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Critiques de Sofia Aouine (168)
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Rhapsodie des oubliés

"Je me demande où tu as appris des horreurs pareilles, mais il y a beaucoup de vérité dans ce que tu dis." - Romain Gary, La Vie devant soi



"Ma rue a la gueule d'une ville bombardée, une gueule de décharge à ciel ouvert, une rue qui ne dort jamais, où les murs ressemblent à des visages qui pleurent. Des murs qui n'ont jamais été blancs et qui semblent hurler sur toi quand tu passes devant. Je suis arrivé dans ce bordel il y a à peine trois ans et j'ai déjà l'impression d'avoir vieilli de dix piges, rien qu'en me posant sur le banc du square Léon. Juste à regarder les gens. Les enfants ont l'air de centenaires. Des yeux de vieux sur des gueules d'anges."



Rhapsodie, du grec ancien ῥάπτω (coudre) et ᾠδή (chant).

Rhapsodie, ces chants que l'on coud les uns aux autres.

Rhapsodie, la voix d'Abad, 13 ans, que Sofia Aouine, reporter et à présent écrivaine, fait s'élever pour coudre le patchwork des vies de ceux qui habitent rue Léon, Paris, 18e.



"Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans."



Autant le confesser tout de suite, je me suis fait peur pendant les trente premières pages. Cette logorrhée mêlant argot des rues, grossièretés, mots inventés, régurgitée par Abad à la première personne, m'a asphyxiée. Comme une envie de lui plaquer la main sur la bouche pour le faire taire ! Il y a à l'évidence un travail sincère sur l'oralité, mais qui passe mal à l'écrit alors qu'on n'est pas encore installés dans la lecture. Cela aura peut-être raison de certains lecteurs venus chercher la mesure, la clarté et qui en seront pour leurs frais. J'ai donc eu beaucoup de mal à entrer dans ce récit dont les phrases s'enchaînent à un rythme sans mesure ni retenue, où les alinéas sont trop rares pour ménager une pause, une respiration. Essayez de le lire à voix haute, vous verrez, c'est un sacré défi qui vous fera apprécier/évaluer la musicalité insolite de ce texte, son vertige aussi.



À la Goutte d'Or, ce quartier que la République semble avoir oublié



"Une planète de martiens, un refuge d'éclopés, de cassos, d'âmes fragiles, de ceux qui ont réussi à dépasser Lampedusa....de gens honnêtes qui ont toujours l'air de voleurs et qui rasent les murs pour pas qu'on les voie."



vivent Abad et ses parents qui ont fui le Liban trois ans plus tôt.



Abad, ce presque adolescent, gouailleur, sensible, effronté, titillé par ses hormones (c'est le moins que je puisse dire !), apporte au texte sa fraîcheur en réinventant une langue et sa petite musique. Parce qu'au-delà de la valeur quasi-documentaire du récit, mi-autobiographique, mi-fictionnel, la musique de la langue est l'une des grandes affaires de ce premier roman. Sofia Aouine ose (prend le risque d' ?) une langue métissée, crue, aux images osées, mais justes pour donner à voir ces existences qui s'effilochent et qu'il faudrait ravauder.



"Je suis triste et en colère, le matin quand je regarde par la fenêtre de ma chambre. Ma rue a des airs de Kaboul avant la tempête. Les sons et les odeurs d'avant ont été remplacés par un genre de silence à rendre fou [...]. Je me dis qu'il faut faire quelque chose pour sauver ce qui peut encore l'être dans cette putain de rue [...]"



Au travers des artifices langagiers du turbulent Abad, c'est la langue qui régit ce roman d'apprentissage, instantané d'une société et d'une époque. Une langue frondeuse, poétique, provocatrice, émouvante, choquante, un slam qui "malmène la prosodie française" ainsi que le dirait Petite Feuille dans Les quatre cents coups. Écoutez :



"Sur le boulevard des rêves brisés, la chair des femmes est un trésor car avec Clarisse, la dette augmente chaque jour comme les kilos sur son gros cul que tous ont envie de botter. Sur le boulevard des rêves brisés, les putes ne sont pas blanchisseuses et finissent noyées dans la crasse. Sur le boulevard des rêves brisés, les putes, même les plus belles, meurent comme des mouches noyées dans le pot de miel. Sur le boulevard des rêves brisés, j'ai appris que les hommes ne pleurent pas et que la vie est une sacrée pute. Sur le boulevard des rêves brisés, l'amour c'est pour les autres et surtout pas pour nous. Ici la mort infeste le bitume."



