AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Tade Thompson (238)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Loin de la lumière des cieux

Tout d’abord, je dois dire que cela fait du bien de lire un roman de science-fiction où l’auteur a pris la peine de se documenter afin de ne pas tomber dans certains travers défiant la physique et pourtant typiques du genre, comme la gravité artificielle ou les voyages subluminiques. Ici, tout est bien fait et j’ai particulièrement apprécié les détails concernant le voyage en stase. Souvent, on nous montre des gens dans des caissons et hop, le tour est joué. Les difficultés inhérentes à l’absence de mouvement et les besoins naturels du corps sont ignorés. Les corps sont refroidis et, donc, tout va bien. Dans son roman, l’auteur explique la méthode avec beaucoup de simplicité et d’intelligence, et prend également en compte que le réveil ne se fait pas en un claquement de doigt ce qui, bien entendu, va lui être utile dans son scénario.



La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
Commenter  J’apprécie          110
La Survie de Molly Southbourne

En conclusion, s'il est vrai que l'effet de surprise et le coup de coeur que j'avais pu ressentir à la lecture de la première novella ont complètement disparu, il n'en reste pas moins que cette suite reste de qualité. Elle comprend de nouveau un double niveau de lecture avec un récit de Science Fiction et d'horreur dans lequel Molly tente de survivre physiquement. Mais, l'auteur aborde aussi toute une partie psychologique durant laquelle la jeune femme en quête d'identité, tente de se reconstruire. Un récit vraiment poignant, haletant et bien construit à découvrir de toute urgence. Vivement le troisième tome!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          110
Les meurtres de Molly Southbourne

Je suis passé à coté.



Molly est une jeune fille très spéciale. En effet toute trace de son sang se transforme en un double d'elle même qui ne souhaite qu'une chose : prendre sa place.

Après plusieurs attaques de doublons ses parents ont établi quelques règles très strictes qui régissent sa vie ...



Même si je ne suis en général pas friande de ce genre (que ça soit en romans ou en films), je suis partie pourtant assez enthousiaste sur ce livre, vu la quantité d'avis positifs qui venaient de partout et notamment de blogueurs qui ont en général des goûts plus ou moins similaires aux miens.



Le début était intriguant. On se demande ce qu'il se passe vraiment.

Mais pour ma part ça n'a pas duré longtemps. Après avoir facilement deviné qui était le personnage du début, j'ai trouvé le flashback et le récit de la vie de Molly depuis son enfance un peu interminable.



Le gros problème c'est qu'en dehors du tout début le récit n'a pas du tout réveillé la moindre émotion en moi.

En fait la seule chose que je me souviens avoir ressentit c'était mon exaspération croissante au fur et à mesure, quand je regardais ou j'en étais niveau pages et que ça n'avançait pas assez vite.



Du coup on peut clairement dire que ce récit n'était pas pour moi. Même les "révélations" finales sur la raison de cette malédiction et de qui est le narrateur n'ont pas réussi à m'interpeller. Le blanc total.



Le pire c'est que je n'ai pas non plus de reproche concrets à faire à l'ensemble. L'intrigue se tenait, le personnage aussi, rien qui m'ai marqué négativement.



Je suis certaine que ce texte plaira surement à de nombreuses personnes, je suis juste passé à coté.
Commenter  J’apprécie          112
Les meurtres de Molly Southbourne

Mes parents m'ont toujours dit que ce n'était pas bien de tuer, mais Molly n'est pas ma soeur, et ses parents ne sont pas les miens. Heureusement, car je serais mort à cette heure plutôt que de vous parler de cette novella.



Donc Molly tue. Pas par plaisir, ni par sadisme, elle n'est pas non plus une tueuse en série, encore que, elle en a tué des gens, au point de ne plus connaitre leur décompte.

Non, Molly tue pour sauver sa peau, tuer ou être tuer, c'est son sacerdoce. Et Molly va vous raconter son histoire peu banale. Et en même temps, tenter de comprendre la sienne.



Une fois les premières lignes commencées, il vous sera difficile de ne pas le lire d'une traite, bien que la fin étant en même temps le début du livre, on connait, croit connaitre, toute l'histoire.

Au fil du récit, l'enfance traumatisante puis le passage à la vie adulte, tentant vainement de trouver un conformisme impossible, Molly va en essuyer des vertes et des pas mûres.

Dans la veine fantastique horrifique, l'auteur nous parle de la femme, de son corps, de la maternité et de l'enfantement. Une fois le livre fermé, j'ai pensé au film Carrie au bal du diable, car on ne sait pas réellement si Molly n'est pas tout simplement folle, et que tous ces événements ne sont pas issues de sa psyché dûe à une éducation parentale défaillante.

Après, comme le dit Tade Thompson, toutes les interprétations sont bonnes, à vous de trouver la votre :

"Tuez net l'auteur et laissez les lecteurs prendre ce qu'ils veulent de l'oeuvre pendant qu'ils dansent sur sa tombe barthésienne "



Deux raisons pourtant font que je n'ai pas tout à fait apprécier ce texte.

L'une d'elle est l'invraisemblance du comportement de Molly, qui se laisse porter par la vie plutôt que de passer un interrogatoire à ses parents pour comprendre sa particularité.

