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3.74/5 (sur 256 notes)

Nationalité : Slovénie
Né(e) à : Maribor , le 13/04/1948
Biographie :

Drago Jančar est un écrivain slovène.

Il poursuit ses études de droit à Maribor et devient rédacteur en chef d'un journal étudiant. Certains articles lui valent ses premiers démêlés avec les autorités communistes. Il entre comme assistant au quotidien de Maribor "Večer".

En 1974, il est arrêté pour avoir fait circuler une brochure concernant le massacre de la garde nationale slovène par le régime de Tito en mai 1945 et condamné à un an de prison pour "propagande en faveur de l’ennemi". Libéré au bout de trois mois, il est envoyé dans le Sud de la Serbie pour son service militaire.

En 1974 et 1978 paraissent ses deux premiers romans : "Trente-cinq degrés" ("Petintrideset stopinj") et "Galiote" ("Galiot").

La libéralisation qui suit la mort de Tito en 1980 lui permet enfin de déployer une œuvre de romancier, de nouvelliste et de dramaturge. Il entre en 1981 aux éditions Slovenska Matica, où il travaille pendant de nombreuse années. En 1984 paraît son roman "Aurore boréale" ("Serverni sij") et, l’année suivante, sa pièce la plus célèbre "La Grande Valse brillante" ("Veliki briljantni valček"), qui a reçu le prix de la meilleure pièce aux festivals de Novi Sad et de Sarajevo.

En 1993, Drago Jančar obtient le plus prestigieux des prix littéraires slovènes, le prix Preseren, pour l’ensemble de son œuvre.

Il reçoit également le Prix européen de la nouvelle en 1994, le Prix autrichien Jean Améry pour son essai "Brioni" en 1997, le Prix Herder pour la littérature en 2003 et le Prix européen de littérature 2011 pour l'ensemble de son œuvre.

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Source : Wikipédia
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Drago Jancar - Six mois dans la vie de Ciril .
Drago Jancar vous présente son ouvrage "Six mois dans la vie de Ciril". Parution le 25 août aux éditions Phébus. Rentrée littéraire 2016. Traduit par Andrée Lück-Gaye. Retrouvez le livre : Notes de Musique : Bach: Sonate pour violon seul No. 2, BWV 1003 & Partita pour violon. Free Music Archive. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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Citations et extraits (93) Voir plus Ajouter une citation
Elle regardait toujours le plafond.
Elle ne savait pas quand elle s'était habillée et quand elle était partie. Elle se souvenait de cette chambre de garçon, de la raquette de tennis sur le mur, de la canne à pêche derrière l'armoire, de la serviette pliée qui l'attendait dans la salle de bains, elle se souvenait de la manière dont elle avait grimpé l'escalier, dont elle avait lu les noms sur les plaques de laiton, de l'odeur de l'escalier fraîchement repeint, des barques aux Trois Pêcheurs qui se cognaient les unes contre les autres dans une douce ondulation, des frondaisons lourdes et humides qui se penchaient sur elle quand elle marchait dans le parc avant d'entrer, elle se souvenait du manteau de cuir suspendu dans le couloir, en partant, elle avait pris congé sans un mot, elle avait attendu dans l'entrée qu'il ouvrît la porte. Et elle avait entendu quelque chose bouger derrière une porte de l'autre côté de l'appartement, ensuite elle avait distinctement perçu une voix de femme qui disait derrière la porte fermée, dans l'allemand de Maribor : ta visite est déjà partie ? Elle avait eu l'impression que l'homme dans l'entrée avait rougi, mais pourquoi se cache-t'il de se mère, s'était-elle dit, si tant est qu'elle avait pu se dire quelque chose, pourquoi avait-il enlevé toutes ses affaires de la salle de bains, oui, la visite était partie, elle errait dans l'escalier sombre, elle était presque tombée, elle avait marché au hasard dans le parc et les rues humides jusque chez elle, la visite s'était faufilée dans l'appartement de ses parents, elle s'était jetée sur son lit. Elle s'était couvert la tête et c'est seulement à ce moment-là qu'elle s'était mise à hoqueter violemment, mais sans pleurs, sans larme, elle avait violemment hoqueté et gémi dans la couverture qui étouffait ce qui voulait devenir un cri.
Jamais plus, avait-elle murmuré, avec ce lézard, ce reptile, ce prédateur, jamais plus.
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Elle part à Gratz, lui à Ljubljana, il reviendra, il reviendra, les roues du train crissent sur le pont, moi aussi je reviendrai, l'amour triomphe de la distance, l'amour triomphe de tout.
Sauf de la guerre. La guerre triomphe de tout, même de ceux qui se battent. Et de ceux qui attendent que ça passe.
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Et comme c’était un jour long et beau qu’il devait passer dans la chaleur de cette maison et près de cette soupe odorante qui clapotait sur le poêle et après le déjeuner peut-être retourner dans le lit, comme le village, en bas, était baigné par le soleil et que des toits ruisselait l’eau de la neige qui fondait, comme le blé de mars, dans la prairie au pied de la maison, sortait de terre et pointait vers le soleil, comme la nuit où il devait retourner dans le Pohorje était encore loin, il se reversa un autre verre.
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Le voile de l'oubli s'étend lentement sur le passé et sur mes souvenirs . Sur ma tête, il y a ces cheveux gris que je n'avais pas il y a cinq ans. Et quand je me regarde dans le miroir, je sais : ma vie a basculé de l'autre côté, du côté où sont tombés mes camarades, morts dans les marécages d'Ukraine, dans les chemins boueux de forêt, en Slovénie, là où, dans une embuscade, les balles des partisans ont fusé, fracassant les vitres des voitures et les visages, dans les plaines de Lombardie que nous avons traversées en quarante-cinq pour nous retirer vers les Alpes. Alors la mort frappait et détruisait avant d'aller guetter ailleurs. Cependant je ne la sentais pas comme maintenant, maintenant je sais qu'elle est en moi, dans mon corps qui claudique dans l'appartement et pendant les promenades matinales dans le parc où les oiseaux chantent très tôt le matin, où les insectes d'août bourdonnent quand je reviens, et ensuite dans la rue où les mains persévérantes des jeunes gens remplacent les briques et les poutres, murent des fenêtres et des portes, où on entend aussi des rires, des cris d'encouragement. Partout la vie renaît, mais en moi c'est la mort qui est installée, j'ai vu tant de gens mourir que maintenant je ne peux plus me réjouir de cet été où tout recommence, la mort, tel un rat, a fait son trou dans mon esprit et rien ne peut l'empêcher de se souvenir de la guerre, des années de service dans la Wehrmacht, de tout. Et qui me réveille au milieu de la nuit et me fait savoir qu'à chaque souffle, à chaque pas claudiquant de la salle de bains au lit, j'avance vers son néant. La mort, je ne l'ai pas connue quand elle était tout près de moi dans ces lointaines contrées, maintenant je la vois partout, dans les feuilles mortes pendant ma promenade matinale, dans les yeux d'un vieux chien qui se traîne derrière son maître.
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Mais même si c’était la guerre et si les informations toujours plus mauvaises, parfois même terrifiantes se bousculaient, les gens vivaient leur vie de tous les jours. Dès que les sirènes s’arrêtaient de hurler et les bombes de tomber, ils allaient au théâtre et au cinéma où avant chaque film on passait une revue hebdomadaire, Wochenschau, où des militaires en tanks déboulaient toujours plus superbement dans les plaines polonaises et défendaient la frontière occidentale de l’invasion des barbares, d’autres allaient aux expositions à Paris et mangeaient des croissants dans les cafés en compagnie de femmes,.....
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Et quand dans la librairie à moitié vide où on attend encore quelques visiteurs pour commencer, elle prendra sur une étagère un recueil de poèmes de Byron, traduits en slovène, et le feuillettera, ses yeux s'arrêteront sur deux vers :

