AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Sofia Aouine (168)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Rhapsodie des oubliés

Ce roman commence avec une citation de la vie devant soi de Romain Gary et finit par une playlist autour des «oubliés » (comprendre les laissés pour compte, les déracinés, les ghettoïsés)

Abad a 13 ans. Il habite dans le quartier de la Goutte d’or à Paris (quelques années avant il habitait le Liban en guerre)

Il raconte donc sa vie entre ses parents, l’école, la rue et sa psychologue.

Abad voit une psychologue suite à un épisode (raconté au début du roman) qui ont fait qualifier Abad d’obsédé sexuel.



Raconté à hauteur d’adolescent, ce roman est très émouvant : le ton est direct, très cru. Traumatisé par ce qu’il a vécu au Liban, Abad cherche sa place, rencontre Odette (bientôt atteinte d’alzheimer), tombe amoureux de sa voisine d’en face (cloitrée chez elle en niqab), discute avec Gervaise la prostituée venant d’Afrique, fume et se branle avec ses copains… bref il essaie de survivre…
Commenter  J’apprécie          80
Rhapsodie des oubliés

J'ai aimé partir à la découverte de ce quartier populaire de Paris au travers du regard d'un pré-adolescent.

Sa vie, l'a fait vieillir plus vite qu'il n'aurait dû, mais en même temps il garde une certaine candeur quant à ce qui l'entoure.

Une candeur telle qu'il fait les "400 coups" avec ses copains, des coups qui a hauteur d'enfant ne sont pas si grave, mais des coups que les adultes ne jugent pas comme tels.

Et avec ce petit roman, j'ai l'impression qu'on fait le tour de toutes les misères possibles que ces gens de ce quartier peuvent rencontrer.
Commenter  J’apprécie          60
Rhapsodie des oubliés

Dans le cadre du Prix des Lecteurs de la maison d’édition Le Livre de Poche, je me suis vu recevoir ce livre dans la sélection du mois de février. Je ne savais pas ce que j’allais recevoir, mais dès que j’ai lu ce résumé, j’ai su…que je n’allais pas aimer. Parce que tout de même, admettons le, je connais extrêmement bien mes goûts littéraires : je me connais par cœur. Et ce roman sortait radicalement de mes habitudes de lecture – pas parce que je ne pense pas à lire des livres comme tels, mais parce que je sais que j’ai horreur de cela. Ainsi, ce livre, je le sentais mal. Mais alors on a atteint des sommets dans le genre de l’horreur.



Nous allons suivre le jeune Abad, jeune garçon de 14 ans. Dans la fleur de la découverte de soi, dans la valse folle des hormones et du questionnement psychique ; nous allons suivre son quotidien dans son quartier – avec en plus des quotidiens d’autres personnages affiliés à Abad d’une quelconque manière.



Alors déjà, je tiens juste à mettre en garde que j’ai…bon, je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai détesté ce livre, parce que pour que je haïsse un livre, il en faut beaucoup ; mais je n’ai aimé du tout, mais alors pas DU TOUT ce roman.



Le principal point négatif de ma lecture, le gros point noir du roman selon moi est la vulgarité O-MN-I-PRE-SENTE. Chaque chapitre, chaque page, et parfois chaque phrase contient des vulgarités toutes plus récurrentes et affreuses les unes que les autres. C’est une langue dont je ne suis pas familier dans la mesure du possible, je ne dis pas que je ne suis jamais vulgaire, mais par rapport aux personnages de ce roman, je suis un enfant de chœur !



Ensuite, j’ai trouvé que les personnages étaient trop dénigrants envers énormément de communautés en tout genre. Ils dénigrent. Tout et tout le monde, ils dénigrent. Les prostituées, les femmes aux « nichons de toutes les formes et toutes les couleurs, pleins de dessins et pleins de fleurs », la communauté LGBT+, les juifs, les « intellos », les policiers, les féministes, les femmes voilées, et j’en passe.



Les personnages sont tellement problématiques que ça en devient vraiment gênant et totalement frustrant. Et ce, dès le premier chapitre ! De plus, nous savons tous que l’adolescence est un champ de bataille hormonal, c’est une donnée acquise par toutes les sociétés du monde ; mais là, nous assistons à – au moins – une scène de masturbation du personnage principal DANS TOUS LES CHAPITRES. A la longue, cela devient oppressant…



Ce roman n’est pas possible. C’est juste…trop. Trop tout. Trop vulgaire, trop haineux envers les personnes différentes des populations décrites dans ce roman, trop sexuel. Trop, et juste trop.



