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Citations de Ta-Nehisi Coates (123)


Mais on pensait bien faire. On a fait au mieux. Cette expression "bonnes intentions", c'est un badge qui permet de traverser l'histoire sans encombres, un somnifère garant du Rêve.
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À l'époque de l'esclavage, la loi ne nous protégeait pas. Aujourd'hui - à ton époque -, la loi est devenue une excuse pour pouvoir t'arrêter et te fouiller. Autrement dit, elle n'est que le prolongement de cette agression physique.
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Je travaillais dur. J'étais un homme estimé en tant qu'esclave - autrement dit, je n'étais pas estimé en tant qu'homme.
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À l’époque de l’esclavage, la loi ne nous protégeait pas. Aujourd’hui, la loi est devenue une excuse pour pouvoir nous arrêter et nous fouiller.
Autrement dit, elle n’est que le prolongement de cette agression physique.
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aujourd'hui encore, alors que je l'ai vécu, je ne peux pas dire que je comprenne entièrement en quoi consiste la conduction, hormis pour ce qui est d'un seul aspect de ce phénomène, un aspect essentiel- il faut se souvenir."
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Parce que toi, contrairement aux autres, tu es capable de voir un pont qui enjambe ce fleuve, plusieurs ponts même qui relient ces îlots les uns aux autres, une myriade de ponts, construits chacun à partir d'une histoire différente. Et non seulement tu es capable d'envisager ces ponts, mais tu peux les traverser, les franchir, en embarquant avec toi des passagers, aussi sûrement qu'un conducteur de train sait piloters sa machine. C'est ça la Conduction. Cette myriade de ponts. Cette myriade d'histoires. Le chemin qui conduit de l'autre côté du fleuve.
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Se souvenir, mon ami, dit-elle. Car la mémoire est le char, et la mémoire est la route, et la mémoire est le pont qui permet de quitter la malédiction de l'esclavage pour rejoindre la bénédiction de la liberté.
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Je veux ce que j'ai toujours voulu, ce que j'ai toujours affirmé vouloir. Je veux que mes mains, mes jambes, mes bras, mon sourire, mon corps tout entier m'appartiennent, à moi et à moi seule. Et si je devais éprouver un jour le besoin, le désir d'offrir tout cela à quelqu'un, alors il faudrait que ce besoin et ce désir soit les miens, pas ceux d'un autre.
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Pour vendre un enfant sous les yeux de sa propre mère, il est indispensable que vous en sachiez le moins possible sur cette mère. Pour dénuder un homme, le condamner à être battu, flagellé puis aspergé d'eau salée, vous ne devez pas ressentir ce que vous ressentez pour vos proches. Vous ne devez pas pouvoir vous identifier à lui, de peur que votre main n'hésite; or votre main ne doit jamais hésiter, car à la moindre hésitation de votre part les Asservis comprendront que vous les prenez en considération, et que vous avez conscience de ce que vous faites.
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C'était toujours comme ça. Les gens me parlaient. Ils me racontaient leurs histoires, ils me les confiaient, et je les gardais précieusement, j'écoutais toujours et je me souvenais toujours.
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Je comprenais maintenant ce qu'était cette guerre à laquelle se livrait le Réseau. Ce n'était pas un vieux et honorable combat. Nulle armée rassemblée en lisière du champ de bataille. Pour chaque agent, il fallait compter cent Distingués et, pour chaque Distingué, un millier de Blancs inférieurs qui leur avaient juré allégeance. La gazelle ne lutte pas contre le lion - elle fuit. Mais nous ne faisions pas que fuir. Nous complotions. Nous provoquions. Nous sabotions. Nous empoisonnions. Nous détruisions.
P. 217
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Et ce n'était seulement le ton de sa voix, mais la nature pas même de son discours qui paraissait inhabituelle. Il est difficile d'expliquer cela aujourd'hui, car c'était une tout autre époque alors, où prévalaient des rituels, une chorégraphie, tout un registre de convenances que se devaient d'observer diversement, selon le rang qu'ils occupaient dans leur classe sociale respective, les Distingués, les Asservis et les Inférieurs. Il y avait certaines choses qu'on pouvait ou ne pouvait pas dire, et chacun se comportait conformément à son rang. Les Distingués, par exemple, ne s'intéressaient pas à la vie intime de leurs « gens». Ils connaissaient nos noms, et ils connaissaient nos parents. Mais ils ne nous connaissaient pas, car cette ignorance était essentielle à leur pouvoir. Pour vendre un enfant sous les yeux de sa propre mère, il est indispensable que vous en sachiez le moins possible sur cette mère. Pour dénuder un homme, le condamner à être battu, flagellé puis aspergé d'eau salée, vous ne devez pas ressentir ce que vous ressentez pour vos proches.
