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Critiques de Sue Burke (84)
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Semiosis

Douceur et volupté.



L'histoire sur 7 générations d'un groupe de colons ayant abandonné la terre pour une vie paisible et bucolique, mais l'adaptation ne se fait pas sans heurts, surtout sur une planète avec un milliard d'années d'évolution des plantes de plus que la Terre, où le maître mot sera symbiose. Ou domestication ?



Une science fiction humaniste, douce, agréable, sans pour autant être angélique, à la manière de Becky Chambers. J'ai adoré mon voyage sur Pax, dont les habitants sont les Pacifistes, doté d'une constitution bienveillante.

Je ne spoile pas atrocement, puisque dès les premières pages on s'en doute, mais le roman portera entre autre sur l'intelligence des plantes et la communication. Après tout, sur Terre, les plantes collaborent, envoient des signaux, l'évolution a fait les fruits, les graines les insectes et l'harmonie sauvage.



Une très agréable lecture, facile, confortable accessible sans être simpliste, un moment de douceur et de félicité à peine perturbé par le final où le happy end est de rigueur.

A lire absolument.
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Semiosis

En jetant il y a quelques jours un coup d’oeil à la liste des “bon plan de lecture” proposé dans le cadre du challenge multi-auteures SFFF administré par Fifrildi je me suis fait la réflexion que je n’avais lu aucun titre parmi ceux proposé mis à part le premier tome de Grisha de Leigh Bardugo. Une situation à laquelle je compte bien remédier d’ici à la fin de l’année en me mettant le challenge personnel d’en lire au moins 5, soit ¼ des livres proposés avant le 1er janvier 2022.



J’ai commencé par Semiosis de Sue Burke et je ne regrette pas mon choix car j’ai vraiment beaucoup aimé. J’ai trouvé ce planet opéra passionnant et très habilement construit par l’auteure.



Ce roman raconte les premières années de la colonie humaine s’installant sur Pax, une planète bien éloignée de la Terre ou il sera possible de tout recommencer, repartir de zéro, faire les choses mieux en vivant dans la bienveillance et l’écoute de tous en étant en harmonie avec l’environnement de cette planète pouvant s’avérer hostile. Sur une centaine d'années l’auteure nous présente l’évolution de cette colonie, d’un chapitre à l’autre le narrateur change l'auteur donnant la parole à un narrateur de la nouvelle génération et c’est tout bonnement passionnant de suivre d’un chapitre à l’autre l’évolution de la colonie, les problématiques auxquels est confrontée celle-ci pour sa survie.



J’ai aimé suivre le développement de cette nouvelle société avec toutes les problématiques qu’elle comporte, j’ai aimé suivre ce cheminement difficile pour créer une société où la bienveillance et la paix sont centrales ainsi que l’évolution de tous ces personnages qui chacun à leur manière tentent d'apporter leur pierre à l'édifice. J’ai trouvé vraiment très intéressante cette relation d’interdépendance entre le bambou arc-en-ciel et les Hommes. Cette plante est sans conteste le personnage central de cette histoire. Intelligente, utile et potentiellement dangereuse pour les humains, la relation et la communication mutuellement bénéfique qui se noue entre la plante que les hommes est très bien réalisée par l'auteure montrant les dangers et problématiques que suscite cette plante très intelligente mais aussi tous les bienfaits qu'apporte la collaboration des humains avec cette dernière.



La communication est un enjeu majeur tout au long de ce roman, la communication entre les Hommes, avec l'environnement de ce dernier et la vie extraterrestre. Communiquer pour se comprendre, s'aider, à minima se tolérer et tenter de vivre en bonne intelligence. Une chose loin d’être simple mais je dirais que Semiosis fait partie de ces romans qui donnent envie d’y croire, de croire en l’humanité et en notre capacité à vivre en harmonie entre nous et avec l’environnement dans lequel nous vivons. Une nécessité si nous voulons à terme survivre.



Semiosis est donc un roman qui m’a plu, par sa construction narrative, la découverte de cette planète et le suivi de sa colonisation, ses nombreux personnages et les réflexions qu’ils suscitent lors de la lecture. Une lecture aussi intéressante que divertissante dont je garderai un bon souvenir. J’espère que sa suite sera prochainement traduite en français.



Je ne peux que finir ce petit avis en remerciant Fridrildi pour son “bon plan lecture” et la gestion du chouette challenge multi-auteures SFFF.

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Semiosis

Quel roman époustouflant !

Si vous avez aimé "Le moineau de Dieu" de Mary Doria Russell, "Silo" de Hugh Howey ou "La main gauche de la nuit" de Ursula Le Guin, vous aimerez "Semiosis".

Ce gros roman foisonnant nous emmène sur une autre planète que la terre, une planète que 50 hommes et femmes vont tenter d'apprivoiser car la vie sur terre est devenue trop difficile. Ils sont tous animés d'une énergie phénoménale et d'un désir ardent de tout recommencer à zéro, la bienveillance, l’harmonie et la paix étant ce qui guident toutes leurs actions. Nous allons les suivre pendant une centaine d'années, soit plusieurs générations.

J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de ces différentes générations de personnages, et on n'est jamais perdus, car les uns étant les enfants des précédents, on s'y retrouve toujours.

J'ai adoré découvrir cette planète en même temps qu'eux et j'ai été happée par l'intrigue.

L'écriture est palpitante, les réflexions philosophiques m'ont tenu en haleine et j'ai tremblé pour l'avenir de cette colonie d'humains perdus au milieu de nulle part.

Un très grand roman pour qui aime le suspense, l'exploration spatiale, la découverte de mondes inconnus, le tout, intelligemment écrit et donnant matière à réflexion.
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Semiosis

Avant d’entamer ce livre, j’avais lu quelques critiques et vu quelques personnes qui avaient réussi à doucher mon enthousiasme a priori. Du coup je suis parti sans espérer un chef d’œuvre.

Subjectivement, j’ai pourtant bien eu mon chef d’œuvre, de la taille d’un bon coup de cœur. Je dis « subjectivement » car Sémiosis traite d’un sujet qui, lorsqu’il est bien mené, me fait grimper aux rideaux ; le rythme et l’ambiance ne sont peut-être pas à la hauteur d’amateurs de récits typés action énergique.



Ce sujet c’est la communication, lorsqu’elle concerne des sociétés humaines exotiques, mais surtout lorsqu’elle s’adresse à des espèces extraterrestres.

Sue Burke nous a concocté une histoire de communication difficile et harassante entre les générations successives d’un groupe d’humains dont les « Parents » ont fui une Terre en pleine catastrophe sociale et environnementale, et un écosystème aux capacités d’interaction particulièrement développées, surtout sa partie végétale. Pax, c’est le nom de la planète d’accueil (on voit tout de suite les ambitions des premiers colons) a vu apparaître une domination inversée de celle de la Terre : ce sont les êtres à racine qui ont domestiqué les animaux qui se déplacent. Communiquer d’égal à égal, plantes et « animaux humains » ne sont pas sortis de l’auberge et plusieurs générations ne seront pas du luxe.

Mais ce n’est pas tout. Car d’autres « animaux » intelligents ont vécu sur Pax autrefois, et ont laissé des traces. Que sont-ils devenus ? Là aussi la communication aura un rôle difficile à jouer, parfois compromise par ceux qui n’envisagent le concept d’égalité qu’entre « gens de même espèce », quelle que soit celle-ci d’ailleurs.