Récit-mosaïque : journal intime, texte publié sur Wattpad, lettre, chanson... L'écrit protéiforme est, surtout dans les premières pages, l'espace d'une langue parlée, d'une voix elle aussi protéiforme qui n'aura de cesse d'évoluer.



Abad, fin observateur, est une voix tout à fait crédible pour nous raconter son histoire, ce quartier. Contrairement à d'autres romans où les propos de l'enfant trahissent l'adulte qui écrit, Abad, charismatique, est confondant de naturel. Il brosse des portraits terriblement émouvants de ces femmes que le destin a abimées et que l'on retrouve sur son chemin. Ces femmes, qui sont autant de figures maternelles, en rappellent d'autres.



Car les liens que Sofia Aouine tissent avec des romans qui ont fait date sont l'autre grande affaire de cette Rhapsodie des oubliés. Je regrette que ce tissage soit brut, qu'ici ou là le fil soit un peu grossier. La parenté est affichée, revendiquée même à la fin du roman, et certains personnages n'échappent pas aux stéréotypes.



Dans la Rhapsodie des oubliés, ce sont les femmes qu'on n'oublie pas, alors que les hommes passent ou s'en vont. Gervaise, la pute au grand coeur et sa fille, Nana, restée en Afrique (Émile Zola, L'Assommoir), Odette, vieille voisine et mémé Jémayel de substitution, Ethel Futterman/Madame Rosa, rescapée d'Auschwitz (Romain Gary/Émile Ajar, La Vie devant soi).



La Vie devant soi, justement, avec Momo, jeune Arabe aux savoureux impairs langagiers, est l'une des références les plus voyantes, bien sûr. Dans les dernières pages, il est tout autant difficile de ne pas voir passer le fantôme d'Antoine Doinel, l'adolescent rebelle des Quatre cents coups de François Truffaut. Ceux qui connaissent le film se souviendront de la dernière séquence où Antoine s'échappe du centre pour délinquants, court à perdre haleine pour se retrouver sur la plage, au bord de la Manche. Même mouvement de caméra ici.



Un premier roman sans filtre, très largement autobiographique, audacieux et décomplexé.



Lu dans le cadre de la session automne 2019 des #68premieresfois

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Rhapsodie des oubliés

Coup de cœur pour ce roman urbain, âpre et cru, qui pulse l’urgence de vivre! Dans son premier roman, Sofia Aouine nous raconte l’histoire d’Abad, un ado libanais débarqué à Paris avec sa famille pour fuir les horreurs de son pays. Son territoire : la rue Léon, dans le quartier populaire de la Goutte d’Or, où les apprentis djihadistes règnent en maître et verrouillent les libertés et les espoirs. Grâce à un style très oral, à la fois vif et percutant, le lecteur a l’impression d’être plongé aux côtés d’Abad, dans ce quartier misérable, peuplé de prostitués, de toxico et de malheureux en quête d’une vie meilleure. Le jeune garçon raconte, avec ses mots d’ado, son mal-être, ses obsessions, son-ras-le-bol de cette vie au rabais mais aussi les petites touches de lumière qui illuminent son quotidien, les rencontres qui comptent.



Un roman pourtant loin de mes lectures habituelles mais qui interpelle dès les premières lignes! L’intensité qui se dégage de ce texte, grâce à des phrases courtes et implacables comme un couperet, m’a tenu en haleine tout du long, happée par l’urgence de vivre et la frénésie qui se dégage des mots d’Abad.



