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Critiques de Stéphane Arfi (38)
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Devance tous les adieux

Trente ans après son suicide, un fils raconte le souvenir de son père.
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Trois jours à Jérusalem

Voilà un mois que je voyais ce livre dans ma librairie et j'hésitais à m'y plonger, c'est fait et j'avoue que que je n'ai vraiment pas été déçue. L'histoire est celle de Joshua, un jeune garçon de 12 ans à, peine qui ne supporte ni la violence ni l’injustice du monde pas plus que que la haine et la jalousie des hommes. lui ce qu'il cherche, c'est comment être heureux malgré les épreuves de l'existence. IL fait donc une fugue à Jérusalem, car il veut défier le ciel, Dieu en personne, et le sommer de lui révéler le secret du bonheur. le ciel ne le fera pas puisque le ciel est du silence pour les hommes. Déambulant dans les quartiers pauvres puis, il réfléchit sur la vie et tombe sur un grand sage qui va lui révéler le secret, le vrai secret du bonheur. Que dire ? Un livre très bien écrit, aux chapitres courts (jour après jours) et qui m'a, vous l'aurez compris, énormément plu ! A découvrir !

C'est une ode à la vie, un beau livre qui vous reste en tête des jours après et vous donne envie d'y retourner chercher d'autres choses précieuses. le style, j'oubliais, est superbe, une poésie folle.
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Trois jours à Jérusalem

J'ai beaucoup aimé ce conte philosophique sur la vie, le bonheur, l'apprentissage de celle-ci et de celui-ci par les rencontres, la confrontation à la misère, à la beauté, à la haine, et cette envie envie d'être heureux par dessous tout est contagieuse tant on sent à chaque ligne du récit l'espérance d'y arriver pour de vrai.

Ce voyage intérieur de Joshua à travers les ruelles de Jérusalem pourrait se faire n'importe où et n'importe quand tellement les questions soulevées sont universelles.

C'est très profond et pourtant simple à lire, le talent de conteur fait que l'on a l’impression d'écouter son propre cœur et à la fin on a qu'une envie : décider d'aller vers cette vertu que découvre Joshua, vertu si simple à trouver puisqu'elle est en nous, en plein dans notre cœur. Encore des livres comme ça !
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La vie magnifique de Frank Dragon

« Pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre. » Ainsi pourrait se résumer le premier roman de Stéphane Arfi, La vie magnifique de Frank Dragon. Une vie ordinaire, parce que celle d'un enfant juif, pris dans la tourmente de la seconde guerre mondiale, des rafles et des dénonciations. Une vie extraordinaire parce que immergée dans l'imagination lyrique et visionnaire du jeune Frank Dragon.

Il possède la rare clairvoyance qu'ont dès leur plus jeune âge certains enfants de transcender la réalité du monde, comme si celui où ils vivaient n'était que la copie dévoyée d'un autre, invisible, lumineux et bienveillant. Dans l'univers plein de fureur et de bruit et très labile de ce gamin de cinq ans, cloitré dans sa mutité, on ne respire pas, on ne renifle pas, on « narine les odeurs malicieuses » ou « chiffonnées » et les sentiments. Le temps s'y compte en « année de jours », les camions sont « joyeux » dans la « maison des tout à fait fous » où vivent trois dragons - Tateh, Ona, et leur fils, Frank – aux griffes « profondes » ou « furieuses », aux doigts souvent « fourbus » et avec « des ailes de vent dans le dos ».

L'enfant écoute son rabbin de père lui raconter la vie du dehors et du dedans – la création du monde, Dieu, Ona sa mère-colère partie subitement pour un long voyage dont elle ne reviendra pas, la vie de la Pletzel, la petite Place, le Maréchal, les Képis, Hitler le Diable, les Frisés et les Sans-Képi - et lui expliquer qu'il ne doit jamais oublier qu'il appartient « au peuple qui voit le Dieu-fâché ». Frank dessine, rêve, discute à voix fermée avec ses « deux poupées de tissu soyeux », Nama et Sakti qui engloutissent « des collines de tartines » et observe ce monde des adultes dont le brouhaha se résume à une agitation silencieuse générant un désordre qui lui semble des plus bizarres, vision que Stéphane Arfi, traduit brillamment par un style jubilatoire, des métaphores improbables, des analogies surprenantes ou encore des oxymores rigolards, renvoyant – peut-être inconsciemment - à l'exubérance et à l'humour de la littérature populaire yiddish.

