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Critiques de Sue Monk Kidd (119)
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L'invention des ailes

Charleston, 1803. Sarah est l'une des filles du riche juge Grimké. Pour ses onze ans, elle reçoit en cadeau une esclave de la maison, Handful, du même âge qu'elle.

Au fil des années, une relation se tisse entre ces deux jeunes femmes, mélange de crainte, d'amitié et de respect. Chacune à leur manière, elles vont lutter pour leur liberté. Car Sarah se heurte à sa condition de femme, qui rend ses rêves inaccessibles.

"Mon corps est peut-être esclave, mais pas mon esprit. Pour vous, c'est l'inverse."

Au delà de l'esclavage, c'est donc la condition féminine dans son ensemble qui est abordée.

Que ce soit dans le chemin de l'abolition ou de l'émancipation, il y a une belle détermination, sans théâtralité.

On plonge aussi dans les racines et les traditions orales, les légendes qui constituent le socle d'une culture exilée.

C'est une très belle lecture.
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L'invention des ailes

Dans le sud des États-unis, en 1803, Sarah Grimké reçoit en cadeau pour son 11ème anniversaire une esclave, Handful... sauf que Sarah ne veut pas posséder d'être humain ! Depuis toute petite elle exprime des idées très progressistes au milieu de sa famille très conservatrice. Ce qui amusait ses parents pendant l'enfance devient très vite problématique dans la sphère privée puis publique son père était un riche juge, propriétaire terrien et humain... comment faire entendre sa voix, féministe, antiesclavagiste et égalitaire dans une Amérique si conservatrice ? Les soeurs Grimke (sarah et sa petite sœur Nina) ne fermeront jms ni les yeux ni leurs bouches !



J'ai adooooooré ce livre!! Nous suivons alternativement les points de vue de Sarah, maîtresse malgré elle et de Handful son esclave ce qui confère une certaine profondeur au récit. Une chose m'a frappé immédiatement c'est que très souvent les esclaves sont plus libres que leurs maîtres... certes ils ne sont pas libres de leurs corps mais ils le sont dans leurs cœurs et leurs esprits ! Alors que les maîtres n'appartiennent à personne mais ils sont prisonniers de leurs rangs/obligations, même pas libres de penser et encore moins de leurs actes ! Et c'est très flagrant si l'on compare les vies des 2 femmes.

J'ai envie d'en apprendre plus sur les soeurs Grimké qui m'ont impressionné de par leur courage, leur détermination et leur force face à l'adversité !



Vous avez lu ce livre ??

Il vous tente ??
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L'invention des ailes

Ce roman est l'un des plus beaux que j'ai jamais lu, j'ai versée des larmes en lisant certains passages.J'ai eu énormément de mal à lire autre chose après l'avoir refermé.

Si vous ne l'avez pas lu, faites le.Pour moi, il fait partie des livres qu'il fat avoir lu avant de mourir tout simplement.

Ce roman fait reflechir, on se pose des questions mais les réponses on les trouve surtout au fond de nous même.

J'ai aimé l'amitié entre ces deux enfants Sarah et Handful,une amitié qu'elles rêvent éternelle hélàs la cruauté des hommes abîme tout, le personnage de Sarah m'a particulièrement touché, cet enfant qui idéalise son père qui finira par tant la déce voir...

et pensez souvent à cette citation extraite du roman qui moi m'a marqué :" Mon corps est peut-être esclave mais pas mon esprit. Pour vous c'est l'inverse."


Lien : https://lalectricecompulsive..
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L'invention des ailes

1803. Charleston, Caroline du Sud. Handful a 10 ans lorsqu'elle fait office de cadeau d'anniversaire pour la fille de ses maîtres. Par son refus catégorique d'accepter de posséder un être humain, Sarah Grimké pose à 11 ans les jalons de ce qui deviendra le centre de sa vie: la lutte pour l'abolition de l'esclavage et l'égalité des droits pour tous.



Deux voix, deux vies, deux destins. Deux femmes fortes, une même quête. En alternant les chapitres dédiés à Handful et à Sarah, Sue Monk Kidd brosse un très beau portrait de deux femmes issues de milieux totalement opposés mais unies dans une même soif de liberté.