Ce n’est pas la première fois que je lis un récit dans lequel le végétal dispose d’une sorte de conscience. Je peux nommer par exemple Les racines de l’oubli de Christian Léourier, ou très récemment la nouvelle « Pas de veine » avec le héros de Jack Vance Magnus Ridolph. C’est toutefois la première fois que la communication, on peut même parler d’intégration réciproque, atteint un tel niveau. Sur ce point j’y ai trouvé autant de plaisir que dans le magnifique La voix des morts d’Orson Scott Card. Cela d’ailleurs presque trop loin, trop anthropique. L’intégration « humanise » un peu trop le végétal qui finit par acquérir une pensée quasi-humaine. Je préfère quand il reste toujours une distance à combler. Côté positif : cela permet de partager le point de vue de « l’autre » et d’accéder en profondeur à la « géopolitique végétale » de Pax.



L’autre élément qui m’a fortement touché est l’attitude profondément pacifiste, intégratrice et bienveillante avec laquelle les humains procèdent pour l’essentiel. Je l’avoue, je pars automatiquement du principe que ce genre d’attitude est du suicide ; il y aura toujours quelqu’un pour considérer cela comme de la faiblesse et en profiter pour vous dominer.

Sue Burke s’emploie à montrer que cette attitude, sur le long terme, est extrêmement positive pour tout le monde. L’adopter ne va pas de soi ; il faut que des générations entières avalent des couleuvres, contrôlent leur colère, répondent aux menaces par l’offre d’amitié. L’auteure n’est pas naïve non plus, et les moments où l’action s’emballent à cause de l’échec temporaire de cette tactique m’ont carrément collé au fauteuil (tout en grimpant aux rideaux – c’est lourd à lever, un fauteuil). Sémiosis, c’est aussi le récit d’une tactique pacifique jusqu’au-boutiste qui m’a vraiment interpelé. Il donne un sens nouveau à l’expression « si on te frappe sur la joue droite, tends la gauche ».



Je l’ai dit au début, n’attendez pas un récit d’action où des adversaires se frappent à mort. C’est plus subtil que ça, et cependant par effet de contraste extrêmement violent par moments. Cela donne du plaisir à lire, du beau spectacle, et aussi de quoi réfléchir.



J’ai eu la chance de lire Sémiosis en commun avec la patiente Fifrildi qui n’a, encore une fois, pas hésité à se mettre à mon rythme. Je l’en remercie vivement. Nos échanges ont été très agréables.

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Semiosis

La colonisation d’une planète est un des thèmes qui m’accroche le plus en SF (après le voyage dans le temps). Qu’est-ce que j’ai déjà lu ? La Ballade de Pern de McCaffrey (L’aube des dragons), Mars la rouge de Robinson, Outsphere de Duvert, … Je suis loin d’en avoir fait le tour.



Semiosis est le premier roman de Sue Burke, le premier volet d’une duologie. « Interferences » est sorti en octobre dernier, il faudra donc attendre un peu pour lire la suite.



Une mise en scène plutôt classique : 50 colons – j’ai pensé au début que c’était peu mais ils étaient aussi 50 dans Tau Zéro de Poul Anderson – arrivent après un voyage de 158 ans sur une planète qu’ils nomment Pax. L’installation n’est pas aisée et tout donne à penser qu’il existe une forme de vie intelligente autochtone...



L’auteure nous emmène ensuite hors des sentiers battus.



J’ai beaucoup aimé que l’histoire ne se limite pas à l’installation sur la planète. Elle s’étend sur 7 générations (107 ans). Bien évidemment, cela implique qu’il n’y ait pas de personnage principal. Octavo, Sylvia, Higgins, Tatiana, Nye, Lucille et Bartholomé prendront chacun à leur tour la parole pour nous montrer comment la cohabitation va évoluer.



Ce n’est donc pas un roman d’action mais cela ne l’empêche pas d’être passionnant, fascinant et d’avoir quelques scènes d’une grande intensité.



Merci à BazaR de m’avoir proposé de savourer cette lecture à son rythme au cours d’une LC :)







Challenge défis de l’imaginaire 2019
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Semiosis

D'autres ici ayant donné un résumé bien meilleur que je ne l'aurais écrit, je ne vais pas m'étendre sur ce roman car je ne suis jamais vraiment rentré dedans.

La première partie est lente et un peu déroutante, la deuxième partie est bien meilleure lorsqu'on entre enfin dans le vif du sujet.

Il faut reconnaitre à Sue Burke une imagination fertile et foisonnante autant que le sont l'univers des plantes, des animaux, et des organismes divers et variés dans son roman d'un futur lointain sur une autre planète.

Cette 2ème partie est tout de même une réussite par la diversité des analyses des comportements sociétaux et écologistes imaginés et élaborés dans les différents langages et relations entre humains et plantes et autres... Et l'action est ici au rendez-vous.

Mais l'ensemble manque de force et se perd dans trop de descriptions.

Dommage.

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Semiosis

La « sémiose » est un terme utilisé pour désigner la signification en fonction du contexte : pour faire simple, un même signe peut vouloir dire des choses différentes selon la manière et l’environnement dans lequel il est utilisé. A priori rien à voir avec de l’exploration spatiale, or c’est pourtant la notion qui se situe au cœur du roman de Sue Burke, auteure américaine publiée en cette rentrée 2019 chez Albin Michel. Le récit met en scène un groupe de terriens envoyés dans l’espace afin de fonder les bases d’une colonie sur une nouvelle planète, la notre étant sur le point de rendre l’âme en raison du réchauffement climatique et de ses conséquences dramatiques (catastrophes naturelles, guerres, famines…). Mais lorsque la cinquantaine de membres que compte l’équipage se réveille enfin après des années de sommeil artificiel, c’est pour découvrir que le vaisseau a opté pour une autre destination que celle initialement prévue. Qu’à cela ne tienne, les explorateurs décident malgré tout de s’installer sur cette étrange planète dont ils entendent faire leur nouveau foyer. Régie par une constitution dont les articles définissent les grands principes sur lesquels reposeront cette nouvelle expérience humaine, la colonie de Pax entend bien ne pas reproduire les mêmes erreurs que sur Terre et vivre en harmonie avec la nature qui l’entoure. Mais très vite, l’utopie imaginée tourne court. D’abord parce que l’effectif de départ se trouve fortement réduit à la suite de nombreux accidents. Ensuite parce que, si la faune locale n’a pas l’air hostile, la flore, elle, risque de poser davantage problème. Les colons se rendent en effet rapidement compte que certaines plantes possèdent une intelligence remarquable et qu’elles tentent, à leur manière, de communiquer avec eux. Mais comment entrer en contact avec une espèce certes consciente mais dont on ignore tout et qui ne nous ressemble en rien ? Le roman se divise en sept parties plus ou moins longues mettant chaque fois en scène un narrateur et une génération différente. Bien que le procédé soit intéressant dans la mesure où il permet au lecteur de suivre progressivement l’évolution de la colonie, il a aussi ses limites puisque les différentes parties se révèlent d’un niveau très variable.



