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Citations de Svetlana Kirilina (28)


- Dis-moi...
- Oui ?
- T'y tiens à ta jambe ?
- Quoi, c'est si terrible ?
- Disons que je me renseigne avant d'annoncer la nouvelle.
- La nouvelle ? T'es pas en train de me dire qu'il faudra amputer ?
- Amputer, peut-être pas, mais raccourcir un peu, c'est pas exclu.
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— Et qui ferait ça, hein ? Qui serait assez con pour faire volontairement pousser de la mousse jaune sur des murs ?
— J’ai entendu parler d’un culte qui s’était formé dans les collines. Les Protecteurs Psychopathes de la Petite Mousse qui Pousse.
— Tu parles d’un nom.
— C’est eux, j’te dis !
— Admettons. Sauf qu’il y a rien dans l’intitulé de leur poste qui dit que c’est bien la jaune qu’ils protègent.
— Ils protègent la mousse en général. Qu’elle soit jaune, bleue ou arc-en-ciel, ça change pas grand-chose.
— Donc, dans les montagnes, il y a des mecs qui font pousser de la mousse de toutes les couleurs dans le seul but de venir en tapisser les murs des gens quand ils ont le malheur de les nettoyer ?
— C’est ça.
— Jamais entendu un truc aussi con.
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Là, autour de moi, c'était l'automne dans toute sa splendeur. L'or du feuillage se reflétait sur la moindre gouttelette abandonnée par la pluie. Le soleil faisait miroiter l'asphalte et ses flaques dans lesquelles les oiseaux piaillaient joyeusement en se baignant.
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Restez vigilants, chers auditeurs de notre radio apocalyptique ! N'écoutez pas ceux qui nous accusent de colporter les théories farfelues. Nous, on sait qu'on veut nous faire passer pour des marginaux. Mais regardez dehors. Elle est bien là, cette fin de monde contre laquelle on tentait de vous mettre en garde. Elle est là !
Je rends l'antenne et vous laisse en compagnie du premier ministre Chavron. Il semble prêt à nous en dire un peu plus.
Faites bien gaffe à vous !
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Çà fait dix jours que Julia n'a pas mis les pieds dehors. Comme à peu près tout le monde, en fait. Juste après le début des pluies, on est venus les chercher pour les emmener dans des bunkers. Julia ne savait même pas que chaque quartier en était équipé. Apparemment, ils en savaient quelque chose, de ce qui allait arriver.
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Salut la compagnie ! Il est midi et vous écoutez la dernière radio avant la fin du monde. Aujourd'hui, les choses ne vont pas super bien. Dingue, hein ? Eh oui, il faut dire que depuis le tremblement de terre de vendredi dernier, ce n'est pas la joie. Quelques immeubles se sont effondrés les uns sur les autres, de grosses crevasses parcourent la ville. Mais pas de panique ! On va s'en sortir. En tout cas, les auditeurs de notre radio apocalyptiques ont une chance !
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Le jour de mes vingt-trois ans, je décidai que j’allais faire comme tout le monde. J’allais prendre de bonnes résolutions.
Et si, jusque-là, ma vie n’avait été qu’un énorme foutoir, c’était sûrement parce que je n’avais jamais tenté d’y changer quoi que ce soit.
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L’été avait toujours été une période difficile pour maman. C’était généralement à cette époque de l’année qu’elle retombait un peu plus dans la dépression. Et, ce jour-là, j’avais soudain senti sur moi son regard. Je veux dire vraiment son regard, pas juste son ombre.
Je m’étais figée, presque intimidée par ces deux pupilles qui me fixaient. Un moment, j’avais eu envie de dire quelque chose. Mais je m’étais contentée de l’observer en silence. Et puis, son regard avait changé, l’expression de son visage s’était métamorphosée.
J’y lus beaucoup de choses. Du mépris. Des reproches. Beaucoup de reproches. Et puis, je sentis une boule se former dans ma gorge, mes yeux me piquer. Mais le pire, c’est que je n’eus même pas la force de détourner le regard. C’est elle qui regarda ailleurs. C’est elle qui se détourna de moi, une fois de plus.
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On avait convenu de ça en se disant que la seule chose à laquelle on devait s’intéresser était le futur. Le futur et rien d’autre. Le passé, le présent, tout ça, on pouvait déjà le toucher, ce n’était pas intéressant. Par contre, le futur…
Le futur était forcément beau, brillant, lumineux. Il était lointain aussi, tellement lointain, presque inaccessible. Et c’était peut-être ce qui m’attirait dans ce concept. C’était un idéal, mais j’aimais qu’il le reste. Penser que ce futur pouvait un jour se transformer en passé et perdre de son éclat était inconcevable.
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Le printemps venait tout juste de s’inviter dans les
rues. Les branches des arbres se gonflaient de sève, les fleurs tentaient une
timide percée et le vent n’avait plus ce fond gelé propre à la saison froide.
Margot aimait le printemps. Tout du moins, elle le préférait à l’hiver. En
hiver, il était tellement facile de glisser sur une plaque de verglas.

