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Critiques de Tade Thompson (238)
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Les meurtres de Molly Southbourne

Les Meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson aux éditions Le bélial'



Depuis son plus jeune âge, Molly Southbourne est victime d'une sorte de malédiction : un double d'elle-même apparaît dès que son sang est répandu.🩸

Pour la protéger, ses parents l'ont isolée du reste du monde et édicté des règles très strictes.



Encore une novella marquante parue dans la collection Une Heure Lumière du Bélial, les Meurtres de Molly Southbourne est un récit d'apprentissage mêlant weird, body-horror et science-fiction, court mais intense, cru et violent, souvent malaisant par les thèmes abordés... 😟

A lire d'une traite !
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Loin de la lumière des cieux

Ce roman qui débute comme un space opera à la sauce Agatha Christie, est en fait bien plus que cela.

Tade Thompson s’est inspiré de la nouvelle ᴅᴏᴜʙʟᴇ ᴀssᴀssɪɴᴀᴛ ᴅᴀɴs ʟᴀ ʀᴜᴇ ᴍᴏʀɢᴜᴇ de Edgar Allan Poe, qu’il a transposé dans un vaisseaux transportant des colons Terriens.



Si la première partie est plutôt classique, l’auteur va densifier son histoire dans la seconde partie qui prend une dimension politique, économique, sociale et même quasi mystique que j’ai trouvé passionnante.

C’est la première fois que Tade Thompson situe un roman dans l’espace et il a parfaitement réussi à retranscrire l’ambiance, la froideur, le silence, la peur ainsi que les implications psychologiques que peut engendrer le Cosmos.

J’ai été complètement immergée dans ce vaisseaux mystérieux qui abrite une scène de crime effroyable et complètement énigmatique.



Les différents personnages apportent une épaisseur au récit et permettent d’explorer les différents axes de cet univers afro-futuriste .

Le roman, bien que relativement court, n’est pas une lecture toujours aisée car certaines informations capitales pour la compréhension sont disséminées au détour d’une phrase, d’un souvenir, d’un flashback, d’une conversation anodine.

Il faut donc être bien concentré et attentif aux détails et j’ai énormément apprécié cette exigence.



Après je regrette que certaines idées ne soit pas suffisamment développées tant les réflexions autour sont intéressantes et la fin est un peu trop nébuleuse.



Une histoire captivante et extrêmement riche que je relirai avec plaisir.
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Les meurtres de Molly Southbourne

Les meurtres de Molly Southbourne est une novella de Tade Thompson qui me faisait envie depuis très longtemps. L’histoire avait l’ai excessivement étrange et surtout, j’en avais entendu énormément de bien. Je me suis donc jetée dans cette lecture rapide.



Les meurtres de Molly Southbourne s’amuse beaucoup avec la narration. L’histoire est dans un premier temps racontée du point de vue d’une inconnue, attachée et salement amochée. Cette dernière rencontre son bourreau, Molly Southbourne, une jeune d’allure sportive. La kidnappeuse se lance ensuite dans le récit de son existence, une histoire profondément inhabituelle et dérangeante. Dès lors, on passe au point de vue froid et clinique de Molly, qui décortique sa vie à la troisième personne, faisant de nous les témoins lointains de son étrange affliction. Affliction violence, puisque lorsqu’elle saigne, Molly donne naissance à une autre « Molly », un double d’elle-même qui finira toujours par tenter de la tuer.



Le récit prend dès lors différentes formes. Le ton est à la fois horrifique, avec du body horror lors de la naissances des Molly, des scènes violences quand le personnage principal se débarrasse de ses doubles, récit d’apprentissage avec une jeune femme qui tente de construire son identité malgré les difficultés… Le récit fascine car protéiforme et bien écrit. Pourtant, le thème du double maléfique est très courant en SFFF. Mais Tade Thompson le traite avec beaucoup de soin et une grande spécificité, visible dans le rythme, accrocheur, et la diversité des thèmes abordés. Si le récit est très violent par moments, l’écriture froide et clinique donne un magnétisme particulier. Ce court roman est un page-turner qui donne envie de lire d’une traite.