Je sais que pas mal de personnes ont aimé ce livre parce qu’il ‘représente la réalité’, parce que ‘ces gens décrits ne sont pas représentés’ ; parce que ce livre est ‘réel’. Et c’est exactement pour toutes ces raisons que je n’ai pas aimé ce roman. Pas tous les gens de cet âge ne se conduisent comme des obsédés sexuels et sont aussi vulgaires qu’ils peuvent se permettre de rabaisser et dénigrer tout le monde !!



Je pense que ce roman aurait dû être fait autrement ; je veux dire par là qu’il y avait d’autres moyens qui auraient été beaucoup plus fins, et plus délicats pour faire passer les messages que l’auteure voulait faire passer. Je pense que ce livre n’a été fait que pour choquer et pour faire passer un message comme un coup de poing au cœur, car c’est l’effet que m’a fait procurer ce livre d’une trop grande violence. Sans compter le nombre indéchiffrable de vocabulaire jeune employé dans ce livre : même moi qui suis de ce ‘rang là’, j’ai eu du mal à déchiffrer. Comment font les personnes qui lisent ce roman et qui ne sont pas liés à ce type de vocabulaire ?



Enfin bref, vous l’aurez sans doute compris, mais je n’ai pas du tout apprécié ma lecture. Elle fut la première déception de 2021. Mais un point positif à cela ? Je connais infiniment bien mes styles, sujets et genres de prédilection, et n’aime toujours pas me rabaisser à ce genre de basse littérature – à mon sens.
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
Commenter  J’apprécie          10
Rhapsodie des oubliés

Abad est un jeune adolescent qui vit avec ses parents dans le quartier de la goutte d'or, à Paris. Dans ce quartier cosmopolite et populaire, le jeune garçon d'origine libanaise passe pour un maghrébin. Abad n'est pas un mauvais garçon. Il est intelligent et essaye de ne pas faire trop de bêtises mais ses camarades de jeux le tirent vers le bas. Abad nous raconte son quotidien et nous présente son petit monde (une prostituée attachante, une dame âgée qui le prend sous son aile, la petite voisine d'en face...). Ses souvenirs le ramènent parfois au Liban, qu'il a quitté avec ses parents dans l'espoir d'une vie meilleure. La famille tente de s'intégrer mais ce n'est pas facile tous les jours.



"Dans ma rue t’as pas le droit d’être un faible, les faibles ça finit sur un trottoir comme les putes de Porte de Clichy et les crackers de Porte de la Chapelle."



"Rhapsodie des oubliés" nous offre une belle galerie de portraits. Les personnages qui gravitent autour du garçon sont représentatifs de la population de Barbès (enfin, j'imagine..). La langue, vivante et colorée, fait appel à tous nos sens et la voix chaude et expressive d'Ariane Ascaride est un excellent choix.



Adossé à la cheminée, je regarde les grosses lettres qui clignotent…Tati…Tati…Le magasin préféré des daronnes et des blédards, notre tour Eiffel à nous. Un truc que le monde entier nous envie et qui est connu au fin fond de l’Afrique et de la Papouasie."



Je trouve des qualités à ce livre audio mais je ne suis pas totalement séduite par l'histoire. Abad est attachant mais un peu "lourd" avec ses obsessions d'adolescent. L'intrigue, assez mince, est un prétexte pour nous faire visiter un quartier de Paris. Bien que je me sois un peu ennuyée par moment, je ne voudrais pas être trop sévère avec ce roman qui vaut malgré tout le détour.



Quelques bémols mais une écoute agréable.
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          30
Rhapsodie des oubliés

Dans ce 1er roman, Sofia Aouine enfonce sa plume parfois très fort dans le papier pour décrire l'âpreté de l'univers du jeune Abad. D'un portrait à l'autre on découvre le périmètre dans lequel s'est inscrit l'enfance ballotée du héros. Tous ces personnages qu'il y côtoie ou qu'il croise constituent une grande famille, avec ceux aimés, et tous les autres, les détestés. Le propos est abrasif, cru, mais terriblement percutant. Les vicissitudes de la vie ont allongé les distances entre les êtres et, dans cette ode à la nostalgie qui ne dit pas son nom, l'auteure conclut superbement dans son épilogue :"Ce qui nous lie, ce sont les enfants que nous avons été".
Commenter  J’apprécie          80
Rhapsodie des oubliés

