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Citations de Sophie Poirier (27)


il fait bleu de Claude Chambard

je ne sais pas si tous les livres allègent nos souffrances, je ne sais pas s'ils nous protègent, je ne sais pas, mais parfois on en trouve un qui nous donne le sentiment qu'il a été écrit pour nous, rien que pour nous & là, quand même, je crois que lorsqu'on l'a lu, on a, non seulement un nouveau compagnon, mais aussi un baume que nous pourrons dorénavant utiliser chaque fois que nous en aurons besoin. Oui, c'est une possibilité. celle d'un changement. ce n'est pas rien. (p; 31)
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Il fait bleu - de Claude Chambard

Un auteur n'est rien sans son lecteur (...)Ecrire c'est réinventer à chaque fois l'écriture. Lire c'est réinventer à chaque fois la lecture.
Au fond l'auteur, le libraire, le bibliothécaire, le lecteur, pourraient bien n'être qu'une seule & même personne.

-Il fait bleu.
- Ce n'est pas correct de dire une telle phrase, vous devriez dire il fait beau.
-Peut-être, mais je suis un lecteur & il y a quelques jours j'ai lu cette phrase dans un livre: "il fait bleu", & j'ai tout de suite compris que l'auteur voulait me faire entendre qu'il faisait beau & même un peu plus, il faisait bleu, c''était beau & paisible & flamboyant &incomparable é ça ne ressemblait pas à la banale phrase que nous disons chaque fois qu'il ne fait pas mauvais.
J'étais angoissé avant cette phrase. Mon angoisse est partie avec elle, dans le bleu, je me suis enraciné dans ce bleu. J'y ai fait mon gîte pour la journée, je me suis même endormi dedans. J'étais un lecteur qui poursuivait sa lecture le livre refermé.
Toute reste est -bavardage-. (p. 29)
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(...) Je ne suis pas une grande lectrice, mais je vois que ma fille s'est mise à me copier, elle s'isole & elle lit dans sa chambre, ça me fait plaisir.
On vient à la médiathèque ensemble maintenant, c'est agréable. Elle sera sûrement une meilleure lectrice que moi. Elle y prend beaucoup de plaisir, elle est devenue plus calme aussi. Oui, la lecture ça aide, ça apporte un peu de paix en soi, c'est bien. (p. 39)
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La lectrice dit ( et voilà encore l'exemple d'un lecteur qui est prêt à tout ):
"Je trouve que maintenant les auteurs ils se regardent un peu trop le nombril."

Provocation typique de lecteur ! C'est un truc qu'on entend tout le temps, que les auteurs, ça se regarde le nombril ! Pas plus qu'un autre, moi j'dis...Bon...
c'est vrai, faut avouer, qu'il y a des auteurs qui parlent pas mal d'eux plutôt que d'inventer des aventures romanesques. C'est le grand débat d'ailleurs : Récit Versus MOI. En gros, sur le ring, on trouve Marc Lévy contre Christine Angot.
Point de vue nombre d'articles dans -Télérama- ( pas toujours positifs mais) c'est l'autofiction qui prend le dessus...Du coup, l'auteur se demande comment faire un roman avec son nombril sans que ça se voit. Sans que ça se voit trop. (p.14)
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Parce que certaines découvertes, certaines expériences, des détails parfois, s’étirent jusqu’à devenir des immensités dans la tête, indéboulonnables.

Parce qu’on ne choisit pas ce qui s’oublie.

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Elle n'avait jamais voyagé. Les livres suffisaient à remplacer les kilomètres et c'était un univers en soi à chaque chapitre commencé. Elle savait des tas de choses sur le monde et sur les hommes entre eux. Mais rien ne remplaçait le fait d'y être, ce mouvement initié vers des ailleurs, et vers lui.
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Au commencement, il y a toujours nos pères.
En choisissant ce métier de contrôleuse qui va et qui vient, elle organisait sa fuite permanente.’