La première moitié du roman en fait malheureusement les frais puisque celle-ci souffre de nombreuses maladresses qui pourraient inciter à abandonner trop tôt la lecture. Le premier chapitre (déjà publié sous forme de nouvelle dans une revue) se concentre sur la découverte par les terriens de leur nouvelle planète sur laquelle ils réalisent que deux plantes se livrent une guerre sans merci : l’une d’elle va choisir de faire d’eux des alliés, tandis que l’autre cherche à les détruire par tous les moyens à sa disposition (empoisonnement de ses fruits, destruction des cultures...). L’idée est originale et le mystère qui plane autour de la nature de ces végétaux et du degré de leur intelligence parvient sans mal à capter l’intérêt du lecteur. Cela permet également à l’auteur de commencer à aborder la vaste question de la communication inter-espèce qui sera développée plus en détail dans les chapitres suivants. On peut en revanche regretter un rythme un peu trop lent et des personnages peu attachants. Le chapitre suivant met en scène la deuxième génération, celle des enfants des premiers colons qui n’ont donc jamais connu la Terre. Cette fois, la question du premier contact avec une autre forme de vie est reléguée au second plan, l’auteur préférant se focaliser sur les relations entre humains et les dérives de la société instaurée par les « Parents ». Il faut dire que l’utopie initiale se trouve sacrément mise à mal. Meurtres, mensonges, viols, secrets… : la société égalitaire rêvée a laissé la place à une dictature autoritaire des anciens sur les plus jeunes. La première génération mise en scène dans le premier chapitre en prend ainsi pour son grade, les individus la composant se révélant tour à tour lâches, mesquins, et surtout conservateurs. Tout cela ne paraît malheureusement pas très cohérent. D’abord parce que, s’ils ont justement été choisis pour cette mission, c’est avant tout en raison de leur ouverture d’esprit et de leur bienveillance. Ensuit, parce que l’auteur donne l’impression de faire dans la surenchère au point de réduire les personnages à des caricatures d’eux-mêmes. Le chapitre suivant ne souffre pas des mêmes défauts mais n’est guère plus passionnant. Il met en scène un jeune homme de la génération suivante utilisé (avec son consentement) comme « reproducteur » par les femmes de la communautés dont les maris sont pour la plupart stériles. L’occasion pour l’auteur d’aborder les questions éthiques posées par la nécessité de l’accroissement démographique de la population de Pax. Le thème traité est intéressant mais l’intrigue est malheureusement trop simpliste et le personnage un peu agaçant.



A ce stade du roman, je dois bien avouer que j’étais à deux doigts d’abandonner. Et j’aurais eu tort, puisque la suite se révèle, de manière surprenante, tout à fait passionnante. Cela commence dès le quatrième chapitre qui met en scène une enquête criminelle : un des membres de la communauté est assassiné dans d’atroces conditions, et une femme va mener l’enquête pour tenter de trouver le coupable dans une colonie qui compte environ trois cent habitants qui se connaissent tous et partagent (en théorie) les mêmes idéaux. On se prend très vite au jeu, l’auteur parvenant à créer un véritable suspens tout abordant de nouvelles thématiques, mais de manière plus subtile que précédemment. Après avoir esquissé une réflexion sur la nécessité de la désobéissance dans une société autoritaire, Sue Burke pousse cette fois ses personnages à s’interroger sur la manière de gérer la violence : comment punir le crime ? La peine de mort doit-elle être appliquée ? Que faire des personnes atteintes de maladies mentales… ? Les habitants de Pax se retrouvent une fois encore placés face à leurs contradictions qui vont d’ailleurs se multiplier au fil des crises rencontrées dans les chapitres suivants. La découverte de l’existence d’une espèce intelligente non végétale (les Verriers) dans le cinquième chapitre va notamment permettre à l’auteur de soulever une multitude d’autres problèmes que rencontre inévitablement toute société humaine, même sur une autre planète : quelle attitude adoptée face au racisme ? Comment réagir face à la violence ? Comment forcer des individus hostiles à coopérer et vivre avec les autres ? Comment faire pour cohabiter avec ces individus dont le fonctionnement et les codes sont totalement différents des nôtres ? L’utopie initiale se trouve une fois encore sacrément remise en question, mais chaque nouveau problème posé permet à la communauté d’évoluer et au lecteur de mesurer le chemin parcouru au fil des générations. Outre la qualité de la réflexion proposée, le lecteur appréciera surtout la précision avec laquelle l’auteur nous dépeint cette nouvelle espèce intelligente dont on découvre non seulement les particularités physiques mais aussi « sociales » (habitations, vêtements, langage, rites funéraires, stratification de la société…), ce qui donne une dimension presque anthropologique au texte.



Au-delà de la multitude de thématiques sociétales abordées via l’évolution de la colonie, la notion qui se situe au cœur du roman reste sans aucun doute celle de la communication inter-espèce (d’où le titre du livre). Les habitants de Pax vont en effet rapidement se rendre compte que les deux plantes qui s’opposaient lors de leur arrivée sont loin d’être les seules formes d’intelligence de cette planète à vouloir entrer en contact avec eux. La plus évoluée d’entre elles se révèle être un bambou qui va parvenir à se faire comprendre des humains et leur proposer de vivre en symbiose, chaque espèce participant au bien-être de l’autre : le bambou approvisionne les humains en fruits nourrissants et sert d’intermédiaire entre eux et les autres espèces végétales pour les pousser à coopérer, tandis que les humains lui apportent tout ce dont il a besoin pour se développer. Très vite, la question du contrôle exercé par la plante sur les membres de la colonie se pose, car il devient évident que le bambou dispose d’une intelligence supérieure et qu’il considère les humains davantage comme des créatures à apprivoiser plutôt que comme des partenaires. Là encore les questionnements soulevés par l’auteur sont d’autant plus captivants que celle-ci ne cherche pas à nous imposer un point de vue mais laisse au contraire au lecteur et aux personnages le soin de se faire leur propre idée sur la nécessité ou non de cette coopération inter-espèce. Les échanges entres les membres de la communauté et le végétal ou les Verriers sont, à ce titre, tout à fait passionnants, même si on peut regretter l’utilisation d’un style un peu lourd : le bambou comme les Verriers ne parlant pas la même langue que les humains, ceux-ci utilisent un charabia compréhensible mais pénible à déchiffrer à base de verbes à l’infinitif plutôt que conjugués, d’inversion de mots… Tout ce qui concerne la communication entre plantes se révèle aussi parfois difficile à saisir, cette fois non pas en raison des tournures employées mais plutôt du degré d’informations scientifiques utilisé. L’auteur nous abreuve en effet de détails concernant la manière dont les végétaux fonctionnent et communiquent (entre eux ou avec d’autres espèces comme les insectes), ce qui pourra perdre certains lecteurs s’y connaissant peu en botanique (dont moi) tout en se révélant passionnant par les perspectives qu’ils ouvrent concernant l’existence de différentes formes d’intelligence non humaines.