L'autre est que je trouve que l'auteur a voulu trop aborder de sujets et permet une abondance de niveaux de lecture, et que cela transpire dans son texte, remplis en outre de références littéraires. Moi, j'aime les textes binaires.

Un texte que je vous conseille de lire comme un thriller, sans trop vous attarder sur les multiples sous texte, vous pourrez le relire et vous torturez les neurones par la suite.



L'éditeur a eu la bonne idée d'insérer une interview de l'auteur, donnant quelques clés de compréhension, ou bien vous perdre encore plus...

Je précise que des suites sont prévues, mais ce tome se suffit à lui même.
Commenter  J’apprécie          110
Les meurtres de Molly Southbourne

Une novella nominée (Nommo Award 2018) fantastico-horrifique qui aboutit, en passant par un bon suspense, en alternance avec des passages plus réflexifs, à un épilogue science-fictif.

Pendant ma lecture, je m’étais demandée de quel esprit (très !) imaginatif avait pu naître une telle histoire de « doubles » nés de soi-même et qu’il s’agit de tuer/massacrer dès que ces copies apparaissaient... jusqu’à ce que j’apprenne que l’auteur fait partie de l’ethnie Yoruba (se situant en Nigeria et en Benin) : « Ce peuple connaît un des plus haut taux de naissances gémellaires en dans leur culture les jumeaux partagent la même âme... »



Un récit original, étrange... impressionnant et fascinant !

Commenter  J’apprécie          100
Les meurtres de Molly Southbourne

Waouh! c'est un petit roman très étrange mais qui m'a beaucoup plu! Le style est cash et efficace, l'histoire est originale. Je conseille, en plus ça ne vous prendra qu'une heure-lumière à lire.
Commenter  J’apprécie          100
Loin de la lumière des cieux

Mitigé. Je n’aime pas le style de l’auteur — quoi que le traducteur y soit peut-être pour quelque chose. Premièrement, je ne suis pas un adepte des récits au présent, mais j’ai fini par m’y faire et ne plus le remarquer. Non. C’est autre chose. La narration n’arrive pas à rendre le dramatique d’une situation. Pourtant, le lecteur est servi : des morts dans tous les coins, un vaisseau qui part en capilotade, des mercenaires qui veulent s’assurer que leur patron est toujours vivant et promettent les horreurs de la guerre si ce n’est pas le cas, etc. Je n’ai à aucun moment senti la tension monter, devenir palpable. Et ne parlons pas de l’épilogue... enfin, si ! Parlons-en. Souvent, j’ai envie de zapper cette histoire après la fin de l’histoire ; ce « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Mais parfois, il apporte un petit quelque chose. Il est plus le premier chapitre d’une suite qu’une fin que s’éternise. Ici, c’est clairement une fin qui traine en longueur. Je ne vais pas vous gâcher le plaisir de la découverte en vous révélant pourquoi je n’ai pas aimé. Il suffit que je dise que tout ce qui est raconté dans cet épilogue me paraissait si évident que je ne voyais pas l’intérêt de consacrer du temps à sa lecture.



Un point positif : l’histoire est originale. Et l’idée d’un quasi hui-clos dans un vaisseau spatial est très bonne. Et de ce point de vue, je suis satisfait.



Ah ! Une dernière chose : je ne vois pas pourquoi ce titre.



En bref : À lire, mais pas inoubliable. Je ne lirai probablement plus rien de cet auteur avant longtemps.
Lien : https://livres.gloubik.info/..
Commenter  J’apprécie          90
Rosewater, tome 1 : Rosewater

Salut les Babelionautes

Curieux livre de Science Fiction que se tome un de "Rosewater" par l'Auteur d'origine nigériane Tade Thompson.

D'abord la forme du récit qui utilise le flashback, ce qui embrouille le lecteur obligé de se référer aux dates dans les paragraphes.

Ensuite les personnages, comme Karoo, qui a acquis des facultés psychiques au contact d'une entité extraterrestre qu'on a du mal à appréhender.

On suit son cheminement dans la ville de Rosewater qui a poussé comme un champignon autour du biodôme extraterrestre mystérieusement apparu quelques années plus tôt.

Mais personne ne connait le but final de cette entité, et a terme ce n'est pas ce que croit la plupart des gens.

Donc je ressors de cette lecture un peu dubitatif, je lirai surement les deux dernier tome de cette trilogie mais pas dans l'immédiat.