Si de par sa condition d'esclave Handful n'a aucune illusion de ce que sera sa vie, elle refuse tout comme sa mère avant elle que son esprit soit lui aussi esclavagisé et commet ainsi régulièrement des petites infractions salvatrices. Quant à Sarah, qui a développé très tôt une vive aversion pour l'esclavage et un sens aigu de l'injustice des traitements  réservés aux femmes, elle s'affranchit en rejetant en bloc les valeurs que lui a imposée la société dont elle est issue, revendiquant et s'appropriant une vie qui lui était jusqu'alors refusée.



Sarah Grimké a réellement existé. Sa soeur Angelina et elle furent les premières femmes abolitionnistes des Etats-Unis. Elles ont également activement milité pour l'égalité raciale (car abolition ne signifiait pas égalité!) et posé les fondements du féminisme. Sue Monk Kidd s'est inspirée de leur vie pour nous proposer un très beau roman. Poignant et émouvant.
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L'invention des ailes

C'est l'histoire de deux jeunes filles au début du 19°s en Caroline du Sud. Sarah est une jeune fille de bonne famille qui se voit offrir une jeune esclave à ses 11 ans. Toutes deux rêvent de liberté et souhaitent trouver leur place dans ce monde qui ne leur convient pas. Le parallèle entre ces deux femmes fortes qui, chacune à leur manière, se battent pour leurs droits est vraiment très bien ficelé. Le côté historique et féministe est très intéressant. Mais l'histoire traîne (vraiment trop) en longueur. J'ai lu deux trois chapitres en diagonale. Allégé d'une centaine de pages, ce roman aurait été vraiment top !!
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L'invention des ailes

L’invention des ailes est une histoire basée sur des faits et des personnages réels. Sue Monk Kidd nous présente les sœurs Grimké, Sarah et Nina. On est au début du XIXème siècle, en Caroline du Sud. La jeune Sarah rêve d’étudier le droit, elle ne souhaite pas se marier, encore moins rester à la maison toute sa vie. Mais une femme ne travaille pas dans les années 1800, c’est une hérésie. Sarah se console en devenant la marraine de sa jeune sœur, Nina, davantage effrontée que son aînée. Ensemble, elles vont mener un combat révolutionnaire, tourner le dos à la religion et surtout, se consacrer à l’abolition de l’esclavage.



Ce roman est le destin croisé de Handful, esclave de l’âge de Sarah et des sœurs Grimké. J’ai aimé le fait que les personnages ne sont pas foncièrement bons. Sarah a beau être contre l’esclavage, elle s’est parfois montrée égoïste. De leur côté, les esclaves ne sont pas tous bons non plus, certains se dénoncent et sont prêts à s’écraser les uns les autres pour quelques faveurs. Sue Monk Kidd nous dresse un récit historique très intéressant avec une part de fiction bien écrite. J’ai pris plaisir à lire ce roman, à me mettre à la place des personnages. Je ne peux que saluer le courage des deux sœurs, qui ont dû s’exiler dans un autre Etat et qui ont dédié leur vie à convaincre les américains que les esclaves sont des hommes et devraient avoir les mêmes droits qu’eux. Elles ne sont pas restées à leur place de « femmes », ont quitté leur famille et n’ont pas renoncé à leur quête.



Pour conclure, L’invention des ailes est une belle et touchante histoire que l’on suit des points de vue d’Handful, l’esclave et de Sarah, l’indocile.
Lien : http://romansurcanape.fr/l-i..
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Le secret des abeilles

J’ai vraiment apprécié « L’invention des ailes » aussi je me suis procuré « Le secret des abeilles » pour continuer ma découverte de cette auteure.

Le style de Sue Monk Kidd fait que l’on rentre facilement dans l’histoire et les pages s’enchainent avec plaisir.



Nous suivons Lily, orpheline de mère, fuyant son père violent. Elle entraine dans sa fugue Rosaleen, sa nourrice noire, qu’elle vient de sauver des mains des ségrégationnistes de Caroline du Sud. Elles partent sans destination précise mais en quête de l’histoire de cette mère trop tôt disparue.