La novella est longue d’à peine une centaine de pages mais est vraiment accrocheuse. C’est notamment grâce à la volonté de l’auteur de créer une histoire cohérente et prenante. On peut comprendre de différentes façons le récit car Tade Thompson a choisi de nous laisser avec peu de clés pour comprendre son histoire, il y a donc de multiples lectures possibles. Par exemple, on peut comprendre les dédoublements de Molly comme une métaphore de troubles mentaux comme de la schizophrénie. Le genre de maladie où l’on peut se blesser comme l’on peut blesser les autres, ce qui arrivera plusieurs fois au personnage principal. Ou bien est-ce sur les effets psychologiques d’être son propre ennemi et d’avoir passé sa vie sur ses gardes.



Le monde décrit par l’auteur est également assez peu détaillé dans un premier temps. C’est normal car nous sommes très centrés sur le cheminement de Molly. Mais on en apprend quelques éléments au fil du temps, notamment autour des problématiques de fertilité. Le livre semble également beaucoup se centrer sur l’aspect intellectuel de l’existence. Molly est en effet une étudiante assidue, tentant d’abord de trouver des réponses dans la littérature ou la philosophie. Le livre regorge par ailleurs de référence, notamment à des romans comme le Frankenstein de Mary Shelley, posant la question de ce qui fait l’humanité. Mais ensuite, elle se lance dans de larges recherches en médecine et anatomie pour en savoir plus sur son mécanisme. Ces passages renforcent le côté body horror, toujours en se présentant de manière froide et mécanique.



Difficile à dire où réside tout le sel de ce qui fait de ce roman une très bonne lecture. C’est un ensemble d’éléments composites bien dosés. Dans un premier temps, le sujet est remarquablement traité en proposant un récit où se mêle horreur, violence et quête d’identité. L’écriture est froide, clinique, mais porte avec efficacité une histoire prenante et fourmillante de références philosophiques, littéraires et médicales. La violence et le gore sont également très présents, mais tournés très habilement pour poser une ambiance malsaine, entêtante. S’il y avait un bémol, ce serait sûrement la fin, un peu évasive et rapide. Mais l’auteur a d’autres romans dans le même univers dans sa manche.
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La Survie de Molly Southbourne

Il s’agit de la suite de « Les Meurtres de Molly Southbourne », une novella multi-récompensée que j’avais lue l’an dernier et qui m’avait bien plu. Le second tome reprend directement là où le premier nous avait laissés, et nous offre une histoire un peu plus introspective, légèrement moins sanglante mais tout aussi prenante (et tout aussi rapide à lire – on est toujours sur une novella de la super collection « Heure Lumière » du Belial). Si la surprise n’est plus au rendez-vous (le concept de la première nouvelle étant assez inédit, et donc mécaniquement surprenant nettement plus le lecteur que la suite ^^), on suit maintenant plus l’évolution psychologique des personnages, et cela amène un éclairage bienvenu à tout ça. Honnêtement une très bonne duologie, qui ne vous prendra pas du tout de temps à lire mais vous marquera peut-être autant que moi.
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Rosewater, tome 2 : Insurrection

Nous retrouvons Rosewater peu après les évènements du dernier livre. Cette fois-ci nous quittons un peu le point de vue de Karoo (un des derniers réceptifs survivant) pour suivre un peu plus sa compagne, Aminat, qui étudie la condition des humains fortement infectés par les cellules extraterrestres. Nous suivons également Jack Jacques, le président de Rosewater, et sa gestion de la ville, de nouvelles crises et de la demande d'indépendance. À côté de ça, une mystérieuse plante fait son apparition et sème la pagaille, tandis que la conscience d'une extraterrestre est transférée dans une humaine. Anthony, l'avatar de Armoise, l'entité extraterrestre, enquête de son côté.



