AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Sophie Archambault de Beaune (36)


A l'inverse,un vocabulaire chromatique extrêmement riche n'est pas en soit l'indice d'une perception visuelle exceptionnellement élevée.
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi les gestes techniques sont inscrits dans la matière, et il suffit de savoir les lire.
(Application de la méthode historique. F.Braudel,les temporalités)
Commenter  J’apprécie          70
Pour Marija Gimbutas, le culte d'une ou de plusieurs déesse de la fertilité dans les sociétés agraire du Néolithique prenait ses racines dans la préhistoire.
Commenter  J’apprécie          70
Les hommes sont beaucoup plus rarement représentés. Sur les paroies des grottes, ils sont schématiques, parfois ithyphalliques, ce qui ne laisse aucun doute sur leur caractère masculin.
Commenter  J’apprécie          70
Une vingtaine de grottes ont livré des empreintes corporelles humaines, ce qui est bien peu par rapport au
nombre élevé de cavités parcourues et décorées par les hommes. On dénombre en effet aujourd'hui un peu plus de 350 grottes plus ou moins profondes ou abris rocheux abritant des peintures, des gravures, des modelages et parfois même des bas-reliefs. C'est qu'il faut des conditions particulières de conservation pour que les empreintes s'impriment dans le sol et se conservent.
Commenter  J’apprécie          70
(...) la biologie moléculaire qui nous apprend que certaines maladies sont beaucoup plus anciennes que ce qu'on a longtemps cru, comme la tuberculose dont le bacille aurait plusieurs dizaines de milliers d'années (boss et al,2014), (...)
Commenter  J’apprécie          60
Rien ne dit que les parures étaient réservées aux femmes,comme c'est souvent le cas aujourd'hui chez nous.
Commenter  J’apprécie          40
3. « Reste cependant un domaine qui paraît bien spécifique à l'homme moderne, et qui ne semble faire son apparition que récemment – il y a quelques dizaines de milliers d'années tout au plus –, c'est l'aptitude à figurer le monde. Que ce soit en Europe ou en Indonésie, les plus anciennes représentations figuratives n'excèdent pas 45.000 ans. Pourquoi l'homme n'a-t-il pas laissé de peintures ou de gravures figuratives plus anciennes ? On peut faire l'hypothèse qu'il n'en avait pas la capacité cognitive auparavant, mais cela paraît douteux puisque son architecture cérébrale était déjà en place depuis au moins 100.000 ans, voire davantage. Du reste, des préoccupations d'ordre esthétique semblent bien plus anciennes que l'apparition d'Homo sapiens. Autre hypothèse, il a effectivement peint ou gravé sur des parois rocheuses ou des supports périssables qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous pour des raisons de conservation. C'est tout à fait envisageable et l'avenir dira ce qu'il en est. […] Dernière hypothèse, les hommes et les femmes n'avaient tout simplement pas eu l'idée de représenter ce qu'ils voyaient dans leur environnement – après tout il existe des sociétés qui ne connaissent qu'un art schématique ou abstrait, voire pas d'art du tout. » (p. 283)
Commenter  J’apprécie          30
«... face à tout document, il convient tout d'abord de se taire et de "laisser monter le sens"... »
Alain Corbin
Commenter  J’apprécie          30
2. « On trouve aussi dans certains sites préhistoriques, à partir du Paléolithique moyen, ce que l'on a appelé des 'curiosa'. Ce sont des objets naturels de forme curieuse ramassés par l'homme qui n'ont manifestement aucun usage, tels que des coquillages ou des dents fossiles, des fragments de cristal de quartz ou de calcite, des pyrites. Ils ont généralement été vus comme les premiers témoins du sens de l'esthétique chez les Néandertaliens pour les plus anciens d'entre eux ou bien comme des vestiges de possibles activités rituelles ou d'ordre symbolique. Michelle Langley et Mirani Litster avancent l'hypothèse originale qu'il pourrait s'agir de témoins d'activités ludiques qu'il faudrait attribuer aux enfants, à l'instar des coquillages ou galets joliment colorés que les enfants occidentaux ramassent sur les plages et collectionnent volontiers. […]
La tendance qui consiste à attribuer systématiquement ce qu'on ne comprend pas à des pratiques rituelles avait été dénoncée en son temps par André Leroi-Gourhan. Quant à l'interprétation "symbolique" à laquelle les préhistoriens ont trop facilement recours pour expliquer ce qui ne semble pas relever du registre de l'utilitaire ou ce qu'ils ne comprennent pas, nous avons montré ailleurs combien elle semble un peu courte. » (pp. 151-152)
Commenter  J’apprécie          20
1. « Le problème que posent ces différentes interprétations est qu'elles sont fondées sur les présupposés […] concernant la distribution des tâches entre hommes et femmes dans les sociétés non industrielles. Or, on voit bien qu'une spécialisation de l'espace ne renvoie pas nécessairement à celle des occupants. De même, l'existence de niveaux de compétence différents, voire d'une standardisation de certains produits comme les lames, ne nous dit rien du sexe de leurs auteurs.
[…]
Les femmes sont encore considérées par de nombreux archéologues comme des utilisatrices d'outils en pierre taillée, et non comme des fabricantes ; et les tailleurs de pierre comme des pères apprenant la taille à leurs fils.
[…] Or les outils peuvent changer de main et de destination au cours de leur vie. Il en est vraisemblablement ainsi des galets portant de nombreuses traces d'usage différentes qui ont servi de percuteurs, de broyeurs, de tout autre chose, selon les moments. […]
[…] Nos schémas actuels de spécialisation, qui se voudraient le reflet de la division sociale, voire sexuelle, du travail, sont certainement bien simplistes par rapport à la complexité du réel. Les préhistoriens ont en effet un peu trop tendance à réfléchir sur des modèles théoriques selon lesquels à une fonction donnée correspondrait un type d'outil particulier et un ouvrier spécifique. » (pp. 125-127)
Commenter  J’apprécie          20
"Si un fait en est un, c'est qu'il est établi ; s'il est établi, c'est qu'il est construit ; s'il est construit, c'est au moyen d'éléments de théorie."