Elles vont être accueillies dans la miellerie des sœurs Boatwright. Et là, dans cette maison rose, nous pénétrons dans un monde de tolérance, d’entraide et d’amour. Un havre de paix pour une adolescente perdue de 14 ans.

Les personnages sont attachants bien ayant tous un fardeau à porter. Ils vivent en harmonie, leurs journées rythmées par le travail sur les ruches.



Voilà un roman qui rend optimiste sur la nature humaine si nous faisons comme Lily, Rosaleen, August, June et May un tant soit peu attention aux autres.
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L'invention des ailes

C’est un récit à deux voix qui s’élabore dans ce roman sur fond d’esclavage, de discrimination, de conventions et d’incompréhension : la voix de Sarah, jeune fille blanche et celle de Handful, esclave du même âge. Les deux évoluent en parallèle dans deux univers complètement opposés avec des problématiques similaires : la quête de la liberté et de l’épanouissement personnel.

C’est un très beau roman que nous livre Sue MONK KIDD. L’invention des ailes est unique et, si j’ai déjà parcouru ce monde-là dans de nombreux ouvrages comme La couleur des sentiments, l’esclave aux collines, cette histoire-là présente des sentiments intenses et des situations nouvelles, à la limite du fait historique.

En effet, Sue MONK KIDD nous livre, en final, ses sources (bien existantes et réelles) et le côté fictif de son oeuvre.La couverture de ce livre présente bien un arbre d’Afrique le fameux baobab. Il n’est pas anodin et il guide spirituellement Handful. C’est l’arbre aux âmes. Les personnages enfantins aussi, existent. Ensemble, arbre et silhouettes, racontent le passé de la famille de cette jeune esclave. C’est le fameux « quilt » de la maman de Handful puisque l’écrit et la lecture leur sont inaccessibles et même interdits, ce sera par les images sur un patchwork de tissus que la mémoire de cette femme brisée sera transmise. Ces morceaux de vie reprisés représenteront l’espoir d’une vie meilleure.

Ce livre se partage en plusieurs tranches de vie. Les deux héroïnes se côtoient, tentent même une amitié mais leurs mondes les séparent tout au long de leur vie. C’est donc, chapitre après chapitre, qu’on expérimente l’existence de l’une, puis celle de l’autre, au début dans la même plantation, puis éloignées et séparées.

Dans l’enfance, les sentiments sont dépeints. On ressent les émotions, les désillusions et les déceptions. L’espoir nous guide… Puis vient le moment de l’adolescence et des ruptures définitives; puis, le monde adulte et ses obligations, ses meurtrissures et enfin, le commencement de la vieillesse.

Plus les pages se tournent, plus la vie de Sarah devient « historique » et impliquée politiquement parlant. Celle de Handful, esclave, reste très proche de son vécu. Son histoire reste charnelle et viscérale. J’ai aimé suivre leur évolution. On sent un roman bien documenté. Sue MONK KIDD a voulu nous dévoiler une vérité.

C’est un très beau roman, émouvant et riche de faits vécus. Le côté « romancé » n’est pas la priorité dans cette oeuvre. Il dépeint les prémices de l’abolitionnisme et les premiers pas vers le féminisme et les droits des femmes.



J'ai écrit mon avis sur d'autres livres... Vous pouvez visiter mon blog : alapagedeslivres.wordpress.com
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Le secret des abeilles

Quelques longueurs et une intrigue parfois un peu plate, mais une histoire qui m’a énormément touchée. Cette petite fille qui recherche ses origines va, sur fond d’émeutes raciales et de fabrication de miel, découvrir la force des liens du coeur et le sens du mot famille. Une très belle histoire.


Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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L'invention des ailes

Inspiré de faits réels, ce livre passionnant et émouvant témoigne de l'atrocité qu'est l'esclavagisme. Un roman-fleuve pour une lecture agréable.
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Le secret des abeilles

Il y a des livres que l’on aime et ceux qui sont plus que cela, l’histoire de lily aurait pu être banale mais sa rencontre avec des personnages étonnants change tout.