Le jeune garçon dénonce avec ses mots incisifs, la violence / la saleté / le néant / l’obscurantisme comme seul horizon et dresse ainsi un tableau noir à pleurer, noir à vomir de son avenir frappé par le déterminisme social. La honte, la déception de s’enliser dans une vie médiocre une fois arrivée à Paris, tout ça transparaît avec une tristesse folle dans ce roman qui met en lumière les ghettos parisiens dans toute leur splendeur et leur décadence.



Trouver sa place – dans sa famille, dans son pays d’accueil – est également l’un des thèmes majeurs de « Rhapsodie des oubliés« . Abad se sent exilé, éternel étranger ni vraiment d’ici ni vraiment d’ailleurs, condamné à errer dans un entre-deux, coincé dans les limbes car jamais légitime ni légitimé…



Enfin, j’ai adoré la richesse linguistique du phrasé d’Abad, qui laisse jaillir les mots à toute allure dans un bain de langage mélangeant des mots d’argot, de verlan et de français, des surnoms et des mots inconnus. Tous traduisent la profondeur de ce roman, sans fioritures ni faux semblants. Il va à l’essentiel, dit les choses telles qu’elles sont, crûment, sans épargner le lecteur et c’est pour le mieux!



En bref, un roman puissant qui touche au cœur de par sa rage de vivre!
Lien : https://unlivredanslapoche.h..
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Rhapsodie des oubliés

L'histoire d'un ado dans le quartier de Barbès...

Je n'affectionne pas du tout ce style qui reprend par écrit le langage de quartier, l'argot, et beaucoup de vulgarité.

Mais au bout de quelques pages, le personnage s'installe et effectivement, cet aspect colle parfaitement à sa personnalité, son environnement et sa construction. Ai-je aimé??? Je suis partagée.

Le "héros" est malgré tout très attachant et ses relations avec "les femmes de sa vie" (sa voisine âgée, la prostituée du coin de la rue, sa psy) sont vraiment touchantes mais le roman laisse une sensation d'histoire non finie. Il est court, on ne rentre à mon goût pas assez dans le vif du sujet, et chaque histoire dans l'histoire reste en suspens... je termine ma lecture un peu frustrée.
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Rhapsodie des oubliés

Une rhapsodie, d’après Wikipédia, est une « pièce musicale instrumentale de composition très libre et d’inspiration populaire ».

Alors oui, c’est bien une rhapsodie que Sofia Aouine nous fait entendre. Les chapitres se succèdent sans souci de chronologie, l’écriture est riche et pleine de mots d’un argot de banlieue, une langue orale, bien loin de ce qu’on lit habituellement dans les livres.

Par-dessus l’entrainante musique de fond, le brouhaha de la vie quotidienne et extraordinaire des habitants du quartier de Barbès, la voix d’Abad s’élève peu à peu. Petit garçon arrivé du Liban avec sa famille, cherchant les clés pour s’intégrer, le monde est à ses yeux bien étrange et incohérent.

Vu de l’extérieur, sous l’œil des touristes ou des lecteurs, Barbès, c’est coloré, pittoresque, mais pour ceux qui y vivent, c’est surtout difficile, c’est « cassoceland », comme dirait Abad dans sa langue d’adoption et d’invention. Aussi violent que le pays en guerre qu’il a quitté, y survivre y est aussi difficile. La morale de la rue est élastique, c’est surtout la loi du plus fort qui a cours.

Mais qui sont ces oubliés ? Ce sont les voisins d’Abad, les habitants de la rue Léon. Ce sont les oubliés de la République Française, les sans-familles, ceux à qui personne ne s’intéresse. Prostituée, vieille dame, jeune musulmane voilée, gamin moldave, le roman est une galerie de portraits vivants.

Enfant surdoué et sensible, Abad promène sur eux un regard neuf et curieux, et leur redonne la dignité d’exister. Aucune commisération, le ton est incisif et distancié, les relations d’égal à égal, quel que soit l’âge, la personnalité, le statut social. Mais Abad ne se contente pas d’observer, il prend soin de tous ces oubliés de la société et tente, à sa manière, de leur rendre justice, sans crainte de prendre des risques.

A travers toutes ces rencontres, et grâce à « la dame d’ouvrir dedans », la personnalité d’Abad éclot peu à peu et l’enfant silencieux se métamorphosera en conteur.