Ce tome se concentre beaucoup sur l'origine d'Armoise, de la plante extraterrestre qui lui est liée, sur cette civilisation ancienne désormais disparue dont la conscience demeure et qui a pour projet de se télécharger dans l'humanité. Il y a aussi tout un aspect politique très présent qui n'était pas dans le précédent tome, et tout un aspect sur la création de Rosewater, l'importance au niveau du pays. On est tout à fait dans une gestion collective à la fois du côté des extraterrestres et à la fois du côté humain : comment sauver sa peau, sa communauté.



Là où le précédent livre alternait beaucoup entre les différentes époques, nous restons cette fois-ci en 2067, mais nous alternons en revanche entre les différents personnages. L'histoire est en direct, et on la suit de toutes parts. Il y a également une prédominance de personnages féminins dans ce tome, dont quelques-unes étaient déjà présentes dans le précédent, et qui sont vraiment bien écrits. Insurrection est vraiment dans l'action, la réaction, la stratégie... On découvre assez peu de nouvelles choses comparé à toutes les révélations du premier tome, mais il s'inscrit bien dans ce nouveau contexte. C'est à la fois un tome-pivot et un livre tout en action. On ne sait pas trop où on va, mais on commence à y aller franchement. En fait, cette trilogie semble avoir un peu la même structure que celle de Jeff Vandermeer.



Dans ce tome, un débat commence à vraiment prendre forme : sur le droit d'exister. Les extraterrestres ont-ils le droit de prendre la place de l'humanité pour continuer de vivre ? Les humains ont-ils le droit d'avoir la main mise sur d'autres humains ? Quid des réanimés, toujours vivants, mais "vides" de conscience ? Comment faire quand on est à moitié humain et à moitié alien ? Et que dire des mi-humains/mi-robots ? Ce tome aurait pu s'appeler aussi "Désintégration" : on ne sait pas si le dôme ne va pas finir par être détruit, si l'humanité va être remplacée, si les extraterrestres vont être rayés de la carte... Il y a aussi une réflexion sur les nouvelles technologies. En revanche, il est difficile de savoir sur quoi va vraiment porter le troisième tome. Un indice porte à croire qu'on reverra la Fille à la Bicyclette. Et peut-être qu'on finira par en savoir plus sur la station spatiale. À suivre !
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Rosewater, tome 2 : Insurrection

Ah quelle suite, les amis ! Ce deuxième volet de la trilogie Rosewater est encore meilleur que le premier (si tant est que cela soit possible) et une fois la dernière page tournée on se voit en train d’écumer le net pour connaître la date de parution de la suite (pas trouvé), tout en se réjouissant de l’idée de pouvoir se replonger un jour dans cet univers extrêmement captivant. Nous sommes en 2067 et suivons au plus près Aminat, qui file le grand amour avec Karoo. Elle va se trouver au beau milieu d’une guerre féroce entre le Nigeria et la ville, que son maire entend déclarer indépendante. Pour ce faire, Jack Jacques a besoin de l’appui d’Armoise/Anthony, qui est en mauvaise posture : une plante, destinée à l’empêcher de trop se développer, prend son rôle trop au sérieux. Leur planète d’origine (qui s’appelle logiquement… Origine) décide au même moment d’envoyer le premier originien. Il s’implante dans une femme, et là aussi, ça dysfonctionne… Sur un rythme vif et nerveux, on passe d’un protagoniste à un autre et on ne trouve tout simplement pas de bon moment pour faire une pause. On veut la suite, tout le temps, les pages s’ajoutent les unes aux autres et quand on relève le nez, des heures se sont enfuies sans qu’on les aies senties. C’est tellement rare ! Une SF comme je les aime.
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Les meurtres de Molly Southbourne

La novella débute avec une femme retenue prisonnière dans une pièce fermée. Blessée, désorientée, elle ne se souvient plus de rien. Arrive sa geôlière qui se présente comme étant Molly Southbourne. Celle-ci va raconter son histoire à cette femme et c'est ainsi que l'on va découvrir l'enfance de Molly, la maladie qui sommeille en elle et les règles très strictes qu'elle doit suivre pour survivre...