En dépit d’une première moitié peu convaincante qui pourrait malheureusement décourager une partie des lecteurs, « Semiosis » se révèle être une très bonne surprise. L’auteur y aborde une multitude de thématiques toutes plus intéressantes les unes que les autres, qu’elles soient sociétales ou écologiques. La seconde moitié de l’ouvrage, qui met en scène le premier contact noué entre plusieurs espèces conscientes radicalement différentes, est particulièrement passionnante et dépeint avec subtilité la complexité des rapports inter-espèces ainsi que la difficulté d’établir une véritable communication. A noter qu’un second tome intitulé « Interférence » devrait paraître en octobre prochain, et, même si l’ouvrage peut tout à fait se suffire à lui-même, je suis très curieuse de connaître la suite de l’histoire de Pax et de ses habitants.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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Semiosis

Lu en VO



Cette soft/ethno-SF montre le contact entre des colons humains et des plantes intelligentes sur une planète extrasolaire où elles constituent la forme de vie (intelligente) dominante, et où ce sont elles qui domestiquent les animaux (et les hommes !). Outre le thème de la communication, elle balaye aussi de très nombreuses (et intéressantes) autres thématiques, de l’usage légal de la violence à l’accueil des migrants, du vivre ensemble au militarisme, en passant par la confrontation d’une société utopiste aux dures réalités concrètes. Si le dernier quart est passionnant (à part une fin peu satisfaisante), en revanche il faudra vous accrocher pour en arriver là : il y a nombre de défauts d’écriture qui rendent les trois premiers quarts souvent (mais pas toujours) peu attractifs. Bref, en fonction de votre intérêt pour les extraterrestres végétaux, l’ethno-SF et un petit aspect hard-SF centré autour de la biochimie, ainsi que pour les thématiques sociales développées, à vous de voir si cela vaut le coup de vous lancer dans ce roman ou de le poursuivre jusqu’au bout si vous vous ennuyez. Sans être à la hauteur de sa réputation naissante, Semiosis reste, pris globalement, un livre intéressant sur tous les aspects que je viens de mentionner, mais est aussi une déception dans le sens où une constance dans le niveau d’écriture et d’intérêt aurait pu faire de lui tellement, tellement plus ! Malgré tout, je lirai le tome 2, Interference (qui sort en octobre en VO), ne serait-ce que pour voir l’évolution de la meta-civilisation « mutualiste » créée.



Ce qui précède n'est qu'un résumé : retrouvez l'analyse complète sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
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Semiosis

Le décor de cette aventure intrigante est une planète lointaine appelée Pax par quelques êtres humains fuyant la Terre qui y ont débarqué. Elle gravite autour d'une autre étoile que le Soleil et elle est pourvue d'une biosphère élaborée par une évolution darwinienne semblable à celle qu'a connue la Terre. Mais cette évolution a suivi d'autres chemins que sur notre planète et elle a produit des résultats très exotiques pour des Terriens.

On y trouve des animaux et des plantes dont les interactions font intervenir, entre autres, symbiose, parasitisme, consommation et domestication. Les animaux n'y ont pas le monopole de l'intelligence et les communications, sonores, chimiques et autres, y créent un réseau complexe de relations.

Ce roman nous permet de suivre, au cours de multiples péripéties, la survie des humains sur sept générations. Il parviennent progressivement à comprendre l'écosystème de la planète et à s'adapter à ses contraintes.

Au-delà de l'exotisme du décor, ce livre peut nous inciter à une réflexion profonde sur la nature et les formes de la communications entre espèces différentes, mais aussi entre les êtres humains eux-mêmes.

Une lecture passionnante. Une belle réussite.
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Semiosis

Gros coup de cœur, décidément cette collection fait des ravages, les deux derniers que j’ai lu (Une cosmologie de monstres et donc Semiosis) m’ont transportés.



Nous sommes dans un "Planet Opera » qui commence de manière assez classique, des colons humains débarquent sur une planète pour s’y installer, et là où l’originalité arrive (entre autres) c’est que le livre est séparé en chapitres qui décrira à chaque fois une nouvelle génération, donc d’un chapitre à l’autre, plusieurs années s'écoulent et nous voyons l’évolution de la colonie dans sa globalité, si elle arrive à se développer, si l’objectif de départ tient la route, les rituels ou encore les stratégies de survie, et comment vont évoluer les personnages après plusieurs générations. Sur le dernier tiers du roman on passe à un chapitre par an, afin de bien comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette histoire qui fini en apothéose. J’espère sincèrement qu’il y aura une suite, même si le livre se suffit à lui-même.



Il y a également un côté écolo assez prononcé, sans non plus que ce soit de la propagande, ce qui est difficile à écrire très certainement, surtout sur un premier roman. Sue Burke nous a construit tout un écosystème original, attrayant, intriguant, avec de nombreux éléments surprenants, une faune et un flore magnifiques avec lesquels vous aurez de sacrées surprises.



Les amateurs de SF, de Planet Opera, d’écologie, ou même tout autre lecteur souhaitant simplement s’essayer à la science-fiction peut lire ce livre en prenant beaucoup de plaisir et en trouvant une originalité hors du commun.



J’ai adoré cette lecture et j'en parle beaucoup autour de moi afin de faire connaitre un maximum le livre tellement celui-ci m’a impressionné.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Semiosis

Après un formidable Terminus, les éditions Albin Michel Imaginaire continuent d’investir dans la science-fiction avec Semiosis, premier roman de l’américaine Sue Burke, surtout connue pour avoir traduit l’immense Angélica Gorodischer (Kalpa Impérial) en langue anglaise.

Avant de devenir un roman, Semiosis était à l’origine une nouvelle (qui correspond à présent au premier chapitre du livre).

Bien décidée à prolonger l’aventure, l’américaine ajoute six autres chapitres pour obtenir ce qui ressemble davantage à un fix-up de nouvelles qu’à un véritable roman.

À mi-chemin entre le récit d’exploration planétaire et l’expérience sociale générationnelle, Semiosis vous invite sur la planète Pax pour reconstruire l’humanité.



Une planète hostile

« La guerre avait commencé bien avant notre arrivée : c’était leur mode de vie. », voilà comment s’ouvre Semiosis et comment Sue Burke nous explique les conditions de vie de ses colons humains en une seule phrase.

L’expédition humaine sur Pax représente la dernière chance de survie d’une humanité décimée par son arrogance et sa violence. Si l’on comprend rapidement que la Terre est ravagée par des guerres pour l’eau et la nourriture, le but de Sue Burke n’est pas de nous conter l’apocalypse mais bien le début d’un nouveau monde où les Pacifistes (tels que se nomment les colons) vont tenter de bâtir une société meilleure où guerre, religion et argent sont des mots inconnus.

Rapidement, Octavo, un expert en botanique, s’aperçoit que les plantes locales possèdent une intelligence remarquable.

Problème, ces plantes sont-elles amicales ou hostiles… et peut-on même les décrire en ces termes ?

Au fur et à mesure du récit, le lecteur va découvrir la faune et la flore de Pax, du fippochat à l’aigle (très différent de ceux que l’on connaît sur Terre) en passant par le bambou arc-en-ciel.

C’est ce dernier qui constitue en réalité le cœur du récit de l’américaine puisque, dès le second chapitre, les colons doivent composer avec cet être végétal à l’intelligence remarquable qui semble les prendre pour une nouvelle espèce animale à domestiquer. Pax n’est donc pas une planète tranquille, loin de là, et c’est une histoire proche du survival qui s’installe progressivement dans Semiosis.



Premier Contact

L’autre grande thématique de Semiosis, c’est évidemment l’établissement d’un contact entre la race humaine et une race extra-terrestre, à savoir le bambou arc-en-ciel ou Stevland comme il se nommera lui-même par la suite. Pendant longtemps, Sue Burke joue sur l’ambiguïté des sentiments des colons à l’égard de cet être qu’ils craignent autant qu’ils l’aiment (et qu’ils en ont besoin).

