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EAN : 9782264051363
240 pages
10-18 (19/04/2012)
4.06/5   61 notes
Résumé :
Le roman des villes assiégées. Comment, pendant vingt-deux jours, un musicien, un boulanger, un simple père... bravent la mort à Sarajevo. Sarajevo assiégée. Un obus fauche vingt-deux victimes devant une boulangerie. En hommage à ses voisins disparus, un violoncelliste virtuose va pendant vingt-deux jours, à seize heures précises, jouer l'Adagio d'Albinoni là où la bombe a frappé. A partir de cette histoire authentique qui commença le 22 mai 1992 et décida l'acte de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Tombée au hasard d'une brocante sur ce livre, juste pour pratiquer mon anglais, il m'a profondément touché.

Je suis de la génération qui a entendu quotidiennement au journal parlé "Sarajevo" blablabla "Sarajevo" blablabla du fait des tristes circonstances, trop jeune pour vraiment comprendre les implications humaines et géopolitiques de ce conflit armé.

C'est un mélange de narrations contrastées et existentielles de divers personnages : sur la dure réalité de la guerre, sur les rapports humains, la poésie (de la musique, de cette si belle ville en cours de destruction à l'époque du récit, ...), sur les réalités bouleversées d'êtres humains obligés de s'adapter à l'évolution du conflit, l'espoir, l'humanité/l'inhumanité ...

Comment continuer sous le feu des snipers et des bombes, quand on devient une cible vivante dans une cuvette, la superbe ville de Sarajevo.

Toujours faire des choix et avancer, quoi qu'il se passe, d'une manière où d'une autre, observer, espérer, rêver ... pas après pas, en courant à toute vitesse, en se terrant, en visant, en tendant la main .... .

Vivement recommandé
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Dans la Sarajevo occupée, des hommes et des femmes ordinaires luttent pour rester eux-mêmes, pour demeurer humains.

Malgré la peur, la destruction et les privations, un homme apporte de l'eau à sa voisine acariâtre, un vieux boulanger traverse la ville et un violoncelliste, protégé à son insu par une championne de tir devenue « sniper », joue un adagio tous les jours à 16 h, dans sa rue où un obus a tué 22 personnes.

Un texte émouvant par sa proximité, car cette guerre n'a pas eu lieu à l'époque de mon grand-père ou dans un pays exotique, mais dans les années 90, dans une ville qui avait tenu les Jeux olympiques quelques années plus tôt.

Inspiré de fait réel, c'est à partir de témoignages de survivants de Sarajevo que le l'auteur canadien Steven Galloway a bâti ce roman et son écriture habile décrit les émotions avec authenticité.
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J'ai tout de suite été attirée par la couverture de ce livre à la médiathèque et ai absolument voulu le lire et comprendre pourquoi ce violoncelliste au milieu des décombres pleurait dans sa main. Bouleversante image.

L'auteur raconte le siège de Sarajevo le plus long de l'histoire moderne, qui a duré du 5 avril 1992 au 29 février 1996.
L'ONU a estimé qu'il y a eu environ dix milles morts et cinquante six mille blessés. Une moyenne de 329 obus s'est abattue chaque jour sur la ville, avec un niveau record de 3277 le 22 juillet 1993.

Le 27 mai 1992 à 16 heures plusieurs mortiers s'abattirent sur un groupe d'habitants de Sarajevo qui faisaient la queue devant une boulangerie.
Vingt-deux personnes furent tuées et au moins soixante-dix blessées.

Pendant les vingt deux jours suivants, un violoncelliste renommé de la ville, Vedran Smailovic, joua sur le site même "l'Adagio en sol mineur" d'Albinoni en l'honneur des morts.

C'est ce geste qui a inspiré le roman de l'auteur.

Mais il décrit également la vie de la population par le biais de trois personnages :
- Dragan boulanger qui vit chez sa belle soeur ,
- Kenan qui essaie de vivre dignement avec femme et enfant et est chargé d'aller chercher de l'eau potable chaque jour, avec le risque à chaque fois de ne pas revenir, les snipers embusqués sur les collines prenant pour cible les passants,
- Alisa enrôlée comme sniper pour tuer le plus d'ennemis possible, ceux là mêmes sur les collines qui détruisent et tuent sans discontinuer. Alisa jeune femme qui s'est nommée "Flèche" elle-même tant que dure son enrôlement, et qui se pose tant de questions sur le bien fondé de ces tueries.

