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Critiques de Stéphane Bret (18)
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Nuances de nostalgie

Cet ouvrage auto-édité est ni un roman, ni un essai politique, ni un livre d’histoire, mais les trois à la fois. L’auteur nous conte les pensées et les souvenirs, à travers trois rêves, d’un certain Silvère Ripert, sans doute son alter-égo, chacun de ses rêves le ramenant dans le passé, respectivement en 1960, 1981 et 2002, trois années importantes dans l’histoire et la vie et de la politique française. Dans ces trois rêves, Silvère est successivement un adolescent se préparant à passer son bac, un jeune employé de banque ambitieux et un journaliste couvrant les élections présidentielles de 2002.

J’ai apprécié dans cette brève lecture les instantanés de ces trois années clef de l’histoire récente de la France, des arrêts sur image de ce qu’a été la vie des français lors de ces trois époques. Ayant moi-même vécu ces trois époques, la lecture de ce récit m’a rappelé mes propres souvenirs.



Par contre, j’adhère bien moins aux conclusions que l’auteur tire de ses « rêves ». S’il est vrai que la nostalgie du siècle dernier ne semble à première vue pas de mise et que nos esprits de boomers n’entrevoient aujourd’hui que certains aspects positifs du XXe siècle et ont tendance d’occulter certains progrès sociaux et technologiques, l’auteur, dans ces quelques pages, omet d’aborder le démantèlement progressif de l’esprit de l’Europe et la recrudescence massive des conflits que nous vivons actuellement en France et dans le monde. La conclusion de son analyse est beaucoup trop superficielle. Il concentre ses remarques sur l’hexagone et n’aborde pas les nombreux autres événements majeurs et actuels dans le monde, tels par exemple les dangers provenant de l’envahissement par les réseaux sociaux ou la catastrophe climatique qui se précise chaque année.



Tout cela et bien d’autres aspects de la vie en 2023 manquent cruellement dans sa conclusion. En voulant nous éloigner de la vie au siècle dernier, il oublie les problèmes actuels, ce qui en définitive affaiblit la portée de son analyse de la vie d’avant. Tout compte fait, les rêves de Silvère Ripert ont au contraire fait remonter en moi…la nostalgie d’un autre temps plus cosy, pour reprendre un terme d’aujourd’hui.
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Nuances de nostalgie

Le roman débute en novembre 2021. Le candidat Eric Zemmour annonce sa candidature à la télévision. Silvère Ripert est devant le petit écran et pour se remettre de sa surprise, il écoute religieusement son discours. En effet, il ne partage pas "ses vues sur la société, la place des femmes, l'immigration, la religion catholique"... Mais il est aussitôt frappé par le thème obsessionnel de son propos : la nostalgie des temps anciens, le fameux "c'était mieux avant" !

Dans la nuit, agité, il fait trois rêves qui le transportent dans le passé, lui faisant explorer de nouveaux métiers et vivre de nouvelles expériences.

Dans le premier rêve, il redevient un jeune adolescent au tout début des années 60. Il est alors lycéen au Lycée Condorcet de Paris. Le franc vient de devenir "nouveau", ses parents sont très partisans du progrès avant tout, les anciennes colonies françaises veulent retrouver leur indépendance. En pleine adolescence, tout cela ne le concerne que de très loin. Lui ce qui l'intéresse, c'est la musique (le rock et le jazz), les filles, les boums, et la révolution sexuelle !

Dans le second rêve, nous plongeons dans les années 80. Silvère est devenu banquier et a réussi à avoir des responsabilités en suivant des cours du soir. Sans se poser de questions, il profite à fond de ces merveilleuses années durant lesquelles le libéralisme et le culte de l'argent priment sur tout le reste. De nombreux progrès technologiques ou sociaux, comme le minitel par exemple, la cinquième semaine de congés payés et la réduction de la semaine de travail, font leur apparition. La peine de mort est abolie et Pivot à la télé donne envie de dévorer les livres. Mais malgré les apparences, tout n'est pas rose pour autant, une étrange maladie pointe son nez entre autres événements qui vont bouleverser les années à venir...

Dans le troisième rêve, nous sommes à l'aube des élections présidentielles de 2002. Lionel Jospin attend le résultat du premier tour. Silvère Ripert est désormais journaliste et couvre l'événement...Les résultats tombent et stupéfient la France entière.

Rien ne sera plus jamais comme avant !



Vous l'aurez compris le sujet de ce court roman à la fois social, politique et historique, est de démontrer que rien n'était mieux avant... et que vivre dans le passé est une fausse piste car bien entendu, si nous portons souvent un regard indulgent et plein de tendresse sur notre jeunesse et nos années de jeunes adultes, c'est parce que les souvenirs sont idéalisés et donc ne correspondent pas du tout à la réalité. Ce serait donc tomber dans la facilité que de penser que "c'était mieux avant".

C'est un roman qui se lit quasiment d'une traite. C'est un prétexte à nous faire réfléchir à ce sujet tout en nous proposant de repartir dans le passé pour nous souvenir des principaux événements de ces décennies passées.

J'ai trouvé intéressant de reconstituer dans les 80 pages de ce roman, l'évolution de notre société. Si j'étais trop jeune au début des années 60 pour me rappeler de tout, j'ai eu par contre, beaucoup de plaisir ensuite à me plonger dans ce texte vivant et agréable à lire, d'autant plus que les événements sont vécus en rêve, par un personnage qui nous devient de plus en plus sympathique au fil de l'histoire.

J'ai été contente de retrouver la plume concise mais très imagée de l'auteur, son propos toujours fluide et bien écrit, son amour de l'histoire et ses descriptions précises des évènements qui nous remettent en mémoire des détails oubliés.

Merci à l'auteur pour sa confiance et l'envoi de ce roman.
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Séduisantes chimères

J'ai retrouvé des personnages qui ne m'étaient pas inconnus étant donné que j'avais lu le précédent roman de Stéphane Bret, pourquoi ont-ils tué Jaurès.

