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Citations de Stéphane Arguillère (63)


3.1.8. La non dualité dans l'esprit d'Eveil
Toutes choses (sont embrassées dans) un seul Élément et, dans la connaissance principielle,
Elles sont non-duelles; (telle est) la situation de leur quiddité.
L'apparence duelle vient au jour en un divertissement à partir de l'expressivité infinie;
La non-dualité des apparences et imputations (mentales), c'est cela que l'on appelle l'esprit d'Eveil non duel.
Dans l'Eveil, Intelligence sans mouvement ni altération,
Viennent au jour samsara et nirvana, existence phénoménale (où il n'y a) rien à bannir ni à obtenir.
Du point de vue de l'adepte pour qui il n'y a ni (sujet) préhensible ni (objet) préhensible,
Ces néants manifestes sont d'une cosmique étrangeté.
Bien qu'il n'y ait (rien) à évacuer, son épanouissement enveloppe limites et centre.
Quoiqu'il n'y ait ni (objet) préhensible ni (sujet) préhensible, chacun s'attache au "je" et au "moi".
Quoiqu'il n'y ait ni fondement ni principe, les vies successives semblent s’enchaîner.
Alors qu'il n'y a (rien à) supprimer ni à produire, on s'applique à obtenir le bien-être et à se départir de la souffrance.
Ayant regardé autour de moi, (je les trouve) bien curieuses, les perceptions des êtres !
Ce qui est irréel, ils le prennent pour réel; et, de ce fait, cela parait (de plus en plus) réel;
L’indéterminé, tenu pour déterminer, prend la tournure du déterminé.
Ce qui n'est point être et que l'on appréhende comme étant à tout l'air d'exister.
on tient pour plausible ce qui ne l'est pas, et cela (prend) un aspect tout à fait plausible.
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C'est près de ce grand monastère*, dans l'ermitage de montagne paré des myriades de qualités du désert, nommé Jardin de la claire lumière spontanément établie que moi qui ai foi en cette [forme du Dharma], Tshul khrims bzang po, prétendu sprul sku, j'ai écrit ce traité. Que se répande la bonne vertu !
Mangalam !
Vertu ! Vertu ! Vertu !
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* Tibet oriental, (au Kham)

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« Manuel de la transparution immédiate » Tülku Tsullo - traduc. Stéphane Arguillère, Éditions Cerf© 2016
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La flèche décochée par un athlète
Toujours selon la Transmission orale ultérieure :
Maintenant, troisième point, l'Éveil à la manière de la flèche décochée par un athlète. En quelque lieu que l'athlète envoie cette flèche, elle y est précipitée de telle sorte qu'elle traverse [tout ce qui s'interpose]. De même, l'adepte, sans s'attacher à sa propre luminosité, va perçant-à-jour. C'est-à-dire qu'au moment même où il abandonne son corps, il s'Éveille et n'a donc pas besoin de prendre appui sur les visions lumineuses qui surgissent. C'est en ce sens qu'il est dit qu'il « ne s'y attache pas ».
p. 423/24
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Ainsi, le maître qui dispensera ces préceptes doit lui-même, comme base, être doté des caractéristiques que l'on a vues plus haut ; il devra les impartir au donataire que l'on vient de dire. Il lui enseignera sans être avare ni de ses livres, ni de son Dharma. Ainsi le triple sceau est-il apposé.
p. 444
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LES ENGAGEMENTS ET LE TRIPLE SCEAU
Elles nous feraient mourir prématurément et tomber sous l'emprise de la peur.
A cause du dédain dont il fera l'objet, le véhicule essentiel sombrerait.
Et selon le Manuel fondamental de la Transparution de l'Idée
Si quelqu'un corrompt le mantra secret ou enfreint les commandements, la noire Gardienne des enseignements* tranchera son « artère vitale ».