Simili-Dieu, Stevland devient un véritable personnage point-de-vue et permet de donner une autre dimension à Semiosis tout en contournant l’archétype de la vilaine menace extra-terrestre. L’écrivaine américaine préfère à cela l’évolution et l’apprentissage pour montrer au lecteur comment deux races peuvent cohabiter et s’apprivoiser. Un thème qu’elle développera encore plus largement avec l’arrivée d’une nouvelle race, celle des Verriers, et qui permettra de comprendre que malgré toutes les bonnes intentions, il existe certaines incompatibilités insurmontables, peu importe la bonne volonté déployée.



Les paradoxes de l’Utopie

Sur plusieurs générations (et environ cent ans), Sue Burke imagine l’évolution d’une nouvelle société humaine capable de s’affranchir des démons de sa Terre originelle.

Malheureusement, les hommes restent des hommes. Bien vite, les soi-disant Pacifistes révèlent que la nature humaine ne sera jamais véritablement détruite. Meurtre, viol, complot, haine, xénophobie… tous les vices humaines refont surface un par un.

Ici, Sue Burke s’interroge sur la théorie de l’inné et de l’acquis. Sa position est claire : il y a quelque chose de pourri dans notre espèce qui ne changera pas avec le changement (radical) de décor.

Au fur et à mesure de son récit, l’américaine invite donc le lecteur à réfléchir sur ses propres sentiments, ne serait-ce qu’à l’égard de Stevland et de ses positions qui, finalement, ne sont pas aussi humaines que l’on pense (et donc pas forcément aussi mauvaises à chaque fois).

C’est d’ailleurs à la fois un défaut et une qualité pour Semiosis.

Sue Burke prend le parti de faire des êtres humaines des outils pour sa narration, des outils éphémères et sacrifiables à l’inverse d’un Stevland qui devient le pivot central de l’Histoire. Ce pari casse-gueule entraîne deux conséquences pour le récit : les personnages humains ne donnent que peu (voir pas) d’empathie au lecteur et Stevland s’affirme comme le principal intérêt/moteur de cette exploration sociale. Un choix contestable mais qui sort au moins des sentiers battus.



Ambition fanée

Malgré les nombreuses qualités de Semiosis, Sue Burke déçoit à l’arrivée.

Oui, Semiosis a des allures de page-turner.

Oui, Semiosis est dépaysant au possible et franchement bien construit.

Oui, Stevland est un personnage passionnant.

Mais ce qui partait pour un roman à l’ambition dévorante qui serait capable de décrire l’évolution d’une colonie sur des centaines d’années devient une aventure étriquée qui troque son ampleur narrative en cours de route pour un récit plus conventionnel où les derniers chapitres se déroulent à la même époque.

Il semble à ce stade que Sue Burke atteigne une sorte de plafond de verre où elle n’arrive tout simplement pas à conjuguer ellipses et inventivité pour nous sortir de ce village de colons certainement très intéressant mais finalement assez limité.

Lorsque l’on referme le livre, on se rend compte que sur une planète entière, on n’a à peine parcouru quelques centaines de kilomètres. Il en va de même pour les espèces rencontrées et la xénobiologie qui stagnent pour se concentrer sur des considérations sociales et anthropologiques.

Et même là, Sue Burke n’est pas Ursula Le Guin et sa Main Gauche de la Nuit.

Sans l’émotion ou la puissance de ce dernier ouvrage, Semiosis s’enferme tout seul dans un récit d’aventures qui n’a finalement pas la résonance espérée au départ.



Semiosis vous propose une aventure sur une planète lointaine à la découverte d’une faune et d’une flore intrigantes et souvent menaçantes. Si le roman semble manquer les possibilités offertes par sa structure initiale, Sue Burke parvient tout de même à construire un univers passionnant où l’on réfléchit sur l’homme et sur ce qui l’entoure. Les amateurs d’exploration et de planètes lointaines seront ravis.
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Semiosis

Un planet opera captivant sur l'installation d'humains sur une planète extra-terrestre. Les modes de sociétés se succèdent mais ne se ressemblent pas. Au fil des sept générations brossées par ce premier tome, on suit certains personnages de leur jeunesse à leur mort, dans leurs évolutions, leurs croyances, leurs liens. Tous ces humains sont accompagnés par des entités florales intelligentes, ultra-évoluées qui les considèrent différemment selon les réactions.

Une belle réflexion sur la différence, sur les besoins spécifiques de l'espèce, sur la survie en milieu hostile et la conception d'une société viable à partir de notre bagage initial.

Le style est abordable, l'intrigue assez contemplative malgré quelques scènes d'action, on se place davantage dans de la SF sociologique comme je les apprécie. Même si les personnages manquent un peu trop de matière sur la longueur pour que ce soit un coup de coeur, c'est une très belle découverte.
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Semiosis

Les hippies auraient eu le voyage spatial à disposition, croyez vous qu'ils seraient allés s'enterrer à Katmandou ?

Non ils seraient allés fonder Pax.

Voici leur histoire :



50 gugusses pleins aux as en ont marre des horreurs commises sur Terre et veulent fonder une nouvelle communauté en osmose avec une nouvelle planète. Ni une ni deux, ils remplissent le coffre de leur vaisseau spatial et vive la vie en communauté. de la bienveillance plein les poches, cette chienne de vie va leur montrer qu'entre idéal et réalité, les choses ne sont pas si simples.

Et cela, dès leur réveil devant une planète qui ne correspond pas à leur destination choisie. Sans compter que le déchargement du vaisseau ne se passe pas comme prévu !



Raconté sur plusieurs générations, chaque chapitre est narré par un protagoniste différent, le ton et le style s'accordant avec la psychologie du personnage. C'est bien fait, voir trop, j'ai failli reposer le livre au chapitre 2 en compagnie de cette ado chiante qui découvre que les adultes sont de fieffés menteurs. Même gageure un peu plus loin. Immersion un poil trop réussie donc.

J'ai eu aussi quelque mal avec une autre race que nos colons croiseront durant leur périples, et dont le langage m'aura énervé au possible. (un langage "petit nègre" si vous voyez de quoi je veux parler).



Parler aux plantes



L'histoire nous conte le rapport entre ces terriens immigrés, les Pacifistes, et une faune et une flore différente, radicalement étrangère. Comment s'y adapter ? Comprendre l'autre surtout si ce n'est qu'un bambou, même pas un roseau pensant ?

Rare sont les romans à nous parler d'aliens végétaux, Semiosis est de ceux là. L'autrice arrive à nous immerger dans les pensées du Bambou conscient, Bambouffon pour les intimes, et nous parle de sa biologie, de son développement et de sa communication. Elle nous parle du lien nécessaire entre les différentes formes de vie, pour que chacun puissent se développer à sa pleine mesure. Tout cela sans trop de lourdeur et de manière accessible le plus souvent.

Cependant, Bambouffon n'est pas la gentille plante verte, elle est l'espèce la plus intelligente de son ecosystème, et cela l'a rend un poil arrogante, voir manipulatrice. La question de savoir si Bambouffon veux vraiment le bien de nos colons traversera le roman, même si vers la fin du roman, ce doute s'estompe un peu trop.



"Reconnais que c'est une sacrée couleuvre à avaler"



On pourra reprocher une faune et une flore, une biosphère un peu trop ressemblante à ce que l'on trouve sur terre, mais cela rend l'acclimatation plus simple et rapide. Idem, on peut respirer sans problème, mais une robinsonnade en combinaison spatiale n'est pas des plus simples.