Dans ce nouveau roman l'auteur nous parle des trois femmes, de leurs conditions et du changement après la guerre en 1918.



Les femmes commencent à se battre pour leurs libertés et leurs droits.

Un homme dans ce roman c'est Arnaud Girard le banquier d'affaires qui après guerre voit tous ses idéaux chamboulés.



Ces trois femmes Aude, Adrienne et Manon se sont battues pour le changement, terminé la femme à la maison qui est juste bonne pour la cuisine et les devoirs conjugaux d'où viennent les appellations bonnes femmes ou bobonnes.



Aude est couturière et elle aime beaucoup sortir et profiter de la vie tandis qu'Adrienne est devenue infirmière à l'hôpital du Val de grâce maintenant elle sauve des vies.

Elles ont survécu à des moments très rudes pendant la guerre et elles ont la chance de pouvoir vivre une nouvelle époque remplie de joie, de liberté et de changements pour les femmes qui méritent le respect.



L'auteur nous raconte son histoire en appuyant fortement sur ces femmes qui ont marqué l'histoire de par leurs défis et leurs courages. Elles militent pour le droit de vote pour les femmes et elles vécurent des moments incroyables tandis qu'Arnaud Girard s'écroulent sous ses illusions et s'enfoncent lentement dans le gouffre de sa vie dans la solitude.

Et si tout ça n'était que des utopies de personnes à la recherche de la paix et du bonheur.



Comme le disait Simone de Beauvoir:



« N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant »



On peut constater qu'actuellement tous les jours nos libertés sont en perditions et un nouveau combat ne fait que commencer.



Ce roman est écrit avec une très belle plume, l'auteur nous emporte dans une histoire très passionnante qui ne m'a pas laissé indifférente. Je remercie beaucoup Stéphane Bret pour sa confiance, j'ai adoré ce livre que je vous le recommande vivement.
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Clair-obscur

Seconde guerre mondiale, la France subit l’invasion des Allemands. Alors que certains tentent de continuer à vivre plus ou moins normalement, d’autres se posent des questions. Que faire ? Fermer les yeux sur les arrestations arbitraires et sur les rafles ? Feindre et donner l’impression d’ignorer que ces gens emmenés de force font très probablement leur dernier voyage. Attendre que tout cela passe et se ranger du côté des plus forts avec ceux qui n’ont aucune honte à sortir le soir et s’amuser. Quand certaines couchent avec les occupants pour s’assurer un certain confort matériel, d’autres rallient la résistance et, par de petits gestes tente de contrer l’assaillant et de libérer le pays.



« Clair obscur », c’est la guerre vue de l’intérieur. Pas de batailles, pas de sang, mais des actions à mener pour retrouver la liberté. C’est la montée en puissance de Charles de Gaulle, vers qui convergent tous les espoirs. A la libération, c’est aussi la violence à l’encontre de ces Français qui, durant la guerre, ont collaboré ou fricoté avec les nazis.



Un court roman sur la résistance vue par de nouvelles recrues et sur les choix, souvent difficiles, qui font que les relations se nouent ou se disloquent.



J’ai beaucoup aimé l’histoire d’Arlette, qui tente de continuer à vivre jusqu’au jour où elle ouvre les yeux sur ce qui se passe autour d’elle. Les cinémas qui diffusent des films pro-nazis, la gendarmerie française qui aide aux arrestations et les femmes qui se vendent à l’occupant. Puis ses rumeurs, sur ce qui advient des juifs et des résistants. Quand l’opportunité s’offre à elle de rejoindre la résistance, ce n’est pas sans crainte qu’elle s’engage. Stéphane Bret nous offre un beau portrait de femme ordinaire qui va prendre son destin en main pour le bien du pays.


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Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

C'est avec plaisir que je découvre une très belle plume très subtile et raffinée.



L'auteur nous emporte dans le Paris des années 1900, en pleine période de la grande exposition universelle, trois destins se croisent.



La belle époque qui n'était pas si merveilleuse que ça.



Arnaud, un homme riche et puissant qui s'amourache d'une fille de joie. Un homme d'affaire qui profite bien de ses affaires en Indochine.



La fille de joie en question, Adrienne qui a des goûts de luxe et prend goût à la grande vie.



Agnès, la couturière qui se bat pour la condition féminine, l'égalité des salaires et de meilleures conditions de travail.



Ce roman est très agréable et très instructif pour ceux comme moi qui sont un peu à la ramasse avec l'histoire de France.



Cette histoire est passionnante et ça m'a donné une nostalgie de cette époque qui devait être incroyable, le début d'un siècle riche en inventions mais aussi en catastrophes et en meurtres. Une senteur de drame se propage avec l'arrivée d'une guerre imminente.



La condition féminine de l'époque et tous ces combats qui ont été menés par des femmes courageuses et digne de respect.



Agnès tombe amoureuse d'une jeune femme, les gens n’étaient pas très ouverts avec l'homosexualité. C'est Oscar Wilde qui pourra vous le confirmer. "humour"



Et comment d'un claquement de doigts on peut vite redescendre de son estrade, pour Adrienne l'amour restera éphémère et non durable.



Quand on ne donne pas de soi, on se fait vite remplacer par une autre.



C'est toujours instructif de découvrir la vie des personnages à des époques différentes ça m'a permis de réfléchir à l'évolution des hommes et des femmes par rapport au monde actuel qui commence à changer aussi mais pas en positif.



Quand la guerre va être déclaré, tout à coup une angoisse terrible se propage dans la belle ville de Paris.



Si comme moi vous voulez découvrir un très bon livre, je vous conseille de le lire car il est vraiment très intéressant et rempli de belles citations. Lien ci-dessous vers le site pour le commander.



Un auteur qui doit être apparemment amoureux de notre belle langue française. Merci pour cette belle découverte.
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Nuances de nostalgie

C'était un roman très agréable à lire car la plume de l'auteur nous transporte dans une histoire tout en douceur.



Je pensais que cette nouvelle histoire allait parler de politique et ben pas du tout.