« Marianne comprenait comment on coince une génération entière entre deux injonctions : sois libre et tais-toi. »

« Ils n’ont pas voulu nous laisser la place, au fond ils n’ont pas voulu devenir les vieux, les sérieux, les matérialistes, alors ils nous ont fait peur. En s’évanouissant, avec leurs maladies, leurs trois mariages, leur dernière femme de l’âge de leur fille. Leurs grosses voitures les ont plantés dans les arbres, leurs cartes bleues achetant des cadeaux plus gros que ceux de maman, leurs voix graves tonnant les principes. Tout ça pour nous laisser là dans un monde foutu. »

Dernière phrase : « Nous vivons tous dans un train fantôme. »
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"Je les vois tous les jours depuis plus d’un an assis dans le même café, à la même heure. Ils ne commandent pas, la serveuse vient et pose les deux verres sur des petites serviettes blanches en papier, une assiette avec des olives, ensuite elle porte la bouteille de whisky jusqu’à la table pour les servir. Ils boivent deux whiskys chacun, tous les soirs à 19 h 30. Pour l’instant, je ne sais pas comment les nommer. Il y a cet homme aux airs discrets, presque timide, et cette femme un peu garçonne et charmante. Depuis que l’été est arrivé, j’ai remarqué qu’ils portaient tous les deux des espadrilles. Hier soir, elles étaient à rayures. Lui beiges et blanches. Elle bleu marine et blanches. Avant-hier, c’était des couleurs unies.


C’est le rituel qui m’a d’abord attirée. Que je sois assise dans ce café ou que je passe devant pour rentrer chez moi tous les soirs, depuis un an ils sont là, à la même heure. Avec leur whisky servi, et l’été leurs espadrilles. Je ne sais pas s’il s’agit d’un couple. Rien dans leurs gestes, leur attitude ne le laisse penser.

Ils discutent tout de suite. Ils ne s’embrassent pas, ni sur la bouche, ni même sur les joues pour se saluer, ils s’assoient directement. C’est souvent lui qui arrive le premier. Elle prend place en suivant à ses côtés et la serveuse vient. Ils lui disent merci au milieu de leur conversation déjà commencée. Ils parlent. Parfois, j’ai vu des silences très simples s’installer entre eux, des silences qui ne les inquiètent pas. Ils regardent ailleurs quelques secondes, perdus dans leurs pensées, et reprennent en suivant une autre conversation.

Ils se séparent au bout d’une heure. Ils quittent l’endroit ensemble. Marchent un peu plus loin. Peut-être qu’après chacun va de son côté, je ne sais pas, il faudrait les suivre. Je n’ose pas. Comme une interdiction. Je pourrais bien sûr m’approcher d’eux plus près, les épier. Alors j’en apprendrais sûrement davantage. C’est peut-être très simple et il y a sans doute une ex
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Thomas Giraud écrit ce magnifique passage au sujet d’Élisée Reclus, imaginant – ou non – de son enfance, qu’il transporte dans ses poches des cailloux. Cela me semblait important de rencontrer Thomas Giraud à cause de son très beau livre : Élisée. Avant les ruisseaux et les montagnes, aux éditions La Contre Allée. Je l’ai offert trois fois. Je l’ai même recommandé en lecture à une libraire.
Je suis touchée de boire un verre – un sirop de citron – avec lui.
Je lui pose des questions sur son travail d’écriture, la liberté qu’il prend avec la biographie, cette invention dans son texte pour donner un accès direct aux pensées mélangées du jeune Élisée Reclus, ces Bouts de pensées qui au fur et à mesure qu’Élisée grandit se complexifient. On voit apparaître une maturité, une façon de regarder. Et aussi la relation poétique entre l’enfant et sa mère, sorte de pionnière de l’école maternelle, qui lui chuchote au lieu de parler. (…)
Je lui raconte la suite de mon périple. Il connaît Charleville-Mézières, parce qu’il est juge et qu’il y était à l’occasion d’une affaire. Il me parle du sentiment d’illégitimité, du prochain livre déjà écrit et du troisième en cours. À ma demande, il cite des librairies, dont la librairie Charybde.
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C'est curieux, parce qu'il prenait une place considérable, particulièrement ces dernières années, cité comme symbole dans beaucoup d'articles et de reportages sur l'érosion, le réchauffement, les réfugiés climatiques, et en même temps, on cherchait à l'effacer.
Nombreux étaient ceux qui avaient hâte de tourner la page, qu'on n'en parle plus, faire comme s'il n'avait jamais existé.
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Au fur et à mesure, le vandalisme a recouvert les souvenirs et les traces. Les habitants du Signal disparaissaient encore et encore, dans un effacement lent et infernal. Pour eux, cela devait être d’une grande violence de le voir ainsi ouvert aux quatre vents, leur mémoire éventré, leur intimité exposée, à disposition des fouineurs, des casseurs et des photographes…
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Je ressentais pour l’immeuble une affection personnifiée de cette sorte. Je l’imaginais seul, et éventré, aux prises avec la tempête qui le frappait de plein fouet, je le transposais dans un combat solitaire, usant de ses dernières force pour ne pas vaciller, pour ne pas nous quitter. Je le trouvais beau – et même, je lui étais reconnaissante – de tenir bon malgré notre abandon, malgré l’indifférence.
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Quelqu’un lui a choisi ce nom : Le Signal.
A la fin des années 1960, on pouvait donner des noms pareils aux immeubles. Cinquante ans plus tard, toute la ville regrette – dire qu’on projetait un plan d’urbanisme de neuf bâtiments identiques sur cette artère, plus un hôtel de luxe et un centre de thalassothérapie, des piscines, des commerces. Et maintenant, seul à cet endroit privilégié, on ne voit plus que lui, avec son nom de catastrophe.
La première ligne, on devrait le savoir, surtout ici au Nord-Médoc où on a la mémoire de la guerre, est celle des soldats qui ont peu de chances d’en réchapper.
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Le port de Byblos de Geneviève Rando