Merci quand même a Henry-Luc Planchat pour la traduction
Commenter  J’apprécie          91
La Survie de Molly Southbourne

« La survie de Molly Southbourne » fait suite aux « Meurtres de Molly Southbourne », ouvrage précédemment paru dans la même collection et primé par le Prix Julia Verlanger en 2019 et le Grand Prix de l’Imaginaire en 2020. Attention, deux éléments à prendre en considération avant de poursuivre votre lecture de cette chronique : d’abord, la compréhension de cette novella nécessite incontestablement d’avoir lu au préalable la précédente ; ensuite, si vous n’avez pas encore lu cette dernière, je vous conseille de passer directement au paragraphe suivant, les spoilers étant malheureusement inévitables. On retrouve donc Molly Southbourne pour de nouvelles aventures. Enfin, une « molly » qui est maintenant devenue LA Molly puisque Molly « Prime » s’est donnée la mort en lui faisant « cadeau » de son identité. On renoue facilement avec le fil du récit dans la mesure où les grands principes qui régissait le premier tome étaient assez marquants : Molly est une jeune femme dont le sang, lorsqu’il s’écoule d’elle, donne naissance à des clones, les molly, qui tentent inévitablement de la tuer. « Ne saigne pas ! ». « Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent ». « Si tu trouves un trou, va chercher tes parents ». « Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bats-toi ». Voilà les règles de base que l’héroïne et le lecteur ont intégré dans le texte précédent. Autant de règles essentielles à la survie de Molly… mais qui sont désormais complètement caducs, puisque notre nouvelle héroïne étant un clone, et non plus la Molly d’origine, son sang se révèle stérile. « Problème résolu ! », serait-on tenté de penser. Sauf que les choses sont beaucoup plus compliquées que cela. D’abord parce que molly ne cesse de revivre encore et encore les meurtres perpétrés par son originale sur tous ses doubles. Ensuite parce que, prendre la place et les souvenirs d’une femme qu’elle paraît être, mais sans l’être réellement, provoque chez elle un sentiment proche du syndrome de l’imposteur. Et puis il y a cette peur, lancinante, de voir débarquer un jour d’autres molly, déterminées à la tuer à son tour. Enfin, il y a ces hommes étranges qui débarquent dès qu’elle appelle le numéro tatoué sur son bras et dont elle ignore l’identité ni les objectifs.



Le texte se révèle assez surprenant car, s’il comporte évidemment beaucoup de similitudes par rapport à la première novella, l’ambiance n’est cependant pas tout à fait la même. Parmi les aspects qui persistent, on retrouve ce sentiment de malaise éprouvé lorsqu’il est question du corps et des dégâts qui lui sont infligés. Tad Thompson est médecin, et cela se ressent, non seulement lors de l’utilisation de termes médicaux spécifiques (personnellement je ne savais pas ce qu’était une splénectomie...), mais aussi lorsqu’il est question de descriptions corporelles qui mettent inexplicablement mal à l’aise. Celles-ci ne sont pourtant pas particulièrement gores, ni même très descriptives, mais ce que Molly inflige à ces molly retourne malgré tout l’estomac, de même que les expériences menées sur son propre corps par un autre personnage. Autre similitude : la tension permanente, savamment entretenue par l’auteur. On sursaute au moindre élément suspect, on se méfie de tout le monde, on redoute sans arrêt une attaque, bref, l’auteur parvient à nous maintenir sur nos gardes de la première à la dernière ligne. Pour cette raison, la lecture se fait aussi frénétique que pour la première novella (heureusement que le texte est bref, sinon je ne vous dis pas l’insomnie !). En dépit de ces ressemblances, les deux tomes restent malgré tout très différents. Là où on avait affaire à un récit assez intimiste dans le premier volume (tout tournait autour de Molly, de son parcours de vie, de ses perceptions et expérimentations), on a davantage l’impression d’avoir affaire ici à un thriller de science-fiction. Filatures, courses-poursuites, espionnage, récupération de documents confidentiels : tous les éléments sont réunis et cela participe à rendre le texte captivant, même si le registre est différent. Les rencontres et découvertes de l’héroïne permettent d’ailleurs de répondre à quelques questions concernant l’origine de la « maladie » de Molly ou du parcours de sa mère, mais énormément de mystères persistent. Enfin, cette seconde novella se démarque de la première par une (légère) touche d’optimiste qui laisse espérer la possibilité d’une vie plus apaisée pour l’héroïne, quand le premier texte ne faisait que nous plonger toujours un peu plus dans l’horreur.



« La survie de Molly Southbourne » se révèle être une suite parfaitement à la hauteur. On y retrouve la plupart des éléments qui avaient fait le charme de la première novella : une tension permanente, une héroïne attachante bien que déstabilisante par sa violence, et surtout un rythme effréné qui incite le lecteur à dévorer le récit. Ce second tome se démarque toutefois du précédent par un certain nombre d’aspects qui apportent un peu d’espoir tout en nous livrant quelques unes des réponses que l’on attendait tant. La suite dans le(s) prochain(s) tome(s) ?
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          90
La Survie de Molly Southbourne

Très attendue après l’accueil accordé aux Meurtres de Molly Southbourne, la novella La Survie de Molly Southbourne, de Tade Thompson, est parue en France en mai 2020 chez les éditions Le Bélial’.



Après Les Meurtres, les conséquences

Cette novella reprend exactement où Les Meurtres de Molly Southbourne nous avait laissés : elle a échappé aux événements qui ont tragiquement clos la novella précédente, que l’auteur nous rappelle rapidement, et elle doit maintenant assurer sa survie, vaille que vaille. En effet, elle est poursuivie par des personnes qui s’intéressent à elle, soit pour l’aider, soit pour l’étudier, et puis elle est tourmentée par des chimères. Ses propres chimères, en l’occurrence, car elle n’a pas oublié, loin de là, les meurtres perpétrés dans la novella précédente. Désormais, Molly se pose des questions constamment : qui est-elle ? qu’est-elle au juste ? une version améliorée de l’humanité ? L’apparition de doubles de son propre corps et de son esprit est largement modifiée dans cette histoire-ci, par contre elle est confrontée à d’autres formes de symptômes et à d’autres versions de sa « condition ».