De même, le fait qu'une trentaine de personnes puisse recréer une population fiable sans bâtardise, cela peut surprendre. Mais contrairement à nombre de space-opera, il n'est pas question ici de se servir de la main d'oeuvre en hibernation pour sortir les corps de métiers nécessaires en fonction des situations.



Le récit multigénérationnel permet d'explorer les premières générations humaines sur Pax. Mais le découpage a aussi ses défauts : lorsque au chapitre 3 une esquisse de dialogue débute et qu'au chapitre suivant, plein de zones d'ombres sur cet apprentissage ne sont pas développés, cela est très frustrant. Nous sommes ici dans de la SF pour tout public, sans aucunes connotations péjoratives, l'amateur en voudra plus, celui qui s'initie au genre appréciera. Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé le récit bien menée, et j'ai terminé le roman en 2-3 jours.



"Ils aspiraient à la joie, l'amour, la beauté et la communauté"



La dystopie est sur Terre, le monde bienveillant sur Pax. Heureusement que Sue Burke émaille son récit de doutes sur les actions des uns et des autres. Alors qu'ils venaient en paix, le quotidien va leur démontré que même dans un groupe bienveillant, la malveillance peut prendre forme. Heureusement, car lorsque je lis des phrases comme celle du dessus, mon envie de vomir refait surface (quels doux souvenirs que ma lecture du roman Les étoiles sont légion). Fascime, racisme, assimilation, meurtre, égaieront les journées de nos explorateurs.

Un roman utopique qui plaira à celles et ceux qui en ont marre du pessimisme en SF, mais qui reste mesuré.



Points de vue multiples et temporels, Sue Burke utilise aussi une autre méthode pour ne pas ennuyer le lecteur : chaque chapitre a son genre : on passe du roman d'aventure à l'enquête policière, du roman Young Adult à l'amateur confirmé, en faisant un détour par l'ethnologie ou l'étude de moeurs...

Cela donne un côté fix-up à ce livre, des nouvelles reliées par un fil conducteur : Pax et son bambou pensant.
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Semiosis

Ah, voilà de la SF qui sort vraiment des sentiers battus et dans sa narration, et dans son scénario.

Nous avons un groupe d'humains qui ont fui une terre écologiquement dévastée pour une nouvelle planète très lointaine. Ils sont peu nombreux, et leurs moyens s'épuisent plus vite que prévu. C'est donc un livre sur la survie d'une petite colonie, mais surtout une fabuleuse découverte d'une intelligence extraterrestre dont je ne dirai pas plus pour ne pas gâcher le suspense.

Autre originalité : un chapitre, une génération, un mystère, une découverte. Nous changeons de narrateur à chaque chapitre et nous voyons à travers les yeux d'une nouvelle génération d'humains dont la culture devient progressivement celle de cette nouvelle planète. Nous assistons au clash, parfois violent, entre les générations, et surtout chaque chapitre dévoile une pièce du puzzle géant qu'est la planète PAX. Comment communiquer avec une intelligence si radicalement différente qu'il faut tout inventer pour la comprendre? Une intelligence qui peut aider à votre survie, ou vous anéantir si vous ne lui êtes pas utiles écologiquement parlant?



Génération après génération, on parle indirectement de valeurs qui peuvent façonner une civilisation, ou l'amener au déclin. On y parle évidemment d'écologie, mais avec un oeil neuf, l'oeil de la nécessité.



La fin est spectaculaire, l’aboutissement, l’épreuve finale pour une aventure sur sept générations : les habitants de Pax sont confrontés à leur plus grand danger, la vie sur Pax les a t elle taillés pour ce défi?



Niveau lecture, c'est assez exigeant à chaque chapitre de se retrouver avec un nouveau narrateur, un angle de vue qui a évolué sans nous pendant 20 ans, de comprendre ce qui a évolué et de découvrir avec le narrateur la clé du nouveau mystère à décrypter pour survivre. Mais quel beau défi pour le lecteur.

En somme, c'est comme un recueil de nouvelles, mais qui se suivent avec une logique implacable. Franchement je suis bluffé. Je ne suis pas étonné d'avoir trouvé ce livre dans une liste des meilleurs textes de SF du XXIè siècle.
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Semiosis

Il est des livres qui ne vous intriguent pas assez pour vous convaincre de les acheter la première fois que vous les croisez. Puis, des mois ou des années plus tard, vous y revenez par hasard ou pour une raison futile. Dans le cas de Semiosis de Sue Burke, sa couverture à dominante verte était parfaite pour remplir l’un des défis de l’imaginaire 2022 tel que lancé par Mondes de Poche et Navigatrice de l’imaginaire. Et avouons-le, après plusieurs livres entre fantastique et fantasy, j’avais envie d’un retour à la science-fiction plus classique.

Quoi de mieux qu’un « récit de premier contact » pour cela, comme le souligne le sous-titre du livre ?

Semiosis s’ouvre donc quelque temps après l’arrivée d’un vaisseau de peuplement terrien sur Pax. Celui-ci comprenait cinquante volontaires ayant choisi de quitter la Terre, sa violence et son effondrement écologique pour fonder parmi les étoiles une société plus juste, plus écologique et pacifique. Évidemment, l’humanité étant ce qu’elle est et l’autrice devant remplir les plus de 500 pages de son roman, tout ne se passera pas comme prévu. En effet, ils ne sont pas la seule espèce intelligente de Pax : certaines des formes de vie locales — tant animales que végétales — font preuve de talents pour la communication, la collaboration interespèce et la domestication. L’une d’entre elles en particulier, un genre de bambou, avait déjà été en contact quelques siècles plutôt avec d’autres visiteurs interstellaires. Elle y avait gagné en intelligence, mais également en désir de compagnie ou de domination.

Semiosis raconte comment tout ce petit monde va se découvrir, s’affronter et s’apprivoiser à travers plusieurs générations d’individus. En gros, et suivant l’indice du titre, à faire sens de la présence des autres. La première génération représente les humains venus de la Terre et les suivantes ceux qui sont nés sur Pax. Si la relation des humains avec leur environnement occupe une part importante du récit, ce sont surtout les relations des humains entre eux et leur capacité à éviter ou reproduire les erreurs de leurs ancêtres qui font tout le sel de ce roman. Il faut néanmoins suspendre grandement son incrédulité pour accepter la violence avec laquelle la génération « zéro » cache aux suivantes des informations essentielles pour la survie de tous sur la planète, quitte à aller à l’encontre des principes qui ont motivé le voyage et sans que l’on comprenne pourquoi une telle panique s’empare d’eux. À chaque chapitre, la narration est assurée par une ou plusieurs membres de la génération mis en avant. Et la façon dont chaque protagoniste raconte les événements vous attira plus ou moins. Personnellement, les récits de Sylvia et de Lucille m’ont passablement ennuyé l’un par les incohérences des personnages et l’autre par ses trop nombreuses longueurs. En revanche, j’ai trouvé les récits d’Higgins et de Tatiana très justes et l’évolution du ton de celui de Bartolomé est une conclusion parfaite à ce roman.

