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Citations de Sofia Aouine (104)


Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles.
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La secte l'avait capté en moins d'un mois et transformé en disciple obéissant d'Omar le Salaf, mon pire ennemi. La secte des moitié qamis moitié jogging Plilpp Plein pailleté, baskets Louboutin cloutées à mille K, moitié din moitié bicrave, un pied dans les go fast et l'autre dans la hijra, moitié rap moitié tajwid, une oreille chez Kaaris et l'autre dans l'application islam-pro d'Apple Store. Génération étrange allant à la mosquée après la sortie chicha du night club du vendredi, rêvant du combo Phuket, Marrakech, Dubaï et de faire la oumra en même temps, du cul de Kim Kardashian et d'épouser une fille en niqab labellisée halal - mais si possible avec le corps d'une escort de Vivastreet.
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La plupart des grands, profs, parents, parents des autres, pensaient que j’étais fou, un mauvais élève, un sale, un méchant, et que c’était moi qui avais entraîné tous les autres vers la rue et les conneries de sex-shop. Alors que dans la vraie vie, celle qui pue la merde, c’est la rue qui nous gouverne et pas l’inverse. C’est la rue qui nous appelle et pas l’inverse. Et pour ceux qui ont pas de mère, il n’y a qu’elle pour les comprendre, les aimer, et donner un sens à leur vie. Ceux qui habitent là où ça sent les fleurs peuvent pas piger. Si t’as pas goûté à elle, tu ne peux pas capter.
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Cette ville nous entasse les uns sur les autres comme dans un grand bain d’amour mais personne ne se parle. On additionne les vies, sous du béton et dans des boîtes à 15 K le mètre carré pour avoir l’air d’exister.
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On est beaucoup dans ma rue, et même au collège, à être élevés par des droites et qu'on fait taire avec des bonbons. La principale religion à la maison s'appelle le silence. Pour éviter les problèmes et espérer être un peu heureux, la tactique à employer est de fermer sa gueule, baisser la tête, raser les murs. Alors c'est ce qu'on fait, maman et moi.
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Ma rue a la gueule d'une ville bombardée, d'une décharge à ciel ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent.
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On avait tous un point commun en dehors de nos familles un peu cassos : on voulait grandir sans entraves, sans dieu, sans maître, vivre vite et atteindre même un bout de cette jouissance autorisée uniquement aux gens bien nés. Mais pour ça, il nous fallait de l'oseille, beaucoup d'oseille. À la hauteur de nos rêves pourris et de notre libido de puceaux pleins d'hormones. (p. 163)
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Ma mère est un fantôme de lait et de rose. Silencieuse et discrète. Le genre de femme qui mourra dans les limbes de mots qu'elle n'a jamais osé dire. Le regard droit et le poing fermé par la rage avortée.
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La secte séduisait à coups de billets qui sentaient la Terre sainte et le shit, les promesses du pays de Sham et d'un paradis peuplé des soixante-douze vierges dignes d'un calendrier Pirelli. Certaines familles semblaient y trouver leur compte et préféraient voir leur fils faire le jihadiste de pacotille au quartier plutôt que la victime au mitard.
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La première réflexion a fusé: "Oh la victime, il a une tête de chelou!", "Obligé, c'est un cassos de la Ddass!", "Regarde ses pompes, abusé!", "La honte wallah… Moldavie wesh, sa daronne fait la manche au marché de Barbès… Attention, cache ton iPhone, ah c'bâtard, il va nous dépouiller…".
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Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon français avec que des métèques et des visages bruns dedans. C’est mon père qui a choisi qu’on débarque ici. Je me dis souvent que ce vieux doit aimer la misère, comme si c’était la femme de sa vie. Une espère de seconde peau que tu aurais beau laver. Inscrite dans tes gênes, à jamais. Ici, c’est Barbès, Goutte-d’Or, Paris XVIIIe, une planète de martiens, un refuge d’éclopés, de cassos, d’âmes fragiles, de « ceux qui ont réussi à dépasser Lampedusa », de vieux Arabes d’avant avec des turbans sur la tête et et des têtes d’avant, de grosses mamans avec leurs gros culs et leurs gros chariots qui te bloquent le passage quand tu veux traverser le boulevard. Des gens honnêtes qui ont toujours l’air de voleurs et qui rasent les murs pour pas qu’on les voie. Une rue où il n’y a pas de femmes qui marchent toutes seules. Une ville dans la ville, monstrueuse et géante, une verrue pourrie sur la carte. […] Ma rue a la gueule d’une ville bombardée, une gueule de décharge à ciel ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent. Des murs qui n’ont jamais été blancs et qui semblent hurler sur toi quand tu passes devant.
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Sur le boulevard des rêves brisés, j’ai appris que les hommes ne pleurent pas et que la vie est une sacrée pute.
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On avait tous un point commun en dehors de nos familles un peu cassos : on voulut grandir sans entraves, sans dieu, sans maîtres, vivre vite et atteindre même un bout de cette jouissance autorisée uniquement aux gens bien nés.
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"Cette minute entre l'enfance et la jeunesse est le pire." Jean Cocteau - La difficulté d'être
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On ne raisonne pas un homme humilié.
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Les années ont passé, son travail le tuait à petits feux et l'école essorait son âme.
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Ida le savait: certains souvenirs vous consument, si vous les laissez entrer. Ils sont miel et poison à la fois.
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On est beaucoup dans ma rue, et même au collège, à être élevés par des droites et qu’on fait taire avec des bonbons. La principale religion à la maison s’appelle le silence. […] La daronne c’est dans sa peau, elle a pratiqué ça toute sa vie. Ma mère est un fantôme de lait et de rose. Silencieuse et discrète. Le genre de femme qui mourra dans les limbes des mots qu’elle n’a jamais osé dire. Le regard droit et le poing fermé par la rage avortée.
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Elle disait que le temps passe si vite qu'on se réveille un jour avec les tempes grises en ne se souvenant même pas de la douleur des premiers pas. (p 71)
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Alors que dans la vraie vie, celle qui pue la merde, c'est la rue qui nous gouverne et pas l'inverse. C'est la rue qui nous appelle et pas l'inverse. Et pour ceux qui ont pas de mère, il n'y a qu'elle pour les comprendre, les aimer, et donner un sens à leur vie. Ceux qui habitent là où ça sent les fleurs peuvent pas piger. Si t'as pas goûté à elle, tu ne peux pas capter.
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