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EAN : 9782226438881
448 pages
Albin Michel (04/09/2019)
3.77/5   233 notes
Résumé :
Ils sont cinquante des femmes, des hommes de tous horizons. Ils ont définitivement quitté la Terre pour, au terme d'un voyage interstellaire de cent soixante ans, s'établir sur une planète lointaine qu'ils ont baptisée Pax. Ils ont laissé derrière eux les guerres, la pollution, l'argent, pour se rapprocher de « la nature ». Tout recommencer. Construire une Utopie. Mais très vite, des drames menacent leur idéal. Du matériel irremplaçable est détruit. Des morts survie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (81) Voir plus Ajouter une critique
3,77

sur 233 notes
Douceur et volupté.

L'histoire sur 7 générations d'un groupe de colons ayant abandonné la terre pour une vie paisible et bucolique, mais l'adaptation ne se fait pas sans heurts, surtout sur une planète avec un milliard d'années d'évolution des plantes de plus que la Terre, où le maître mot sera symbiose. Ou domestication ?

Une science fiction humaniste, douce, agréable, sans pour autant être angélique, à la manière de Becky Chambers. J'ai adoré mon voyage sur Pax, dont les habitants sont les Pacifistes, doté d'une constitution bienveillante.
Je ne spoile pas atrocement, puisque dès les premières pages on s'en doute, mais le roman portera entre autre sur l'intelligence des plantes et la communication. Après tout, sur Terre, les plantes collaborent, envoient des signaux, l'évolution a fait les fruits, les graines les insectes et l'harmonie sauvage.

Une très agréable lecture, facile, confortable accessible sans être simpliste, un moment de douceur et de félicité à peine perturbé par le final où le happy end est de rigueur.
A lire absolument.
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En jetant il y a quelques jours un coup d'oeil à la liste des “bon plan de lecture” proposé dans le cadre du challenge multi-auteures SFFF administré par Fifrildi je me suis fait la réflexion que je n'avais lu aucun titre parmi ceux proposé mis à part le premier tome de Grisha de Leigh Bardugo. Une situation à laquelle je compte bien remédier d'ici à la fin de l'année en me mettant le challenge personnel d'en lire au moins 5, soit ¼ des livres proposés avant le 1er janvier 2022.

J'ai commencé par Semiosis de Sue Burke et je ne regrette pas mon choix car j'ai vraiment beaucoup aimé. J'ai trouvé ce planet opéra passionnant et très habilement construit par l'auteure.

Ce roman raconte les premières années de la colonie humaine s'installant sur Pax, une planète bien éloignée de la Terre ou il sera possible de tout recommencer, repartir de zéro, faire les choses mieux en vivant dans la bienveillance et l'écoute de tous en étant en harmonie avec l'environnement de cette planète pouvant s'avérer hostile. Sur une centaine d'années l'auteure nous présente l'évolution de cette colonie, d'un chapitre à l'autre le narrateur change l'auteur donnant la parole à un narrateur de la nouvelle génération et c'est tout bonnement passionnant de suivre d'un chapitre à l'autre l'évolution de la colonie, les problématiques auxquels est confrontée celle-ci pour sa survie.

J'ai aimé suivre le développement de cette nouvelle société avec toutes les problématiques qu'elle comporte, j'ai aimé suivre ce cheminement difficile pour créer une société où la bienveillance et la paix sont centrales ainsi que l'évolution de tous ces personnages qui chacun à leur manière tentent d'apporter leur pierre à l'édifice. J'ai trouvé vraiment très intéressante cette relation d'interdépendance entre le bambou arc-en-ciel et les Hommes. Cette plante est sans conteste le personnage central de cette histoire. Intelligente, utile et potentiellement dangereuse pour les humains, la relation et la communication mutuellement bénéfique qui se noue entre la plante que les hommes est très bien réalisée par l'auteure montrant les dangers et problématiques que suscite cette plante très intelligente mais aussi tous les bienfaits qu'apporte la collaboration des humains avec cette dernière.

La communication est un enjeu majeur tout au long de ce roman, la communication entre les Hommes, avec l'environnement de ce dernier et la vie extraterrestre. Communiquer pour se comprendre, s'aider, à minima se tolérer et tenter de vivre en bonne intelligence. Une chose loin d'être simple mais je dirais que Semiosis fait partie de ces romans qui donnent envie d'y croire, de croire en l'humanité et en notre capacité à vivre en harmonie entre nous et avec l'environnement dans lequel nous vivons. Une nécessité si nous voulons à terme survivre.