Si Semiosis ne révolutionnera pas le genre de l’interaction homme/végétal déjà abordé avec brio par les quatre tomes du Programme conscience de Frank Herbert ou même par le cycle de Jarvis de Christian Léourier, Sue Burke y ajoute des interrogations supplémentaires sur l’éthique intrahumaine qui fait de ce premier roman, une œuvre intéressante et plaisante à lire.
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Semiosis

Je me suis rarement autant ennuyé avec un livre en main... Dès le début j'ai trouvé le style plat, flasque. L'histoire: 50 hommes et femmes quittent la Terre où tout le monde est méchant pour s'installer sur Pax, une planète où tout le monde sera gentil. Postulat original ou pas, chacun jugera. Après quelques dizaines de pages, bien que n'étant pas du tout transporté, j'ai choisi de considérer Semiosis comme un comte, ce qui m'a permis de poursuivre un peu, mais j'ai finalement jeté l'éponge hier soir, peu après la 300e page...

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Semiosis

Je viens de terminer « Toxic » de Stéphane Desienne qui se termine sur une planète aux plantes au bord de la conscience et de l’autonomie vie à vie des « animaux ».

Ici, la chose est poussée beaucoup plus loin.



Un groupe d’humains se pose sur la planète Pax pour s’y établir.

Leur but fonder une colonie loin des erreurs de la Terre et de sa violence.

, Mais il y a eu beaucoup de pertes humaines et matérielles.

Le groupe est réduit. Le matériel limité. Il faut survivre.

Il faut trouver localement de quoi se nourrir, s’habiller, s’abriter et donc chasser et cultiver dans un monde complètement inconnu.

Sur cette planète, les plantes sont bien plus que comestibles/pas comestibles.

Qui utilise qui en fin de compte ?



Beaucoup de bonnes idées :



* Les animaux qui ne sont plus « au sommet » de la chaine alimentaire.



* Les colons à la merci de la nature.



* Un récit multigénérationnel

Chaque chapitre correspond à une génération qui fait face à ses propres problèmes, qui s’oppose aux idées de la génération précédente ou s’en émancipe.

Les robots, réserves, outils amenés avec la mission ne durent qu’un temps.

Les perspectives changent.

Mais le rythme est un peu lent. On quitte souvent des personnages que l’on aurait aimé suivre plus longtemps pour passer brusquement à la génération suivante.



* Une utopie qui se cherche.

Les premiers colons se définissent par opposition à la violence de la Terre et ses conflits.

Belle utopie, mais le meurtre, la violence ne disparaissent pas simplement en « oubliant » la Terre.

La nature humaine se glisse partout.

J’ai trouvé le parti pris du pacifisme trop artificiel.

À certains moments j’avais envie de leur dire : une mission diplomatique vraiment ???

Je ne divulgâcherais pas avec qui ils sont confrontent, mais… parfois je n’ai pas cru à la politique de la main tendue.

Peut-on être vraiment pacifiste avec tout le monde ? L’autrice répond oui. Pour ma part j’ai plus qu’un doute.

Peut-on vraiment échapper à la violence en déléguant à une seule personne le rôle de « gérer » le problème dans le plus grand secret ?



* Un autre monde avec d’autres règles.

L’autrice rend la frontière floue entre « créature intelligente » et « les autres ».

Je ne parle pas simplement des plantes : certains animaux ont un vocabulaire, des comportements avancés, certains prédateurs cuisent leurs aliments… Évidemment, l’intérêt du récit tient aux fascinantes plantes. Je leur ai trouvé, quand même, beaucoup de capacités et des capacités qui se développent bien vite…



## En conclusion



Un livre passionnant, mais pas sans défauts. Défauts qui font parfois sortir du récit.
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Semiosis

Semiosis de Sue Burke est un planet opera qui traînait depuis quelques temps dans ma PAL. C’est un premier roman, ce qui peut sembler étonnant vu la qualité de ce dernier. Le livre est une belle histoire, qui reprend les éléments du planet opera mais en une version plus écologique et utopique.



Semiosis raconte l’installation d’un groupe de terriens sur une planète lointaine et inconnue qu’ils nomment Pax. Les colons tentent d’échapper à une planète déchirée par le conflit et la pollution. Cette idée traverse l’ensemble du roman. On suit plusieurs générations, et l’héritage le plus continu est cette volonté de créer une société plus égalitaire et plus pacifique que les terriens. D’où le nom de leur planète d’accueil. Le récit raconte donc cette nouvelle société dont les individus doivent faire face à un nouvel environnement, parfois menaçant, tout en gardant leurs valeurs intactes.



De ce point de vue, Semiosis se place dans un récit de nature utopique au sens premier : la construction d’une société qui vise la perfection. Ici, l’utopie n’a rien de niais mais est le fruit d’un combat quotidien. Combat contre les espèces endémiques, combat pour parvenir à avoir des enfants, conflits inter-générationnels… Les colons font face à différentes menaces qui montrent comment le maintien d’un idéal nécessite un effort commun soutenu, parfois même contre ses propres membres, ce qui arrive assez rapidement dans le roman par ailleurs.



Comme beaucoup de romans planet opera, Semiosis aborde la question de la communication inter-espèces. Son originalité réside dans le fait que l’une des premières espèces rencontrées est végétale. On suit aussi son point de vue, ce qui permet de voir quelles sont les tensions communicationnelles et l’évolution des échanges. Mais aussi de voir les différences profondes dans les manières de pensée et de concevoir le monde, qui font le cœur du genre depuis le travail d’Ursula Le Guin. Outre l’espèce végétale, plusieurs signes montrent l’existence d’une autre espèce venue d’une autre planète, que les colons nomment les Verriers. Sans aller dans le détail, Sue Burke met en place un premier contact qui retrace bien les épreuves à surmonter lorsque l’on fait face à une espèce différente. Une situation qui met une fois de plus à l’épreuve la communauté pacifiste.



La communication et la direction au sein de la colonie-même est également un point majeur dans le roman. On suit le point de vue d’une personne de chaque génération. Cette notion est importante car elle permet de voir de qui diffère et ce qui est conservé, ce qui se construit et les choix qui sont faits. La colonie met par exemple en place un système de direction participatif unique. Un système qui parvient même à absorber une plante un peu trop ambitieuse et à conserver un équilibre des pouvoirs. On sent que la communauté grâce à des valeurs partagées très fortes. Ce qui est aussi intéressant, c’est que l’autrice défie ces notions en mettant les colons face à des situations complexes et ambiguës.



Le roman se divisant en plusieurs parties et points de vue, il y a de hétérogénéité. Les premières sont par exemple parfois maladroites, notamment celle avec Higgins. Celui-ci sert en quelque sorte de reproducteur au moment où la colonie a des difficultés d’accroissement de population. Si la question éthique derrière le procédé ne manque pas d’intérêt, la façon dont c’est abordé manque de finesse dans certains passages. D’autres, comme celui où une femme enquête sur une série de meurtres, sont véritablement passionnants !



J’ai également trouvé certains passages un peu lourds. L’écriture est globalement fluide, mais il y a des moments où l’autrice a tendance à sur-expliquer certaines informations. D’un côté, cela fait en sorte que le roman soit accessible à de nombreuses personnes. De l’autre, c’est parfois un peu répétitif. De plus, la psychologie de certaines personnages est assez peu creusé, notamment dans les premières parties que j’ai déjà évoquées.