Gérard Lenclud, "L'universalisme ou le pari de la raison", cité p. 96 de "Qu'est-ce que la Préhistoire ?"
Commenter  J’apprécie          20
Du paléolithique inférieur au Néolithique, les inventions techniques semblent résulter d’un même processus que l’on peut appeler « transfert de technique » : ce sont à chaque fois la rencontre de deux idées techniques qui existaient déjà de façon indépendante. Ces rencontres ne sont pas nées de rien, mais de l’association par l’esprit de ce que l’expérience dissociait jusque-là.
Commenter  J’apprécie          10
La préhistoire est un monde sans aucune mémoire qui nous soit parvenue, et qui nous est à jamais inaccessible. En ce sens, il ne peut y avoir de restitution d'une quelconque réalité préhistorique mais simplement - et c'est déjà beaucoup - une reconstruction intellectuelle contemporaine à partir de l'analyse des vestiges matériels.
Commenter  J’apprécie          00
Le processus conduisant à l’invention technique par transfert, fusion ou glissement de deux éléments disjoints qui vient d’être présenté résulterait en effet d’une aptitude cognitive bien connue des cognitivistes : le processus analogique. De quoi s’agit-il ?

L’analogie, qui va au-delà de la simple comparaison, consiste à associer des éléments qui ne se donnent pas d’emblée pour comparables, et donc à rapprocher des éléments provenant de domaines qu’on tenait jusque-là pour éloignés. Elle fonctionne dans la résolution de problèmes, la généralisation d’hypothèses scientifiques ou l’acquisition de connaissances déclaratives, ainsi que dans beaucoup d’autres sous-domaines de la cognition. Elle constitue donc « un des déterminants fondamentaux du fonctionnement cognitif » et elle « repose toujours sur l’application à des situations nouvelles de solutions fondées sur des représentations anciennes antérieures. »
Commenter  J’apprécie          00
Ainsi, au XVIIIe siècle, les artisans du métal et de la mécanique ont abondamment recouru aux pratiques d’imitation et de substitution de matières, de formes, de modèles, d’outils. L’adaptation, qu’il s’agisse de perfectionnements ou de transpositions, régit l’invention artisanale. Au-delà de l’invention, l’intelligence de la composition et les aptitudes comparatives, substitutives, font partie de l’ordinaire du travail. Liliane Hilaire-Pérez étudie précisément les modalités de ces transferts technologiques au Siècle des Lumières. Elle a repéré deux types de transversalités : les substitutions de matières et les analogies d’opération ; ce qui rappelle étonnamment les modalités de transfert observées en préhistoire.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Sophie Archambault de Beaune (98)Voir plus

Quiz Voir plus

Autobiographies de l'enfance

C’est un roman autobiographique publié en 1894 par Jules Renard, qui raconte l'enfance et les déboires d'un garçon roux mal aimé.

Confession d’un enfant du siècle
La mare au diable
Poil de Carotte

12 questions
157 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}