Avant même le fond de ce livre, j'en retiens la forme. J'ai adoré cette façon d'écrire, cette appropriation du parler de la rue, cette maîtrise de ce qui s'y passe, que j'ai presque mis de côté l'histoire d'Abad, ce qui m'arrive très rarement. J'en étais même étonnée, comment une autrice d'une quarantaine d'année peut écrire aussi bien un ado de treize ans. Comment en quelques pages le monde qu'elle nous décrit peut faire évoluer notre vision des choses.



Et comment réussit-elle à passer de ce langage adolescent à celui de la psychanaliste, autant abîmée par la vie que ce jeune garçon.



Oui, j'avoue, l'histoire peut presque paraître secondaire tellement la maîtrise de la langue est impressionnante. Et pourtant, elle est indissociable. Pour une fois, je comprends absolument la distinction du prix de Flore obtenu. Il faut s'en souvenir, et le lire pour comprendre.
Commenter  J’apprécie          100
Rhapsodie des oubliés

Abad, Mama, Baba, Odette, Gervaise, Ethel Futterman, la fille d’en face, … Ils sont Barbès, ils sont la Goutte d’Or, ce bout de Paris où se déploient leurs histoires qui se croisent et se mêlent.

Dans un style d’écriture toujours frais, incisif et hilarant, Sofia Aouine réussit avec brio à dépeindre une fresque vivante et émouvante de ce quartier où vivent les invisibles, ce que l’on ne préfère pas voir, ceux que l’on oublie.

La singularité du livre réside dans le choix de l’auteure de plonger dans le quotidien de la Goutte d’Or, sous le regard singulier d’une jeunesse exaltée, au gré des personnages en quête de leur identité, de leurs rêves, de leur passé.

C’est une véritable poésie urbaine qui éclot au fil des pages, sous la plume de Sofia Aouine et dans la verve du jeune Abad, qui rend compte de la difficulté de grandir après avoir été déraciné de sa vie, de son passé, finalement de son histoire.

Le récit est particulièrement touchant et captivant, de par la vérité qui se dégage du regard d’Abad sur le monde qui l’entoure, sur les maux qui l’encerclent. La Rue Léon s’ouvre au jeune adolescent pour devenir une réelle famille pour lui, lui permettant de construire sa vie au gré de ses rencontres et de ses sentiments.

Finalement, ce roman est une merveilleuse peinture de la force de ces invisibles, de ces oubliés, de ces méprisés, dont l’âme résiste au nord de Paris.

Lisez Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine. Plongez dans ce véritable éloge de l’humanité, de ceux qui veulent vivre, de ceux qui ne souhaitent pas seulement rêver.
Commenter  J’apprécie          30
Rhapsodie des oubliés

Avec mes remerciements à Babelio.com et Audiolib



« Ma rue raconte l’histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s’appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans.



Alerte coup de cœur



Et d'entrée de jeu ma note de 10/10 pour ce premier roman qui m'a laissée sur le cul, comme dirait le héros du livre !



En regardant vivre Abad, 13 ans, dans le quartier parisien de la Goutte d'Or, on se remémore inévitablement Le Momo de La vie devant soi d'Emile Ajar, celui de Philippe Hayat (Momo des Halles), celui de La vie est un long fleuve tranquille ou bien encore le Antoine Doinel des 400 coups. Mais Abad, adolescent en pleine puberté, est profondément ancré dans notre époque. Il s'exprime avec un langage cru, très cru même parfois (âmes coincées s'abstenir). Il raconte son quartier, les putes qui marchent, les Femen à poil, les Barbapapas (barbus islamistes), les Batman (filles voilées), il raconte les branlettes avec les potes, le crack, les trafics de came, la violence, la case psy (la dame à «ouvrir dedans» qui lui offre un cahier pour raconter), l'aide sociale à l'enfance, Netflix, Facebook et Twitter... et puis il y a aussi la fille d'en face et les premiers émois amoureux, Gervaise, les livres un peu ... la vie quoi ... sa vie !



Et tout ce joli univers porté par une verve acérée, une gouaille authentique (parfaitement restituée par la voix de l'actrice Ariane Ascaride) et un rythme effréné (je l'ai «lu» en deux fois), mais aussi par des pages pleines de tendresse et de douceur qui rendent hommage aux mères, aux vieux, à l'amour, à l'amitié.