Semiosis est un roman ambitieux. Planet opera végétal et écologique, le récit nous conduit à travers différentes générations de colons. Installés sur une planète peuplée principalement de végétaux intelligents. Ils doivent faire corps pour perdurer leurs valeurs et leur utopie pacifiste. L’autrice met sa communauté face à de nombreuses menaces qui viennent questionner leur positionnement. Comment agir face à des espèces complètement différentes ? Face à une population déclinante ? Face à des membres qui ne peuvent pas s’intégrer ? La construction narrative divisée en plusieurs points de vue séduit par sa progression. Les premières parties sont cependant un peu inférieures.
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Semiosis

Une lecture très sympathique et originale, qui pour une fois s'attarde davantage sur le règne végétal que sur le règne animal. Malgré quelques maladresses dans la narration - quelques longueurs et un manque de cohésion dans l'avancée des chapitres dans les différentes générations de colons - , l'ouvrage en vaut la peine, ne serait-ce que pour ses thèmes atypiques et la façon dont ils sont amenés.



J'ai adoré les différents dilemmes posés, ceux de vivre en société tout en ne reproduisant pas les erreurs du passé, ceux de côtoyer d'autres êtres intelligents et foncièrement différents quand on a passé des siècles à vivre seul. La société des Pacifistes est très plaisante à découvrir et géniale à voir évoluer. Et surtout, je pense comme beaucoup, coup de coeur pour Stevland, le bambou arc-en-ciel.



Une très chouette lecture, dont j'attends avec impatience de lire la suite.
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Semiosis

Semiosis nom féminin invariant en nombre. Linguistique. Relation entre le signe, le signifiant et le signifié. Dès fois que comme moi, vous vous poseriez la question du pourquoi d'un tel titre alors que ce mot n'est jamais employé dans le livre mais qui plante le décor dès le départ.



Semiosis est un Planet Opera dont le thème principal : la colonisation d'une nouvelle planète, a déjà été abordé à de nombreuses reprises en SF. Avant de lire Semiosis, j'étais plongé dans BIOS de Robert Charles Wilson : deux Planet Opera, deux histoires de colonisation d'un monde inconnu mais plein de vie, deux façons très différentes d'aborder les thèmes de l'écologie et de la compréhension inter-espèce. Ce que je veux dire c'est que bien que les thèmes abordés par Sue Burke puissent sembler peu originaux, le roman se révèle en fait étonnant et tout sauf téléphoner. Une réelle surprise pour moi et j'ai été conquise.



L'autrice a choisi de construire son histoire afin que chaque chapitre nous parle d'une génération de colons. On y découvre ainsi l'évolution d'une colonie humaine sur une planète étrangère, au travers de plusieurs personnages appartenant aux différentes générations de la colonie.

Semiosis débute avec un groupe de 50 personnes hommes et femmes qui, grâce à des fonds privés, quittent la Terre, sa pollution, ses guerres et ses pénuries pour construire une utopie écologiste et pacifiste sur un nouveau monde. Ce pseudo paradis se nomme Pax et ses colons partis en quête d'une vie, pas meilleure, mais plus proche de leurs aspirations, sont la première génération d'une colonie humaine qui va apprendre que la nature est non seulement hostile mais qu'elle peut également se servir d'eux pour atteindre ses buts.



Sue Burke nous propose ici un récit de premier contact intelligent, ambitieux mais surtout qui fait échos à une actualité écologiste omniprésente, notamment dans les médias. Les aspirations des colons, bien qu'utopistes, sont tout à fait compréhensibles pour le lecteur qui s'attache aux pas de ses explorateurs aux allures de Monsieur-tout-le-monde. L'autrice nous présente une planète où la vie est florissante mais dangereuse, d'autant plus que les humains qui y débarquent ignorent tout des symbioses de ce monde et des aspirations de chaque espèce. Sur Pax, la vie la plus évoluée n'est pas animale mais végétale. Comment les Hommes peuvent-ils comprendre les aspirations d'une plante ? Et surtout comment communiquer et cohabiter avec une espèce végétale ? Une planète chatoyante mais aussi exigeante où la vie va s’avérer âpre pour le groupe de terriens, peu adapté à la gravité plus forte de la planète et handicapé par certains a priori terrestre, au point que l'utopie de départ ne perde tout signification devant des obstacles qui feront ressortir les plus bas instincts de certains membres.



Un roman de science-fiction particulièrement intelligent et accessible. Un savant mélange de biologie, de roman d'aventure et de série policière qui en font un roman fin et ouvert au plus grand nombre. J'ai eu un coup de cœur pour cette histoire de colonisation, où l'autrice nous parle de solitude, de premier contact, de compréhension et d'aspiration. L'intelligence n'est pas toujours là où on l'attend et la compréhension peut aller bien au-delà des besoins d'une espèce. C'est page après page que la plume de Sue Burke m'a convaincue, une touche féminine pour un récit où j'ai pleuré et ri et qui m'a pris au tripes à plusieurs moment. Bien sur, ce roman n'est pas exempt de quelques défauts. Le plus gros problème pour moi est celui de la viabilité de la colonies en fonction du nombre d'individus qui la compose. J'avais beaucoup aimé le premier tome de La romance de ténébreuse de Marion Zimmer Bradley pour son explication de la validité d'une colonie humaine en fonction du nombre d'individus. L'autrice donnait au lecteur une bonne vision des problématiques rencontrées avec une communauté réduite où automatiquement la consanguinité guette. Dans les premiers chapitres de Semiosis, on sent que même si l'autrice aborde le sujet comme une problématique de la colonie, le fait qu'à la troisième génération, environ un quart des enfants aient le même père me pose question sur la possibilité pour la colonie de perdurer... On pourrait aussi mentionner un coté parfois un peu "naïf" du récit et j'ai été également un peu gênée par le choix de l'autrice, qui contrairement a beaucoup d'autre auteur, ne rebaptise pratiquement rien sur Pax : on y retrouve des tulipes, un bambou, des noyers, des lentilles... un choix qui d'une certaine façon rend ce récit très accessible même si c'est peut être plus perturbant pour les lecteurs de SF expérimentés. Mais malgré ces quelques remarques, j'ai trouvé ce premier roman particulièrement réussi.Semiosis est à la frontière de beaucoup d'autres récits. On y retrouve un peu de Nausicaa et la vallée du vent d'Hayao Miyasaki mais aussi du cycle de l'Ekumen d'Ursula LeGuin. On y parle de survie et de partage mais aussi de la mort inéluctable Un roman écologiste où les plantes se servent des humains et les humains dépendent des plantes. Sue Burke nous parle avec beaucoup de détails du fonctionnement de ce monde magnifiquement dangereux où des batailles invisibles font rage pour survivre et prospérer. Laissez-vous tenter par ce voyage et venez faire la connaissance de Stevland le bambou arc-en-ciel, jouer à travailler avec les fippochats et cohabiter avec les noyers, les tulipes et autres végétaux qui aiment bien avoir des animaux à leur service ! En plus, une fois lu, vous comprendrez les private joke qui circulent sur twitter du genre "Fais pas ta Tulipe" ou encore "T'as pas de racine humoristique" qui autrement vous laisseront dubitatif ;)Vous l'aurez compris, j'ai eu un coup de cœur pour ce récit qui m'a surprise et m'a fait passé par une myriade d'émotions page après page. Pour moi, un des meilleurs Planet Opera que j'ai lu. Je trouve que Sue Bruke réussit particulièrement bien à nous proposer un très bon récit de Science-Fiction qui s'avère aussi être grand public, un peu dans le genre d'Avatar de James Cameron qui se voulait de la bonne SF mais destinée à un large public. Albin Michel Imaginaire nous propose une nouvelle fois un titre de SF original que je ne peux que vous conseiller ! Surtout que je veux absolument lire la suite en VF moi
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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