Les deux sceaux relatifs à l'obligation d'enseigner
Quant au sceau de l'obligation d'impartir cet enseignement aux êtres qualifiés et pour ce qui est du sceau qui commande de le confier, [pour qu'il le] diffuse, à un individu prédisposé par son karma exalté, il s'agit d'êtres magnanimes, consternés et effrayés par la pensée égoïste de ceux qui ne s'appliquent qu'à leur propre bien, ayant pour la Religion et leur maître une foi ardente et sincère, capables de pratiquer selon ce qui leur est enjoint, concentrés sur la tâche de faire le bien des migrants futurs, et qui ne relâcheront pas leurs efforts.
Puisqu'il est difficile, pour un maître, de rencontrer un tel récipiendaire adéquat de ces enseignements, quand il le rencontrera, avec foi et respect** envers le profond Dharma et le disciple à qui il va être enseigné, qu'avec joie il lui confère la transmission scripturaire avec les profondes instructions.
Afin d'examiner [l'individu pressenti pour être un tel] récipiendaire, le maître lui imposera de s'appliquer à des travaux pénibles, lui adressera des injures blessantes, vérifiera sa générosité en disant vouloir telle ou telle chose précieuse, etc. Si [le disciple s'avère être] irascible, ou paresseux, ou timoré***, ou avare, qu'on ne lui enseigne pas le profond Dharma, puisqu'il y aurait le gros inconvénient que, du fait [de ces défauts], il risquerait d'abandonner un jour la Religion et le maître.
S'il n'est point tel, mais pieux et généreux, il est clair que ce sera le signe qu'il a un lien de karma antérieur ; dans ce cas, alors même que les richesses, etc., sont inutiles au maître, il les recevra pour que le …disciple parfasse les accumulations. Cela est requis pour que [le lien de maître à disciple] soit fermement établi sans danger de déclin.
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* Ekajâti.
** Si cette idée d'une « foi et respect » du maître à l'égard de son disciple n'est pas un hapax (sPrul sku Tshul lo ne serait pas du genre à inventer une chose aussi étonnante, qu'il a donc bien dû trouver quelque part), du moins est-elle rarissime dans la littérature religieuse tibétaine : je ne l'ai jamais vue ailleurs.
*** Sems zhum pa, quelqu'un qui se décourage, défaitiste.
p. 443
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LE TRIPLE SCEAU
Deuxièmement, l'apposition du triple sceau : sceau du secret qui consiste à soustraire ces enseignements à la vue des individus non qualifiés ; sceau de l'obligation de les exposer à ceux qui y sont pré-destinés ; et sceau de l'obligation de les confier à [un] prédestiné voué [à cela] par son karma.
Le sceau du secret
Quant au premier, les individus qui n’y, sont pas prédestinés, dont les vues sont erronées ; ceux qui sont paresseux* en ce qui concerne le Dharma ; ceux qui sont distraits et agités par des activités mondaines ;
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* Dred po, c'est-à-dire comparable au dred, plantigrade féroce : le terme connote donc, outre la paresse, une forme de stupidité obtuse, d'obstination rustique, voire d'agressivité — ce qui va bien au-delà, dans le même genre, de ce que nous appelons en français «un ours».
p. 440
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LES ENGAGEMENTS ET LE TRIPLE SCEAU
LES ENGAGEMENTS
Quant au premier [de ces trois points], la source de toutes les qualités d'expérience et de compréhension est la foi respectueuse, qui perçoit le maître comme étant effectivement un Bouddha l'on s'engagera à en faire sa seule pensée.
Le principe de la voie des formules secrètes est la perception pure des frères et sœurs de vajra. L'on s'astreindra par vœu à s'entraîner impartialement à cette pensée.
Il faudra promettre aussi à adresser un flot continuel d'offrandes de gtor-ma et de louanges aux gardiens de cet enseignement, afin qu'ils écartent tout obstacle relatif aux Terres et aux chemins et qu'ils fassent qu'en Religion la fortune nous sourie.
Afin de remédier aux manquements à ses liens et de jeter les fondations des accomplissements, on fera le serment de donner des festins rituels et à faire présent du précieux mandala au maître et aux divinités et à les servir d'une manière qui leur plaise ; et l'on jurera aussi de faire des banquets où l'on comblera ses camarades par des présents de choses diverses.