P. 107
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Nous autres, habitants du Terrier, qui vivions parmi eux, nous étions bien placés pour savoir qu'ils utilisaient les lieux d'aisance comme tout le monde, qu'ils étaient jeunes et stupides, vieux et fragiles, et que toute leur puissance n'était qu'une fiction. Ils ne valaient pas mieux que nous, et à bien des égards ils étaient pires.
P. 84
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La race naît du racisme, et non le contraire. La façon dont on nomme les gens n'a jamais été une affaire de généalogie ni de physiognomonie. Elle est plutôt une affaire de hiérarchie. Les différences de couleur de peau et de nature de cheveux remontent à la nuit des temps. En revanche, croire à la prééminence de la couleur de peau et de la nature des cheveux, penser que ces facteurs peuvent contribuer à l'organisation cohérente d'une société et reflètent des caractéristiques plus profondes, indélébiles : voilà l'idée nouvelle qui fonde ce nouveau peuple, qui a été conduit à croire, contre toute évidence et de manière trafique, qu'il est blanc.
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Tu n𠆚vais que dix ans. Mais je savais qu’il était de mon devoir de te perturber, c𠆞st-à-dire de t𠆞mmener là où certaines personnes allaient faire insulte à ton intelligence, où des voleurs allaient essayer de te faire participer au hold-up de ta propre vie en camouflant leurs bûchers et les effets de leurs pillages sous le masque de la charité chrétienne.
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Je ne voudrais pas que tu te couches dans un rêve. Je voudrais que tu sois un citoyen de ce beau monde et terrible à la fois. Un citoyen conscient.
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La salle de classe était une prison, construite pour d𠆚utres intérêts que les miens. La bibliothèque était ouverte, infinie, libre.
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À présent, je comprenais vraiment mon père et sa vieille rengaine -《 Soit c'est moi qui le bats, soit ce sera la police. 》Je comprenais tout - les câbles, les rallonges électriques, tout le rituel. Les Noirs aiment leurs enfants de façon un peu obsessionnelle. Vous êtes tout ce que nous possédons et vous venez à nous en étant déjà vulnérables.
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J'ai commencé à comprendre qu'il me faudrait bien plus qu'une collection d'idoles nationales pour être vraiment libre, et je dois remercier pour ça le département d'histoire de l'université Howard. Mes professeurs d'histoire ne prenaient pas de gants pour m'expliquer que ma quête mythologique était vouée à l'échec, que les histoires que je me racontais n'étaient fondées sur aucune vérité connue. En vérité, ils considéraient que leur devoir était de me défendre contre l'illusion d'une histoire transformée en arme. Ils avaient déjà vu passer tant de malcomistes. ils étaient prêts. Leur méthode était brutale et directe.
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Les politiciens prennent le micro, clament que les jeunes sont devenus fous, qu'ils ont le cerveau malade, qu'ils sont de super-prédateurs. Eh bien moi je dis :
- Allez vous faire foutre, vous tous qui avez un jour sorti ce genre de conneries, vous qui parlez comme si nous ne savions pas de quoi il retournait réellement. Nous avons lu vos livres, les fiches de scores que vous tenez. Et nous avons vu l'avenir. Nous savons comment nous mourrons : de la main de cousins, double meurtre et suicide, victimes de guerres totalement abstraites pour vous, à l'hôpital, lentement étouffés par une angine de poitrine ou le cholestérol. Nous sommes tout en bas de l'échelle, et tout ce qui nous sépare de la bête sauvage, tout ce qui nous sépare du zoo, c'est le respect. Le respect qui pour vous est aussi naturel que le sucre et la merde. Nous savons qui nous sommes, nous savons que nous nous comportons comme si nous n'allions pas traîner en ce monde, ce monde qui n'a jamais voulu de nous. (189-190)
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