Les petites lâchetés des uns et des autres, le courage et surtout la peur qui est omniprésente ; tout cela décrit avec un certain fatalisme, tranquillement mais avec une telle profondeur que cela vous prend aux tripes.

"Il se peut que vous ne vous intéressiez pas à la guerre, mais la guerre s'intéresse à vous". (Léon Trotski)
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Le violoncelliste de Sarajevo, c'est l'incarnation de la dignité des habitants de cette ville qui a connu un siège à nul autre pareil, du moins dans l'histoire moderne. C'est le symbole d'une résistance passive, une résistance par la non-violence mais qui sûrement a contribuer à donner à la population l'espoir que, en dépit des horreurs de la guerre, les formes les plus raffinées de la culture perduraient, le siège n'allait pas les déshumaniser. de lui, il n'en est finalement pas beaucoup question dans le roman. Ses motivations ne sont pas explicitées; on n'entre pas dans l'intimité de ses pensées contrairement aux trois autres personnages dont deux s'efforcent de vivre une vie aussi normale que possible dans les circonstances, tout en s'avouant leurs peurs, voire leurs lâchetés. le quatrième personnage est une femme. Elle me paraît être l'épine dorsale du roman. Sa vie n' a rien de « normal ». C'est une tireuse d'élite et elle incarne la résistance armée de la ville. Elle a pour mission, entre autres, de protéger le violoncelliste lorsqu'il joue dans la rue en mémoire des victimes civiles innocentes de la guerre de Bosnie-Herzégovine; une mission symbolique dont elle s'acquitte volontiers bien que sa conscience la tourmente chaque fois qu'elle abat un ennemi.
J'ai aimé le roman ne serait-ce qu'à cause du sujet qu'il aborde; un pan d'histoire vieux d'une trentaine d'années et qu'on a vite fait d'oublier tant l'actualité nous happe dans des drames humanitaires sans cesse renouvelés. J'ai aimé la construction du roman aussi. J'ai cependant moins aimé l'écriture qui m'a paru assez banale… à moins que ce ne soit la traduction qui ne rend pas hommage à l'auteur. Tout ça pour dire que je n'accorde finalement que trois étoiles et demie mais je me promets de suivre la production de cet auteur que je ne connaissais pas.
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J'ai pratiquement lu tout le livre en écoutant l'Adagio d'Albinoni, ce qui a apporté une toute autre dimension à ma lecture. Je viens de tourner la dernière page à peu près en même temps que les dernières notes de la musique. Je tourne cette page, le coeur serré, la gorge nouée… Quel livre émouvant et plein d'humanité.
On suit les journées de quatre personnes : flèche, une jeune fille devenue sniper mais qui tient à la liberté de son jugement dans le choix de ses cibles et qui refuse de rentrer dans les rouages de l'armée.
Kenan, le père de famille qui tous les quatre jours part en « expédition » chercher de l'eau potable pour sa famille et sa voisine.
Dragan le boulanger qui en allant au travail ne sait pas si il va survivre à la route ou pas.
Et puis le violoncelliste qui joue pendant vingt deux jours l'adagio d'Albinoni pour rendre hommage aux vingt deux personnes décédées d'un obus juste en bas de chez lui.
Chacun, essaie tant mieux que mal de non seulement survivre physiquement mais aussi moralement … Comment peut on tenir alors qu'on traversant la rue, nous ne savons pas si un sniper va décider de nous tuer ou pas, Comment peut on tenir en voyant des cadavres, des balles qui traversent une tête et qui font gicler sang et cervelle devant nous… comment peut ont tenir si nos proches meurent devant nous… Et puis les question pleuvent dans ce roman : le courage, la lâcheté, la reconstruction, la haine et surtout : l'espoir , peut on garder espoir ? Comment ? Jusqu'à quand ?
Ce roman rend un bel hommage non seulement à toutes les victimes du siège de Sarajevo mais aussi à toutes les victimes de toutes les guerres. Un livre qui nous rappelle encore une fois que L'Homme est capable du meilleur comme du pire…
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