Ne pouvant parler, les questions s'accumulent et se bousculent dans l'esprit du jeune garçon où la réalité dérape sans s'inscrire, dans un vrombissement d'images bourrées de fantaisie. La disparition de son père, raflé par les Képis et dénoncé par une concierge collabo guettant les biens juifs comme un vautour sur une Tour du Silence, son arrachement brutal à cette armoire quasi utérine préparée par Tateh et l'abandon dans sa fuite du livre sacré, ouvriront en lui la voie labyrinthique vers un mutisme cette fois-ci conscient.

Il lui faut découvrir qui il est pour savoir où il peut éventuellement aller. D'où il vient, il le sait. C'est bien là le problème. Il n'a d'autre identité que celle niée par une étoile jaune. Le fil conducteur pour sortir de ce dédale inextricable est de comprendre qui est ce Dieu, juif et chrétien, si présent et si absent, tour à tour fâché ou magnanime, père et fils tout à la fois, mais « aussi impuissant que totalement inutile ».

Recueilli par une « Grand-mère-de-la-guerre », puis dans la maison des Bons Pères où « habite le fils du Bon Dieu », guidé par la présence invisible de son amie Béata, l'enfant grandit en même temps que la guerre s'étend. A la fin de celle-ci, adolescent perplexe, il retrouve ce père qui revient des camps et n'est plus que l'ombre de Tateh. En quelques pages magistrales, poignantes et hallucinatoires, Stéphane Arfi nous plonge dans l'enfer des Sonderkommandos. Des cris effarés jetés en mots, une douleur hachée que le jeune homme refuse d'accepter.

Après le décès de Tateh, à « dix-neuf années de jour » Frank décidera « d'aller au-devant de la vie ». Tâche hasardeuse et difficile d'autant plus que le jeune Frank entretient une froideur distanciée tant avec les êtres qu'avec les choses. Sa déclinaison du monde est certes filtrée par son imaginaire débordant, mais l'empathie en est absente. Son cœur, dit-il, est littéralement hors de lui, de « sable mouillé » ou de pierre grise ou blanche qu'il lance « par la fenêtre ». Il croisera dans cette errance enfiévrée, sans le sou et rejeté parce que Juif, l'Abbé Pierre et le Dr. Destouches – hommage ambigu de Stéphane Arfi au célèbre écrivain vilipendé ? Une rencontre improbable qui néanmoins donne lieu, elle aussi, à des pages magnifiques bourrées de vitupérations céliniennes.

La dernière partie de La vie magnifique de Frank Dragon, de son admission à l’hôpital, délirant de fièvre et de faim, jusqu'à son départ pour les îles sur le bateau Liberté, qui rappelle le bateau Europa de Tateh, s'essouffle et essouffle. L'imagination du jeune homme par trop ancrée dans le phrasé de l'enfance et sa volubilité imagée, parfois logorrhéique, finit par être asphyxiante.

Néanmoins, cela ne retire en rien ni de la richesse symbolique de ce récit initiatique, où la vie est mort et la mort, vie ni de l'étincelance de cet univers singulier de l'enfance, où « pour vivre, il ne faut pas se sauver de quelqu'un ou de quelque chose, il faut de sauver de tout. »
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La vie magnifique de Frank Dragon

Une merveille de roman, porté par une langue inventée, superbe, foisonnante, singulière, déroutante c'est le livre d'un peintre qui aurait écrit et cela donne une tonalité fascinante à la lecture. La Vie magnifique de Frank Dragon de Stéphane Arfi raconte les affres de la guerre et de l'horreur à travers les yeux d'une enfant plein de poésie et de douceur. on pleure beaucoup, on rit souvent, on croise le Boches et le Maréchal Pétain, De Gaulle et Louis-Ferdinand Céline et on sort de ce livre la tête haute, le coeur battant et l'esprit serein. je ne sais pas si l'époque saura reconnaître l'importance de ce roman en forme de chef d'oeuvre littéraire mais nul doute qu'on le lire encore dans 50 ans la Vie magnifique de Frank Dragon.
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La vie magnifique de Frank Dragon

Dans « La vie magnifique de Franck Dragon », nous faisons la connaissance d’un petit garçon de cinq ans très particulier : Franck ne parle pas, mais possède un imaginaire très développé et un langage bien à lui. Franck est aussi un petit garçon juif, à Paris, en 1939. Il se trouve donc, dès son plus jeune âge, pris dans la tourmente de la Seconde guerre mondiale. Ses parents sont raflés et déportés, il assiste au massacre des habitants d’un village dans lequel il avait été recueilli.