Ainsi nous n'irons plus vagabonder
Si tard la nuit ...

Elle s'assiéra à une petite table du club et lira le poème. Pour la première fois peut-être après toutes ces années de prostration, les larmes jailliront de ses yeux. Pour la première fois peut-être elle pensera qu'elle pourrait lui envoyer à Ljubljana, comme elle le faisait autrefois de Graz, ce qu'elle venait de lire :

Car l'épée use le fourreau
Et l'âme épuise le coeur,
Et le coeur doit faire halte pour souffler
Et l'amour aussi a besoin de repos (1).

1. Lord Byron, d'après la traduction de J.P. Richard et P. Bensimon.
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Dans la prison de Maribor.

Johann était un charpentier et il avait des bras costauds. Il s’attaquait à son travail sanglant avec une sorte de zèle joyeux. Mais le nerf de bœuf n’était qu’une entrée en matière pour les plus obstinés, il y avait encore d’autres méthodes, plus complexes mais aussi plus efficaces. Pour l’arrachement des ongles, Ludwig regardait habituellement par la fenêtre, dans la cour.

p. 73
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Ce ne sont pas les choses qu'on a faites qui nous accompagnent mais celles qu'on a pas faites. Qu'on aurait pu faire ou au moins essayer, mais qu'on a pas faites.
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De temps à autre, des lettres qui donnaient du mal au postier de Poselje, car l'adresse était en cyrillique, troublaient la vie tranquille de Podgorsko. Véronika ne les ouvrait pas. Mais ses mains tremblaient quand on les lui remettait. Ensuite, elles restaient sur la petite armoire du salon jusqu'à ce que Jozi les jette. Je comprenais qu'elle ne pouvait pas ouvrir les lettres de Stevo. Quand un jour on coupe, on coupe avec tout. Mais je savais que ça n'était pas facile pour elle. Elle l'aimait toujours. Peut-être craignait-elle qu'en un instant tout lui revienne si elle ouvrait une de ces lettres, peut-être avait-elle peur de se retrouver soudain dans une gare.

Page 83 - (Toujours un quai de gare! Que d'images projetons-nous dans une gare!)
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La vie continue, certains restent derrière.
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