c'est insensé un livre; Il est là. Posé; il ne se passe rien. On l'ouvre. On se met à lire. (p.63)
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Le port de Byblos de Geneviève Rando

- " Il y a des livre qui nous attendent vous savez; c'est comme des rendez-vous. Il faut aller à leur rencontre. Chercher dans les rayons. demander. se perdre."
Elle fit une pause.
-"En ce moment je lis - Les Demeurées-. Vous connaissez ? Une petite fille qui n'allait pas à l'école et ne savait pas lire...et puis arrive l'institutrice..;"
Je n'en saurai pas plus. Mais j'avais déjà envie d'aller voir.
C'est donc cela aussi que voulait dire le vieux. "tu apprendras en route. Il y en a qui savent. certains sont généreux. " (p; 65)
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Le port de Byblos de Geneviève Rando

- Sais-tu pourquoi on brûle ces livres ?
(...)
Chemin faisant et se méfiant de tout, il dit qu'il est le bibliothécaire de la ville, qu'il ne sait pas d'où viennent tous ces livres brûlés, mais qu'il sait que partout, même de l'autre côté de l'Océan, la peur des hommes a besoin de détruire des livres;
il pleurait. Il pleurait sur les livres comme d'autres pleurent sur la richesse ou sur l'amour perdu. (p. 57)
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Le port de Byblos de Geneviève Rando

La cité des doges était devant moi; La prospérité était inventive.
C'est là que des fous cherchaient jour et nuit, à faire jaillir le tracé des lettres et leur élégance. Pour les rendre fluides, belles, sensuelles, efficaces; Ils fabriquaient des livres dans la fébrilité des ateliers et des récits venus d'Orient;
Que seraient les écrivains sans les typographes ?
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Le port de Byblos de Geneviève Rando

Plus j'avançais, plus j'apprenais à me taire et à regarder; (...)
Dans l'urgence de la survie, les mots trouvent dans la mémoire, un lieu où attendre avant d'être écrits. Plus tard, ils auront les mains comme dans un feu fragile et précieux, l'alphabet et sa magique mécanique. Ils portaient à même la peau, les feuillets d'une histoire douloureuse et vivante.
Peu importe la langue. tout peuple a ses poètes et ses scribes. (p. 55)
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Le port de Byblos de Geneviève Rando

Chaque fois que je vois un enfant désorienté ou agacé devant un livre, chaque fois que quelqu'un me dit qu'il n'aime pas lire, j'ai envie de raconter des histoires. (p.51)
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De le voir dans cette tempête, dénudé et pourtant impassible aux rafales, indifférent on dirait à cet océan qui grossit devant lui, j'ai l'impression que c'est lui qui s'inquiète de nous. Lui n'a rien à perdre, il ne risque plus rien, il a déjà perdu, il connaît son destin. Il sait qu'il ne compte pas.
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