Sur le papier, une histoire bouleversante, donc, mais à laquelle j’ai finalement eu du mal à accrocher. D’abord, dans les premières pages, les effets de style sont très (trop ?) présents : vocabulaire imagé, verbes et mots inventés, tournures de phrases. C’est parfois redondant, ça alourdit la lecture. Ensuite, le personnage de Franck m’a un peu déstabilisée : malgré les drames et les atrocités, les gens qui meurent devant lui, il ne semble pas touché, reste passif, distant ; il n’est pas dans l’émotion, il est dans la colère, la rage. Enfin, la dernière partie, où on le retrouve en 1954 était pour moi superflue, de même que ses monologues/délires fiévreux et mystiques et ses rencontres littéraires improbables.

Au final, une impression assez mitigée : le récit de la Guerre retranscrit bien toutes les horreurs et les atrocités de cette période, il y a de belles trouvailles stylistiques et de magnifiques passages une fois passées les lourdeurs du début, mais le personnage de Franck est trop déroutant, et je n’ai pas réussi à m’attacher vraiment à lui et à son destin.
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Trois jours à Jérusalem

Ce n’est pas l’amour, contrairement à une interprétation erronée, mais la bonté qui sauvera le monde.

Superbe intuition de l’auteur qui nous livre une histoire à la fois belle et simple, donc utopique. Stéphane Arfi rejoint ici Paul Ricœur pour qui : « si la religion, les religions, ont un sens, c’est de libérer le fond de bonté des hommes, d’aller le chercher là où il est complètement enfoui ».

En participant à cette libération, Stéphane Arfi nous offre une perspective, dans un monde qui tremble sous les épreuves. Il la dessine dans un style épuré qui tranche avec les accents céliniens de son précédent roman - La Vie magnifique de Frank Dragon - , et avec le récit poignant du suicide de son père (Devance tous les adieux), mais c’est aussi sa force.

F. Vercelletto, Ouest-France


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Trois jours à Jérusalem

Est-ce quil y a autre chose de plus grand et plus fort que l'amour ?

Ces pages sont merveilleuses. Elles font du bien et ces 3 jours sont de vraies découvertes. Elles dévoilent un passage biblique oublié. Conte intemporel, on s'y reconnaît nécessairement. il y a des résonances et des échos infinis. Cet auteur trouve les mots justes et simples pour toucher l'essentiel : ça fait du bien ! A lire. Relire. Garder précieusement en soi et à partager surtout ! Merci à Stéphane Arfi pour ce trésor.
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Trois jours à Jérusalem

Je suis fan absolue ! Véritablement un coup de coeur pour cette petite merveille littéraire qui donne de la sérénité pour une vie entière. 🌑🌒🌓🌔🌕🌖🌖🌖Très émouvant superbement rédigé ce récit roman est magique. A déguster sans modération.
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Trois jours à Jérusalem

Résumé : Il y a 2000 ans, Joshua a fugué. Il a décidé de rester 3 jours de plus à Jérusalem pour confronter le ciel et découvrir le mot qui rend heureux, puisque malheureusement l'amour ne suffit pas toujours.

📖🙇📖🙇📖🙇📖🙇📖🙇📖🙇📖🙇📖🙇📖

Avis : un véritable coup de cœur. Avec des mots simples mais justes, sans fioritures inutiles, Stéphane Arfi nous offre sa version d'un épisode biblique peu connu et peu développé : la fugue de Jésus.

On y découvre un jeune garçon plein de colère, de question et d'espoir. Un garçon qui refuse d'attendre la fin du monde pour que les hommes soient enfin heureux. Alors, il cherche la solution.

Cette solution qui, doucement va s'imposer à lui a travers ses rencontres.

J'ai adoré ce livre, son ton, sa pertinence et surtout tous ses personnages, multiples, sincères, portrait autant d'une ville que d'une humanité.