L'auteur raconte l'histoire de Silvère Ripert et de la nostalgie de sa vie d'avant.



Dans ce monde actuel où l'on vit dans l'angoisse de perdre son téléphone, où la communication est virtuelle, l'amour et sur internet et surtout la liberté de penser est gravement en danger. Un nouveau monde où l'on préfère les machines aux humains.



Un monde où tout peut basculer d'un jour à l'autre.



Nostalgie de la belle époque des minijupes, du Rock et du Jazz, une époque où le jugement était moins présent.



Epoque d'insouciance et d'amusement quand l'amour était plus fort que la haine.



Une époque où l'on pouvait sortir dans la rue le soir sans se faire agresser car actuellement les gens sont remplis de haine et la violence est partout.



C'est un roman plein d'émotion et d'amour qui m'a fait chaud au cœur.



Il est surement trop tard pour un retour dans le passé mais j'ai adoré ce roman qui est écrit avec talent et passion.



Ayant déjà lu quelques romans de l'auteur, je peux vous confirmer qu'il a une très belle plume et qu'il m'a transporté dans son univers très plaisant.



Merci beaucoup de m'avoir permis de découvrir ce nouveau livre.
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L'Espérance en sursis

Nous voilà de nouveau à Paris où nous retrouvons ces femmes et ces hommes, devenus les héros discrets de "Clair-obscur", le précédent roman de Stéphane Bret que j'ai chroniqué en mars dernier.

Le lecteur les retrouve tous avec un certain plaisir...presque tous je devrais dire, car il y a les absents que personne ne peut oublier.

Les français déblaient les ruines, le ravitaillement alimentaire normal n'est toujours pas rétabli et les prix continuent de grimper. De plus, la production industrielle a du mal à rebondir...mais la guerre est désormais finie, et c'est ce qui compte.

Les français arriveront-ils à se remettre de ses séquelles ?

La France est elle capable de se redresser ?

Ce n'est pas certain mais l'espoir est bien présent...



Arlette Gravier, cette jeune femme émouvante qui s'était engagée dans la résistance et qui a été déportée, a du mal à se réadapter à la vie "normale"malgré toute l'aide apportée par son entourage.

René Bertin, son compagnon, rencontré pendant l'occupation, l'a attendu et son amour pour elle est resté intact.

Arlette revoit aussi de temps en temps, pour une simple rencontre amicale, Arnaud Larribe qui avait fini par rejoindre la Résistance et avait travaillé en secret dans le même réseau qu'elle. Maintenant il rêve de fonder un cabinet d'architecte. Cela tombe bien car la reconstruction du pays est en marche.

Damien Rubot, syndicaliste engagé et militant communiste est toujours ouvrier à l'usine Citroën. Pour lui, comme du temps du Front Populaire, son parti ne peut que profiter de l'après-guerre, pour transformer enfin durablement le pays.



Leur vie quotidienne est emplie d'espoir, celui d'une ère nouvelle. L'environnement quotidien est profondément modifié par les nouvelles avancées technologiques de l'époque, comme par exemple l'entrée de la télévision dans les foyers, par les nouveaux moyens de communication, des journaux qui sont publiés comme "Le monde" ou "Le Nouvel Observateur". Côté mode, des maisons de couture comme Christian Dior ouvrent. L'industrie n'est pas en reste et de nouvelles voitures font leur apparition comme la 2 CV chez Citroën et la 4 CV chez Renault par exemple.

De plus la démocratisation de la culture est en marche, le théâtre et le cinéma s'ouvrent au grand public...



A cela se rajoute de grandes avancées sociales qui prennent la suite de celles du Front populaire : les femmes vont voter pour la première fois de leur vie le 29 avril 1945 lors des élections municipales ; la Sécurité sociale devient obligatoire pour tous les salariés, également cette année-là.

Mais tout n'est pas rose pour autant dans le monde...



Seul, Karim Djadel, ancien ouvrier et soldat de l’Armée française, déchante au lendemain de la guerre, et ne revient pas à l'usine. Lui qui avait cru à une sorte de fraternité d'armes, à cette complicité qui leur avait permis d'être tous unis dans la lutte contre le nazisme, entre alors dans la clandestinité peu de temps après sa démobilisation. Il va bientôt rejoindre le FLN...car la guerre d'Algérie se profile à l'horizon.



Ce dernier roman de Stéphane Bret s'inscrit dans la lignée du précédent. Il nous livre ici un superbe hommage à ces hommes et ces femmes le plus souvent anonymes qui se sont battus pour nos droits sociaux et qui ont contribué à modifier profondément la vie de milliers de salariés.

Il retrace bien les espoirs de cette époque non seulement d'un monde meilleur, mais surtout d'un monde plus juste, plus humain où tous les individus auraient droit à un logement décent, un travail et une vie "normale"...une période où tous croyaient au progrès non seulement technologique, économique, culturel mais aussi et surtout social, dans la lignée des décisions du Front populaire et de Léon Blum, cet homme politique (et écrivain) intègre dont on oublie trop souvent de parler.

C'est un roman facile à lire et richement documenté, qui permettra à nos ados de mieux comprendre non seulement cette période de l'après-guerre, mais aussi celle des années 50-60 qui est celle de mon enfance, celle où mes parents étaient de jeunes adultes pleins de projets et eux-aussi, confiants en l'avenir , une période où les valeurs qu'ils ont défendues et m'ont transmises, trouvent leur source...

Les adultes le liront avec plaisir s'ils aiment cette période de l'histoire et ils découvriront sans doute à sa lecture certains événements oubliés...et toute une liste de films à (re)voir !

Vous pouvez retrouver l'auteur sur la page facebook qui est consacré au livre ou visionner la bande-annonce du roman qui vous mettra immédiatement dans l'ambiance...
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Triplicata, Suivi des Vies en Abyme

Nous avons tous rêvé un jour de repartir en arrière pour tenter de modifier le cours de notre destin...