Semiosis est donc un roman qui m'a plu, par sa construction narrative, la découverte de cette planète et le suivi de sa colonisation, ses nombreux personnages et les réflexions qu'ils suscitent lors de la lecture. Une lecture aussi intéressante que divertissante dont je garderai un bon souvenir. J'espère que sa suite sera prochainement traduite en français.

Je ne peux que finir ce petit avis en remerciant Fridrildi pour son “bon plan lecture” et la gestion du chouette challenge multi-auteures SFFF.
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Avant d'entamer ce livre, j'avais lu quelques critiques et vu quelques personnes qui avaient réussi à doucher mon enthousiasme a priori. du coup je suis parti sans espérer un chef d'oeuvre.
Subjectivement, j'ai pourtant bien eu mon chef d'oeuvre, de la taille d'un bon coup de coeur. Je dis « subjectivement » car Sémiosis traite d'un sujet qui, lorsqu'il est bien mené, me fait grimper aux rideaux ; le rythme et l'ambiance ne sont peut-être pas à la hauteur d'amateurs de récits typés action énergique.

Ce sujet c'est la communication, lorsqu'elle concerne des sociétés humaines exotiques, mais surtout lorsqu'elle s'adresse à des espèces extraterrestres.
Sue Burke nous a concocté une histoire de communication difficile et harassante entre les générations successives d'un groupe d'humains dont les « Parents » ont fui une Terre en pleine catastrophe sociale et environnementale, et un écosystème aux capacités d'interaction particulièrement développées, surtout sa partie végétale. Pax, c'est le nom de la planète d'accueil (on voit tout de suite les ambitions des premiers colons) a vu apparaître une domination inversée de celle de la Terre : ce sont les êtres à racine qui ont domestiqué les animaux qui se déplacent. Communiquer d'égal à égal, plantes et « animaux humains » ne sont pas sortis de l'auberge et plusieurs générations ne seront pas du luxe.
Mais ce n'est pas tout. Car d'autres « animaux » intelligents ont vécu sur Pax autrefois, et ont laissé des traces. Que sont-ils devenus ? Là aussi la communication aura un rôle difficile à jouer, parfois compromise par ceux qui n'envisagent le concept d'égalité qu'entre « gens de même espèce », quelle que soit celle-ci d'ailleurs.

Ce n'est pas la première fois que je lis un récit dans lequel le végétal dispose d'une sorte de conscience. Je peux nommer par exemple Les racines de l'oubli de Christian Léourier, ou très récemment la nouvelle « Pas de veine » avec le héros de Jack Vance Magnus Ridolph. C'est toutefois la première fois que la communication, on peut même parler d'intégration réciproque, atteint un tel niveau. Sur ce point j'y ai trouvé autant de plaisir que dans le magnifique La voix des morts d'Orson Scott Card. Cela d'ailleurs presque trop loin, trop anthropique. L'intégration « humanise » un peu trop le végétal qui finit par acquérir une pensée quasi-humaine. Je préfère quand il reste toujours une distance à combler. Côté positif : cela permet de partager le point de vue de « l'autre » et d'accéder en profondeur à la « géopolitique végétale » de Pax.

L'autre élément qui m'a fortement touché est l'attitude profondément pacifiste, intégratrice et bienveillante avec laquelle les humains procèdent pour l'essentiel. Je l'avoue, je pars automatiquement du principe que ce genre d'attitude est du suicide ; il y aura toujours quelqu'un pour considérer cela comme de la faiblesse et en profiter pour vous dominer.
Sue Burke s'emploie à montrer que cette attitude, sur le long terme, est extrêmement positive pour tout le monde. L'adopter ne va pas de soi ; il faut que des générations entières avalent des couleuvres, contrôlent leur colère, répondent aux menaces par l'offre d'amitié. L'auteure n'est pas naïve non plus, et les moments où l'action s'emballent à cause de l'échec temporaire de cette tactique m'ont carrément collé au fauteuil (tout en grimpant aux rideaux – c'est lourd à lever, un fauteuil). Sémiosis, c'est aussi le récit d'une tactique pacifique jusqu'au-boutiste qui m'a vraiment interpelé. Il donne un sens nouveau à l'expression « si on te frappe sur la joue droite, tends la gauche ».

Je l'ai dit au début, n'attendez pas un récit d'action où des adversaires se frappent à mort. C'est plus subtil que ça, et cependant par effet de contraste extrêmement violent par moments. Cela donne du plaisir à lire, du beau spectacle, et aussi de quoi réfléchir.