Difficile de ne pas trop en dire sans spoilers, aussi si vous le voulez il y a plus de détails sur le blog (lien dans la bio). Sinon, je vous invite vraiment à découvrir ce livre qui, le temps de quelques pages, vous sortira du monde pour mieux y revenir.
Lien : https://pourvuquonaitlivress..
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La vie magnifique de Frank Dragon

Si je pouvais mettre 6 étoiles je le ferai. J'ai pas pu lâcher ce roman sitôt que j'y suis entré. Une belle découverte car c'est à la fois grand public et hyper littéraire, avec un style peu commun. Beaucoup d'émotions à la lecture.
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Devance tous les adieux

Une écriture lumineuse, poétique, ensorcelante pour ce petit bijou qui reste et demeure un de mes livres de chevet, à lire et à relire donc

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Devance tous les adieux

Quoi de plus difficile que d'écrire sur la mort ? Quoi de plus difficile que d'écrire sur la mort d'un père ? Quoi de plus difficile que d'écrire sur la mort d'un père quand celui-ci a décidé du jour de sa mort ? Quoi de plus difficile que d'écrire sur le suicide ? Quoi de plus difficile que d'écrire sur le suicide d'un père ? Ivy Edelstein a libéré son écriture pour reconstituer le parcours qui a mené son père au geste extrême. Les pages qui racontent cette histoire sont entrecoupées de citations telles que "un père est un petit Dieu qui se débat". Il a fallu trente ans pour qu'Ivy puisse poser sur le papier les mots qui libèrent...
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La vie magnifique de Frank Dragon

Très beau roman, vraiment, j'ai trouvé difficile de cerner les personnages de prime abord, mais une fois entrée dans l'histoire, je m'y suis laissée submergée, happée, par le flot de mots étranges, de poésie, de souffle romanesque et de trame narrative qui permet de découvrir un roman magnifique (il porte bien son nom !) alors même que certains passages sont très durs de réalisme et la fin tranche avec tout le roman, comme si on passait d'un beau roman à un autre beau roman différent avec le même personnage. Acheté sur la recommandation d'un libraire, je me suis surprise à adorer ce style si original et si inattendu dans la "littérature" d'aujourd'hui qui n'en est plus, de la littérature, mais c'est un autre débat. Bref, cette vie magnifique de Frank D. fait partie de ces livres qu'il faut lire et relire, qui font du bien, font réfléchir, s'interroger sur la vie, la liberté, la part de liberté qui nous reste malgré toutes les épreuves de la vie. Je range l'auteur Stéphane Arfi dans la catégorie Grand romancier !
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Trois jours à Jérusalem

Même s'il part d'un fait avéré dans la bible, ce livre peut faire penser au Petit Prince de Saint-Exupéry ou à l'Alchimiste de Paulo Coelho.

Tout les ingrédients sont là, un enfant qui pose des questions et réfléchit au sens du mot "amour", un maître spirituel et un lieu sacré pour délibérer.

Stéphane Arfi a développé son sujet avec finesse. Il doit avoir une connaissance particulière des textes bibliques pour présenter les personnages secondaires qui interviennent dans cette aventure. Ils graviteront tous autour de Jésus lorsque celui-ci aura atteint sa complète maturité et commencera son ministère. Désormais, je lirai le texte de l'évangéliste Luc avec, en toile de fond, l'ambiance créée par Stéphane Arfi.
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Devance tous les adieux

Un livre très émouvant sur la disparition par suicide. Ceux qui reste se retrouvent perdus à la recherche de réponses qu'ils ne trouveront jamais. Avec beaucoup de finesse, Edelstein nous livre ses émotions si fortes qu'on voudrait pouvoir le prendre dans nos bras et pleurer avec lui.
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La vie magnifique de Frank Dragon

Un thème traité à maintes reprises dans la littérature (le terrible destin des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale). Sur ce point, le témoignage de Primo Levi (Si c'est un homme) est incontournable.



Personnellement, j'ai trouvé le style de l'auteur beaucoup trop complexe pour pouvoir vraiment apprécier cet ouvrage, même si l'idée originale du livre est justement de décrire la situation à travers le prisme d'un jeune garçon de onze ans.



Un peu de simplicité dans le style n'aurait certainement pas nuit à la pertinence du propos.
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Trois jours à Jérusalem

Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=39806

J'ai mis la note de : 15/20



Mon avis : Trois jours à Jérusalem est un roman initiatique sans vraiment l’être. Plusieurs points de vue nous sont relatés à travers la vie et les misères de différents personnages et, étrangement, il n’est pas tant que cela question de religion. Un non pratiquant peut facilement lire le livre sans s’offusquer ou en étant perdu, selon son état d’esprit face à la foi. Le roman est davantage centré sur une philosophie de vie, un mode de vie et un chemin pour trouver le bonheur. Celui-ci n’est pas si simple à comprendre car il comporte des subtilités dans son interprétation.