Drôle, touchant, dramatique, cruel, un roman plein de vie, d’espérance autant que de désespoir.

Une bien belle lecture !

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Rhapsodie des oubliés

Je commencerais par dire que dès la première phrase, on est marqué, on sent que rien n'est laissé au hasard et on sent aussi que l'autrice ne passera pas par quatre chemins pour nous raconter cette histoire. De façon très personnelle, je peux dire que je me suis pris une 'claque' dès le premier chapitre.



Je voudrais vous parler des mots de cette histoire que j'ai trouvé à plusieurs reprises forts, pesants, bruyants je dirais même, il nous piquent les yeux ! Mais semblent finalement être si proche de la réalité qu'ils font du bien, même si dans le fond ils sont là pour peut-être nous bousculer et nous déranger un petit peu. Ils sont sincères et criants de vérité. Et j'aime ça.



Je découvre donc à travers ma lecture l'histoire d'Abad, enfant de 13 ans qui vient du Liban et qui nous raconte son histoire, ses rencontres au fil des jours. Il vit aujourd'hui à Paris, à Barbès et il nous raconte l'histoire de sa rue, la rue Léon. Vous venez la découvrir avec lui ?



Au fur et à mesure des pages, je me dis que ce roman peut peut-être déranger certains lecteurs car l'autrice aborde des sujets qui peuvent encore être tabou aujourd'hui comme la religion, les attentats, le racisme etc. Mais ça n'a pas été mon cas, j'ai été séduite. Et puis, fermer les yeux sur tout ce qui ne tourne pas rond dans ce monde va bien un moment... Nous savons tous que c'est là, mais refusons de le voir.



J'ai eu un petit coup de coeur pour la troisième partie qui m'a transporté ailleurs et dont j'ai trouvé l'écriture fluide (comme dans tout le roman) et addictive (hum... Comme dans tout le roman aussi enfaite).



Lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman, je me suis intéressée au mot "Rhapsodie" qui signifie "poème récité par un rhapsode" (un rhapsode étant un chanteur de la Grèce antique). Et au fil des pages, j'ai parfois trouvé que l'écriture pouvait par moment être poétique... Cela m'a même fait penser à du Slam. Ainsi, plus j'avancée dans ma lecture plus j'étais séduite et enivrée !

Enfin, j'avais envie de partager avec vous le fait que même si nous n'avons pas tous la même vie qu'Abad, il me semble qu'on se retrouve tous un peu dans cette réalité que nous partageons. Personnellement, je suis éducatrice spécialisée donc certains termes ont fait écho en moi, c'est une réalité que j'ai pu côtoyer. Celle des jeunes à la rue ou en foyer, celle de l'ASE...



J'ai lu ce roman en deux ou trois jours par manque de temps mais je pense que si j'avais eu une journée de repos je l'aurais lu d'une traite ! Il s'agit là de mon premier roman de la rentrée littéraire et honnêtement s'ils sont tous comme celui-ci, je veux bien en lire tous les jours.
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Rhapsodie des oubliés

On marche dans les pas d'Abad, gamin de 13 ans dans un quartier de Paris que connaissent très mal les Parisiens, le 18ème, mais côté Barbès. Abad, 13 ans, impertinent, drôle, diablement attachant, en pleine explosion hormonale et familiale. Un gamin d'aujourd'hui avec sa gouaille, ses rêves, ses désillusions, ses cassures qui croise des habitants de ce quartier magnifiquement bien décrit : la belle Gervaise au grand cœur, la délicieuse Odette, Ethel...
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Rhapsodie des oubliés

Sofia Aouine frappe fort avec son premier roman.



Un roman qui claque, âpre et surprenant !





L'écriture vive et très habile de l'auteure nous fait plonger dans ce récit saisissant et inattendu.





Abad, un gamin de 13 ans raconte...



Sa vie dans un quartier populaire où il côtoie un monde où les enfants grandissent trop vite !

Se faire une place dans une société hétéroclite, démunie et violente.