J'ai eu la chance de lire Sémiosis en commun avec la patiente Fifrildi qui n'a, encore une fois, pas hésité à se mettre à mon rythme. Je l'en remercie vivement. Nos échanges ont été très agréables.
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Quel roman époustouflant !
Si vous avez aimé "Le moineau de Dieu" de Mary Doria Russell, "Silo" de Hugh Howey ou "La main gauche de la nuit" de Ursula le Guin, vous aimerez "Semiosis".
Ce gros roman foisonnant nous emmène sur une autre planète que la terre, une planète que 50 hommes et femmes vont tenter d'apprivoiser car la vie sur terre est devenue trop difficile. Ils sont tous animés d'une énergie phénoménale et d'un désir ardent de tout recommencer à zéro, la bienveillance, l'harmonie et la paix étant ce qui guident toutes leurs actions. Nous allons les suivre pendant une centaine d'années, soit plusieurs générations.
J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de ces différentes générations de personnages, et on n'est jamais perdus, car les uns étant les enfants des précédents, on s'y retrouve toujours.
J'ai adoré découvrir cette planète en même temps qu'eux et j'ai été happée par l'intrigue.
L'écriture est palpitante, les réflexions philosophiques m'ont tenu en haleine et j'ai tremblé pour l'avenir de cette colonie d'humains perdus au milieu de nulle part.
Un très grand roman pour qui aime le suspense, l'exploration spatiale, la découverte de mondes inconnus, le tout, intelligemment écrit et donnant matière à réflexion.
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La « sémiose » est un terme utilisé pour désigner la signification en fonction du contexte : pour faire simple, un même signe peut vouloir dire des choses différentes selon la manière et l'environnement dans lequel il est utilisé. A priori rien à voir avec de l'exploration spatiale, or c'est pourtant la notion qui se situe au coeur du roman de Sue Burke, auteure américaine publiée en cette rentrée 2019 chez Albin Michel. le récit met en scène un groupe de terriens envoyés dans l'espace afin de fonder les bases d'une colonie sur une nouvelle planète, la notre étant sur le point de rendre l'âme en raison du réchauffement climatique et de ses conséquences dramatiques (catastrophes naturelles, guerres, famines…). Mais lorsque la cinquantaine de membres que compte l'équipage se réveille enfin après des années de sommeil artificiel, c'est pour découvrir que le vaisseau a opté pour une autre destination que celle initialement prévue. Qu'à cela ne tienne, les explorateurs décident malgré tout de s'installer sur cette étrange planète dont ils entendent faire leur nouveau foyer. Régie par une constitution dont les articles définissent les grands principes sur lesquels reposeront cette nouvelle expérience humaine, la colonie de Pax entend bien ne pas reproduire les mêmes erreurs que sur Terre et vivre en harmonie avec la nature qui l'entoure. Mais très vite, l'utopie imaginée tourne court. D'abord parce que l'effectif de départ se trouve fortement réduit à la suite de nombreux accidents. Ensuite parce que, si la faune locale n'a pas l'air hostile, la flore, elle, risque de poser davantage problème. Les colons se rendent en effet rapidement compte que certaines plantes possèdent une intelligence remarquable et qu'elles tentent, à leur manière, de communiquer avec eux. Mais comment entrer en contact avec une espèce certes consciente mais dont on ignore tout et qui ne nous ressemble en rien ? le roman se divise en sept parties plus ou moins longues mettant chaque fois en scène un narrateur et une génération différente. Bien que le procédé soit intéressant dans la mesure où il permet au lecteur de suivre progressivement l'évolution de la colonie, il a aussi ses limites puisque les différentes parties se révèlent d'un niveau très variable.