Et si nous n'avions pas pris telle ou telle décision, si nous n'avions pas fait telle rencontre à tel moment précis, si nous avions habité ailleurs, fait d'autres études, vécu dans une autre famille ou tout simplement à une autre époque...

Quelle aurait été notre vie ?

C'est ce que nous propose de vivre, Stéphane Bret dans la première partie de son livre "Triplicata", une première partie constituée de trois nouvelles qui nous permettent d'entrer dans la vie du héros, dénommé S., un jeune adolescent, à l'aube de devenir adulte et de prendre en main son avenir. Mais dans chacune de ces nouvelles, la décennie à laquelle appartient S., ses rencontres, ses lieux de vie, ses études vont le mener sur des chemins différents et le faire évoluer vers d'autres possibles.

Y gagnera-t-il davantage d'humanité ? Je vous laisse le découvrir...

Au détour de l'aventure, le lecteur de ma génération va reconnaître ici ou là des événements de notre jeunesse, notre éducation, la censure, les années post-68 plus permissives, les livres où les films qui nous ont permis de découvrir le monde...

Cette plongée dans le passé de notre adolescence et de nos années d'étudiants, pour ceux qui ont eu la chance de faire des études, a été pour moi un véritable délice.

Ces trois nouvelles constituent une intéressante réflexion sur la vie et les choix que nous sommes amenés à faire.

Elles nous permettent de plonger dans les décennies passées et de revivre les différentes options qui ont été offertes aux jeunes (d'un milieu aisé et citadin) en fonction des orientations de la société mais aussi de l'évolution du monde à tous points de vue.

J'ai eu beaucoup de plaisir à cette lecture et je pourrais même dire que j'ai savouré ce petit recueil, au ton souvent désuet, qui je trouve est d'une grande profondeur.



La seconde partie du recueil, "Des vies en abyme" nous permet de lire une nouvelle tout à fait originale.

Quels sont les liens qui unissent les différents personnages ? Est-ce leurs interrogations qui les rapprochent, le fait d'avoir besoin les uns des autres ou d'être tous un peu perdus dans leur vie ?

En fait, encore une fois, il n'y a pas de hasard...

Tous ces êtres qui mettent à jour leurs failles alors qu'à priori, ils ont tout pour être heureux, ne peuvent que nous toucher et nous amener à nous interroger sur ceux qui nous entourent, nos amis, notre famille ou nos connaissances...

Est-ce nous qui avons besoin d'eux pour exister et se sentir plus forts, ou l'inverse ? Quels sont les liens cachés et tus qui nous relient aux autres ?

En fait, chacun reformule les événements de sa vie à sa manière. Ce qui est humain... c'est de toujours s'attribuer le beau rôle !

Un petit recueil à découvrir...

Je remercie l'auteur de sa confiance qui m'a permis de le découvrir en avant-première.



Pour davantage de détails sur ces nouvelles, vous pouvez visiter mon blog...
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Clair-obscur

La guerre est là et les allemands envahissent la France : ils ont maintenant atteint la capitale. Le roman débute le 17 juin 1940 alors que le Maréchal Pétain s'adresse aux français pour les informer de la composition de son nouveau gouvernement.

Arlette Gravier est employée dans un grand magasin du quartier de la Madeleine, les Trois Quartiers. Tous les soirs, elle écoute Radio France en pensant à tous ses amis partis à la guerre et dont elle n'a plus de nouvelles. Parmi eux certains sont communistes et ont participé avec elle au Front populaire en 1936. Que sont-ils devenus…

Le 18 juin, alors qu'elle écoute la radio d’une oreille distraite pour tenter de quérir quelques nouvelles, elle entend, incrédule et fascinée à la fois, le discours d’un certain général…C'est l'appel du 18 juin 1940.



A Paris, ville occupée, les allemands sont partout et leur présence divise la population.



Il y a ceux qui s’obstinent chaque jour à paraître invisible et à ne s’occuper que de leurs affaires : se rendre à leur travail et faire ce qu’on leur dit, sans faire de vague, trouver à manger pour leur famille malgré les tickets de rationnement et les queues interminables devant les magasins d’où parfois ils reviendront bredouilles.



Il y a ceux qui s’interrogent sur les disparitions, sur les bruits qui courent, ceux qui écoutent Radio Londres en cachette et qui décident de se fondre dans la nuit, de raser les murs pour ne pas se faire remarquer et de s’engager…pour sortir le pays de ce chaos. Arlette Gravier est de ceux-là. Elle assiste, impuissante à la dégradation du pays. Elle entend les rumeurs qui font état de dénonciations et de ces convois qui emmèneraient des juifs.

Alors qu’elle a rencontré René Bertin, dont elle tombe amoureuse, elle ne peut refuser d’entrer dans la Résistance. Elle qui est depuis longtemps incapable de "s’intégrer dans le moule" et d’avoir la vie que la société attend d’une femme : le mariage, les enfants, le rôle de mère…devient Mado et commence avec ce surnom une deuxième vie…



Enfin, il y a ceux qui choisissent de se mettre du côté de l’ennemi, se pensant ainsi à l’abri, et qui n’hésitent pas à s’afficher dans les soirées aux côtés des allemands, à s’amuser, à sortir dans des lieux de débauches, voire à se faire entretenir…

Anne Laroche est de ceux-là : elle préfère fricoter du côté ennemie, de ses "amis allemands" comme elle les appelle en public. Et elle s’affiche aux bras de gradés allemands, s’enivrant sans honte.



Arnaud Larribe, un simple métreur qui dessine des plans de constructions à usage civil et qui a été attiré au début de la guerre, comme bon nombre de français, par les idées du Maréchal Pétain, va peu à peu se révolter, choqué par la tournure des événements. Il va en particulier tenter de remettre Anne Laroche, dont il aime la séduisante féminité et qu’il fréquentait avant-guerre, dans le droit chemin, avant de rompre définitivement avec elle et d’en être totalement soulagé…



Comment ne pas entrer en résistance dans ces temps troublés où tout s’écroule autour d’eux ?