A la première occasion, je cours acheter le livre pour le feuilletter, l'annoter, pour rire encore, finir mon paquet de mouchoirs et m' imprégner davantage de ces images et de ces odeurs pour ne pas oublier ces oubliés et je vous invite à en faire de même.

Commenter  J’apprécie          60
Rhapsodie des oubliés

La rue Léon, dans le quartier de la Goutte d'or, vue par les yeux d'un enfant. Ce petit Abad, bien qu'il ait tout d'un enfant a déjà compris beaucoup de choses et il fait un retour sans concession sur son quartier. Rien ne lui échappe. Et même s'il voudrait se faire passer pour un dur, il est en réalité touché par tout ce qui l'entoure. Et notamment par sa voisine ou la fille de la rue. Il finit même par se laisser aller avec la "dame qui ouvre le dedans", autrement dit une psy.

C'est écrit avec un langage de jeune de la rue, mais ça n'empêche pas, de donner à voir une réalité concrète et bien "adulte".

Un roman touchant et parfois presque mélancolique.
Commenter  J’apprécie          40
Rhapsodie des oubliés

Belle galerie de personnages oubliés par la société dans ce petit roman de Sofia Aouine. Entre Abad, l’exilé libanais de 13 ans, la psychologue Ethel Futterman et son passé douloureux lié à l’holocauste, la voisine isolée Odette passionnée de musique, la prostituée africaine Gervaise ou encore la jeune voisine d’Abad prise dans les griffes de l’Islam extrémiste, nous suivons des destins tragiques. Des personnages humains et décrits avec finesse, une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          80
Rhapsodie des oubliés

Les oubliés, c'est tous les petits gamins qui viennent des quatres coins du monde et qui se retrouve à vivre dans Belleville, à la Goutte d'Or, Barbès sans repère, sans passé, sans avenir.

La rue Léon est le théatre de cette tranche de vie d'un gamin, Abad, arrivé du Liban par hazard.

Une succession de tranches de vie : le crack, les putes, les trafics, les familles, qui montrent de l'intérieur comment l'avenir est bien traçé qui on arrive dans ces conditions.

Un gamin narrateur, philosophe peint dans le premier roman de Sofia AOUINE.

Un très bon moment !





Commenter  J’apprécie          60
Rhapsodie des oubliés

« Ma rue raconte l’histoire du monde avec une odeur de poubelles. »



La Goutte d’Or, Barbès, rue Léon,le magasin Tati, Paris 18ème arrondissement. Pas le 18ème de Montmartre, non, le populeux, le coloré, celui qui fait un peu peur. « Une planète de martiens, un refuge d’éclopés, de cassos, d’âmes fragiles de « ceux qui ont réussi à dépasser Lampedusa » »



C’est là que vit Abad et sa famille, partie du Liban pour vivre dans ce quartier. Un immeuble où l’on entend tout chez les voisins. Il a treize ans, un goût prononcé pour les grosses poitrines, les petites, les nichons… Bref, il est en pleine crise, le sexe le démange, l’amour l’interroge. Lorsqu’un groupe de femen logent en face de chez lui, c’est la masturbation assurée , bon prince, il loue ou prête, selon les garçons, sa fenêtre.



Ce gamin est éveillé, intelligent, un titi parisien nouveau genre, genre Momo du livre de Romain Gary-Emile Ajar. Dans son quartier se côtoient les putes, les intégristes que les gamins appellent les Barbapapas, tout comme les femmes voilées, surnommées « Batman »



Les adultes les pensent mauvais, mauvais élève, sale, menteur, méchant alors « que dans la vraie vie, celle qui pue la merde, c’est la rue qui nous appelle et non l’inverse. Et pour ceux qui n’ont pas de mère, il n’y a qu’elle pour les comprendre, les aimer, et donner un sens à leur vie. Ceux qui habitent là où ça sent les fleurs ne peuvent pas piger. »



Plusieurs femmes lui ont donné tout l’amour et la confiance qu’il recherche. Il y eut d’abord, Gervaise (coucou Zola!), la pute au grand cœur qui arrive du Cameroun et rêve de retrouver sa fille restée au pays. Tous les deux se tapissent le coeur de petits moments de tendresse glanés ça et là ; elle mourra sous les coups de son mac et ou de sa bande.



