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Citations de Stéphanie Chaillou (53)


Elle aimerait pouvoir comprendre comment une personne peut un jour désirer en détruire une autre. Comment une personne peut avec son cerveau et son corps, avec sa bouche, ses mains, son dos, ses avant-bras, avec tout ce qu'elle a de vivant et d'humain en elle. Comment une personne peut, avec tout ça, grâce à tout ça, orchestrer une destruction, désirer mettre en oeuvre une destruction.
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Rien ne durait. C'était idiot. Mais il ne l'avait compris que maintenant. A plus de cinquante ans. Il lui avait fallu vivre cette histoire étrange pour mesurer combien les choses étaient fragiles, l'équilibre entre les êtres, la forme que l'on donne à son existence. Trop longtemps il avait vécu en aveugle, comme enfermé en lui-même. Prisonnier de ses peurs et de ses croyances, réduit à une compréhension limitée du monde. Il découvrait que tout était beaucoup plus complexe. beaucoup plus trouble. Lui-même était vulnérable. Dominé par des forces souterraines dont il ignorait jusqu'à l'existence. Des forces comme des êtres vivants à l'intérieur de lui. Impérieuses. Indomptées. Aussi, il lui semblait qu'il ne savait plus rien. Que tout était possible.
(p.182)
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Quand il commençait à boire, Marc s'abandonnait sans réserve à ce qu'il appelait ensuite ses démons. Des êtres dont il découvrait la présence, cachés en lui depuis toutes ces années, habitants souterrains, anonymes et tenaces. Des êtres furieux et destructeurs, véritables bêtes féroces qui mangeaient sa vie, la dépeçaient, puis la laissaient sur le flanc, vieille carcasse décharnée, inutile et dérisoire, abandonnée.
Son travail. Ses collègues. La cimenterie KERCIM. Le tennis. Hélène. Les enfants. Noirmoutier. Son père, même son père. Rien ni personne n'était épargné. Sa vie entière se trouvait examinée, par les yeux des bêtes sauvages jaugée, évaluée. Car les yeux voyaient tout. Les masques. Les mensonges. Les faux-semblants. Sous leur regard, tout sortait au grand jour, s'étalait dans sa vérité crue. Des réalités que Marc n'avait jamais soupçonnées, jamais pensées, dans son petit cerveau d'ingénieur jamais osé s'avouer. Le moche. Le sale. Le petit. Le riquiqui. La ridicule petitesse de sa vie. L'étroitesse de ses rêves. La finitude de ses envies. Ses aspirations faibles.
Marc Dumont s'abandonnait aux bêtes voraces... et c'était sa vie entière qui y passait. Toute sa vie qui s'en allait dans une grande débandade, une grande fête à Neuneu. Le carnage était entier.
(pp.143-144)
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J’aimais apprendre, lire des livres, découvrir des idées. Mais, surtout, j’aimais l’intelligence. Je mettais l’intelligence en avant. Au-dessus du reste, de tout le reste. Pas seulement le savoir, mais l’intelligence. Avoir une idée de ce qui se passe en soi. À l’intérieur de soi. Ne pas suivre l’opinion majoritaire. Questionner les pensées qui arrangent. Ne pas se leurrer. S’efforcer de regarder les choses en face.
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Je ne sais pas si j'étais heureuse. Si le terme est adéquat. Je n'étais ni heureuse, ni malheureuse . Mais mes parents étaient tristes. Il y avait, à l'intérieur d'eux, une forme d'absence qui ne les quittait pas. Une torpeur qui les enlevait au monde, à la joie.
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Leur supposée supériorité. Cette idée que par définition ils valaient toujours mieux qu'une fille. Que quoiqu'ils fassent, quels qu'ils soient, ce à quoi ils ressemblaient, les facultés dont ils étaient dotés, leurs handicaps, qu'ils soient petits, gros, bègues, débiles, intelligents, riches ou pauvres, la règle valait quand même. Ils valaient toujours mieux que les filles.
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Pourtant, je n'aimais pas particulièrement la victoire. Je n'avais pas le goût du triomphe ou de la domination. Ce n'était pas pour dominer que je voulais battre les garçons. Mais je n'acceptais pas cette différence qui était faite entre eux et moi. Cette idée que quelque chose nous distinguait. Comme si nous étions autres, nous les filles. Autres. Et que c'étaient eux la norme. eux, l’Étalon.
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J'ai beau ne pas me sentir différente des garçons, mes camarades de classe. Beau savoir que nos cœurs sont semblables, que les aspirations de nos cœurs sont semblables. Savoir qu'en chacun de nous il y a la même faim, la même soif, les mêmes terreurs, la peur du noir, des loups-garous. Je découvre soudain que nous n'avons pas les mêmes horizons, les mêmes espoirs. La maîtresse me rappelle qu'ils sont des garçons et que je suis une fille. Que j'ai un corps, un cœur et une âme de fille.
Louise, ce n'est pas pour toi le foot.
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Je me souviens que c’était surtout ça qui se passait, quand j’étais enfant. Cette chose-là que je percevais. Leur détresse. Leur peine. Les difficultés qu’ils rencontraient et qu’ils s’efforçaient de nous cacher. Ces sentiments qui floutaient leurs yeux. Comme si une vie se passait à l’intérieur d’eux. Qu’une histoire se prolongeait en eux.
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J’aimais apprendre, lire des livres, découvrir des idées. Mais, surtout, j’aimais l’intelligence. Je mettais l’intelligence en avant. Au-dessus du reste, de tout le reste. Pas seulement le savoir, mais l’intelligence. Avoir une idée de ce qui se passe en soi. À l’intérieur de soi. Ne pas suivre l’opinion majoritaire. Questionner les pensées qui arrangent. Ne pas se leurrer. S’efforcer de regarder les choses en face.
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Leur supposée supériorité. Cette idée que par définition ils valaient toujours mieux qu'une fille. Que quoiqu'ils fassent, quels qu'ils soient, ce à quoi ils ressemblaient, les facultés dont ils étaient dotés, leurs handicaps, qu'ils soient petits, gros, bègues, débiles, intelligents, riches ou pauvres, la règle valait quand même. Ils valaient toujours mieux que les filles.
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Elle avait honte. Envie de crier aussi.
Envie de leur crier que ce n’étaient pas les mots qui étaient vulgaires, mais seulement la réalité qu'ils désignaient.
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Il aimait humilier, me dit elle. Lancer des petites phrases dont il savait qu’elles rempliraient leur office, qu’elles blesseraient. (…)
Il lançait ses petites phrases et si celui ou celle qui en était l’objet répondait, se rebiffait en quelque sorte, alors il bottait en touche. Tentait de faire passer ce qui venait d’être dit pour une blague, quelque chose de drôle. Il insinuait ainsi que la personne manquait d’humour ou de distance. Qu’elle était rigide. De cette façon, il gagnait à tous les coups.
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