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Citations de Sylvie Drapeau (18)


Elle ne semble pas connaître le chagrin : deux pierres précieuses à la place de ses yeux et plein de petites rides autour parce qu'elle rit tellement souvent, plus que la moyenne des humains, je suppose. La preuve que ça laisse des traces, la joie.
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L'acteur doit descendre au fond du gouffre et revenir avec une part d'obscurité pour lui faire rencontrer la lumière.
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Une maman, ça n'a pas le droit de mourir. Ou alors, c'est à ses risques et périls.
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Toi, tu lui fais un pied de nez, à l'école, en passant. Tu ne l'aimes pas. Tu lui dis des mots interdits qui me font peur comme des coups de poing. Et elle ne peut pas répondre, car c'est les vacances. Elle est muette et froide, l'été. Comme oubliée.
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Peut-être que papa engourdissait ainsi un peu de son chagrin et de sa colère envers maman. Car après sa mort, papa nous avait avoué ne jamais lui avoir pardonné pour la noyade. « C’est elle qui était en charge ce jour là, c’était sa responsabilité! »
Maman était morte seulement quelques années après avoir appris son infidélité. Sa colère, à elle, n’avait trouvé d’autre exutoire que dans un cancer à l’issue fulgurante. Elle n’était pas arrivée à changer de rôle, demeurant victime jusqu’au trépas.
Il y avait donc eu toujours cela entre eux, ce fil tendu entre reproche et faute. Moi, je me suis souvent demandé si les pères n’avaient pas une responsabilité face aux rêves d’avenir de leurs filles, ces femmes en devenir.
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Dans ce concours de mutisme, papa a fait avec ta folie ce qu’il a toujours fait: il l’a ignorée. Un très grand silence.
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Dans l'enfance, on les fait très épais, ces murs, de peur d'être anéanti par le chagrin. Et c'est en fait à eux qu'on devra survivre, car ils furent d'abord barrière de protection avant de devenir rempart à l'amour.
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Nous sommes ignorants du sens profond de ce qui nous entoure et, malgré cela, nous passons le plus clair de notre temps dans la logique des apparences. Nous nous y enlisons. Nous avons tout jeté du ciel et de sa contemplation.
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Il fut un temps aussi où nous nous demandions bien pourquoi on nous avait fait si nombreux, nous, la meute. Alors que l'amour semblait être une denrée si rare au coeur de la maison de notre enfance.
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Sur la trace du « je pense donc je suis », on glisse imperceptiblement vers le « je pense tellement que j'en deviens fou », puis, « je pense et j'entends ce que je pense et la voix que j'entends, ça n'est plus la mienne ». Qui pense, dans ce cas? Où est passé « je »?
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J'éprouve tant de joie, tant de soulagement à vous retrouver tous, toi, papa et la meute. C'est fatigant, errer à la recherche de soi-même. Ici, je n'ai pas à savoir qui je suis, je me laisse porter par le courant, je fais partie d'un clan, d'un mouvement commun. Le mouvement de la famille. Un sens.
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Dans ce concours de mutisme, papa a fait avec ta folie ce qu’il a toujours fait: il l’a ignorée. Un très grand silence. Une autre. Royal. C’est nous, tes sœurs, qui avons affronté ta monstrueuse déraison. Lui, il avait abdiqué devant la vérité.
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Je voulais être née pour un gros pain à deux fesses, pas pour cet insignifiant petit reste dont on entendait tellement parler : le vieux pain rassis des ancêtres, le « petit » pain.
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Elle n’était pas arrivée à changer de rôle, demeurant victime jusqu’au trépas.
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Tu avais été choisi, c’est toi qui portais sur tes épaules la folie de notre clan et nous te soutenions du mieux que nous le pouvions, avec la culpabilité de ceux sur qui ça n’était pas tombé, enfin pas avec cette force.
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Je n’étais pas assez forte, pas assez étanche, pour soutenir ta nouvelle présence près de moi. Je me savais planète fragile.
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Puis, le temps passerait sur son absence.
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Au bout d'un long moment, infini, un cri terrible, celui de maman, un cri de bête à l'agonie qui déchire la nuit. Nous ne dormirons plus jamais de notre vie. Il y aura toujours ce cri de bête qui se fait arracher sa chair, son cœur et son esprit. Toujours, il retentira dans la nuit de notre fin du monde à nous.
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