Plus psychologique, moins immersif

Le lecteur a pu être étonné du moindre usage de la spécialité médicale de l’auteur vu le sujet de la première novella à propos de Molly Southbourne ; or, avec celle-ci, c’est tout autre chose. En effet, la dimension psychologique est bien plus marquée : Molly est sujette à des pertes de conscience et ce qui ressemble à des hallucinations ou, en tout cas, à des perceptions différenciées de la réalité. L’auteur travaille l’étrangeté des situations en faisant dériver le personnage de Molly dans des incertitudes que n’avait pas rencontré le lecteur dans la première novella. D’ailleurs, même si elle creuse plus intensément les réactions de la protagoniste, celle-ci peut être davantage considérée comme une novella de transition : elle dépend énormément de ce qu’on a apprécié des Meurtres de Molly Southbourne et, à lire les dernières phrases, le lecteur ne peut qu’attendre une suite. Et vite, car les questions restées en suspens après Les Meurtres sont toujours là !



La Survie de Molly Southbourne peut laisser un petit goût d’inachevé par rapport aux attentes générées par la novella précédente, mais l’intrigue tient toujours la route et le personnage est tout de même suffisamment particulier pour qu’on ne l’oublie pas de sitôt.



Commenter  J’apprécie          90
Les meurtres de Molly Southbourne

Les meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson est la 18 ème parution de l’excellente collection Une heure lumière proposée par les éditions Le Bélial. La couverture d’Aurélien Police met une nouvelle fois parfaitement en valeur ce court roman en en saisissant parfaitement l’essentiel. Ce roman montre à quel point le format de la novella est parfait en science fiction.

Les meurtres de Molly Southbourne touche à plusieurs genres, la science-fiction, l’horreur mais est très classique dans ses thématiques et dans sa construction. La manière dont le récit évolue rappelle les classiques du fantastique ou de la science fiction et un des thèmes principaux est celui du double, un classique de l’imaginaire. L’auteur utilise également des références à plusieurs romans dont Frankenstein de Mary Sheylley. Avec tout cela, on pourrait penser que le roman manque d’originalité, et pourtant non, le tout est parfaitement construit, maîtrisé et tient le lecteur en haleine de bout en bout, nous happant dès le premier chapitre, plus que mystérieux.

Tade Thompson réussit donc le pari de traiter de nombreux thèmes en un peu plus de 100 pages, avec un récit parfaitement maîtrisé à l’atmosphère angoissante. Les meurtres de Molly Southbourne est un véritable bijou, une histoire horrifique modernisant le thème du double. Un des meilleurs titres de cette surprenante collection!

chronique plus complète sur le blog
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
Commenter  J’apprécie          90
La Survie de Molly Southbourne

Après l’excellente novella LES MEURTRES DE MOLLY SOUTHBOURNE, Tade Thompson en propose une suite. Exercice délicat mais celle-ci réussit l’exploit d’en prolonger habilement l’univers sans sombrer dans la simple redite.

L’étrange Molly Southbourne créait des clones agressifs d’elles-mêmes à partir de son sang, l’obligeant à prendre d’infinies précautions pour ne pas se laisser déborder par ses versions maléfiques qui cherchaient à la supprimer. Molly devait, par conséquent, lutter régulièrement contre les « molly », ses doubles aux intentions floues. Le premier opus aboutissait ainsi à une œuvre fascinante et déstabilisante, oscillant entre science-fiction et body horror bien sanglante. Le genre de roman (court) qu’aurait aimé adapter avec bonheur le David Cronenberg de « Videodrome » ou le Brian Yuzna de « Society ».

Dans ce second volet, la Molly originelle est morte, laissant à un de ses doppelgängers, bref à une de ses « molly » le soin de poursuivre son existence. La nouvelle Molly est en outre débarrassée de cette malédiction saignante puisque les doubles sont stériles et ne produisent pas de nouvelles déclinaisons. Toutefois, son existence n’est pas simple. La « molly » devenue « Molly » perçoit toujours les souvenirs de son original et, dans le même temps, rencontre une autre femme, Tamara, également affligée de la malédiction du sang. Mais les doubles de Tamara ne veulent nullement la tuer, dès lors quels sont les rapports de Tamara avec ses propres créations, avec ses "tamaras?".

Cette deuxième livraison reste dans la lignée de la précédente, l'effet de surprise en moins évidemment. Ce qui ne veut pas dire que Tade Thompson ne peut pas nous surprendre avec ce personnage troublé.

Le fantastique teinté de psychologie (et même de problèmes psychiatriques) de l'écrivain reste efficace et s'apparente à une métaphore avec cette héroïne qui tente de dépasser sa condition, d'échapper au traumatisme antérieur et d'enfin atteindre une certaine plénitude. Bref, notre Molly se reconstruit après un événement dramatique dans un processus de deuil abordé ici de manière allégorique.