Lily vit dans un monde où la couleur de peau a une importance qu’elle ne comprends pas, elle ne voit que l’humanité dans l’Homme où plutôt dans les femmes qui l’entoure. Mais parmi elles, il en manque une, sa mère morte dans des circonstances difficiles et tragiques. A la recherche de réponse, Lily va s’enfuir avec Rosaleen, une femme de couleur dans la maison du miel. Elle y rencontrera des sœurs pleines de coeur surtout May dont la naïveté accentue la touche de sensibilité.



Ce roman est très riche, il est difficile d’en parler sans rien dévoiler, il restera longtemps dans ma mémoire. Cela fait déjà un moment que je voulais le lire car il n’a que de bonnes critiques que je confirme.

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Le secret des abeilles

Retrouver la douce plume de Sue Monk Kidd fut un vrai plaisir. J'avais beaucoup aimé "l'invention des ailes" et dans ce livre, on replonge dans la moiteur de la Caroline du Sud en 64, avec tous les problèmes liés à cette époque : la ségrégation, le machisme, la violence, les injustices... Mais dans les 1eres pages, j'ai eu un peu peur que ce livre soit trop sirupeux, que les bons sentiments dégoulinent et me collent aux doigts. Mais c'était sans compter sur le talent de cette autrice : une fois le voile de nos apicultrices soulevés, j'ai finalement trouvé cette histoire douce, lumineuse et reposante malgré le bruissement incessant des ailes des nombreuses abeilles qui apportaient un peu de piquant et d'originalité à ce roman.
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Le livre des ferveurs

J’aime cette auteure depuis « la vie secrète des abeilles » mais celui-ci m’a transportée, exaltée, émue aux larmes. Quelle maitrise de son art a atteint Sue Monk Kidd !

Son Jesus est plein d’humanité, et sa narratrice parvient à faire vivre autant l’amour que la ferveur d’être soi-même, et l’aspiration à la liberté des femmes oppressées . Sans compter la plongée très réussie dans l’époque.



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L'invention des ailes

alors voilà le coup de cœur annoncé ne s’est pas produit car le style n’y est pas. l’histoire est prenante, intéressante surtout en cette période et mérite qu’on se penche sur ces femmes qui ont fait l’histoire de l’abolitionnisme et le féminisme, mais le style fait défaut, c’est peut-être du à la traduction, mais je n’ai pas été embarquée dans des émotions fortes.
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L'invention des ailes

Ce roman qui a pour sujet l'esclavagisme est en réalité une ode aux femmes qui ont lutté pour la justice, sous plusieurs formes.







Un roman fort, donc, qui nous expose de façon déchirante l'esclavagisme, et qui nous embarque à chaque page dans la quête de liberté de toutes ces femmes, héroïnes résolument modernes.
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L'invention des ailes

J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman inspirant et riche en émotions. La plume de l’autrice a fini de m’emporter et je lirai avec joie d’autres oeuvres de sa bibliographie.
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L'invention des ailes

Ce roman relate avec beaucoup d’émotions l’amitié impossible entre deux jeunes filles : Sarah et Hetty.



- Sarah est une jeune fille timide mais révoltée, issue d’une famille respectée de Charleston, propriétaire de terres et d’esclaves. Cette dernière exècre l’esclavage et rêve secrètement de devenir la première femme juriste dans le but de mettre un terme à cette abomination ;



- Hetty, quant à elle, est une jeune esclave intrépide avec une force de caractère à toute épreuve.



Les deux jeunes filles se rencontrent lorsque Sarah se voit « offrir » Hetty comme cadeau d’anniversaire ! La complicité entre les deux filles est presque immédiate. Cependant, Sarah et Hetty vont être confrontées à de nombreux obstacles au fur et à mesure qu’elles prennent de l’âge. En effet, les utopies enfantines éclatent comme des bulles de savon et laisse place à la froide réalité : elles ne seront jamais du même monde…



On suit ainsi le destin de ces deux filles attachantes, de leur adolescence à leur vie de femmes mures. Chacune cherche à acquérir une forme de liberté : Hetty veut se défaire de ses chaînes et défend son statut d’être humain à part entière ; tandis que Sarah cherche à s’émanciper des carcans dans lesquels la société et sa propre famille l’enferment.



On assiste à leur quête, on est horrifiés par les mauvais traitements subis par les esclaves, on prie pour une rébellion de ces derniers, pour un changement des mentalités, et ce même si on connaît déjà le cours de l’Histoire.