Il faut avoir le coeur bien accroché avant d'entamer ce récit dérangeant, oppressant et sanguinolent. Mais une fois commencé Les Meurtres de Molly Southbourne devient addictif. C'est le page-turner par excellence, une fois les premières pages tournées, il est difficile de s’arrêter. Angoissant du début à la fin, Tade Thompson sait ménager le suspense et faire monter la tension. Auteur à l'imagination fertile, il nous cueille par sa plume incisive, fluide et agréable. Servi par l'excellente traduction de Jean Daniel Brèque.



J'avais un a priori négatif sur cette novella, vendue comme de la Science Fiction horrifique, l'horreur n'étant pas un genre qui me sied. Mais devant les avis unanimes, je me suis lancé et je ne le regrette pas. J'ai juste une petite réserve, le côté SF est plus que léger, on manque singulièrement d'explication sur le phénomène "molly" et c'est dommage. Mais comme le dit l’auteur dans une interview retranscrite à la fin de l’ouvrage le côté scientifique a été raboté pour ne garder que les passages "marquants". Quant au côté horrifique, je m'attendais à quelque chose de différent. C'est gore, ça saigne mais c'est plus "anatomiquement marquant" qu'horrible. Il y a bien sûr l'horreur psychologique bien présente et plus que troublante.



Pour conclure, Les Meurtres de Molly Southbourne fait partie, tout comme L'homme qui mit fin à l'histoire, des novellas marquantes et troublantes de la collection. Il ne m'a manqué qu'une explication un peu plus développée sur le phénomène "molly" pour que ce récit emporte complètement mon adhésion. Bref encore une fois, une novella à découvrir.




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Rosewater, tome 1 : Rosewater

Rosewater est un roman dépaysant à plus d'un titre. Dans la seconde partie du XXIème siècle, les Etats-Unis se sont (volontairement ?!) isolés du reste du monde et il semblerait que la Chine soit devenue la première puissance mondiale sans qu'on en sache vraiment plus. L'auteur place le coeur de son action au Nigéria, un pays en profonde mutation. Les technologies se sont grandement développées et dans le même temps les traditions ancestrales sont toujours bien présentes. Une double culture que l'on retrouvera tout au long du récit, entre modernisme et conservatisme.



Rosewater est le nom de la ville qui s'est développée autour d'un artefact extraterrestre apparu quelques années auparavant. Ce biodôme est inviolable, rien n'y entre ni ne sort. Seule l'ouverture annuelle draine une population de plus en plus nombreuse. En effet, cette ouverture engendre des guérisons miraculeuses (et quelques ratés !)



Le récit tourne autour d'un personnage central : Kaaro, "un réceptif", c'est-à-dire une personne capable de lire les pensées et d’appréhender les actions de ceux qui l'entourent. Ce pouvoir lui a permis de survivre dans sa jeunesse. Repéré par les services secrets nigérians, Kaaro est engagé et utilise son don à des fins un peu plus politiques. Mais ce talent fait aussi de lui une cible...



Le récit est lent, l'atmosphère envoûtante. L'immersion n'est pas des plus aisées. Il n'est pas facile de se plonger immédiatement dans ce futur, les clefs ne nous étant pas tout de suite données. La construction du roman ajoute également un peu de confusion avec deux arcs narratifs autour de Kaaro : deux périodes de sa vie à onze ans d'intervalle racontant des histoires similaires. L'auteur nous propose également quelques flash-back pour mieux cerner le personnage. L’ensemble permet de faire connaissance avec cet homme au destin particulier, au passé tortueux et au présent compliqué. Les allers-retours rapides et incessants créent tout de même un certain imbroglio.



Beaucoup de questions sans réponse abreuvent la première moitié du livre. Ce qui pourrait paraître ennuyeux est en fait une réussite. A contrario, c'est l'arrivée des révélations qui pose problème. Elles sont souvent imagées, pas toujours très claires et il faut parfois une bonne dose de suspension d'incrédulité pour se laisser porter.