Si le premier volet tenait surtout de l'horreur intimiste, cette suite développe une ampleur supplémentaire et s'apparente à un thriller mêlant science-fiction et action, le tout dans une ambiance très particulière illustrée par un vocabulaire soutenu et un emploi des termes médicaux précis (l'auteur étant psychiatre).

Une suite différente mais tout aussi réussie, à lire impérativement.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          80
La Survie de Molly Southbourne

Il y a environ un an, paraissait Les meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson dans la collection Une Heure Lumière des éditions Le Bélial’. La survie de Molly Southbourne est la suite de ce court roman. Il vaut mieux avoir lu le premier pour aborder le second, sous peine de ne pas comprendre grand chose. Ce second tome commence en effet exactement là où le premier se terminait.



Les thèmes principaux de cette série est le double et la quête d’identité. Molly Southbourne souffre d’un étrange mal depuis son enfance. Elle a du apprendre à vivre avec en respectant des règles très strictes. En effet, lorsque Molly saigne, elle produit des doubles d’elle-même qui apparaissent au même âge que Molly. Le problème est que ces doubles sont animés de mauvaises intentions et que Molly doit à chaque fois s’en débarrasser. Une spirale infernale pour une jeune femme qui doit toujours être sur le qui-vive, et prendre garde à tout.



Le premier tome nous avait permis de faire connaissance avec Molly, avec son mal, ses difficultés. Ce second tome commence après l’incendie de la maison où se trouvait Molly et raconte sa quête pour survivre, pour comprendre, sa quête pour trouver qui elle est vraiment. Ce roman est très différent du premier, il est beaucoup plus dans le registre de l’urgence. Dans le premier Molly se racontait, dans celui-ci Molly veut à tout prix comprendre, se connaitre et survivre. Le récit va très vite, on a parfois l’impression d’être pris dans un tourbillon à la fois dans les pensées de Molly et dans ses actes. Comme si Molly courrait sans cesse après sa vie, son identité, son avenir.



L’aspect psychologique du texte est indéniable comme c’était le cas dans le premier. Molly subit la malédiction qu’elle porte en elle, la malédiction d’une autre, le passé d’une autre. Ses souvenirs ne sont pas vraiment les siens, elle doit composer avec tout cela, sa nature profonde et ce que les autres pensent d’elle. Elle est contrainte à la fuite, à se cacher. Le parallèle entre Molly et la créature de Frankenstein est plus qu’évident d’autant plus que le roman s’ouvre avec une citation du roman de Mary Shelley. Molly est une créature monstrueuse créée à partir d’expériences scientifiques, et elle doit se découvrir, comprendre qui elle est vraiment.



Ce second tome ne ressemble pas au premier. Molly a changé, n’est plus vraiment la même. Le récit se fait de manière totalement différente. On est cette fois dans une histoire qui avance, et plus qui parle du passé. La plume de l’auteur est toujours aussi agréable mais plus directe, plus rentre dedans. Des éléments d’histoire sont ajoutés à l’univers du roman, on apprend des choses sur le passé de la mère de Molly.



La survie de Molly Southbourne est ainsi une lecture très différente du précédent, c’est un récit sur la survie, la quête d’identité, le dépassement de ce qu’on est. Tade Thompson prend le lecteur à contrepied mais réussit à rendre ce second opus tout aussi captivant.
Commenter  J’apprécie          80
Les meurtres de Molly Southbourne

Petite fille comme les autres, ou presque, Molly Southbourne a un petit problème : son sang donne naissance à des créatures qui lui ressemblent mais souvent animées de mauvaises intentions. A la puberté, bien sûr, le problème devient plus…problématique !

Psychologue et écrivain originaire du Nigeria à présent établi en Angleterre, Tade Thompson effectue une entrée fracassante sur la scène SF avec son roman ROSEWATER qui sera suivi de deux séquelles et une poignée de novellas dont ces MEURTES DE MOLLY SOUTHBOURNE. Toutes ces œuvres reçoivent un bel accueil critique et se voient nommés dans plusieurs prix prestigieux.

La novella évolue dans divers genres : l’intrigue semble fantastique mais les explications finales l’orientent vers la science-fiction tandis que le traitement oscille entre récit d’épouvante psychologique et horreur viscérale. L’auteur s’intéresse particulièrement aux fluides corporels, au sang et à la sexualité, bref à cette « body horror » jadis prisée par un cinéaste comme David Cronenberg.

Le style de l’auteur se montre très efficace, tant dans le portrait des personnages que dans les descriptions et les passages horrifiques. Les influences sont nombreuses et évidentes mais Thompson parvient néanmoins à en tirer une intrigue prenante dont la richesse vient de ce traitement multiple, échappant à un genre particulier de l’imaginaire pour plonger dans un tourbillon mêlant horreur, science-fiction, etc. Les révélations finales s’avèrent, certes, attendue mais cela n’entame en rien le plaisir de lecture, l’écrivain privilégiant une approche « honnête » nous conduisant inexorablement vers la conclusion sans recourir aux artifices ou aux retournements de situation.