Odette fut sa chance. Cultivée, archiviste à la Maison de la Radio, elle lui fait faire ses devoirs, lui ouvre son univers culturel et qu’Abad rapproche un peu de sa grand-mère tant chérie.



Ida, la psy, qui lui est imposée par l’Aide Sociale à l’Enfance, celle qui nomme « la dame d’ouvrir dedans ». « Comme tous les mardis à 18 heures, je suis assis sur la petite chaise en bois inconfortable en face de la dame d’ouvrir dedans . Il faudra parler ». Pourtant parler, il ne le veut pas ; par son obstination, « Pourquoi toi, dans ton fauteuil tu comprendrais quelque chose à ce qui m’arrive ? On n’a pas la même vie.. En pus je te l’ai dit, je cause qu’aux belles, pas à des vieilles comme vous qui ont des têtes de crapaud moisi ». Ce dot être difficile à entendre alors, elle lui raconte son histoire et l’ouvre-boîte fonctionne et… Il parle et, peut-être grandit.



Ce gamin et sa bande des « Apaches du dimanche » font les quatre cents coups comme tout gamin. Ils vivent, s’amusent dans la rue et Sofia Aouine s’en fait la porte-parole (Il y a un peu du Momo du roman de Romain Gary). Ce quartier polyphonique, multiracial est dur. La bande y côtoie la drogue, le sexe, les barbapapas, les batman.



Tiens, je ne résiste pas à recopier le passage concernant « la secte » qui a capté son meilleur pote Slobodan Radovitch qui « s’était transformé en marionnette de carnaval pour mecs du Jihad ».



« La secte des moitié qamis moitié jogging Philippe Plein pailleté, baskets Louboutin cloutées à mille K, moitié din moitié bicrave, un pied dans les go fast et l’autre dans la Hijra, moitié rap moitié tajwiq, une oreille chez Kaaris et l’autre dans l’application islam-pro d’Apple Store. Génération étrange allant à la mosquée après la sortie chicha night-club du vendredi, rêvant du combo Phuket, Marrakech, Dubaï et de faire la oumra en même temps, du cul de Kim Kardashian et d’épouser une fille en niqab labellisé halal -mais si possible avec le corps d’une escort de Vivastreet ».



Ce passage donne le ton du livre, à la fois savoureux, piquant, ironique, tragique, très réaliste et touchant (lorsque Abad ouvre son cœur.)



Un très bon premier livre et une autrice à suivre.
Lien : https://zazymut.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          40
Rhapsodie des oubliés

J'ai reçu ce livre lors d'un swap, il gardait partie des livres surprises dans le colis. Abad, jeune libanais de 13 ans, vit dans Barbès et plus souvent dans la rue que chez lui. Coincé dans un environnement de drogue et de prostitution, il profite de tous les plaisirs que peut lui offrir ce quartier en luttant contre son destin.



Bon. Sur le papier c'était prometteur mais je n'ai pas du tout aimé ma lecture. C'est écrit dans un langage familier et vulgaire. C'est une surabondance de clichés et je ne me suis pas attachée au personnage principal, ni même à Odette, cette voisine âgée avec laquelle Abad entretient une forte amitié. La seule qui m'ait touchée est Batman, cette voisine en Burka, séquestrée par un frère extrêmiste et qui publie sur les réseaux sous le nom de Nour. La fin m'a laissée... Sur ma faim.



Il y avait du potentiel et c'est un thème qui m'intéresse malheureusement je ne fais pas partie des lecteurs ayant apprécié cet ouvrage. Il plaira à d'autres, assurément, c'est juste que ce livre n'était pas fait pour moi, et vice versa.
Commenter  J’apprécie          10
Rhapsodie des oubliés

Abad, 13 ans, vit à la Goutte d'Or, au milieu des putes et des islamistes, les Barbapapas, et de leurs femmes, les Batman. Un langage imagé, drôle et touchant. C'est un court premier roman poétique et nerveux qui m'a touché. Il ouvre un autre regard sur une jeunesse de quartiers défavorisés.
Commenter  J’apprécie          10
Rhapsodie des oubliés