Mais... à qui peut-on réellement se fier en ces temps de guerre où tous les films diffusés au cinéma sont devenus films de propagandes, où les gendarmes participent aux arrestations, où Radio Paris est devenue collaborationniste, où on rassemble des familles entières de juifs au Vélodrome du Vel d’Hiv et, enfin, où certaines femmes n’hésitent pas à se vendre pour un manteau qui les réchauffera du froid glacial de cet hiver sans fin ?



Le lecteur retrouve dans ce roman certains personnages dont il avait (peut-être ?) déjà suivi la vie quotidienne et les engagements dans "L’embellie".



C’est ainsi que le lecteur suit un moment Julien Massis qui travaille toujours comme employé chez Renault à Billancourt mais fera partie des victimes du bombardement de mars 1942. Puis ce sera Damien Ribot, qui est ouvrier chez Citroën au quai de Javel. Il s’engagera dans la résistance et deviendra un membre actif. La plupart ont fait connaissance en 1936, au moment du Front populaire et, ils se sont posé de nombreuses questions suite à son déclin.



Le lecteur les retrouve maintenant au début de la guerre dans Paris qui va vivre des mois de privation, de violence et le couvre-feu tous les soirs...Chacun d’eux va réagir aux événements en fonction de ses engagements passés.



Voilà un roman richement documenté sur cette période trouble de l’histoire (un de plus me direz-vous). Mais celui-ci a cela de particulier qu’il est vu de l’intérieur, à travers le vécu de gens simples faisant partie du monde ouvrier.

Le lecteur participe à leurs interrogations, à leurs doutes et à leurs choix…

Ils n’ont que Radio Londres et les paroles de ce mystérieux Général de Gaule pour espérer, ce général qui semble parler "seul" mais soulèvera des montagnes…



La guerre, même si nous ne sommes pas au front, est omniprésente. Les batailles sont invisibles mais non moins glorieuses et pleines d’espérance.



Et si certains y laisseront leur vie, d’autres devront malgré tout assumer leur choix.



J’ai aimé suivre Arlette dans ses prises de conscience et dans son engagement quotidien, dans ses doutes et ses bonheurs de femme, mais aussi ses inquiétudes.

L'auteur nous livre-là un superbe portrait de femme. Au départ elle ne s’engage pas pour sauver son pays, mais bien parce que c’est sa conviction profonde qu’on ne peut subir sans se révolter. Elle est la fidèle représentation de ce que les gens simples ont vécu pendant la guerre. Rien n’était dit, il fallait deviner à travers les rumeurs la part de vérité, et faire des choix difficiles qui pouvaient à chaque instant mettre sa vie en danger.



Comment retrouver la clarté après avoir vécu l’obscurité ?

Un roman, facile à lire et prenant qui peut être lu dès l’adolescence.

Il est découpé en deux parties : « Victorieuse obscurité » et « Incertaine clarté », rendant parfaitement claire l’intention de l’auteur de montrer cette ambiguïté si particulière à la Seconde Guerre Mondiale.
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Nuances de nostalgie

30 novembre 2021 : Silvère Ripert, paisible citoyen retraité, regarde l’annonce de la candidature d’Éric Zemmour à l’élection présidentielle de 2022. Marqué par le recours appuyé de ce candidat à la nostalgie du passé de la France, il remonte le temps au cours de trois rêves situés en 1960, 1981,2002, avec des vies et des métiers différents. La nostalgie est-elle confirmée ? Au réveil en 2022, Silvère Ripert n’en est plus sûr car les contenus de ses rêves démentent ces représentations d’un passé idéalisé.



Extraits : « Mais qu’était alors ce sentiment de nostalgie ? Une déformation de la mémoire, une idéalisation du passé, la traduction d’un mal-vivre contemporain ? Silvère en conclut que l’on avait besoin de ce sentiment, qu’on le sollicitait tel un tranquillisant. Il était indispensable dans son recours, mais il était illusoire, trompeur, tel un miroir passablement déformant. … »





Stéphane Bret est l’auteur de dix romans et d’un recueil de nouvelles.






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Nuances de nostalgie

Le commentaire de Martine :

Ce récit n’est pas seulement un écrit à volet historique, politique ou récit de vie, c’est un ensemble de tout cela qui alimente le récit tout le long. On est avec Silvère Ripert, qui peut sembler à certains moments, un alter-égo, il fait penser les réflexions, les interrogations, les questionnements. Il passe ses rêves, et ses souvenirs qui détaillent des événements dès 1960, 1981, 2002 qui sont passés dans différents éléments et identités.

Comme à son habitude, Stéphane Bret a un talent pour les mots, la poésie, avec une idée surprenante, on sent comme si la nostalgie prenait place au fil des mots de cette France idéale, des Français heureux avec des dirigeants intelligents et solides. Un bon écrit qui passe par ce moyen de l’écriture afin de relater des événements importants qui ont marqué le pays et la présidence de la République.

Je suis contente de retrouver la plume directe, concise et fluide, on ressent tout l’amour que porte Stéphane Bret à sa nation, à ses souvenirs et surtout, il pose un constat limpide de ses souvenirs. C'est une lecture intéressante qui partage les sentiments d’un homme qui nous partage des moments de la vie du passé.
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Clair-obscur

Stéphane Bret, âgé de 63 ans, réside à Boulogne-Billancourt. Clair-obscur est son cinquième roman.

« Clair-obscur : distribution des lumières et des ombres, ambiguïté, incertitude. C’est ce que vont vivre Arlette Gravier, employée aux Trois Quartiers, Arnaud Larribe, métreur, Damien Rubot, ouvrier chez Citroën, pris dans les drames de la France des années 1940-1945. Ils répondront aux interrogations du moment en fonction de leur engagements passés, et par l’appel à leur conscience individuelle, seul recours possible en ces temps où tout s’écroule, où l’obscurité triomphe dans un premier temps pour faire place ensuite à une incertaine clarté, porteuse d’espoirs fragiles. » Je recopie la quatrième de couverture un peu pompeuse…

Roman historique dans le Paris de l’Occupation, c’est à peu près tout ce que je peux dire de ce mince bouquin – mince dans tous les sens du terme. Le qualificatif « roman historique » induit une notion de cocktail, une part romanesque/intrigue qui s’avère quasi inexistante ici et une part historique qui tire la couverture à elle dans ce qui se résume à une accumulation de faits et anecdotes connues. Du One Two Two le fameux clandé de la rue de Provence aux cinémas proposant Le Corbeau ou L’Assassin habite au 21, des extraits de discours de Churchill ou Pétain, les tickets de rationnement etc. Quant à l’angle politico-psychologique-éthique il est définitivement trop basique pour en dire quoi que ce soit.

