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Citations de Sophie Marceau (39)


“Elle est belle”, me dis-je en la saluant. Nous avons la même couleur d’yeux. Ce vert vase que produit le mélange de l’eau salée à l’eau douce, le vert des étangs, de la moisissure, des sous-bois…
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Ni Anna, ni Dima, le jeune chauffeur, n’ont d’odeur. Leur chair d’opale se fond dans la couleur du jour, blanche et sans ombres. Leurs cheveux sont mats et lourds comme la terre. Notre carrosse en béton traverse la ville des tsars à toute blinde, personne ne bronche. Ici, parler, c’est finir sa vie dans un champ de patates à cultiver des cailloux. Ici, les statues sont plus animées que les humains, et on les distingue mieux les unes des autres, aussi.

Trois Anna
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J'étais la seule orpheline qui avait des parents.
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Des œuvres d’art et du mobilier de créateur, il y en avait partout, mais je ne remarquais leur valeur que lorsqu’il s’agissait de meubles fonctionnels, table ou autre fauteuil, sans apprécier leur style, leur modernité et qu’ils soient si beaux. Malgré mon récent succès et mon élévation par l’ascenseur social, j’en étais restée, en matière d’esthétique, aux étages du goût triste et moralisateur des gens pauvres.
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Le père partit à la guerre. C’est là qu’il surprit, caché derrière des colonnes monolithiques soutenant un ciel d’acier, Dieu confessant, la langue un peu pâteuse, les faibles chances de survie et le peu d’importance d’hommes comme lui. Des hommes qui ne servent qu’à servir.
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Marcher

Mes pieds ne sont pas rancuniers, ils se maintiennent droits et plutôt bien balancés. Ils ont la pointure correspondant à ma taille, je dirais même un tantinet plus courte.Je devais avoir quatorze ans quand ils ont cessé de grandir, l'âge où j'ai aussi arrêté de courir, l'âge où les problèmes de coeur se font sérieux, l'âge où l'on vous dit de faire attention où vous marchez, l'âge où l'équilibre se fait précaire parce qu'on devient trop grand et qu'on commence imperceptiblement à se laisser tomber en avant.

Avant de tomber en avant , je décidai de repartir en arrière. Mes pieds me suppliaient de faire demi-tour et de les déchausser.
(...)
On peut rêver quand on est déchaussé, rêver d'être légers.
Aujourd'hui, je marche, chaussure à ma taille, la tête haute et le pied sûr. Mon sang pulse du bas vers le haut comme il se doit et, grâce à mes pieds, mon coeur a rajeuni.



( p.94-95)
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Bleu

Il est 11 heures.Les livres ont enfin ouvert un oeil mais à quoi bon ? Personne ne les sollicitera avant ce soir- c'est sûr- ou avant quelques semaines- c'est possible. Heureusement que Karen vient les épousseter de temps en temps ou les changer de place, parce que " si on ne bouge plus, c'est qu'on est mort".C'est ce qu'aurait dit son père, qui n'avait pas ouvert un livre de sa vie, allant et venant, toujours debout, derrière son bar.

( p.84)
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De rien
D'un grain d'un oubli
Naître de rien
D'une poussière dun terrain immense
D'un jeu sans limites
De rien je viens à rien je vais
M'absente en permanence
Je disparais
Ah ne plus exister
Quelle légèreté de n'être pas
Et quel poids de n'être rien
Je suis née d'un gravier
D'un chuintemnent inconnu
Entre deux feuilles de papier
Si le papier avait existé
Ou bien chienne ou bien bossue
Suis-je née du pas d'un boiteux
D'un monde intermédiaire
D'un tissu de crêpe entre une vague et un creux
D'une synapse électrique
De la trainée de bave
D'un épileptique
Et de loin des sons me parviennent
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Je fuis mes démons, je leur tourne le dos.
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Khristos phorein

"Le dimanche, nous allions tous les deux à des ventes aux enchères. J'aimais l'excitation qui vibrait dans la salle, les bras se levant pour faire monter les prix.Les gouaches de Marquet, l'expressionnisme allemand, Van Dongen et Fernand Léger, qui reste mon favori.
J'aime la peinture et j'aime en acheter."
L'argent. La seule chose qui avait réellement du sens, et sur laquelle il pouvait toujous compter.Une certaine aisance à vivre, sans se soucier de combien cà coûte. Depuis l'enfance, le jeune prince savait calculer plus vite et mieux que quiconque, jouait avec les chiffres à virgule, pairs et impairs, construisait un monde vertical et solide fait de colonnes, d'additions, de soustractions qui l'occupaient et l'aidaient à se maintenir debout, posté derrière la porte d'entrée, des nuits entières à guetter les allées et venues de l'ascenseur, calculant les probabilités d'un retour inattendu, grâce au nombre d'étages multipliés par les heures d'attente.Et peut-être les faire revenir .
" Mes parents n'étaient jamais à la maison, ils partaient loin et longtemps.Je ne savais pas où ils allaient, ni quand ils rentreraient ".L'argent, lui, ne partait pas. Indemnitaire des absences parentales, des jours sans.