Le personnage d’Hetty est, selon moi, une incarnation de force et de résilience. Je me suis beaucoup attachée à elle.



Le destin de Sarah (et de sa jeune soeur Angelica) est tout aussi fascinant, dès lors qu’elle va lutter de toutes ses forces, sur les scènes religieuse et politique, en faveur de l’abolition de l’esclavage et de la condition des femmes. Sarah et Angelica Grimké deviendront finalement les premières oratrices au féminin à faire entendre leur discours humanistes dans tous les Etats américains. Il s’agit, en effet, d’une histoire vraie qui relate leur parcours hors du commun. Seules les parties sur Hetty relèvent de la fiction. A ce titre, je vous suggère de lire la postface de Sue Monk Kidd à ce sujet. Il est très intéressant de comprendre la démarche de l’autrice et ce qui l’a motivé à écrire sur ces deux femmes Grimké.



Un dernier mot sur Sue Monk Kidd : j’ai adoré son style littéraire et notamment les images qu’elle convoque grâce à sa plume. La lecture est poétique malgré le thème très difficile qui y est abordé.



En bref : J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ce roman inspirant et riche en émotions. La plume de l’autrice a fini de m’emporter et je lirai avec joie d’autres oeuvres de sa bibliographie. Je recommande cette lecture !
Lien : https://thecosmicsam.com
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Le secret des abeilles

Une belle histoire bienveillante et humaniste avec comme fil rouge l'apiculture. Attention, le livre est un roman et les moments autour des abeilles sont plutôt rares. La lecture est fluide et agréable. A découvrir...
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L'invention des ailes

J’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture ! Je pense que cela provient d’abord du fait que nous alternons les points de vue de Sarah et d’Hetty (dont le prénom de naissance est Handful) tout au long du roman. Chaque chapitre est écrit à la première personne, ce qui nous permet réellement de nous imprégner de leur psychologie. Le roman est découpé en plusieurs grandes parties qui correspondent à des périodes importantes de la vie des deux jeunes femmes, couvrant au total une période d’une quarantaine d’années.



Ce qui fait la force de ce roman, c’est également le caractère de ces deux personnages. Comme je l’ai dit plus haut, chacune est vraiment éprise de liberté. Sarah, en dehors de ses idées abolitionnistes est également une fervente féministe. Très intelligente, elle adore lire et se passionne pour des sujets sérieux, habituellement dédiés aux hommes. Elle souhaite ardemment devenir juriste et, lorsqu’elle comprend que sa condition de femme risque de mettre ses désirs d’avenir en péril, elle n’aura de cesse de défendre ses convictions. C’est d’autant plus difficile pour elle qu’elle vit dans une société extrêmement conservatrice et qu’elle n’obtient guère de soutien de la part de ses proches. Handful, quant à elle, va comprendre très rapidement quelles sont les limites de sa condition d’esclave. Là encore, elle ne va cesser de les repousser pour vivre une vie la plus digne possible. Ce sont deux femmes fortes qui doivent lutter contre les lois que la société leur imposent. Elles vont s’épauler dans leur combat mais elles vont également se rendre compte que leurs vies sont extrêmement différentes et que chacune possède ses propres entraves.



Ce roman nous décrit avec beaucoup de justesse les difficultés d’une vie de femme à l’époque, qu’importe sa condition et ses envies de liberté. A l’une ou l’autre occasion, nous allons, par exemple, découvrir des failles dans le personnage très strict de la mère de Sarah qui semble être totalement opposée à toute idée d’émancipation féminine. Et si cette hostilité était une façon de se protéger de ses propres regrets ? Nous suivons également Nina, la jeune sœur de Sarah dont les idées sont encore plus radicales que celles de son aînée. Leur relation est d’ailleurs extrêmement intéressante car il arrive un âge où leurs rôles s’inversent et celle qui influence l’autre n’est plus celle que l’ont croit. Parmi les esclaves, nous suivons également Charlotte, la mère d’Handful qui refuse sa condition et voudra toujours qu’on se souvienne qu’elle était libre, au moins dans son esprit.