Un apprentissage rude de la vie, d'un avenir incertain, ponctués de désillusions.

Mais heureusement, il y a de belles rencontres et des mains tendues.

Pour mieux supporter cet univers impitoyable lorsque l'on a 13 ans, d'origine libanaise et que l'on vit dans un environnement chaotique.



La pression de toute une communauté, le regard des autres, le respect des codes, les coutumes, façonnent la vie de ce jeune garçon qui rêve d'un monde bienveillant, libre et moins étouffant.





Abad est entre deux mondes

Celui de l'enfance et de l'âge adulte,

Celui du fantasme et de la réalité implacable

Celui des échecs et des réussites.



Entre brutalité et douceur,

Entre déceptions et espoirs,

Entre obscurité et lumière.



13 ans et avoir déjà trop vécu !





Un texte surprenant, cru mais d'une grande justesse.

L'auteure écrit avec le cœur, abordant des sujets d'actualité difficiles.



Aussi bouleversant que réaliste, une fenêtre ouverte sur une société qui interpelle, c'est certain.



Ce livre parle de sexualité, de religion, de coutumes, de pauvreté, de prostitution, de drogue, tant de thèmes durs et dérangeants.



Un roman moderne, engageant et audacieux.



Une auteure à suivre...




Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Rhapsodie des oubliés

Dans le cadre du Prix des Lecteurs de la maison d’édition Le Livre de Poche, je me suis vu recevoir ce livre dans la sélection du mois de février. Je ne savais pas ce que j’allais recevoir, mais dès que j’ai lu ce résumé, j’ai su…que je n’allais pas aimer. Parce que tout de même, admettons le, je connais extrêmement bien mes goûts littéraires : je me connais par cœur. Et ce roman sortait radicalement de mes habitudes de lecture – pas parce que je ne pense pas à lire des livres comme tels, mais parce que je sais que j’ai horreur de cela. Ainsi, ce livre, je le sentais mal. Mais alors on a atteint des sommets dans le genre de l’horreur.



Nous allons suivre le jeune Abad, jeune garçon de 14 ans. Dans la fleur de la découverte de soi, dans la valse folle des hormones et du questionnement psychique ; nous allons suivre son quotidien dans son quartier – avec en plus des quotidiens d’autres personnages affiliés à Abad d’une quelconque manière.



Alors déjà, je tiens juste à mettre en garde que j’ai…bon, je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai détesté ce livre, parce que pour que je haïsse un livre, il en faut beaucoup ; mais je n’ai aimé du tout, mais alors pas DU TOUT ce roman.



Le principal point négatif de ma lecture, le gros point noir du roman selon moi est la vulgarité O-MN-I-PRE-SENTE. Chaque chapitre, chaque page, et parfois chaque phrase contient des vulgarités toutes plus récurrentes et affreuses les unes que les autres. C’est une langue dont je ne suis pas familier dans la mesure du possible, je ne dis pas que je ne suis jamais vulgaire, mais par rapport aux personnages de ce roman, je suis un enfant de chœur !



Ensuite, j’ai trouvé que les personnages étaient trop dénigrants envers énormément de communautés en tout genre. Ils dénigrent. Tout et tout le monde, ils dénigrent. Les prostituées, les femmes aux « nichons de toutes les formes et toutes les couleurs, pleins de dessins et pleins de fleurs », la communauté LGBT+, les juifs, les « intellos », les policiers, les féministes, les femmes voilées, et j’en passe.



Les personnages sont tellement problématiques que ça en devient vraiment gênant et totalement frustrant. Et ce, dès le premier chapitre ! De plus, nous savons tous que l’adolescence est un champ de bataille hormonal, c’est une donnée acquise par toutes les sociétés du monde ; mais là, nous assistons à – au moins – une scène de masturbation du personnage principal DANS TOUS LES CHAPITRES. A la longue, cela devient oppressant…



Ce roman n’est pas possible. C’est juste…trop. Trop tout. Trop vulgaire, trop haineux envers les personnes différentes des populations décrites dans ce roman, trop sexuel. Trop, et juste trop.