Publié dans l’incontournable collection Une Heure lumière assorti d’une éclairante entrevue avec l’auteur en guide de bonus, LES MEURTES DE MOLLY SOUTHBOURNE constitue une vraie réussite, passionnante de bout en bout, efficace et dérangeante, bref une lecture qui, en dépit de sa brièveté (130 pages !) secoue durablement et parvient à marquer plus profondément le lecteur que de nombreux pavés littéraires. Un court roman rarement chic (l’auteur plonge dans le glauque et le malsain sans excès mais sans retenues) mais toujours choc, à conseiller à ceux qui aiment qu’un écrivain les bouscule et même leur assène quelques directs dans l’estomac. On attend la suite avec impatience !


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
Commenter  J’apprécie          80
Rosewater, tome 1 : Rosewater

L'auteur traite cette histoire d'extra-terrestre presque par-dessus la jambe, comme une broutille, le livre est principalement d'ordre militaire pendant un moment. On en sait peu, jusqu'à la fin du livre, comme si ce n'était qu'un prétexte (sauf que non, au contraire), et on peut comprendre son choix lorsqu'il fait dire dans le livre : « Quand Ambroise apparaît, nous ne sommes même pas impressionnés, alors que nous savons qu'il s'agit de l'évènement le plus fabuleux dans l'histoire de la Terre. Nous avons déjà été colonisés. C'est un peu la même chose, que les envahisseurs viennent d'un autre continent ou d'une autre planète. » - sachant que Tade Thompson est d'origine nigérienne. Pour une fois, les États-Unis sont presque rayés de la carte, quasiment techniquement disparus aux yeux des autres pays.



Nous suivons Karoo sur différentes chronologies - ce qui, je vous l'accorde, peut être dur à suivre, mais permet de garder du suspense dans l'intrigue et donc ne dessert pas le livre. Le développement du personnage est très intéressant, de même que certains autres qui apparaissent autour de lui : chacun•e est très en nuance, ni bon ni mauvais, avec des passés troubles, des idéaux très différents. L'autre point fort du livre, c'est cette xénosphère, cette dimension biologico-virtuelle qui permet tellement de choses. Et surtout, ce mystère qui plane à la fois autour du biodôme de Rosewater et sur cet endroit insaisissable qu'est le Lijad : « C'est plutôt un emplacement potentiel, un espace qui s'étend entre divers endroits. Comme le chat de Schrödinger, le Lijad existe dans une dimension où se superposent plusieurs probabilités inconnaissables. »



Je n'ai pas spécialement envie d'en dire plus, car puisque c'est le début d'une trilogie, toute l'histoire réelle commence à se poser uniquement à partir de la fin, une fois avoir fait le tour du passé et du présent du personnage principal. Néanmoins, j'aime beaucoup ce que propose Tade Thompson comme point d'orgue, j'aime son univers, sa façon de le décrire, les réflexions qu'il pose, sa façon d'envisager les formes de vie extraterrestre, la complexité de ses personnages et sa façon de raconter en spirale pour mieux garder en haleine jusqu'au noyau dur de l'histoire. Il y a un petit air d'Annihilation dans le thème du biodôme et de la vie très organique extraterrestre, et je peux déjà dire que je meurs d'envie de lire la suite.



(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : https://lecombatoculaire.blo..
Commenter  J’apprécie          80
Rosewater, tome 2 : Insurrection

En Résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec le second tome de ce cycle qui, c’est vrai souffre peut-être un peu d’un léger sentiment de transition sur certains aspects, mais ne manque pas de se révéler réussi, prenant et entraînant. La narration change complètement, nous faisant suivre d’autres personnages que Kaaro, mais aussi en offrant un récit plus nerveux, plus tendu et percutant avec cette insurrection. L’univers est toujours l’un des gros points forts de ce cycle, se révélant riche, soigné et prenant, la ville de Rosewater devenant au fil des pages un personnage à part entière. Les concepts SF sont, pris de façon séparés, classique, pourtant dans la façon dont l’auteur les utilise ainsi que la touche culturelle Africaine qu’apporte l’auteur rendent le tout réussi et efficace. Les personnages sont toujours très intéressants à suivre et à découvrir. Le fait de changer de narrateur est un pari, mais pour ma part je l’ai trouvé profitable, évitant au lecteur de se lasser de Kaaro et d’offrir d’autres points de vue. Seul Eric ne m’a pas vraiment accroché, mais il est peu présent. Le récit offre aussi quelques réflexions intéressantes sur cette « invasion » d’êtres technologiquement avancés et ce que cela soulève comme question. La conclusion offre son lot de surprises et de révélations, s’avérant percutante entraînant et amenant un changement qui devrait avoir des conséquences par la suite. Alors après certains aspects m’ont paru être un peu en transitions et des révélations m’ont paru un peu trop prévisibles, l’auteur en fait peut-être aussi un chouïa trop dans les idées qu’il amène à son univers, mais franchement rien de dérangeant tant j’ai passé un bon moment, bien porté par une plume simple et incisive. Je lirai la suite avec plaisir.





Retrouvez la chronique complète sur le blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
Commenter  J’apprécie          80
La Survie de Molly Southbourne

Si ce n'est pas le seul ouvrage de la collection "Une heure lumière" à être excellent, "La survie de Molly Southbourne" est en revanche le premier à être une suite !



