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— Dites-moi au moins combien il y a de cadavres !
— À vue de nez, une petite septaine.
— Sept cadavres ?!
— C’est ça. Franchement, ce n’était pas un spectacle des plus
ragoûtants.
— Mais… attendez, on reprend.
— Vous n’êtes pas très rapide, quand même. Pas étonnant que vous soyez
à l’accueil.
— C’est un choix.
— Oui, oui. Répétez-vous ça si ça vous fait plaisir.
— Mais enfin, je suis très content de rester à l’accueil.
— Donc quoi, vous n’avez jamais rêvé d’être un détective ?
— Bon, peut-être une fois ou deux. Mais les détectives finissent tous
dépressifs et seuls. Je préfère autant éviter, voyez ?
— Très bien. Je pense de toute façon que vous n’avez pas une tête de
détective. Pas le regard assez torturé. Vous, on aurait plutôt envie de vous
faire confiance aveuglément. À la réflexion, ça pourrait être une bonne qualité
pour un détective.
— Vous croyez ? Parce qu’il y a un concours en interne et… ne
changez pas de sujet ! Qui avez-vous tué ?
Le futur était forcément beau, brillant, lumineux. Il était lointain aussi, tellement lointain, presque inaccessible. Et c'était peut-être ce qui m'attirait dans ce concept. C'était un idéal, mais j'aimais qu'il le reste. Penser que ce futur pouvait un jour se transformer en passé et perdre de son éclat était inconcevable.
Après avoir absolument apprécié « Quatorze Minutes » et « Quand la mousse pousse » de cet auteure, c'est avec un plaisir particulier qu'on se laisse prendre par la lecture de « Point de fuite ». Le style de Svetlana Kirilina est toujours aussi fluide et percutant, l'intrigue est bien travaillée, et le tout nous emmène dans une histoire mêlant romance, thriller et humour.
Depuis son plus jeune âge, Margot traine la poisse comme un fardeau. Mais pas une petite poisse. De celles qui vous gâchent la vie… Comme si ça ne suffisait pas elle se fait kidnapper en faisant ses courses…je ne suis pas douée pour parler romance, sur ce point, j'avoue que mon esprit est parti sur plein de théories !!
Si vous voulez passer un bon et agréable moment de lecture, c’est le livre qu’il vous faut !
— Et qui ferait ça, hein ? Qui serait assez con pour faire volontairement pousser de la mousse jaune sur des murs ?
— J’ai entendu parler d’un culte qui s’était formé dans les collines. Les Protecteurs Psychopathes de la Petite Mousse qui Pousse.
— Tu parles d’un nom.
— C’est eux, j’te dis !
— Admettons. Sauf qu’il y a rien dans l’intitulé de leur poste qui dit que c’est bien la jaune qu’ils protègent.
— Ils protègent la mousse en général. Qu’elle soit jaune, bleue ou arc-en-ciel, ça change pas grand-chose.
— Donc, dans les montagnes, il y a des mecs qui font pousser de la mousse de toutes les couleurs dans le seul but de venir en tapisser les murs des gens quand ils ont le malheur de les nettoyer ?
— C’est ça.
— Jamais entendu un truc aussi con.
- Dis-moi...
- Oui ?
- T'y tiens à ta jambe ?
- Quoi, c'est si terrible ?
- Disons que je me renseigne avant d'annoncer la nouvelle.
- La nouvelle ? T'es pas en train de me dire qu'il faudra amputer ?
- Amputer, peut-être pas, mais raccourcir un peu, c'est pas exclu.
Ce chemin, on était les seuls à le connaître. A vrai dire, c'était nos pieds qui l'avaient dessiné.
A vingt-deux ans, je décidai que ma vie était finie.
Oh, je ne prétendais pas faire partie de ces personnes qui avaient tout vu et tout connu. Mais ce que j'avais vu me suffisait.
Là, autour de moi, c'était l'automne dans toute sa splendeur. L'or du feuillage se reflétait sur la moindre gouttelette abandonnée par la pluie. Le soleil faisait miroiter l'asphalte et ses flaques dans lesquelles les oiseaux piaillaient joyeusement en se baignant.