Je sais que pas mal de personnes ont aimé ce livre parce qu’il ‘représente la réalité’, parce que ‘ces gens décrits ne sont pas représentés’ ; parce que ce livre est ‘réel’. Et c’est exactement pour toutes ces raisons que je n’ai pas aimé ce roman. Pas tous les gens de cet âge ne se conduisent comme des obsédés sexuels et sont aussi vulgaires qu’ils peuvent se permettre de rabaisser et dénigrer tout le monde !!



Je pense que ce roman aurait dû être fait autrement ; je veux dire par là qu’il y avait d’autres moyens qui auraient été beaucoup plus fins, et plus délicats pour faire passer les messages que l’auteure voulait faire passer. Je pense que ce livre n’a été fait que pour choquer et pour faire passer un message comme un coup de poing au cœur, car c’est l’effet que m’a fait procurer ce livre d’une trop grande violence. Sans compter le nombre indéchiffrable de vocabulaire jeune employé dans ce livre : même moi qui suis de ce ‘rang là’, j’ai eu du mal à déchiffrer. Comment font les personnes qui lisent ce roman et qui ne sont pas liés à ce type de vocabulaire ?



Enfin bref, vous l’aurez sans doute compris, mais je n’ai pas du tout apprécié ma lecture. Elle fut la première déception de 2021. Mais un point positif à cela ? Je connais infiniment bien mes styles, sujets et genres de prédilection, et n’aime toujours pas me rabaisser à ce genre de basse littérature – à mon sens.
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Rhapsodie des oubliés

J'ai reçu ce livre lors d'un swap, il gardait partie des livres surprises dans le colis. Abad, jeune libanais de 13 ans, vit dans Barbès et plus souvent dans la rue que chez lui. Coincé dans un environnement de drogue et de prostitution, il profite de tous les plaisirs que peut lui offrir ce quartier en luttant contre son destin.



Bon. Sur le papier c'était prometteur mais je n'ai pas du tout aimé ma lecture. C'est écrit dans un langage familier et vulgaire. C'est une surabondance de clichés et je ne me suis pas attachée au personnage principal, ni même à Odette, cette voisine âgée avec laquelle Abad entretient une forte amitié. La seule qui m'ait touchée est Batman, cette voisine en Burka, séquestrée par un frère extrêmiste et qui publie sur les réseaux sous le nom de Nour. La fin m'a laissée... Sur ma faim.



Il y avait du potentiel et c'est un thème qui m'intéresse malheureusement je ne fais pas partie des lecteurs ayant apprécié cet ouvrage. Il plaira à d'autres, assurément, c'est juste que ce livre n'était pas fait pour moi, et vice versa.
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Rhapsodie des oubliés

Abad, 13 ans, vit à la Goutte d'Or, au milieu des putes et des islamistes, les Barbapapas, et de leurs femmes, les Batman. Un langage imagé, drôle et touchant. C'est un court premier roman poétique et nerveux qui m'a touché. Il ouvre un autre regard sur une jeunesse de quartiers défavorisés.
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Rhapsodie des oubliés

J'ai découvert ce roman dans sa version audio. L'histoire, racontée par un jeune adolescent de 13 ans se déroule dans son quartier: Barbes à Paris. Qualifié de petit délinquant, il est sommé par les services sociaux de rencontrer chaque semaine une psychologue... Cette dernière va également s'ouvrir à lui, lui expliquant son passé durant la deuxième guerre mondiale. Au travers de leurs échanges et du quotidien, on croise également de nombreuses femmes du quartier, toutes plus émouvantes les unes que les autres. Une véritable ode à la féminité, portée par cette autrice. La version audio propose également une interview de cette dernière, bel éclairage sur sa réalité et le pourquoi de l'écriture de ce roman.
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Rhapsodie des oubliés



Abad , jeune libanais , vit sa drôle de vie à Barbes , quartier haut en couleurs avec son lot de misères et de difficultés . C’est un garçon attachant , intelligent , il nous livre ses amours , ses rencontres , ses amitiés et ses désillusions . `

Voici un premier roman qu’il faut lire pour son écriture magnifique , crue , mordante qui bouscule et qui n’est pas dénuée d’humour . Il décrit parfaitement ce constat si cruel mais réaliste : Quand on est un exilé , pauvre et différend , même avec la meilleure volonté du monde, un coeur énorme , et des bons neurones , l’intégration reste néanmoins une impasse pour tous ces oubliés ….
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Rhapsodie des oubliés

J’ai beaucoup entendu de bien pour le roman de Sofia Aouine, Rhapsodie des oubliés. J’avais d’ailleurs hésité à l’écouter dès la réception de la sélection du Prix Audiolib 2021.