Je ne m’attarderai donc pas longtemps sur cet ouvrage qui, de mon point de vue, est assez ennuyeux et dont le seul public de cible ne peut être que la jeunesse, afin de compléter de manière ludique ce qu’elle apprend en classe. Et c’est déjà pas mal. Sinon, pour les autres, c’est un peu comme regarder par hasard un match de football amateur quand on est habitué à la Ligue1. Et puis cette manière de nommer sans cesse son héroïne « Arlette Gravier » au fil des pages, « Arlette Gravier » fait ci ou « Arlette Gravier » dit cela, finit par créer un effet comique involontaire et préjudiciable au texte.

Bon, je résume, un bon roman si on le place dans le bon créneau, celui des jeunes enfants qui étudient cette période trouble et difficile de notre histoire, sinon le malentendu fera beaucoup de déçus.

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Séduisantes chimères

Le commentaire de Martine :

Dans ce récit, on va suivre le parcours des personnages qui vont s'entrecroiser au fil de l'histoire. On retrouve Arnaud, un homme qui s'intéresse à la vie d'après-guerre dans la société ainsi que les progrès qui s'effectuent dans la ville de Paris. Adrienne une ancienne prostituée qui a rencontré Arnaud dans le bordel où elle travaillait. Adrienne s'est reconvertie afin d'aller au front soigner les hommes, ce qui a fait naître en elle, un désir d'aider son prochain. Au terme de la guerre, elle deviendra aide-soignante et pour après devenir une infirmière. Adrienne a une amie qui se prénomme Aude, c'est une couturière qui fabriquait les uniformes des soldats durant la guerre et après celle-ci, elle est devenue couturière dans une belle maison de haute couture. Aude Larivière est une femme qui se bat pour le droit des femmes, tout en étant en relation clandestine avec une autre femme qui se nomme Manon. Tout au long de ces chapitres, nous allons suivre les chemins qui s'entrecroisent des personnages, leurs combats respectifs et leurs émancipations.

Un roman bien écrit, facile à lire, avec des personnages intéressants, attachants et marquants. Pour ma part, j'ai aimé les personnages d'Aude et de Manon qui vont se défendre et essayer de faire accepter leurs relations amoureuses.

C'est un bon roman qui est court, mais précis et concis, une lecture que j'ai appréciée et que je vous recommande.
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Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Le commentaire de Martine :

Un roman qui met en scène trois personnages, un banquier Arnaud Girard, une couturière Aude Larivière et une prostituée Adrienne Roux, qui durant la Belle Époque, vivront différents événements, certains seront marquants, comme l’expo universelle de Paris, l’Affaire Dreyfus, les conflits sociaux de l’époque, l’incendie du bazar de la Charité, la crue de la Seine en 1910, l’entrée en guerre en août 1914, etc.

L’auteur nous dépeint un moment de l’histoire qui est assez bouleversant, c’est dans un tournant majeur du nouveau siècle qui apporte pleins d’inégalités diverses. Les personnages sont attachants et marquants, leur parcours croisera des personnages connus comme Toulouse-Lautrec, Marguerite Durand, Jean Jaurès, etc. Une belle histoire qui retrace bien la Belle Époque, écrite d’une plume franche, directe, et commémorative. Un bon moment de lecture en revisitant l’ambiance du début du XXe siècle.
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Séduisantes chimères

1918, la Première Guerre Mondiale vient de se terminer avec son lot de blessés et de morts. Les survivants retournent dans leur foyer, bienque certains soient des « gueules cassées« . Durant cette période où les hommes étaient sur les champs de bataille, les femmes prenaient leurs places sur le marché du travail. Avec succès. Vont-elles retourner chez elles et reprendre leur place dans les foyers? Rien n’est moins sûr. Qu’adviendra t-il d’elles? Vont-elles se laisser faire?



Le moment de la lutte pour le droit des femmes est arrivé. Adrienne et Aude font partie de ces femmes qui se projettent loin dans l’avenir. Un avenir où elles auront un rôle à jouer au sein de la société, du monde économique et politique. Le monde a changé et les luttes féminines sont encore timides en France. Les hommes ne sont pas prêts à abandonner leur rôle prépondérant au sein de leur famille, de la société, de la politique. Aude et Adrienne pressentent que la lutte sera longue. Mais, elles ne devraient pas baisser les bras.



Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le monde se relève de ses blessures. Il a changé et chaque personne, homme ou femme, est sensible à ce changement. Les femmes rêvent d’acquérir les mêmes droits que les hommes. Elles songent à se libérer corps et âme. Les hommes sont-ils prêts à faire face à ces changements, à y adhérer? Au lendemain de cette guerre, les survivants n’ont plus qu’une envie: croquer la vie à pleine dents. L’écriture est simple. Cependant, l’auteur semble avoir quelques difficultés avec la ponctuation. C’est un roman qui nous fait côtoyer de grands peintres, des hommes politiques, des artistes de l’époque. Les moeurs évoluent et les femmes acceptent leur penchant homosexuel. Une nouveauté. Les droits des femmes vont-ils évoluer? Le monde acceptera t-il tous ces changements qui se profilent à l’horizon?
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Séduisantes chimères

Aujourd’hui, je vais aborder et vous parler d’un livre que j’ai reçu d’un auteur, Stéphane Bret, il s’agit de Séduisantes Chimères édité chez BoD. C’est un auteur qui a déjà écrit plusieurs œuvres, je le découvre avec Séduisantes Chimères.