La première moitié du roman en fait malheureusement les frais puisque celle-ci souffre de nombreuses maladresses qui pourraient inciter à abandonner trop tôt la lecture. le premier chapitre (déjà publié sous forme de nouvelle dans une revue) se concentre sur la découverte par les terriens de leur nouvelle planète sur laquelle ils réalisent que deux plantes se livrent une guerre sans merci : l'une d'elle va choisir de faire d'eux des alliés, tandis que l'autre cherche à les détruire par tous les moyens à sa disposition (empoisonnement de ses fruits, destruction des cultures...). L'idée est originale et le mystère qui plane autour de la nature de ces végétaux et du degré de leur intelligence parvient sans mal à capter l'intérêt du lecteur. Cela permet également à l'auteur de commencer à aborder la vaste question de la communication inter-espèce qui sera développée plus en détail dans les chapitres suivants. On peut en revanche regretter un rythme un peu trop lent et des personnages peu attachants. le chapitre suivant met en scène la deuxième génération, celle des enfants des premiers colons qui n'ont donc jamais connu la Terre. Cette fois, la question du premier contact avec une autre forme de vie est reléguée au second plan, l'auteur préférant se focaliser sur les relations entre humains et les dérives de la société instaurée par les « Parents ». Il faut dire que l'utopie initiale se trouve sacrément mise à mal. Meurtres, mensonges, viols, secrets… : la société égalitaire rêvée a laissé la place à une dictature autoritaire des anciens sur les plus jeunes. La première génération mise en scène dans le premier chapitre en prend ainsi pour son grade, les individus la composant se révélant tour à tour lâches, mesquins, et surtout conservateurs. Tout cela ne paraît malheureusement pas très cohérent. D'abord parce que, s'ils ont justement été choisis pour cette mission, c'est avant tout en raison de leur ouverture d'esprit et de leur bienveillance. Ensuit, parce que l'auteur donne l'impression de faire dans la surenchère au point de réduire les personnages à des caricatures d'eux-mêmes. le chapitre suivant ne souffre pas des mêmes défauts mais n'est guère plus passionnant. Il met en scène un jeune homme de la génération suivante utilisé (avec son consentement) comme « reproducteur » par les femmes de la communautés dont les maris sont pour la plupart stériles. L'occasion pour l'auteur d'aborder les questions éthiques posées par la nécessité de l'accroissement démographique de la population de Pax. le thème traité est intéressant mais l'intrigue est malheureusement trop simpliste et le personnage un peu agaçant.

A ce stade du roman, je dois bien avouer que j'étais à deux doigts d'abandonner. Et j'aurais eu tort, puisque la suite se révèle, de manière surprenante, tout à fait passionnante. Cela commence dès le quatrième chapitre qui met en scène une enquête criminelle : un des membres de la communauté est assassiné dans d'atroces conditions, et une femme va mener l'enquête pour tenter de trouver le coupable dans une colonie qui compte environ trois cent habitants qui se connaissent tous et partagent (en théorie) les mêmes idéaux. On se prend très vite au jeu, l'auteur parvenant à créer un véritable suspens tout abordant de nouvelles thématiques, mais de manière plus subtile que précédemment. Après avoir esquissé une réflexion sur la nécessité de la désobéissance dans une société autoritaire, Sue Burke pousse cette fois ses personnages à s'interroger sur la manière de gérer la violence : comment punir le crime ? La peine de mort doit-elle être appliquée ? Que faire des personnes atteintes de maladies mentales… ? Les habitants de Pax se retrouvent une fois encore placés face à leurs contradictions qui vont d'ailleurs se multiplier au fil des crises rencontrées dans les chapitres suivants. La découverte de l'existence d'une espèce intelligente non végétale (les Verriers) dans le cinquième chapitre va notamment permettre à l'auteur de soulever une multitude d'autres problèmes que rencontre inévitablement toute société humaine, même sur une autre planète : quelle attitude adoptée face au racisme ? Comment réagir face à la violence ? Comment forcer des individus hostiles à coopérer et vivre avec les autres ? Comment faire pour cohabiter avec ces individus dont le fonctionnement et les codes sont totalement différents des nôtres ? L'utopie initiale se trouve une fois encore sacrément remise en question, mais chaque nouveau problème posé permet à la communauté d'évoluer et au lecteur de mesurer le chemin parcouru au fil des générations. Outre la qualité de la réflexion proposée, le lecteur appréciera surtout la précision avec laquelle l'auteur nous dépeint cette nouvelle espèce intelligente dont on découvre non seulement les particularités physiques mais aussi « sociales » (habitations, vêtements, langage, rites funéraires, stratification de la société…), ce qui donne une dimension presque anthropologique au texte.