L'an dernier, on découvrait avec plaisir Tade Thompson avec sa novella "Les meurtres de Molly Southbourne". Ouvrage flirtant avec le thriller, l'horreur et dévoilant par petit bout le mystère lié au sang de Molly. Faisant directement suite (à la seconde près), "La survie de Molly Southbourne" continue son histoire de façon intelligente.



Gardant les bases instaurées, Tade Thompson pousse plus loin sa "mythologie" et instaure de nouveaux questionnements qui, loin d'être une redite, poussent les murs pour donner plus de grandeur à son récit.

Molly explore de nouveaux aspects, se redécouvre et vit les choses de façon spontanée et différente. L'atmosphère est toujours aussi envoûtante, sublimée par l'agréable plume de l'auteur.



Une suite qui donne envie, généreuse, qui explore de nouveaux aspects de l'histoire. La surprise de départ n'est plus là, mais le mystère perdure ! Une lecture à ne pas manquer.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          70
Les meurtres de Molly Southbourne

C'est sur les recommandations d'une amie bloggeuse que je me suis retrouvée avec cette novella entre les mains, alors que pourtant tout ce qui fait un peu peur n'est pas fait pour moi. Mais elle avait entièrement raison et je me suis régalée.



C'était la première fois que je lisais Tade Thompson, même si j'ai aussi son roman Rose Water dans ma PAL, mais j'ai trouvé sa plume excellente, à la fois travaillée et pas trop pourtant. De plus, l'interview publiée à la fin du livre me l'a fait découvrir et me l'a rendu très sympathique. C'est donc un auteur que je suivrai désormais.



Mais pour en revenir à cette novella, j'ai été très surprise d'autant accrocher à l'univers fantastique ainsi qu'horrifique et un brin SF de l'histoire. Il s'agit de celle de Molly, une jeune femme très singulière, dont le sang est capable de créer des doubles d'elle-même, des doubles qui n'ont qu'une envie : la tuer. Pour cela ses parents la font vivre en autarcie dans leur petite ferme isolée et lui apprennent à se défendre et à tuer.



En 111 pages, Tade Thompson arrive à bâtir une histoire solide et inquiétante, à l'ambiance étouffante. Suivre le récit de l'enfance, de l'adolescence puis des premières années d'adulte de Molly est pesant. On se sent mal tout du long. Il y a de nombreuses références au sang et au corps féminin qui mettent mal à l'aise et dérangent. La relation qu'elle entretient avec ses parents est très particulière également, lointaine et pas très saine. Celle qu'elle entretient avec les hommes en général est du même acabit et ça perturbe. Du coup, je n'ai pas été surprise d'apprendre que l'auteur était un psychiatre britannique originaire du Nigéria, où il avait vécu une vingtaine d’années après sa naissance, avant de revenir s’installer en Angleterre. Cette histoire est une vraie expérience. On tremble, on frissonne, on a envie de vomir parfois face à ce qu'on lit. On est plongé dans une Amérique étouffante, dans un futur assez sombre même s'il n'est qu'esquissé, puisque le récit se fait quasiment en autarcie avec l'héroïne, au détriment peut-être des autres personnages.



Le rythme d'écriture est excellent. On a sans cesse envie d'en savoir plus sur les mystères entourant l'héroïne et sa famille. La mythologie construite autour de son sang et de son corps, m'a rappelé ce qu'avait fait Nnedi Okorafor avec son héroïne dans Qui a peur de la mort ?. C'est saisissant et ça donne vraiment à réfléchir sur le passage à l'âge à adulte, le rapport au corps des femmes, au corps de l'autre...



Pour conclure, cette courte lecture fut vraiment marquante. L'ambiance pesante, étouffante et mystérieuse de l'histoire est très immersive. On se sent happé par l'horreur du monde de Molly au point de ne pouvoir le lâcher même s'il nous dérange terriblement. Quelle force dans la plume de Tade Thompson !
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          70
Rosewater, tome 1 : Rosewater

Ce roman de Tade Thompson est ma première incursion dans la SF dite africaine, c’est à dire avec un auteur africain ou d’origine africaine, qui se situe majoritairement sur le continent africain. (si je me trompe, n’hésitez pas à me le dire !!!)

Tade Thompson est né à Londres de parents yorubas et a vécu son enfance au Nigéria avant de revenir en Angleterre. Il nous parle donc de lieux et paysages qu’il connait bien, mais aussi de sa culture, dont les croyances se mêlent habilement aux conséquences de l’apparition du biodôme de Rosewater. Pour moi qui n’ai jamais visité le continent africain, et qui n’en connaît, je dois l’avouer, pas grand chose, ce roman a été très dépaysant, voire déstabilisant par moments. En effet, dans un cadre pourtant bien réel, je ne visualisais pas du tout les différentes villes citées, ni les distances. Je me suis donc laissée portée comme dans un space ou planet opéra, visitant des lieux jusqu’alors inconnus, du moins de moi cette fois-ci !