Ce jour était un lundi et trois heures venaient tout
juste de sonner à l’église. Ce jour était aussi celui où Margot passait à
l’épicerie à la sortie du travail. Le lundi, elle finissait toujours plus tôt
et pouvait ainsi éviter la foule des week-ends. Dans la foule, elle savait que
tellement de choses pouvaient mal tourner. Elle poussa la porte du petit
magasin et ne fut pas mécontente de le trouver quasiment désert. Les courses
aussi suivaient un rituel bien défini. Les produits mis dans le caddie étaient
toujours les mêmes, elle savait ce qu’il lui fallait pour la semaine. Bien
évidemment, il ne fallait pas oublier de vérifier les dates de
péremption ; se retrouver aux urgences à cause de yaourts passés, ça,
c’était une expérience qu’elle ne souhaitait pas renouveler.
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— Dites-moi au moins combien il y a de cadavres !

— À vue de nez, une petite septaine.

— Sept cadavres ?!

— C’est ça. Franchement, ce n’était pas un spectacle des plus
ragoûtants.

— Mais… attendez, on reprend.

— Vous n’êtes pas très rapide, quand même. Pas étonnant que vous soyez
à l’accueil.

— C’est un choix.

— Oui, oui. Répétez-vous ça si ça vous fait plaisir.

— Mais enfin, je suis très content de rester à l’accueil.

— Donc quoi, vous n’avez jamais rêvé d’être un détective ?

— Bon, peut-être une fois ou deux. Mais les détectives finissent tous
dépressifs et seuls. Je préfère autant éviter, voyez ?

— Très bien. Je pense de toute façon que vous n’avez pas une tête de
détective. Pas le regard assez torturé. Vous, on aurait plutôt envie de vous
faire confiance aveuglément. À la réflexion, ça pourrait être une bonne qualité
pour un détective.