Quand j'ai refermé le roman, j'étais plutôt mitigé mais avec le recul je dirais que c'est un très bon roman qui a pas mal de défauts. Reste à savoir ce que le lecteur retiendra le plus : l'ambiance générale assez déconcertante mais époustouflante, la construction décousue du roman qui le transforme en page-turner efficace, l'originalité de son histoire par son lieu et son protagoniste écorché vif ou les intrigues passionnantes mais à la résolution un peu "bancale".




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Les meurtres de Molly Southbourne

Nouvelle parution pour la collection Une Heure-Lumière et nouvel événement.

Après Ken Liu, Lucius Shepard ou Laurent Kloetzer, les éditions du Bélial’ prennent le risque de traduire un auteur encore strictement inconnu en France, le britannique Tade Thompson.

Psychiatre de formation, l’auteur est surtout connu outre-Manche pour sa série Rosewater (également traduite en ce début d’année chez les éditions J’ai Lu) ainsi que ses nombreuses nouvelles. C’est pourtant dans le format bien particulier de la novella qu’on le retrouve ici avec Les Meurtres de Molly Southborne, un texte horrifique et science-fictif étrange jusqu’au bout des ongles.



Ne saigne pas, Molly !

Molly Southbourne n’est pas une fille ordinaire. Pas du tout même.

Naît dans une petite ferme à l’écart du monde, Molly possède un « don » étrange et terrible : lorsqu’elle saigne, elle engendre un double d’elle-même appelé molly. En quelques heures, la molly ainsi créée va grandir et rapidement devenir agressive au point de vouloir tuer la véritable Molly.

Dès lors, celle-ci se voit contrainte et forcée de tuer les doubles nés de son propre sang si elle veut pouvoir survivre. Pour se défendre, Molly peut compter sur ses parents qui vont lui apprendre les bases nécessaires pour se prémunir efficacement contre ce fléau qui l’habite. Seulement voilà, un jour, Molly va devoir découvrir le monde réel, un monde qui la fera saigner comme jamais…

De cette idée extrêmement étrange et incongrue, Tade Thompson en tire un récit horrifique cadré par un monde science-fictif light dans lequel la fertilité a dramatiquement baissée (avec un arrière-goût de Fils de L’homme en prime).

Si l’entreprise semble aussi folle que risquée, Les Meurtres de Molly Southbourne va pourtant réussir l’impensable : exploser les limites de son postulat absurde pour tisser une histoire passionnante et d’une intelligence remarquable.



La femme et ses doubles

Constamment pourchassée par ses doppelgängers, Molly va devoir grandir et s’affirmer.

Mais comment peut-on grandir en étant sans cesse obligée de se protéger de soi-même et…contrainte de se tuer encore et encore et encore ?

Tade Thompson transforme le sang en ennemi intime, vecteur d’une maladie bien plus tangible que toutes les autres et qui incarne la malédiction ultime coulant dans les veines de tout un chacun.

Mais surtout, le britannique donne une dimension métaphorique puissante en offrant à Molly la possibilité de se tuer à différentes étapes de sa vie et dans différents états d’esprit. La pulsion de mort n’a jamais été aussi bien nommée.

L’évolution psychologique de l’héroïne, son effritement émotionnel et son combat acharné incarne une féminité dangereuse, dans le sens le plus primordial du terme, où votre propre corps se retourne contre vous. Le rôle des règles devient dès lors forcément crucial, un moment où la honte le dispute à la mort imminente.

Ne saigne pas, répète Molly. Ne saigne pas.

Comme un mantra la protégeant à la fois de sa condition de femme dans notre société moderne mais, aussi et surtout, de sa condition humaine et fragile qui vole en éclat à la moindre égratignure. Ce sac de peau contenant notre bourbier intérieur comme dirait Louis-Ferdinand Céline.

