité avec du beau. C'est une petite prouesse, des lignes qui donnent envie de vivre, rallument l'espoir dans le noir. J'ai beaucoup aimé embarquer dans cette contrée froide mais pleine de couleurs, dans ce deuil lumineux, dans ces bilans de vie. Des personnages apparaissent, comme par flash, puis disparaissent et reviennent quelques pages plus tard. Ils ont tous un petit air mystique, des mots choisis, frappant au coeur.



J'ai beaucoup aimé l'ambiance, la construction poétique, qui m'a rappelé celle de Le rouge vif de la rhubarbe, Ava Audur Olafsdottir, elle aussi islandaise et publiée aux éditions Zulma. Je crois que j'ai un faible pour la littérature islandaise...



Et vous ? Connaissez-vous la littéraire islandaise ? Avez-vous des titres à me conseiller ?
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