— Vous croyez ? Parce qu’il y a un concours en interne et… ne
changez pas de sujet ! Qui avez-vous tué ?
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Le futur était forcément beau, brillant, lumineux. Il était lointain aussi, tellement lointain, presque inaccessible. Et c'était peut-être ce qui m'attirait dans ce concept. C'était un idéal, mais j'aimais qu'il le reste. Penser que ce futur pouvait un jour se transformer en passé et perdre de son éclat était inconcevable.
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Après avoir absolument apprécié « Quatorze Minutes » et « Quand la mousse pousse » de cet auteure, c'est avec un plaisir particulier qu'on se laisse prendre par la lecture de « Point de fuite ». Le style de Svetlana Kirilina est toujours aussi fluide et percutant, l'intrigue est bien travaillée, et le tout nous emmène dans une histoire mêlant romance, thriller et humour.
Depuis son plus jeune âge, Margot traine la poisse comme un fardeau. Mais pas une petite poisse. De celles qui vous gâchent la vie… Comme si ça ne suffisait pas elle se fait kidnapper en faisant ses courses…je ne suis pas douée pour parler romance, sur ce point, j'avoue que mon esprit est parti sur plein de théories !! 
Si vous voulez passer un bon et agréable moment de lecture, c’est le livre qu’il vous faut !
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« Elle ravala ses larmes et lui prit le visage entre les mains. Elle voulait croiser son regard encore une fois, elle voulait sentir leurs cœurs battre à l’unisson. Elle ne voulait pas que ça s’arrête. Mais elle ne pouvait pas le retenir de force. »
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Extrait :
— Bonjour. Que puis-je pour vous ?
— Je viens me rendre.
— Vous rendre ?
— Eh bien, oui. C’est bien un poste de police ici ?
— Ça l’est. Mais il va me falloir plus de détails.
— Des détails ? Je viens me rendre, je vous dis.
— J’ai compris, oui. Mais pourquoi ?
— Sans raison. J’étais dans le coin et je me suis dit que je passerais bien les vingt prochaines années en prison.
— Pardon ?
— Je plaisantais. Je viens me rendre parce que j’ai commis un crime.
— Vous pouvez détailler ?
— Je peux. Mais ça peut vite devenir assez pénible, aussi bien pour vous que pour moi.
— Je ne peux pas vous arrêter si vous ne me dites pas ce que vous avez fait.
— Je vous aurais prévenu.
— Qu’est-ce que vous avez fait ?
— Vous savez, vous ne devriez pas vous énerver comme ça. Il y a votre grosse veine, là, au cou, qui palpite bizarrement.
— Laissez donc mes veines tranquilles et dites-moi ce que vous avez fait !
— Vous avez de quoi noter ?
— Ça devient pénible, vraiment.
— Oh, ça va, je me renseigne.
— Et donc.
— Et donc… Vous auriez l’heure ?
— Midi.
— Déjà ?
— Déjà
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- [...] Je pense que la rougette commence sa floraison.
- La rougette ?
- La plante à côté de la machine à café.
- C’est une plante ? J’ai toujours pensé que c’était un portemanteau.
- Ah, c’est donc pour ça que j’ai retrouvé quantité d’écharpes dessus.
- En même temps, ça y ressemble.
- C’est rouge et ça a des branches. Mis à part ça...
- Et donc, elle fleurit ?
- Oui, une fois tous les sept ans. C’est un phénomène très intéressant.
- Ah ? Elle fait comme la blanchette ? Elle chante et joue des claquettes en sortant les fleurs ?
- Non. Mais la blanchette en fait trop. On dirait qu’elle ne peut pas juste pousser en silence.
- Donc la rougette, elle fait quoi ?
- Elle fait... Bah, elle sort des fleurs.
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Dans la rue, les gens étaient silencieux. Gul ne savait pas si c’était normal. En général, le trajet jusqu’au travail se faisait avec la radio. Il ne savait pas si les gens parlaient. Il n’y avait jamais fait gaffe. Mais maintenant, ils se regardaient et ils n’osaient rien dire.
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Le commun des mortels aurait hésité à tout laisser derrière et à se tirer avec un parfait étranger dans le couchant.
Il se demanda un moment si elle ne fuyait pas quelque chose. Quelque chose de sérieux. Pas cette histoire de poisse à dormir debout. Quelque chose dont il devrait se méfier.
Mais le seul moyen de le savoir était de voir. Voir et attendre.
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On sait parfaitement que tout ça, ce n’est que le résultat des expériences que l’état mène en secret depuis des années. Ils croyaient pouvoir nous le cacher ? C’est réussi, ça vient de nous exploser à la figure !
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Machin trouvait que la volonté n'était pas toujours suffisante et que parfois, il fallait aussi mettre la main à la pâte.
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