En 1945, un musicologue italien découvrit quatre mesures de la partie basse d'une sonate dans les ruines de la bibliothèque musicale de Dresde. Convaincu que ces notes avaient été écrites par Thomaso Albinoni, le compositeur vénitien du XVII siècle, il consacra douze ans de sa vie à reconstituer l’œuvre à partir du fragment carbonisé du manuscrit. Le résultat, connu sous le titre de l' Adagio d'Albinoni, ne ressemble guère aux autres compositions du musicien , et la plupart des savants considèrent que l'attribution est fausse, mais même si l'on doute de son authenticité, il est difficile de contester la beauté de l'Adagio.
Près d'un demi siècle après, c'est cette contradiction qui séduit le violoncelliste. Qu'une œuvre presque anéantie dans une ville dévastée ait pu être reconstituée, comme réinventée, et que cette œuvre soit belle, voilà ce qui lui inspire de l'espoir. [...] C'est pourquoi aujourd’hui, comme il le fait un jour sur deux depuis quelque temps, le violoncelliste joue, assis près de la fenêtre de son appartement au deuxième étage, il jouera jusqu'à ce qu'il sente l'espoir renaitre. L'Adagio il l'interprète rarement. Le plus souvent il a l'impression que le musique le régénère naturellement, c'est aussi simple que de remplir d'essence le réservoir d'une voiture. Mais certains jours ce n'est pas le cas. Si au bout de plusieurs heures , l'espoir n'est pas revenu , il s'arrête pour se recueillir puis use de son art pour que l'Adagio D'albinoni, découvert dans la carcasse incendiée de Dresde, consente à renaitre dans les rues trouées d'obus et infestées de snipers de Sarajevo. Quand les dernières notes s'éteignent , il aura repris espoir mais chaque fois qu'il doit recourir à l'Adagio, il lui faut fournir un effort plus grand; il sait qu'un jour l’œuvre ne sera plus efficace. De combien D'adagio est-il encore capable? c'est une monnaie précieuse qu'il ne faut pas gaspiller.
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Flèche avait fermé les yeux ; quand elle les avait rouverts, la musique s'était tue.
Dans la rue le violoncelliste était resté assis sur son tabouret un très long moment.
Il pleurait.
Sa tête était penchée en avant, quelques mèches de cheveux d'un noir d'encre retombaient sur son front.
Une de ses mains couvrait son visage tandis que l'autre soutenait son violoncelle.
A la fin il s'était levé, s'était approché de la pile de fleurs qui s'accumulaient régulièrement depuis le jour où l'obus était tombé, l'avait contemplée un instant puis avait laissé choir son archet sur la pile.
Dans la rue personne ne bougeait : on retenait son souffle, on s'attendait à ce qu'il prononce quelques mots.
Mais le violoncelliste n'avait pas parlé ; il ne lui restait rien à dire.
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Les hommes des collines n'étaient pas tenus d'être des assassins, les hommes de la ville de s'abaisser à leur niveau pour les combattre.
Elle-même n'avait pas à se laisser pénétrer par la haine.
La musique exigeait qu'elle ne l'oublie jamais, qu'elle sache que le monde était encore capable de bonté.
Les notes qu'elle entendait en étaient la preuve éclatante.
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La musique exigeait qu’elle ne l’oublie jamais, qu’elle sache que le monde était encore capable de bonté. Les notes qu’elle entendait en étaient la preuve éclatante. (p.291)
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Il sait le mensonge qu’il se racontera. La ville dans laquelle il vit est pleine de gens qui un jour recommenceront à avoir des rapports humains. La guerre prendra fin et quand on y repensera ce ne sera pas pour évoquer les souvenirs émus d’une gloire passée. En attendant il continuera à se promener dans les rues, des rues où l’on ne verra pas de cadavres abandonnés. Car la civilisation, cela ne se construit pas une fois pour toutes. C’est une tâche permanente, il faut la recréer quotidiennement.
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Vidéo de Steven Galloway
Présentation du "violoncelliste de Sarajevo" par Steven Galloway. En Anglais.
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