J’ai rapidement déchanté. Impossible pour moi de m’attacher au moindre personnage, de m’immerger dans le récit. Entre le parlé cru, une ambiance malaisante et l’atmosphère parisienne du quartier Barbès, je n’ai pas pu allée jusqu’au bout de l’écoute.



Au bout de quelques chapitres (bon, la moitié du livre audio quand même), j’ai stoppé net. Je ne poursuivais l’écoute qu’en me disant que peut-être j’allais réussir à apprécier quelque chose mais au bout de deux heures d’écoute, j’ai eu l’impression d’avoir passé une journée entière avec Rhapsodie des oubliés.



Il ne fait aucun doute que l’approche de l’auteur et de nous plonger au cœur de Barbès, n’était pas dans les découvertes que je pensais faire. Et puis, j’ai eu du mal avec la lecture d’Ariane Ascaride. Je ne remets en aucun cas son talent. Justement, elle interprète sans aucun doute à la perfection l’ambiance générale de ce roman. C’est juste que Rhapsodie des oubliés n’est pas pour moi.



La violence, la prostitution, la drogue, le tout à l’état pur et brut, ce n’est vraiment pas le genre de lecture que j’affectionne et qui m’intéressent.
Lien : https://desplumesetdeslivres..
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Rhapsodie des oubliés

💣 Petite Bombe 💣

Énorme coup de cœur !

La plume de Sofia est explosive.

J’ai adoré suivre ce gamin qui prend sans cesse des coups mais qui ne demande qu’à être aimer. Un texte réaliste dur et plein de tendresse.

À découvrir d’urgence.

⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Rhapsodie des oubliés

Livre court mais livre choc...belle écriture qui a chaque page me donne l'irrésistible envie d'accompagner Abad..
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Rhapsodie des oubliés

J’ai tout de suite accroché, le jeune Abad est très attachant, avec son regard sans illusion sur le monde qui l’entoure.

La langue très vivante traduit bien l’ambiance de Barbes vécue par un jeune « cassos ».

Bonne idée de faire parler d’autres personnages.

C’est dur, on ne voit pas bien le soleil à travers les galères... Pas de happy ending, on attend une suite.
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Rhapsodie des oubliés

Rhapsodie des oubliés parle de l’importance de nos racines, de la dureté de la rue, du récit qu’on se construit à propos de notre propre vie. L’écriture d’Aouine est colorée, rythmée, parfois violente. Il y a des images fortes et quelques clichés, mais dans l’ensemble, ce premier roman est très réussi et annonce une nouvelle voix très prometteuse.
Lien : https://www.lapresse.ca/arts..
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Rhapsodie des oubliés

Touchant mais pas mièvre. Truculent (les séances de branlettes et la passion des nichons des ados) mais nullement obscène. Drôle souvent. Très sérieux parfois (les djihadistes à 2 balles, les adolescentes voilées et claquemurées de force) mais toujours avec humour. Lu d'une traite (ou presque). Ai fait des progrès en verlan! Cela fait un moment que je n'ai pas lu un portrait aussi juste d'un titi parisien de 13-14 ans. Beaucoup d'empathie pour les habitants de la Goutte d'Or. A la fin du livre j'étais à 2 doigts de proposer à mon épouse et à mes enfants de déménager dans la rue Léon, une rue "avec que des métèques et des visages bruns dedans". Je recommande chaudement!
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Rhapsodie des oubliés

Première partie passionnante, la seconde ennuyeuse; dommage.
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Rhapsodie des oubliés

Lumineux
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