Serait-ce de la faute du roman ou de mon humeur qui ne s'y prêtait pas? Je ne sais guère. Je sais seulement que je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture. Elle fut, pour moi, étouffante et parfois même exaspérante; la faute à l'écriture que j'ai trouvé ronflante, au langage que j'ai trouvé trop vulgaire et aux thèmes déjà mille fois exploités. Peut-être qu'à la vingtaine, j'aurais trouvé ce texte brillant, plein de vitalité et de vérité mais aujourd'hui, à plus de 30 ans, je le trouve trop cliché. Faut-il inlassablement, quand on écrit sur les bas fond de la société, ici la rue Léon à Paris, parler de la misère avec vulgarité ? Faut-il forcément n'y voir que des putes, des clodos, des soûlards, des immigrés, des paumés, des drogués, des barbus, des dealers, des branleurs qui vivent dans la merde et les mauvaises odeurs? Faut-il n'y voir que des taulards et des criminels, des désœuvrés et des rescapés ? Faut-il toujours, lorsqu'on parle des enfants de culture/religion musulmane, écrire leur rapport à la sexualité ? En faire des obsédés de la branlette pour les garçons et des potentiels prostituées pour les filles ? Je n'ai rien contre l'idée, je suis simplement lasse de lire les mêmes thèmes en littérature et la sexualité des sujets musulmans est devenue la porte d'entrée des auteur(e)s qui veulent faire dans la subversivité. Comme s'il n'y avait que ce biais pour contrer la « pureté » revendiquée par les barbus écervelés, comme s'il n'y avait que ce sujet pour les contester, les ébranler. Je veux bien mais au bout et à force, moi je finis par me lasser. Je n'y vois plus rien de subversif. Vous l'aurez compris, tout, dans ce roman, est, pour moi, entendu, attendu. Il est donc à oublier.
Commenter  J’apprécie          50
Rhapsodie des oubliés

Lu en audio. Je regrette le choix de la voix de Mme Ascaride. Je ne l'ai pas trouvé convaincante dans ses différents rôles et même dans son rythme.

A moins que ce ne soit le roman lui même qui suscite chez moi la même absence de réaction.

Les situations décrites m'ont parues amplifiées exagérément, artificiellement et m'ont empêché une identification, une reconnaissance minimale de cette galerie de personnages.

En sortant le disque de mon lecteur, je me suis dit que c'était bien une Rhapsodie, il n'y a donc pas tromperie sur la marchandise.

Définition choisie de ce substantif : Péj., vieilli. Ouvrage en vers ou en prose fait de morceaux divers, mal liés entre eux.
Commenter  J’apprécie          400
Rhapsodie des oubliés

Paris, 18ème. Rue Léon. Cette rue qui vous prend et non pas le contraire selon le narrateur, Abad, un gros dur au cœur tendre. Cet adolescent de 13 ans est à la recherche de l’amour, coûte que coûte. Sa vie jouxte celle de clochards et de religieux, se mêle à celle de prostituées comme Gervaise pour qui il éprouve tant d’amour, de voisins comme Odette, cette vieille femme chez qui il se réfugie pour écouter de la musique et lire des livres et qu’il affectionne tant, d’une psy, Ida, chez qui il se livre une fois par semaine, au début contraint.



Un langage à deux étages. Souvent sans fioriture. Parfois poétique. Toujours très percutant. Une misère omniprésente. Une palette de sentiments.



J’ai trouvé ce livre saisissant. Il m’a happée. Je n’arrivais pas à lâcher. Pourtant….Les premières pages m’ont laissé sceptique. J’ai eu du mal à me faire au langage du narrateur. J’ai craint, l’espace d’un instant que ce qui allait m’être conté ne serait rien de plus qu’une banale histoire de misère dans une jungle urbaine mille fois dépeinte.



L’auteure m’a fait peu à peu avancer dans la rue Léon. Progressivement, sur la pointe des pieds. Au fil des pages, j’ai mis de côté mes hésitations et je me suis laissée guider. J’ai fait connaissance avec des personnages qui ont eu beaucoup à m’offrir. Ils ne sont ni beaux, ni riches, ni lisses mais pleins de failles à explorer.



Un bon voyage que je n’étais pas certaine d’achever avec succès.
Lien : https://labibliothequedeceli..
Commenter  J’apprécie          40
Rhapsodie des oubliés

J'ai lu ce roman il y a un an et demi et il vit encore en moi. Tous les personnages sont attachants, j'ai juré, j'ai juré.

Quand j'entends parler de Barbès maintenant, je pense aux nichons yougos, aux fins de vies cruelles et aux gamins qu'on n'écoute pas.