( p.56)
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Sophie Marceau
La voilà embringuée dans le sillage de Macron, plus royaliste que le roi, en faveur de la guerre contre les russes, toute voile dehors avec le cap sur le clown de Kiev qui lui tend les bras et avec la phynance de nos impôts par dessus le marché, tenant un langage épidermique où le mensonge le dispute à l’hypocrisie, il est désormais loin le temps de sa magnificence dans Anna Karénine, Braveheart.. que croit-elle apporter dans ce débat pourri ? Joindre sa beauté à l’engeance qui crie comme un animal qui se mord la queue ? Elle a encore perdu quelque chose : ici une occasion de se taire. Que vaut-t’elle maintenant sur le marché ? Une décote certaine, sa filmographie dégringole comme un vieux rêve au goût rance, la petite chérie des francouses devient moche, aussi moche qu’une harpie !

« À l’achat du cheval, il faut regarder la bouche » . Il le faudra désormais avec la saillie de la belle pour la suite de sa carrière..
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Trois Anna

Mais tu étais poète, Anna, et tu ne pouvais pas mourir.Ton rôle était de soulager le peuple, de parlet des motys et de consoler les vivants. Grâce à toi, l'horreur est devenue poésie. Anna, tu t'es coupé les cheveux comme une condamnée. Tes maris, ton enfant, tess amis, tous sont morts avant toi.

" Que la bête qui me dévore
Devienne un coeur....Tous nous
Auront appris ce que veut dire:
Rester trois années sans dormir,
Aller à l'Aube s'enquérir
De ceux, qui dans la nuit, sont morts...."


( p.117 )
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Anatomie

Je la regardais savoir être belle.J'avais seize ans, ma carrière d'actrice débutait à peine, je ne savais pas me maquiller comme ça, ni être belle. Assise aux premières loges, accroupie sur un cube ou perchée n'importe où, je n'étais jamais loin de l'épicentre du tournage, là où est la caméra, là où tout peut arriver.

( p.26)
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La Souterraine

Une autre plainte s'entend à quelques pas seulement du grillage de leur jardin. Elle vient du fond de la nuit et du bout de la rue.Les lamentations d'une vieille armée de wagons rouillés qui se traîne vers sa destination finale, dans la gare de triage située en marge de la nationale, à cent mètres de la maison." Des trains qui n'en finissent pas de mourir", écoute Éléonore de son lit.
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Le poids de chaque minute dans ce café pèse une vie. J'ai en tête le plan cadastral de toute la famille, maintenant. Morcelé et disparate comme elle. Branchée à Louise, je me charge jusqu'à la nausée. Je suis actrice. Une guérisseuse. C'est ainsi. Ça passe par moi et ça nettoie. Ça secoue aussi un peu, comme le tambour d'une machine à laver. On en ressort ébouriffé, mais dégraissé. Mon corps dialyse les peurs, garantit l'homéostasie des sentiments. Je suis une synapse, un passage, un lien, un émetteur aussi.
Louise tient son scénario entre ses mains fines et soignées, et moi, je tiens sa vie entre les miennes. Le pacte est scellé.
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L'Élue

" Bon...Ce n'est pas parce que tu es jolie qu'il faut te comporter comme une....
- Une quoi ?" rétorquais-je, saisie à froid.
Ma grand-mère, moitié ponce, moitié calcaire, intervenait de sa chambre à coucher :
-"Une bêcheuse, une marie- couche-toi- là...
- Oui, c'est ça, reprenait maman.Fais pas ta bêcheuse !"
Je la vois encore, les pieds emmêlés dans son tas de noeuds, prise par le vertige et la peur de tomber.D'être une femme, tout simplement.Une faute, un délit. C'était à moi de m'en dépêtrer, maintenant.Là où la mère n'avait jamais eu d'équilibre, je devais marcher droit.

( p.147)
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Je garde toujours un livre ouvert
A côté de mes rêves
Son encre a bavé sur mon pull
De l'aube figée sur le cadran solaire
Jusqu'au talon plat du crépuscule
Le sang d'Anna a coulé dans mes draps
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Sophie Marceau
C'est fini, Alain. Tu ne me fais plus peur.


(Sophie Marceau à François Berléand dans "Un bonheur n'arrive jamais seul".
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Et depuis qu'ils connaissent son incroyable histoire, eux aussi veulent se faire rallonger. Certains c'est la queue, d'autres la renommée qu'ils veulent plus longue et trainant derrière eux comme la bave d'un escargot. C'est bizarre qu'aucun d'entre eux ne veuille se faire rallonger le cerveau.
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Marcher

" Choisir une chaussure à sa taille relève de l'arrogance et de la facilité. Occuper tout l'espace ? Quel sans- gêne ! Les pieds, on les laisse sous la table comme les chiens que l'on taloche à coups de botte.Les pieds, c'est fait pour marcher, pas pour penser ".
Idiots d'ancêtres qui me tancent, eux et leur culture du rêche et du raboteux.Et ce sont pas que les godasses qui sont dures, le lit aussi, la gifle, les mots et les regards sont du même acabit, parce que c'est comme ça, la vie, c'est dur.
Ils n'avaient qu'à choisir des pompes à leur taille, pour commencer, ça leur aurait évité d'en vouloir autant à la vie.

( p.94)
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