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1. Les engagements qui lient ceux qui ont reçu cet enseignement. Comme le français n'aime pas les répétitions, j'ai varié les traductions de l'unique formule tibétaine bca ' ba, qui veut dire : donner sa parole d'honneur en formant un pacte sacré (le samaya tantrique). 2. Disciples d'un même maître, qui doivent idéalement être regardés comme les divinités secondaires d'un mandala dont le maître serait la figure principale. 3. Terme s'appliquant à toutes sortes d'offrandes tantriques, mais plus particulièrement à des sortes de cônes de pâte crue, parfois peints, que l'on dispose sur l'autel et qui sont la contrepartie matérielle symbolique des offrandes immenses que l'on imagine en conformité avec les prescriptions rituelles. 4. Sa et lam, deux manières de présenter les étapes de l'accomplissement spirituel. 5. Le dGongs pa zang mal parle de «mandala d'or» ; le mot rin po che que l'on trouve ici signifie donc «matières précieuses ». 6. Bla ma Ma pourrait aussi se prendre au sens de : « divin(s) maître(s) ». 7. Confrères dans la pratique, disciples d'un même maître ayant reçu les mêmes enseignements.
p. 439
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CONCLUSION
PLAN DE LA SECTION
Pour finir*, concernant la manière de procéder aux étapes de conclusion de la [pratique] vertueuse, [216] il y a trois points :
(1) Afin de témoigner sa gratitude pour l'obtention des préceptes du profond Dharma, il faut s'engager à faire de plaisantes offrandes de choses matérielles et de pratique méditative aux divinités ainsi qu'au maître et aux gardiens de cet enseignement.
(2) Ce grand secret de l'Atiyoga, cette essence du cœur des maîtres vidyâdhara, archi-secrète et sans supérieure, doit être cachée aux personnes non prédestinées, dont les vues sont erronées ; mais il faut en revanche l'impartir et la diffuser parmi les êtres qualifiés ayant les prédispositions karmiques** : [c'est ce que l'on appelle] apposer le sceau [du secret sur l'enseignement].
(3) Il faut conclure par des souhaits pour que, par les vertus liées à la prédication, l'audition, la méditation et l'accomplissement d'un tel Dharma, tous les êtres animés, dotés d'un support pour la méditation de cette voie suprême et grandement secrète, accèdent au niveau primordial par le chemin qui conjoint Khregs chod et Thod rgal.
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* Pour cette section comme pour la précédente, je n'ai pas cru utile de composer une notice d'introduction : elle est brève et suffisamment claire par elle-même. Seul point vraiment original (mais je l'ai déjà souligné plus haut) : le discours sur l'obligation pour le maître de former les disciples qualifiés et sur le devoir qui lui incombe de trouver un successeur pour transmettre cet enseignement aux générations futures. Le canevas de cette section est donné par les dernières pages (p. 389-391) du Chos nyid mngon sum gyi khrid yig, dont j'ai fait figurer la pagination entre accolades et dont les mots et segments de phrases cités figurent en italiques ; mais sPrul sku Tshul lo amplifie beaucoup, sans doute en incluant des matériaux d'une autre provenance. ** Toujours la même expression las 'phro : ceux pour qui cela s'inscrit dans la suite naturelle de leurs actes passés.
