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4.05/5 (sur 65 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : Vancouver , le 13/07/1975
Biographie :

Steven Galloway est professeur à l’université de Colombie britannique et lauréat de nombreux prix littéraires.

Son premier roman, Finnie Walsh (2000), a été nominé pour le prix Amazon.ca / Books in Canada First Novel Award. Son deuxième roman, l'Ascension (2003), a été nominé pour le BC Book Prizes 'Ethel Wilson Fiction Prize, et a été traduit en plusieurs langues.

Son dernier roman, Le violoncelliste de Sarajevo, a été publié au printemps de 2008.


Source : www.editions-jclattes.fr
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Présentation du "violoncelliste de Sarajevo" par Steven Galloway. En Anglais.


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La musique exigeait qu’elle ne l’oublie jamais, qu’elle sache que le monde était encore capable de bonté. Les notes qu’elle entendait en étaient la preuve éclatante. (p.291)
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Les hommes des collines n'étaient pas tenus d'être des assassins, les hommes de la ville de s'abaisser à leur niveau pour les combattre.
Elle-même n'avait pas à se laisser pénétrer par la haine.
La musique exigeait qu'elle ne l'oublie jamais, qu'elle sache que le monde était encore capable de bonté.
Les notes qu'elle entendait en étaient la preuve éclatante.
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Flèche avait fermé les yeux ; quand elle les avait rouverts, la musique s'était tue.
Dans la rue le violoncelliste était resté assis sur son tabouret un très long moment.
Il pleurait.
Sa tête était penchée en avant, quelques mèches de cheveux d'un noir d'encre retombaient sur son front.
Une de ses mains couvrait son visage tandis que l'autre soutenait son violoncelle.
A la fin il s'était levé, s'était approché de la pile de fleurs qui s'accumulaient régulièrement depuis le jour où l'obus était tombé, l'avait contemplée un instant puis avait laissé choir son archet sur la pile.
Dans la rue personne ne bougeait : on retenait son souffle, on s'attendait à ce qu'il prononce quelques mots.
Mais le violoncelliste n'avait pas parlé ; il ne lui restait rien à dire.
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En 1945, un musicologue italien découvrit quatre mesures de la partie basse d'une sonate dans les ruines de la bibliothèque musicale de Dresde. Convaincu que ces notes avaient été écrites par Thomaso Albinoni, le compositeur vénitien du XVII siècle, il consacra douze ans de sa vie à reconstituer l’œuvre à partir du fragment carbonisé du manuscrit. Le résultat, connu sous le titre de l' Adagio d'Albinoni, ne ressemble guère aux autres compositions du musicien , et la plupart des savants considèrent que l'attribution est fausse, mais même si l'on doute de son authenticité, il est difficile de contester la beauté de l'Adagio.
Près d'un demi siècle après, c'est cette contradiction qui séduit le violoncelliste. Qu'une œuvre presque anéantie dans une ville dévastée ait pu être reconstituée, comme réinventée, et que cette œuvre soit belle, voilà ce qui lui inspire de l'espoir. [...] C'est pourquoi aujourd’hui, comme il le fait un jour sur deux depuis quelque temps, le violoncelliste joue, assis près de la fenêtre de son appartement au deuxième étage, il jouera jusqu'à ce qu'il sente l'espoir renaitre. L'Adagio il l'interprète rarement. Le plus souvent il a l'impression que le musique le régénère naturellement, c'est aussi simple que de remplir d'essence le réservoir d'une voiture. Mais certains jours ce n'est pas le cas. Si au bout de plusieurs heures , l'espoir n'est pas revenu , il s'arrête pour se recueillir puis use de son art pour que l'Adagio D'albinoni, découvert dans la carcasse incendiée de Dresde, consente à renaitre dans les rues trouées d'obus et infestées de snipers de Sarajevo. Quand les dernières notes s'éteignent , il aura repris espoir mais chaque fois qu'il doit recourir à l'Adagio, il lui faut fournir un effort plus grand; il sait qu'un jour l’œuvre ne sera plus efficace. De combien D'adagio est-il encore capable? c'est une monnaie précieuse qu'il ne faut pas gaspiller.
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Il sait que le sniper va de nouveau tirer mais il n'a pas peur.
A cet instant la peur n'existe pas, pas plus que le courage.
Il n'y a pas de héros, de méchants, de lâches.
Il n'y a que ce qu'il peut faire, et ce qu'il ne peut pas faire.
Il y a le bien et le mal et rien d'autre.
Le monde est binaire.
Les nuances viendront plus tard.
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Autour de Dragan, tout est gris d’une nuance spéciale. Il ne sait pas d’où vient ce gris; peut-être a-t-il toujours été là, et la guerre n’a fait que racler le revêtement qui le dissimulait, ou bien il se peut que ce soit la couleur de la guerre. Quoi qu’il en soit, ce gris imprègne de tristesse la rue entière. (p.53)
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« J’ai peur, Dragan. J’ai peur de tout, de mourir, de ne pas mourir. J’ai peur que cette situation ne dure éternellement, que cette guerre ne soit pas une guerre, mais la vie telle qu’elle sera désormais. » (p.152)
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Il sait le mensonge qu’il se racontera. La ville dans laquelle il vit est pleine de gens qui un jour recommenceront à avoir des rapports humains. La guerre prendra fin et quand on y repensera ce ne sera pas pour évoquer les souvenirs émus d’une gloire passée. En attendant il continuera à se promener dans les rues, des rues où l’on ne verra pas de cadavres abandonnés. Car la civilisation, cela ne se construit pas une fois pour toutes. C’est une tâche permanente, il faut la recréer quotidiennement.
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Il a joué pendant vingt deux jours, exactement comme il l'avait dit.
Il jouait chaque jour à 16 heures, indifférent à l'intensité variable des tirs d'artillerie.
Certains jours, il avait un public, d'autres jours il pleuvait tant d'obus qu'aucune personne sensée n'aurait traîné dans la rue.
Cela ne semblait pas faire de différence pour lui.
Il jouait toujours de la même façon.
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Kenan pense à la vieille femme dont la fille a été tuée dans la queue pour le pain et se demande combien de femmes comme elle il y a dans la ville, combien de personnes errent ainsi dans les rues comme des fantômes. Des tas sûrement. On peut remplir de tombes tous les lopins de terre disponibles, on peut transformer en cimetière tous les parcs, les terrains de football et les jardins, mais on n’aura pas décompté tous les morts car il y a des morts parmi les vivants et ils seront là longtemps après que cette folie aura pris fin, si elle prend jamais fin.
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