Ce mélange de science-fiction et de traditions est extrêmement intéressant, certaines des conséquences du biodôme étant plus ou moins imputées aux dieux nigérians, yorubas en particulier. Les différentes croyances croisent la science, ou parfois les croyances scientifiques, quand aucune preuve tangible n’existe encore… Pour quelqu’un qui, comme moi, ne connais pas du tout la région ni les croyances, c’est une découverte passionnante.

Concernant le rythme du roman, la première moitié avance doucement, on découvre les protagonistes, dont Karoo, le personnage central, et la vie quotidienne autour du dôme. On effleure aussi le fonctionnement de ce biodôme, et ses origines. On découvre les pouvoirs psychiques de Karoo et de ses collègues, créant une toile proche de l’internet entre leurs cerveaux. Les choses se mettent doucement en place, et ça ne m’a pas plus gêné que ça, surtout dans un premier tome de trilogie.

On suit (tout au long du roman d’ailleurs), Karoo a deux époques, de nos jours, et au moment de l’apparition du biodôme, sans compter quelques incursions dans des périodes intermédiaires, lors de missions spécifiques, pour nous faire découvrir plus avant certains aspects de l’univers. Si les chapitres sont clairement indiqués, il m’a fallu un (court) temps d’adaptation pour bien me repérer dans l’espace temps, tout comme je l’évoquais concernant les lieux que je ne connaissais pas. Au bout de quelques chapitres, le rythme est pris, et j’ai suivi avec plaisir les pérégrinations du Karoo des deux époques. Cette alternance donne d’ailleurs un rythme intéressant, assez addictif. On a envie de connaître la suite des événements d’une époque, alors on se dit non pas « encore un chapitre et j’arrête », mais « encore deux chapitres et j’arrête ». Pour peu qu’on trouve une mission interlude entre les deux, c’est trois chapitres qui sont dévorés avant de s’en rendre compte !!! C’est très bien fait, et ça contrebalance la langueur de cette première moitié, qui prend vraiment le temps de poser l’univers et les personnages.

Dans la deuxième moitié, les événements s’enchaînent et s’emballent même. L’intrigue s’accélère, et les éléments de celle-ci fusent de partout, trouvant parfois leur résolution en quelques pages… J’ai été déstabilisée par ce changement de rythme, même si au bout du compte, il ne m’a pas empêchée d’apprécier ma lecture. Je ne m’attendais pas à cette accélération, puisque je pensais que la suite allait s’équilibrer sur trois tomes. Cependant, il semblerait que les deux autres romans, s’ils se déroulent dans le même univers, se centrent sur d’autres personnages. La multiplicité des événements n’empêche pas leur intérêt, et j’ai trouvé un peu frustrante cette accélération, j’aurais aimé voir certains arcs narratifs plus développés…

Au bout du compte, j’ai beaucoup aimé ma lecture, l’originalité de l’univers mis en place tout autant que les lieux et caractéristiques des personnages qui me sont assez inhabituels. L’européen, quand il apparaît (rarement) dans le roman, est traité sous une perspective plutôt négative, le passé colonial et de traite négrière restant très vif dans les esprits. J’ai vraiment apprécié ce changement de perspective sur l’Histoire, cette découverte d’un monde qui m’était jusqu’alors presque inconnu. Je me plongerai avec plaisir dans la suite du roman, impatiente de découvrir quel sera le personnage central, et si il apparaît déjà dans ce premier opus. Je me plongerai aussi avec une curiosité accrue dans d’autres romans de SF africaine, dont Qui a peur de la mort ? de Nnedi Okorafor, qui attend sagement sur ma liseuse. Sa taille me faisait peur, mais la curiosité prend maintenant le pas sur l’inquiétude.

Ce roman, s’il est le premier tome d’une trilogie, peut tout à fait se lire indépendamment des autres. Toutefois, l’univers posé par l’auteur me donne une forte envie de découvrir la suite, maintenant que j’en sais un peu plus sur le biodôme… La parution du tome deux, toujours dans la collection Nouveaux Millénaires, est prévue en fin d’année, il me semble.

J’ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions J’ai Lu. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
Commenter  J’apprécie          70
La Survie de Molly Southbourne

Après une très bonne surprise avec Les meurtres de Molly Southbourne, je me demandais bien ce qu'allait raconter la suite. Force est de constater que l'auteur a encore des choses à dire (cela tombe bien, j'ai cru comprendre que ce serait une trilogie), l'histoire continue de se développer.



C'était globalement une bonne lecture et je n'ai pas grand chose à lui reprocher, mais cela m'a tout de même un peu moins plu.



Déjà, et c'est normal, y a un peu moins surprise qu'avec le premier tome qui présentait et développait une idée vraiment originale. Cette fois on connait le principe, et l'on évolue un peu plus en terrain connu. Aussi, l'ambiance est assez différente de celle du premier tome, dont j'avais beaucoup aimé le côté oppressante et horrifique. Il y a ici un côté action / espionnage / SF qui m'a un peu moins parlé.

Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Tade Thompson (597)Voir plus

Quiz Voir plus

Inconnus

"Le bonheur est parfois caché dans l'inconnu". Qui est l'auteur de cette citation? Indice: 💃🏽

Jean d'Ormesson
Victor Hugo

10 questions
2 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}