p. 437
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1. L'idée est qu'il n'y a pas dans le Corps de fruition ce genre de relation entre êtres distincts, dont l'un enseigne et l'autre écoute. Le Corps de fruition comprend certes une infinie multiplicité, mais embrassée dans une unité sans faille. Il s'agit donc d'une parole prêchant éternellement la vérité en soi-même, sans locuteur ni destinataire ; toute prédication du Dharma est comme l'image de cet enseignement primordial. C'est ce que dit aussi le passage du Zab don rgya mtsho sprin ici paraphrasé par notre auteur : « Le sambhogakaya dont il a été question plus haut paraît certes enseigner à ce qui se manifeste sous l'aspect de Bouddhas et bodhisattva ; mais il n'y a pas [là] êtres à convertir et convertisseurs. Comme le dit le Tantra qui libère par le fait d'être porté sur soi : [...]; ainsi fait-il le bien des bodhisattva qui demeurent au niveau du nirmanakàya naturel »
p. 435
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1. Première illustration de la manière dont un Éveillé accomplit le bien des êtres, selon le Thod rgal gyi rgyab yig nyi zia gza' skar (p. 179) : « L'exemple de la fusion dans l'unité est l'espace extérieur et l'espace intérieur d'un vase, qui sont reliés par un espace médian, et dont la nature est identique ; lorsque le vase se brise, il n'y a plus de distinction du premier, du second et de l'intermédiaire. De même, quand la connaissance principielle [qui était] à l'intérieur du corps a atteint les confins des quatre lampes et que l'on se livre à la pratique de l'Élément libératoire, il y a connexion de ce qui est d'une même nature ; et quand le corps se libère en claire lumière, ou que [sa] matérialité est abandonnée au moment du bar do, l'espace des cordes connectrices auto-manifestes ayant été reconnu comme étant de notre propre nature, il se mêle d'une manière unisapide avec l'Élément de clarté interne ».
p. 432
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1. Rig pa rang shar, A 'dzom 'brug pa p. 778 sq. Citation empruntée au Zab don rgya mtsho sprin (p. 594-597), où elle est d'ailleurs précédée d'une remarque curieuse, qui se trouve aussi citée dans le Bi ma'i 'grel fig (p. 398) : « Ce qu'on appelle "terre" n'est pas quelque chose qui existerait au-dehors : elles sont toutes au complet chez la personne qui a vu la vérité » (sa zhes bya ba gud na yod pa ma yin te I bden pa mthong ba'i gang zag gcig las (sic pour gcig la sa) rnams rdzogs nos yod do.
p. 430
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Semblablement, même s'il possède la certitude de la Vue, même si sa Méditation est devenue englobante, même s'il s'applique à la Conduite et qu'il n'a aucun doute quant à l'obtention/du Fruit, tant que l'adepte ne s'est pas départi de son corps, pour avoir la compréhension dans son esprit, comme il est à l'étroite dans ce corps ! Il a certes le sentiment de la chaleur et du froid, de la faim et de la soif, de la vieillesse, de l'affaiblissement sénile, de la mort, et ainsi de suite ; mais, sitôt qu'il a abandonné ce corps, il est Éveillé.
C'est dire que, tant qu'il n'a pas sublimé les quatre éléments corporels, tant qu'il est enserré dans la coquille du corps, même si la compréhension s'est manifestée [en lui], il est, à certains égards, semblable aux êtres ordinaires ; mais quand il se sépare de l'enveloppe corporelle, immédiatement, c'est l'Éveil.
p. 423
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Lorsque le soleil tend vers son déclin, la lune prend le chemin de son lever ; de même que le coucher du soleil et le lever de la lune sont simultanés, de même l'interruption des perceptions trompeuses et la venue au jour des visions pures sont-elles simultanées. Quand s'est parfait le déploiement des visions pures, leur fusion finale dans l'Élément et la production des Corps formel et de Réalité sont simultanées.
p. 422
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LE PRATIQUANT SUPÉRIEUR N'EST PAS CONFRONTÉ
AUX VISIONS DE L'ÉTAT INTERMÉDIAIRE
Si ceux dont les facultés sont supérieures, ayant rencontré cette voie secrète de Vajrasattva, la pratiquent avec énergie, c'est en une seule vie, avec ce corps, qu'ils s'Éveilleront. La compréhension est, pour ceux-là, simultanée à la confrontation ; l'obtention de l'état de Bouddha est simultanée à l'interruption du souffle ; l'expression de la compassion est simultanée à l'Éveil. Ils n'ont pas besoin de compter sur les modes de libération par « instants » dans l'état intermédiaire ; c'est au moment même où ils se délivrent du filet du corps, autrement dit au moment de la sublimation, qu'ils s'Éveilleront dans la secrète sphère de joyaux, en tant que Corps de Réalité qui perce-à-jour.
p. 421
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LA LIBÉRATION DANS L'ÉTAT
INTERMÉDIAIRE DE LA POSSIBILITÉ
OU DANS UNE VIE SUIVANTE

Quatrièmement, dans l'état intermédiaire de la possibilité, on prolongera les suites favorables du karma de la vie précédente, comme on adjoindrait une gouttière à un conduit d'irrigation dont les supports seraient brisés.
