Citations de Sylvie Brien (23)
- Cet endroit est particulièrement dangereux et beaucoup y ont perdu la vie, chuchota-t-elle. Il semble que ce soit une bouche ouverte sur le ki, le courant souterrain du vouivre, l’une des veines du dragon dont nous avons parlé ce matin.
(p. 70)
Tout porte à croire que nous avons été téléportés à travers un vortex spatiotemporel. Nous avons été propulsés dans le passé et dans un autre lieu, mais en ayant pu garder miraculeusement nos souvenirs intacts.
(p. 161)
- Combien de personnes travaillent ici ? s'enquit Saint-Ignace .
- Oh ! fit l'autre sans illusion. Environ une sur dix .
( p 53)
Nos désirs les plus tenaces annoncent ce dont nous sommes capables.
L'espérance est un emprunt que l'on fait au bonheur, ma mère.
Très avancé pour son époque, Tesla croyait mordicus que les premiers Égyptiens avaient découvert l’énergie du vide et que certaines de leurs pyramides en étaient les capteurs. Un système complexe aurait relié les pyramides entre elles en un véritable réseau souterrain qui s’étendait sur des dizaines de kilomètres à la ronde, croyait-il.
Le lundi qui suivit apporta enfin un redoux. Le soleil d'avril tapait si fort que la meringue croûtée de Spirit Lake fondait à vue d'oeil, happée et bue à grandes lampées par la terre d'argile. Un vent d'est nous apportait de capiteux parfums d'humus et d'excréments, annonciateurs du printemps.
Une infraction passerait toujours, pas un homicide !
- Je suis libre de tout préjugé, assura vivement la femme de ménage. Je déteste tout le monde exactement de la même façon.
Quand un vieillard se retrouve seul et sans ressources, il est "vendu" par le curé à la porte de l'église à toutes les personnes intéressées à offrir le gîte moyennant rétribution.
- Il y a des reproches qui louent et des louanges qui médisent, gronda ma grande-tante.
Il est écrit dans la Genèse: "Tu es poussière et tu retournera poussière."
C'est pour ça que je dois m'arroser tout le temps, m'expliqua-t-il, après s'être désaltéré. La vie, on en sort jamais vivant, batêche !
Bois ! hurle la grand-mère. Si tu ne grossis pas, tu ne deviendras pas une femme et tu n’auras pas d’homme. Il n’est pas une fillette que j’ai gavée qui ne soit parvenue à grossir. C’est ma cinquième calebasse de lait depuis ce matin, encore trois litres d’affreux liquide. Si je restitue mon dernier bol de la journée, c’en sera fait de moi. La grand-mère serre la tenaille de bois avec fureur, encore et encore, aïe, aïe, ses affreux yeux noirs rivés aux miens. “Je vais te briser, Aziza”, semblent-ils dire. Osera-t-elle ? J’ai peine à croire que grand-mère me brisera sciemment le doigt, ne serait-ce que pour l’amour de papa, son fils si doux, né de son propre ventre. »
La vie a de ces revers...Si elle semble te laisser les mains vides, c'est pour te fabriquer l'instant d'après des alliés avec tes adversaires. Elle te prouve son amour quand tu t'y attends le moins. Le hasard, c'est ton destin qui voyage en dromadaire, caché sous un tchador.
Le mieux encore est de te laisser conduire. Laisse-toi porter par sa marche, ne lutte plus, Zazi. L'espoir est un emprunt fait sur ton bonheur futur.
Incapable de détacher les yeux de la verrue poilue qui couronne son menton osseux, j'ai peine à croire que cette parente si acariâtre et vêtue d'habits noirs soit mon aïeule, la mère de mon propre père, la première femme qu'il ait jamais aimée. Elle est plus méchante qu'une vipère et cent fois plus agressive que l'oncle Kals quand il s'interdit de fumer pendant le ramadan. Rien, vraiment rien dans ce visage grimaçant ne peut rappeler l'histoire d'amour maternel qu'elle a pu vivre avec mon père. Grand-mère, c'est la haine qui se déguise en devoir.
Plus l'enfance t'a protégée et plus le choc de deuils et des séparations te sera difficile, Zazi. Le bonheur de ceux qui ne connaissent rien au malheur forge contre la souffrance des carapaces bien minces. Il vaut mieux l'oublier, ta vie d'avant, et l'effacer à tout jamais de ton esprit, comme tu as su gommer les événements concernant le décès si tragique, si terrible de ton pauvre papa. Ce qu'on ne sait plus ne fait plus mal, ma petite chérie.
Ton talent à toi, ce sera les mots, Aziza. Ce sont des armes redoutables qui piquent les cœurs et font ouvrir les poings.
L'enfance est une éponge qui absorbe mots et maux.
Il faut souffrir pour être belle .
Soudain, frémissant, je reconnus la courbe, le rocher et ses trois épinettes.