Cette œuvre se situe pour son début en 1918 après la victoire de la France, nous suivons les histoires croisées et l'avancée de plusieurs personnages. Nous avons Arnaud Girard qui est banquier d’affaires à la Banque de l’Indochine. Il s'intéresse à l’économie, les constructions nouvelles et les progrès au sein de la société et de la ville de Paris pendant ces années d'après-guerre. Cet homme a un lien avec l’une de nos deux personnages féminins principaux, Adrienne Roux, une femme anciennement prostituée dans un bordel elle y a rencontrer Arnaud.



Adrienne Roux s’est reconvertie avec la guerre, elle a aidé sur le front à soigner les hommes, désireuse de poursuivre après la guerre, elle est devenue aide soignante puis infirmière. Son souhait étant de réparer les corps et de leur donner du réconfort laissant en arrière sa vie d’avant-guerre de prostituée. Adrienne est amie avec Aude Larivière, une couturière qui a créé les uniformes des soldats pendant la guerre. Elle est entrée et a trouvé emploi dans une belle maison de couture après la guerre. Aude mène un combat pour le droit des femmes ainsi que sa sexualité étant amoureuse d’une femme de la nuit, Manon, qui pose pour des artistes nue la nuit tombée.



J’ai beaucoup aimé cette œuvre que j’ai lue d’une traite, sans trop de pauses tant j’étais absorbée par ma lecture, les personnages et leurs combats respectifs. J’ai mon penchant pour Aude et sa relation avec Manon, ce qu’elles défendent et essayent de faire passer. Ce livre a fait écho en moi et m’a grandement plus.



Je finis cette chronique aujourd’hui contente d’avoir pu découvrir ce livre et l'avoir dans ma bibliothèque. Merci Stéphane Bret ainsi que BoD.
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Au malheur de l'identité

Mon avis :

La première chose que l’on voit, lorsqu’on ouvre un livre, c’est la mise en forme…

Il est quand même dommage, au sixième roman, que Stéphane Bret n’ait toujours pas trouvé (ou suivi) conseils à propos des règles éditoriales et typographiques ! Chez certains auteurs, la remise en question des règles démontre un esprit vif et un regard acéré, mais chez les auto-édités, c’est plus souvent la preuve d’une méconnaissance de ces règles. Dans un roman, placer l’espace avant le point plutôt qu’après n’apporte pas grand-chose à la littérature et ne provoquera pas chez le lecteur autre chose qu’un léger agacement. L’absence de pagination sera également un bon motif d’exaspération pour le chroniqueur privé de repères.

Pour rester sur la composition, en plus des espaces mal placées (rappel : en typographie, le mot espace est féminin), on trouve également des mots collés ensemble et même un saut de lignes (le pluriel n’est pas une faute de frappe) en plein milieu d’une phrase… ces problèmes ne sont peut-être pas du domaine de la relecture, mais je m’étonne que personne n’ait songé à signaler cela. S’il y a eu relecture, d’ailleurs ! Ce dont je ne suis pas certain, si j’en juge par le nombre d’erreurs grammaticales (Édouard s’était-il appliqué à sa propre conduite ces beaux principes ?) de fautes d’orthographe, ou de frappe (on a exécuté le 22 octobre 1941 à Châteaubriant en Loire Inférieure plusieurs dizaines d’orages…). Quant à la syntaxe, elle n’est pas toujours correcte et certaines phrases en arrivent à dire le contraire de ce qu’elles sont censées signifier. D’autres prêtent à sourire, comme ce moment où « Lorsqu’il prit congé d’elle, il la suivit du regard. » Eh oui, s’il prend congé, c’est lui qui s’en va. Mais peut-être marchait-il à reculons…

Vous l’aurez compris, en ce qui concerne la forme, ce court roman ne m’inspire pas beaucoup de louanges. À vrai dire, rien qu’à la lecture du titre, j’avais commencé à douter. Au malheur de l’identité ! D’entrée, ça sonne comme une cloche fêlée, à mon oreille. Pas musical, cet assemblage de mots ! Bon, au moins, ça annonce le sujet : l’identité.

Le climat social actuel, un peu partout dans le monde, pousse une partie non négligeable de la population à se refermer autour de notions plus ou moins floues, telles que l’appartenance à une nation, une ethnie, ou un groupe communautaire partageant une même culture. Rien d’étonnant, donc, à ce que l’on s’interroge à ce sujet. Stéphane Bret le fait à travers l’histoire d’Édouard Desprez, jeune homme pour qui les origines floues sont matière à doute. Il est dans la vingtaine au moment de la montée du fascisme en Allemagne, et malgré ses doutes, il choisit la collaboration pendant l’Occupation.

Le roman se partage entre la jeunesse d’Édouard Desprez, dans les années trente, puis pendant la guerre, et ses entrevues avec le juge chargé de son cas, en 1945. De ces dernières, on ne retiendra que quelques réflexions du juge, tiraillé entre son devoir et son besoin de comprendre pour ne pas tomber dans sanglante épuration, telle qu’elle a pu se pratiquer dans les premières semaines de la libération. On aurait pu espérer un débat d’idée, mais les deux protagonistes sont finalement bien trop tièdes pour réchauffer les échanges.

Les chapitres où le jeune journaliste se raconte sont marqués par cette même frilosité : Édouard Desprez n’est ni un meneur ni un décideur ! Par rejet d’une ascendance qu’il soupçonne de n’être pas « assez française », il se range du côté de ceux qui rejettent les étrangers en général et les juifs en particulier, et s’imaginent que Hitler détient la clé d’un « monde meilleur ». Cependant, s’il participe à des échanges franco-allemands avant et pendant l’occupation, il ne se met jamais en avant et évite d’aborder de front tout ce qui lui apporte plus d’interrogations que de réponses. Et même si certaines décisions politiques lui paraissent parfois injustes, il préfère regarder ailleurs et entonner les mêmes chants que ses amis plutôt que de les décevoir.