Au-delà de la multitude de thématiques sociétales abordées via l'évolution de la colonie, la notion qui se situe au coeur du roman reste sans aucun doute celle de la communication inter-espèce (d'où le titre du livre). Les habitants de Pax vont en effet rapidement se rendre compte que les deux plantes qui s'opposaient lors de leur arrivée sont loin d'être les seules formes d'intelligence de cette planète à vouloir entrer en contact avec eux. La plus évoluée d'entre elles se révèle être un bambou qui va parvenir à se faire comprendre des humains et leur proposer de vivre en symbiose, chaque espèce participant au bien-être de l'autre : le bambou approvisionne les humains en fruits nourrissants et sert d'intermédiaire entre eux et les autres espèces végétales pour les pousser à coopérer, tandis que les humains lui apportent tout ce dont il a besoin pour se développer. Très vite, la question du contrôle exercé par la plante sur les membres de la colonie se pose, car il devient évident que le bambou dispose d'une intelligence supérieure et qu'il considère les humains davantage comme des créatures à apprivoiser plutôt que comme des partenaires. Là encore les questionnements soulevés par l'auteur sont d'autant plus captivants que celle-ci ne cherche pas à nous imposer un point de vue mais laisse au contraire au lecteur et aux personnages le soin de se faire leur propre idée sur la nécessité ou non de cette coopération inter-espèce. Les échanges entres les membres de la communauté et le végétal ou les Verriers sont, à ce titre, tout à fait passionnants, même si on peut regretter l'utilisation d'un style un peu lourd : le bambou comme les Verriers ne parlant pas la même langue que les humains, ceux-ci utilisent un charabia compréhensible mais pénible à déchiffrer à base de verbes à l'infinitif plutôt que conjugués, d'inversion de mots… Tout ce qui concerne la communication entre plantes se révèle aussi parfois difficile à saisir, cette fois non pas en raison des tournures employées mais plutôt du degré d'informations scientifiques utilisé. L'auteur nous abreuve en effet de détails concernant la manière dont les végétaux fonctionnent et communiquent (entre eux ou avec d'autres espèces comme les insectes), ce qui pourra perdre certains lecteurs s'y connaissant peu en botanique (dont moi) tout en se révélant passionnant par les perspectives qu'ils ouvrent concernant l'existence de différentes formes d'intelligence non humaines.

En dépit d'une première moitié peu convaincante qui pourrait malheureusement décourager une partie des lecteurs, « Semiosis » se révèle être une très bonne surprise. L'auteur y aborde une multitude de thématiques toutes plus intéressantes les unes que les autres, qu'elles soient sociétales ou écologiques. La seconde moitié de l'ouvrage, qui met en scène le premier contact noué entre plusieurs espèces conscientes radicalement différentes, est particulièrement passionnante et dépeint avec subtilité la complexité des rapports inter-espèces ainsi que la difficulté d'établir une véritable communication. A noter qu'un second tome intitulé « Interférence » devrait paraître en octobre prochain, et, même si l'ouvrage peut tout à fait se suffire à lui-même, je suis très curieuse de connaître la suite de l'histoire de Pax et de ses habitants.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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critiques presse (3)
Syfantasy
13 septembre 2023
"Semiosis" est un roman qui mêle science-fiction, exploration de la nature humaine et réflexion sur l'interaction avec des intelligences différentes.
Lire la critique sur le site : Syfantasy
SciFiUniverse
05 mars 2020
Les intrigues séparées pourront dérouter au début mais un fil rouge à travers le vécu de cette colonie et de ses règles les relie. Un ou plusieurs membres de la génération précédente seront présents dans la suivante, comme aide ou comme passé à dépasser. L’histoire globale est facile à appréhender, le style est fluide et accessible sans rien enlever à la qualité du propos.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
eMaginarock
04 novembre 2019
Cette lecture est vivifiante et le passage des générations donne un ton particulier à ce récit épique. [...] Ici, c’est un peu une réécriture de l’histoire qui se joue sous nos yeux ébahis, mais avec des règles du jeu totalement nouvelles. Une belle découverte.
Lire la critique sur le site : eMaginarock
Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Neige gigota entre mes mains lorsque je la soulevai, les joues rouges, impatiente et prête à plier le monde à sa volonté. Je la tendis à sa mère. Elle téta bruyamment, concentrée sur sa tâche complexe : manger. Comme c’est beau, un bébé et sa mère encore liés alors que la vie crée la vie, une personne en devient deux – un processus presque achevé à la naissance, et pourtant la véritable indépendance prend des années.
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"Moi, je dis qu'il faut la détruire, déclara Uri en serrant les dents. Elle a tué Ninia. Elle va décimer toutes nos cultures."
Paula le fixa d'un oeil sévère. J'énonçai une évidence : "Le bosquet ne sera pas facile à détruire. Il couvre plusieurs hectares, et qui sait de quelles défenses il dispose.
— On a arrêté Napoléon, on a arrêté Hitler, on peut venir à bout d'une plante d'appartement meurtrière."
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Nous comprenons la nécessité constante de faire des choix, que nos choix ont des conséquences et que la santé, le bonheur et même la vie ne nous sont pas garantis.
Extrait de la Constitution de la Communauté de Pax.
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Nous devons en appeler à leur intelligence. J’ai constaté que les créatures intelligentes sont plus faciles à contrôler parce qu’elles peuvent envisager les conséquences à long terme de leurs actes.
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Sur Terre, les gens allaient au carnaval, au musée, à l’université ; moi, si j’avais de la chance, j’allais au lac. Sur Terre, il y avait des manifestations, des révolutions, des génocides, des pirates et des guerres ; moi, j’étais punie pour avoir tressé des bracelets.
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