C'est-à-dire que, par exemple, quand l'extrémité d'un aqueduc s'est abîmée, on lui ajoute une gouttière pour que l'acheminement [de l'eau] ne soit pas interrompu. De même, celui qui n'a pas accédé à la voie où se révèlent les expériences visionnaires spontanément établies*, qui n'a pas été capable non plus de s'engager dans la voie proprement dite du Khregs chod et qui, à la suite d'obstacles à sa longévité, meurt sans avoir reçu la Confrontation, alors qu'il n'a fait que les préliminaires, tels que les disjonctions ; [celui-là, donc, voici comment,] grâce aux suites favorables de son bon karma, il se libérera sans passer de l'état intermédiaire de la possibilité vers une naissance dans l'une des six destinées**
Ayant assumé le corps mental de l'état intermédiaire de la possibilité, ses facultés seront tout à fait pures et il pourra se mouvoir sans entraves***.
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* sPrul sku Tshul lo glose ici Klong chen pa qui écrit seulement : «celui qui n'a pas la porte de ceci ».
** Klong chen pa écrit : « il répudiera le samsàra dans l'état intermédiaire de la possi-bilité ». Après quoi il annonce une tripartition ; ce qui suit immédiatement ne concernerait que «les meilleurs des moins bons d'entre les moins bons » (yang mtha'i rab).
*** D'un lieu à l'autre très rapidement, et même à travers des corps solides. Voir Nyi zla kha sbyor (mTshams brag, p. 555-556) : « Ses facultés et ses membres sont au complet ; nulle chose ne lui fait obstacle ; il pénètre sans difficulté montagnes et rochers ». Le Khrid yig sangs rgyas mnyam sbyor (p. 298) précise qu'il peut se mouvoir librement à travers toutes les choses solides « hormis la matrice de sa mère [de la vie à venir] et le trône de vajra » (le lieu de l'Éveil à Bodhgaya). Cependant, cette extrême mobilité n’implique pas une mobilité parfaite : … « qu’il est comme une plume emporté par le vent » de ses propres habitus.
p. 415
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4. sGro 'dogs, surimpositions, ajouts. Bien que l'on ne puisse plus imaginer distinctement le visage de cette personne dont on a été longtemps séparé, on n'a pas un instant de doute sitôt qu'on la revoit.
5. Selon le Nyi zla kha sbyor, ce précepte doit être appliqué au moment dit « de la voie de la cavité de Vajrasattva », présentée ci-dessus p. 403 sq. C'est peut-être l'explication de la formule : « la voie de la Réalité intégralement pure ». Notre texte, encore une fois, ne se lit pas de manière linéaire : après avoir expliqué la manière dont les choses se déroulent, l'auteur enseigne, pour chaque étape, la manière de s'y prendre.
6. Zang thal gyis dénote manifestement non la transparence du corps traversé, mais le fait pour une chose d'en traverser activement une autre (d'où le barbarisme « transparution » que j'ai hasardé).
p. 408
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LES POINTS CLEFS DES TROIS TEMPS
Grâce à la réminiscence des lieux de naissance, ceux dont les facultés sont inférieures seront soulagés dans les champs du Corps de manifestation. Grâce à la réminiscence de la méditation, on restera dans la contemplation naturelle cinq jours et cinq nuits durant*. Grâce à la réminiscence du maître et du Dharma, on aura la maîtrise de l'essence des profondes instructions.
Alors on jouira de l'Idée du Corps de Réalité, en haut ; en bas, l'on émanera cent myriades de Corps de manifestation en cent myriades de mondes,et l'on jouira d'une contrée pure. On goûtera [l’œuvre du] mûrissement de l'entourage**. Au moyen des divers actes propres à convertir tous les êtres à convertir, on fera tourner la roue de la Religion en accord avec les dispositions, les facultés et les aspirations de ces êtres ; on aura accédé sans effort au niveau d'un Bouddha accomplissant la tâche de guider les migrants. Cela provient du simple fait d'avoir reconnu toutes ces manifestations spontanément établies comme notre propre auto-manifestation.