Les chapitres sont courts et centrés chacun sur un thème bien particulier. On commence par rencontrer Joshua qui est un peu perdu et en colère contre le Ciel. Il va décider de fuguer, de quitter ses parents et leur caravane pour essayer de trouver des réponses à ses questions en plein Jérusalem. Il fera la rencontre d’une prostituée, d’un prêtre, d’un sikaryot (aussi connu sous le terme zélote), d’enfants, d’un grand sage, d’un lépreux,etc. Tous vont apporter à Joshua une sensation, une émotion, qu’elle soit positive ou négative, et toutes ces rencontres vont le faire avancer dans sa quête personnelle.



Le Jérusalem du roman est triste et sombre. L’auteur, par ses descriptions sans détour, nous livre des scènes de pauvreté atroces, des tableaux de guerres fratricides et des images violentes. La vie est difficile à Jérusalem pour ceux qui n’ont pas les moyens, et cela nous touche profondément. Les situations des protagonistes sont toutes complexes et finissent par se recouper. Les différentes intrigues sont bien construites et s’enchaînent comme il faut pour ne pas nous ennuyer et ne laisser aucun temps mort. Beaucoup de sujets terribles sont abordés comme la violence faite aux femmes, l’amour entre un enfant et ses parents, la mort de proches, le monde des esprits ou la valeur d’une vie terrestre.



Les personnages sont décrits de manière plutôt simpliste, voire un peu caricaturale. On voit très bien qu’ils ne sont là que pour nous donner matière à réfléchir. Le peu qu’on nous fournit suffit néanmoins à créer des situations intéressantes et chaque histoire est sympathique à suivre. Certaines sont plus étranges que d’autres ou difficiles à croire. Pourtant, on s’attache facilement tout en ressentant un certain apaisement au fil des pages, quand les histoires se résolvent enfin et de jolies manières.



Les paroles des sages que rencontre Joshua sont poétiques, philosophiques et prenantes. Elles nous font réfléchir et apportent à la lecture une dimension spirituelle d’importance. La question du bonheur est un sujet aimé des philosophes depuis longtemps. L’auteur donne ici une interprétation un peu différente, voire novatrice et qui n’est pas si évidente à cerner. Les notes de fin de roman permettent d’y voir un peu plus clair. La conclusion du livre n’est pas toute rose et peut laisser perplexe, notamment sur le rôle final de Joshua. Elle amènera, dans tous les cas, des discussions ultérieures captivantes, des débats et peut-être même des changements.



Joshua évolue tout au long du livre, passant de colère à paix intérieure tout en posant un autre regard sur le monde. Impulsif, parfois un peu naïf, le jeune homme a un caractère rebelle rafraîchissant et dit des choses que l’on aimerait finalement entendre plus souvent. Joshua est en fait le Jésus que l’on connaît plus ou moins bien. Le roman se voit ainsi doté de passages plus ou moins fantastiques ou divins, selon les points de vue.



Dans un monde aujourd’hui à feu et à sang, il paraît essentiel de rappeler que le but premier d’une religion n’est pas la violence, mais tout son opposé. L’auteur met en avant les bons sentiments et l’humanité, dans un contexte dramatique où la vie n’est pas facile. Ses messages sont beaux et nous amènent à combattre nos peurs et angoisses pour mieux vivre au jour le jour, apprécier ce que l’on a et aimer cette vie sur Terre, malgré toutes les difficultés que l’on peut rencontrer.



La lecture de ce livre fait du bien tant on sent l’espérance transparaître à travers chaque mot, chaque ligne et chaque chapitre. Le bonheur nous paraît accessible pour de vrai et l’on veut suivre, tout comme Joshua, ce chemin d’apprentissage qui nous transformera. Le roman est simple à lire, malgré un message complexe et perturbant.



Bien que le roman veuille s’ancrer dans l’histoire de Jésus et sa véritable fugue à Jérusalem, toutes ces histoires et tranches de vie pourraient se passer à n’importe quel moment tant les questions soulevées sont universelles. Vrai conte philosophique, Trois jours à Jérusalem est un livre qui touchera.
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