L’existence même des mollys permet à Tade Thompson d’explorer l’éventail des fantasmes morbides qui nous habitent, du meurtre des parents à l’auto-sexualité en passant par la détestation de soi, ici dans le sens le plus littéral du terme.

Ce véritable tour de force ne serait rien (ou peu de choses) sans une narration passionnante et un récit capable d’aller piocher dans la science-fiction sans jamais trop en dévoiler, en flirtant à la lisière du réel et en évitant le sur-explicatif devenu malheureusement si courant à l’heure actuelle.



Exploration psychologique acérée mâtiné de science-fiction et d’horreur brutale, Les Meurtres de Molly Southbourne ne laisse rien au hasard. Tade Thompson plonge dans les tréfonds de nos pulsions les plus refoulées pour façonner de passionnantes variations du personnage de Frankenstein où le Créateur n’a plus aucun contrôle sur sa Créature et où l’on finit par ne plus savoir qui est véritablement le Monstre ou la victime. Brillant, fascinant, sanglant.
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Les meurtres de Molly Southbourne

Le concept derrière cette nouvelle était incroyablement imaginatif.

Cette histoire se lit comme une tragédie, examinant les effets psychologiques de vivre avec une affection médicale aussi inhabituelle. Bien que plus étrange que véritablement effrayant, il y a tout de même quelques scènes viscérales et troublantes dans ce petit livre.

Je m’en vais lire la 2eme partie de ce pas !
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Les meurtres de Molly Southbourne

Un premier tome captivant.

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Molly est une petite fille qui vit coupée du monde dans la ferme familiale. Un jour, elle découvre une fille qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, elle joue un peu avec elle, contente de voir une nouvelle personne. Soudain, celle-ci tente de lui fracasser le crâne. Ses parents la sauve et établissent alors une série de règles à respecter à partir de ce jour. Elle doit faire attention à ne jamais saigner, si elle saigne, elle doit tout nettoyer avec du détergent, tout brûler. De son sang naissent les Molly. Qui sont-elles ? Comment Molly peut-elle se construire sans réponse ? Quand son propre corps la dégoûte car elle produit des Mollys. Quand des personnes lui ressemblant tel des clones tentent de la tuer. Qui est-elle ? Qu'est-ce qui est faux, qu'est-ce qui est vrai ? Pourquoi ses parents restent silencieux face à ses questions ? Curieuse, en recherche de réponses, elle développe une obsession pour son corps et pour ses Mollys. Elle devient froide, réfléchie et décide de s'étudier.

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C'est une novella percutante, qui interroge sur le corps, sur la perception de soi, sur l'identité. Un récit qui est violent dans les descriptions du corps, du sang, du rejet qu'on peut avoir envers sa chair. La fin de ce livre nous promet un tome 2 des plus passionnants.

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L'héritage de Molly Southbourne

L'Héritage de Molly Southbourne est le troisième et dernier opus de la saga fantastico-horrifique Molly Southbourne de Tade Thompson. Après un premier volume marquant et un deuxième qui arrivait à se renouveler tout en gardant cette atmosphère si particulière, ce dernier épisode qui clôt définitivement la série apporte une explication aux phénomènes molly et tamara.



A travers dix-neuf chapitres courts et rythmés l'auteur nous replonge dans la tension, la violence et le sang. Même si l'hémoglobine dégouline autant que précédemment, l'ensemble est beaucoup moins gore (ou alors on s'habitue à ces épisodes sanglants !). Il faut cependant quelques chapitres pour retrouver ses automatismes, le précédent opus est loin et il est difficile de savoir si notre mémoire fait défaut ou si ce qu'on lit a du sens. Mais petit à petit tout se remet en ordre...



Tade Thompson multiplie les points de vue, passant des Mollys, qui se cachent dans une petite ville pour y trouver la tranquillité, aux Tamaras qui cherchent à récupérer une molly, ou à Myke dont on comprendra la haine des mollys en cours de route... Ce melting-pot plutôt confus participe à l'engouement, à chaque page tournée une révélation ou une nouvelle question jusqu'à finalement tisser tous les fils pour donner une cohérence à la trilogie.