Or, quel temps faut-il pour accomplir l'Éveil ? Il en va selon la formule : « En un seul instant, parfait Bouddha » : il est certain que l'on s'Éveille instantanément sitôt que l'on a reconnu les points clefs de ces préceptes. C'est pourquoi, si l'on en comprend sans erreur le sens, on s 'Éveille sans qu'il soit besoin de purifier ni les actes, ni leurs effets mûris. Selon le Tantra de l'Idée des Vainqueurs en trois mots :
Pour qui reconnaît sa propre lumière, son Intelligence se résorbe dans les cinq luminosités ; point n'est besoin de purifier les actes ni les imprégnations, car, faute d'occultation par les résultats des actes, il n'y a ni vice ni vertu.
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* Voir Khrid yig sangs rgyas mnyam sbyor (p. 287) : les cinq jours correspondent aux cinq clans des Éveillés : le premier jour, on contemple Vairocana ; le second, Aksobhyà ; le troisième, Ratnasambhava ; le quatrième, Amitaha ; et le cinquième, Amoghasiddhi, « remplissant chacun l'espace avec leurs mandala en bouquets... ». Ce qui rend difficile la lecture de cette section, c'est que les éléments n'y sont pas présentés dans un ordre purement chronologique. On aimerait que ces descriptions et instructions soient rattachées à une armature plus linéaire et plus explicite.
** Comprendre : les disciples prédestinés par leur karma qui nous viendront alors.
p. 407
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5. La reformulation du texte par sPrul sku Tshul lo atténue un peu un thème récurrent dans le rDzogs chen (et, au fond, plus platonicien que bouddhique) : celui du corps comme cachot obscur dans lequel l'Intelligence est enclose et qui l'aveugle.
p. 362
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De fait, il y a un lien organique entre le système visionnaire que l'on vient de voir et la conception particulière de l'état intermédiaire post-mortem qui caractérise les rDzogs chen pa mying ma pa et bon po — et ceux dont ils ont fortement influencé les doctrines — la plupart des bKa' brgyud pa, notamment. C'est la même doctrine d'ensemble, marquée par l'idée d'une lumière enclose dans le cœur, qui est visible dès cette vie si l'on sait lui ouvrir la porte des yeux, et qui sera vue de toute façon après la mort, sitôt que l'esprit se sera séparé du corps.
Si le Bar do thos sgrol est déjà d'une assez étonnante complexité, ce que l'on va lire dans cette section est bien plus foisonnant encore et il est difficile de suivre exactement le déroulé des étapes de notre destinée après la mort, telle que le texte nous la présente. Cette complexité a plusieurs raisons : d'abord, la matière elle-même est touffue, car nous sommes censés traverser toute une série d'expériences dont plusieurs sont très difficiles à imaginer d'après les descriptions pourtant fouillées qui en sont données.
p. 357
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LES QUATRE ASSURANCES
Selon la Guirlande de perles4 :
Le critère, c'est le yoga des quatre assurances.
Or, il y a quatre assurances, deux à l'égard de l'inférieur et deux à l'égard du supérieur : Tout d'abord, même en entendant quelles sont les souffrances des êtres des six destinées, « en bas », et singulièrement …… quelle est la durée de la vie dans les destinées infortunées, l'on n'en est pas effrayé. Comme, à ce moment-là, on a tranché quant à l'inexistence d'un « moi » errant dans le samsàra, l'on ne craint pas d'y choir ; sans [qu'on ait à] répudier le samsàra, comprenant dans l'évidence directe et sans erreur l'Idée du sens certain [selon lequel], au regard de notre propre Intelligence — essence, nature et compassion — l'égarement est dès l'origine purifié, on est libéré en son lieu propre. Dès lors, on est doté de la double assurance qui tient à ce que l'on ne craint pas d'errer dans le Cycle et que l'on n'espère pas de n'y point errer.
p. 354
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