Nous découvrons également avec horreur les conditions de vie d’une « famille » d’esclaves : le peu de considération que leurs maîtres ressentent pour eux, même s’ils estiment qu’ils les traitent de manière on ne peut plus confortable. Il est vraiment difficile pour moi d’imaginer qu’on ait pu penser d’une telle manière : que les noirs ne valaient guère plus que du bétail ou des biens matériels et qu’il fallait les brider, « pour leur propre bien ». Toute cette violence assumée, justifiée par les « Saintes Écritures » (quelle hypocrisie !) et par la volonté de conserver un niveau de vie confortable, obtenu uniquement grâce à la sueur de ces personnes qu’on exploite. Sur quarante ans, nous voyons comment évolue le « cheptel » de la famille Grimké : avec quelle désinvolture les maîtres se débarrassent d’une nourrice qui ne sert plus, d’un majordome qui s’épuise ou d’un enfant trop maladroit et qui ne fait que retarder le travail des autres, le plaisir sadique et non assumé d’affliger des « punitions » pour le bien de ces « pauvres choses » qui doivent apprendre à obéir et à respecter l’autorité, l’ingéniosité des blancs pour trouver des châtiments toujours plus cruels, etc. C’est vraiment quelque chose qui m’a bouleversée. Et pourtant, nous nous apercevons que les esclaves gardent l’espoir d’être libérés un jour (ou devrais-je dire de se libérer), profitent de chaque petit moment de plaisir que leur accorde la vie et n’hésitent pas à se révolter de manière pacifique ou non, pour défendre leurs valeurs.



Enfin, ce qui m’a fait aimer ce roman davantage, c’est d’apprendre que les sœurs Grimké ont réellement existé : qu’elles sont véritablement des figures de l’abolitionnisme et de la pensée féministe du milieu du XIXème siècle aux Etats-Unis. Cela rend la lecture de ce roman d’autant plus importante, plus concrète. Cela m’a rendue curieuse de découvrir comment s’est formé le mouvement abolitionniste et à quel point il était lié au féminisme. Je pense qu’il ouvre pour moi de nouvelles perspectives pour mieux appréhender des sujets qui m’intéressent de plus en plus.
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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L'invention des ailes

L’invention des ailes fut une très belle lecture, mais ce n’est pas un coup de cœur. J’ai adoré suivre les histoires parallèles de nos deux héroïnes, mais je n’ai pas réussi à m’attacher autant à elle que j’aurais pu m’y attendre, donc… j’ai eu un petit blocage.



La grande force de ce roman est que nous suivons en parallèle le destin de Handful, esclave, et de sa maîtresse Sarah. Nous ne suivons donc pas que le point de vue d’une esclave ou d’une propriétaire d’esclave, ce qui enrichit très clairement le récit. Surtout que Sarah n’est pas une propriétaire d’esclave comme une autre, mais est inspirée de la vraie Sarah Grimké, qui a réellement existé.



Et j’ai adoré ces deux histoires. Je me suis beaucoup identifiée à Sarah, jeune femme qui tente de lutter contre l’esclavage et en faveur de la condition des femmes. Dès son plus jeune âge, son esprit moderne part en lutte, et elle finira par se construire un destin hors du commun et qui a fini par rentrer dans l’Histoire. J’ai beaucoup admiré son parcours et son évolution tout au long du roman, et cela m’a donné envie d’en apprendre davantage sur sa vie et son parcours.

Handful, quant à elle, nous fait pleinement prendre conscience de l’horreur de l’esclavage, à quel point la propriété d’un être humain est absurde et contre-nature. L’importance des liens familiaux et des racines est décuplée, et son histoire est vraiment émouvante et m’a prise aux tripes à de nombreux moments.



Mais, je ne sais pas pourquoi, ça n’a pas été un coup de cœur. L’ai-je lu au mauvais moment ? Suis-je restée sur ma faim car je m’attendais davantage à une histoire d’amitié ? Je ne sais pas… Je n’ai pas réussi à vibrer avec Sarah, à pleurer avec Handful.



Malgré ce petit bémol, tout à fait personnel, j’ai énormément apprécié ce roman, qui est prenant, émouvant, révoltant.



16/20
Lien : https://matoutepetiteculture..
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