Ce roman est très bien documenté sur ces échanges culturels initiés par le comité France-Allemagne, ce qui lui apporte un intérêt historique qu’apprécieront les amateurs, mais le manque d’épaisseur des personnages l’empêche de véritablement décoller. L’aventure entre Édouard et Hélène, une jeune musicienne, aurait pu apporter un rebondissement dramatique, mais comme pour les auditions chez le juge, on reste sur notre faim. Malgré l’opposition manifeste entre leur perception des événements, rien ne se passe. À aucun moment, Hélène ne tente de l’amener à voir les exactions du troisième Reich, pas plus qu’Édouard ne défend ses idées. Et même si elle finit par rompre avec lui, cela se fait sans heurt.

En fin de compte, les personnages les plus intéressants d’un point de vue scénaristique − ceux qui se sont vraiment engagés selon leur idéologie − sont laissés au second plan. Résultat, l’ensemble du récit souffre d’un déficit de tension. Reste un témoignage plutôt précis sur la quelques échanges culturels entre la France et l’Allemagne, pendant les années trente et durant l’Occupation. Cela suffit-il à en faire un bon livre ? Cela aurait peut-être été le cas s’il nous avait été donné l’opportunité de vivre ses événements, mais Édouard Desprez est journaliste, et c’est d’une façon très « journalistique » que tout cela nous est narré. Et quand je dis journalistique, c’est faire injure aux grands noms de la profession, notre « héros » se contentant d’une relation des faits sans chercher au-delà de la surface. Cette fameuse interrogation sur ses origines, son identité, cette chose qui est censée l’obséder et à laquelle il n’apporte jamais de réponse ne fait finalement que l’empêcher prendre parti. Cela donne le ton au roman, et ce ne sont pas les trop rares emportements du juge qui parviendront à relever un ensemble un peu trop « nouille au beurre ».
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Amère maturité

Amère Maturité : Stéphane Bret se définit comme le défenseur de la liberté de pensée et d’expression

AmerematuriteJ’ai très envie de vous parler du roman de Stéphane Bret, Amère Maturité paru en 2013 aux Éditions Dédicaces.



Stéphane Bret est né en 1951 à Paris et vit actuellement à Boulogne-Billancourt. Fervent passionné de littérature et admirateur de tous les domaines culturels : théâtre, cinéma, expositions, etc.



Stéphane Bret se définit comme le défenseur de la liberté de pensée, d’expression : « Mes orientation : la réhabilitation du rôle du savoir comme vecteur d’émancipation, de la culture vraiment générale pour l’exercice du libre arbitre (…) ».



Son dernier roman Amère Maturité traduit vraiment son état d’esprit de liberté par la voie du journalisme, un métier me direz-vous, au devant de cette liberté.



Sylvain Grati est le personnage principal du roman, un journaliste qui nous transporte dans son évolution réflexive au travers des divers évènements qui font l’actualité : Mai 1968, l’élection de François Mitterrand en 1981, la chute du mur de Berlin en 1989, la première guerre du Golf en 1991.



Au fil du parcours journalistique, Sylvain Grati passe ainsi d’un journalisme d’opinion, celui qu’il défendra un certain temps à un journalisme de connivence. L’expérience du personnage est intégrée dans une évolution telle qu’un homme vit, de sa plus tendre enfance à l’âge adulte : je veux parler ici de maturité.



Tout feu, tout flamme, au début de notre vie, nous construisons notre propre identité en défendant nos propres opinions et en se confrontant à nos parents. Et puis, au fur et à mesure, nous nous assagissons, nous comprenons les différentes interactions ou plutôt les règles du jeu : « (…) cet homme s’efforce de mettre en pratique des idéaux élevés, à la fois produits d’une éducation exigeante et de l’influence de ses pairs à Europe 1 (…). Il ressent les deux derniers évènements comme une fermeture annoncée, le triomphe de l’unanisme idéologique, une menace pour l’exercice de son métier (…) ».



Pas facile de garder ses propres convictions professionnelles, il faut croire que ses couvertures sur l’actualité l’ont amené à percevoir son métier autrement.

Et pourtant !



Sylvain Grati est, certes, journaliste, mais c’est aussi un homme : un homme qui vit aussi d’amour et pas qu’un peu. Trois femmes vont partager sa vie intime : Nathalie Mandel, attachée de presse pour un magazine de mode et beauté, Kate Robson, journaliste américaine et Céline, artiste peintre.



Nathalie Mandel évolue dans ce monde de la mode, un monde de connivences ? En tout cas, Sylvain Grati « (…) ne pouvait toutefois se résoudre à la situer dans un monde empreint de superficialité et composé d’apparences futiles (…) ». Un monde auquel il appartient car « (…) la pratique régulière de la natation, de la culture physique, le tout associé à une hygiène de vie quasi monacale, lui avaient permis de sculpter littéralement son corps et d’apparaître très séduisant (…) ».



Kate est, quant à elle, plus dans un souci d’idées et actrice de remue-ménages dans la sphère politique. D’ailleurs, Sylvain Grati appréciera cette mentalité américaine.



Céline représentera la sphère intérieure du personnage principale : «(…) Sylvain eu le loisir de se pénétrer de l’atmosphère du lieu : éloigné du monde, imprégné d’une intimité protectrice, propice à la concentration, en parfaite adéquation avec les volontés créatrices de son occupante. »



Stéphane Bret a su parfaitement mettre en histoire une certaine dichotomie liée au personnage. Pour être plus précis, professionnellement, il passe du journalisme d’opinions (comme dit précédemment) au journalisme d’unanisme, par contre, dans sa vie intime, il passe d’une relation liée à la superficialité à une relation liée au monde de la création individuelle. De l’intelligence individuelle à l’influence de groupe professionnellement et inversement dans sa vie intime.



- Yoan Sourisse (France)



Disponible chez Abebooks : http://www.abebooks.fr/servlet/BookDetailsPL?bi=10903804434
Lien : http://jimburke.typepad.com/..
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