Le seul bémol est le choix fait par l'auteur pour donner une réponse aux différentes questions. Tade Thompson a pris un chemin très classique et c'est le manque de surprise qui pourra surprendre ! Certes quelques facilités scénaristiques émaillent L'héritage de Molly Southbourne, et certains points de détails sont vite balayés mais la novella est très efficace et addictive.



Avec L'Héritage de Molly Southbourne, Tade Thompson est moins audacieux, plus classique mais offre aux lecteurs un épisode rythmé et enlevé, ainsi qu'une conclusion à sa saga.






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La Survie de Molly Southbourne

J'ai lu ce livre sans me rendre compte que c'était le deuxième tome d'une trilogie, je n'ai donc aucune connaissance du tome 1, en tout cas ce n'a pas été gênant pour moi!

Dans cette formidable collection qu'est une heure lumière, on retrouve l'histoire de Molly. Molly, cette étrange femme qui vit dans la fuite permanente de ses clones, formatés pour la tué.

Ecrit psychédélique, entre parano, hallucination et violence, ce récit est une pépite de la SF!

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La Survie de Molly Southbourne

J'ai autant aimé le tome 1 que sa suite, même si le registre est légèrement différent.



Cette deuxième novella est une suite directe de la première: nous retrouvons la Molly survivante qui va devoir se débrouiller seule avec seulement les souvenir de Molly l'originale.



L'histoire de ce tome est très intéressante. L'auteur développe un peu plus son univers et on en apprend davantage sur la duplication des doubles. Nous sommes également dans un rythme très soutenu. Il y a beaucoup d'actions, on est vraiment dans la survie de Molly. Nous découvrons d'autres personnages qui donne une perceptive différente à l'histoire. Je me suis de nouveau retrouvée happée par les mots de l'auteur, tellement que j'ai tout lu d'une traite.



J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés par Tade Thompson, la représentation et la perception du soi et de la personnalité. Molly se pose énormément de questions: est-elle juste une copie ? Est-elle en train de devenir LA Molly ? A-t-elle le choix, le choix de devenir l'être qu'elle souhaite ?



Je suis donc de nouveau conquise par cette série sous forme de novella. Je ne sais pas s'il y en aura d'autres ou si c'est terminé. J'avoue avoir tout de même envie d'en savoir encore plus sur l'univers imaginé par Tade Thompson car il y a encore des zones d'ombres à éclaircir.
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Les meurtres de Molly Southbourne

Je ne suis pas du tout une fan de ce genre de format: trop court pour moi, c'est souvent un format qui me frustre car j'en veux souvent plus.



Je me suis tout de même penchée sur ce titre pour deux raisons: les avis plus que dithyrambiques et surtout car j'avais vu qu'il y avait une suite. Donc peut être moins de frustration pour moi.



Grand bien m'en a pris car je me suis régalée avec cette novella.

Tade Thompson a un style incisif, fluide, et surtout il a réussi à me happer dès les premières lignes de son histoire.



J'ai tout suite eu envie d'en savoir plus: qui est vraiment Molly, pourquoi est-elle comme ça, d'où cela vient-il ? L'auteur entretient le mystère tout au long et on voit évoluer Molly de son enfance, avec une éducation bien spéciale, à son évolution en tant qu'adolescente, son envie d'ailleurs, de vivre sa vie hors des murs de la ferme.

Molly est très attachante, même si terrifiante avec ses molly comme elle les appelle.



C'est vraiment un texte qui mélange plusieurs genres mais tout est parfaitement bien maîtrisé. Le rythme est haletant, l'ambiance sombre et mystérieuse et la fin m'a surprise.



Donc au final, une très bonne surprise, un texte de qualité, une histoire originale et bien ficelée. Je recommande sans problème, même à celles et ceux qui, comme moi, sont peu adeptes des novellas.