C'est vivant, c'est humain, c'est concret. Ça se lit tout seul. Et il a aussi été dévoré par une proche détenue à qui je l'avais offert parce qu'elle connaissait bien le quartier Barbès. Ce roman fait du bien à beaucoup de gens qui ne sont pas assez représentés dans notre littérature. Il fait du bien parce qu'il est bien écrit, parce que tout ce petit monde est raconté dans une chouette et jolie histoire qui met en valeur l'humanité de personnes souvent montrées du doigt. Parce qu'au milieu de la violence et de la délinquance, il y a des petits gamins romantiques qui voient de gentilles personnes tomber comme des mouches les unes après les autres.

J'ai hâte de lire son deuxième roman.
Commenter  J’apprécie          20
Rhapsodie des oubliés

Je vous ai parlé récemment de ma participation au prix Audiolib, de ma joie et mon enthousiasme à faire partie de cette aventure. De pouvoir découvrir des textes que je n’aurais peut-être pas lus et des voix qui allaient m’accompagner le temps d’un livre. J’adore les livres audio et je ne pourrais pas m’en passer aujourd’hui. Ils m’accompagnent en voiture, au travail et un peu partout, en fait dès que l’occasion se présente. J’ai toujours aimé qu’on me raconte des histoires et je trouve génial de lancer un livre audio, car j’imagine toujours que quelqu’un est à côté de moi en train de me lire une histoire…



Rhapsodie des oubliés fait partie de la sélection 2021. Honnêtement, je n’aurais sans doute jamais lu le premier roman de Sofia Aouine. Je ne mettais pas en doute sa qualité, d’autant qu’il a été récompensé par le prix de Flore en 2019. Mais avoir découvert à sa sortie qu’il était comparé avec La vie devant soi de Romain Gary / Émile Ajar m’a fait peur. Je sais que pour certains, c’est plutôt positif parce que La vie devant soi est un beau roman, prix Goncourt en 1975 tout de même, mais moi je n’ai pas passé un bon moment avec le petit Momo. J’ai pleuré comme une perdue et tellement maudit ma lecture – je déteste pleurer et ce livre m’a bouleversée à un point tel que j’étais en colère d’avoir eu tant de peine.



J’ai donc écouté Rapsodie des oubliés avec beaucoup d’appréhension. Je vous rassure tout de suite, je n’ai pas versé toutes les larmes de mon corps, mais je pense que mon stress ne m’a pas permis de profiter à fond de l’histoire – si je devais le réécouter, je pense que j’apprécierais plus le texte.



Sofia Aouine, qui donne une interview à la fin du livre – c’est toujours un plus, j’apprécie vraiment cette remise dans le contexte avec l’auteur, la découverte d’une voix que l’on ne connait pas forcément -, Sofia Aouine donc nous raconte l’histoire d’Abad, un petit bonhomme de treize ans. Abad vit dans le quartier de Barbès et il raconte son histoire, son quotidien. Et c’est la force du roman. Abad parle comme un petit de son âge avec ses mots et ses images et c’est chouette et drôle parfois.



Et les mots d’Abad sont vraiment bien portés par Ariane Ascaride, c’est très agréable. Finalement, ça a été une épreuve moins difficile que j’avais imaginé, j’ai même souri parfois. Le seul bémol, c’est le flottement que j’ai ressenti vers la fin. Progressivement, je me suis détachée de l’histoire, elle m’a moins intéressée. Et j’ai laissé Abad partir avec un peu d’indifférence. Et c’est dommage. Mais ça reste une bonne découverte.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Rhapsodie des oubliés

Surpris par le premier roman de cette jeune auteur.

On est plongé dans le quartier Barbès, la Goutte d'Or dans le XVIIIème de Paris à l'époque actuel.

C'est Abad, jeune Libanais qui raconte, qui décrit son quartier de misères, de drogués, de prostituées. Pas toujours facile à comprendre, souvent raconté avec beaucoup d'argot mais le but final y est , on est plongé dans un monde peu connu de Paris, avec des personnages attachants comme Gervaise et Nana d'Emile Zola, il y a cent cinquante ans.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Sofia Aouine (693)Voir plus

Quiz Voir plus

La pluie comme on l'aime

Quel auteur attend "La pluie avant qu'elle tombe"?

Olivier Norek
Jonathan Coe

10 questions
192 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}