Je vais me jeter sur la suite tout de suite !
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Les meurtres de Molly Southbourne

Cette novella est un conte scientifique, comme l’interview disponible en fin du titre le laisse sous-entendre. Si on l’on veut se fier à une classification plus standard, le texte relève plus de la science-fiction avec notamment une référence majeure : Frankenstein.



"Le premier souvenir de Molly, c’est son père occupé à la tuer."



Cette phrase, l’une des premières du récit, annonce bien la couleur (rouge, sanglante). Molly est victime d’une malédiction qui, du sang de la jeune femme, de l’enfant, fait naître des doubles maléfiques. Je n’ai pas forcément envie de m’attarder sur l’intrigue en elle-même, mais sur la multitude d’éléments que l’auteur a réussi à intégrer, avec succès, dans cette petite centaine de pages.



Les meurtres de Molly Southbourne est un récit initiatique, celui d’une enfant, puis d’une jeune femme qui apprend à naviguer dans la vie avec son affliction atypique. On y lit la construction de soi, influencée par des parents qui à la fois veulent protéger leur fille, tout en l’armant pour faire face à la vie, à sa malédiction. On y parle de féminité, de manière très réaliste et moderne : premières relations sentimentales, charnelles, menstruations (c’est d’ailleurs problématique quand son sang sert de base à la création de doubles maléfiques). On y parle du questionnement de soi, de comment on appréhende le monde, en tant qu’individu, mais aussi en tant qu’individu dans une société où l’on ne pense pas vraiment avoir sa place, tout en le désirant profondément.



Une fois encore, l’expérience de l’auteur, et là je pense à sa profession de psychiatre, permettent un rendu très crédible dans lequel je me suis retrouvée (bon, je ne crée pas de double maléfique à chaque saignement, ouf). Tade Thompson crée un personnage très humain, qui évolue face aux aléas de la vie, pour tenter de devenir une adulte épanouie. D’ailleurs, l’expérience médicale de l’auteur assure une vraisemblance dans la démarche de résolution de la question principale de Molly « Pourquoi je suis ainsi ? ».



La plume de l’auteur, et l’expérience avérée du traducteur Jean-Daniel Brèque, servent au rendu final de cette novella très lisible (entendez par là que je n’ai eu aucun problème à voir les scènes dans ma tête). C’est une excellente nouvelle, sachant que la novella va bénéficier d’une adaptation cinématographique. L’ambiance est horrifique, intrigante, oppressante par moments et sublime le propos du récit.



En résumé : Tade Thompson dresse un récit initiatique, sanglant, glaçant, mais intelligemment mené et moderne. J’ai adoré cette lecture que je recommande chaudement. C’est sans doute l’un des meilleurs titres de la collection.



Note : Bien que le tome fasse partie d’une trilogie, le titre peut être lu seul et sans suite.
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Loin de la lumière des cieux

Tade Thompson a fait son apparition en France dans la collection Une Heure Lumière du Bélial avec sa série de novellas Molly Southbourne et chez J'ai Lu dans la collection Nouveaux Millénaires avec sa trilogie Rosewater. Ouvrages où le fantastique et l'horreur sont à l'honneur. Avec Loin de la Lumière des Cieux l'auteur nous propose un roman de pure Science-Fiction mais garde ce petit côté gore qui lui est très spécifique.



Pour rejoindre la planète colonie Sang-Dragon depuis la Terre distante de plusieurs années-lumière, il faut embarquer sur des vaisseaux tels le Ragtime, géré par une Intelligence Artificielle, et mettre l'équipage et les passagers en stase. Après dix ans de sommeil cryogénique, la commandante Michelle Campion se réveille à l'approche de la colonie mais rien ne se passe comme prévu. L'IA semble défectueuse voire belliqueuse, une trentaine de passagers ont été démembrés et gisent dans le vaisseau. Après un appel à l'aide, les autorités de Sang-Dragon envoient deux agents pour enquêter, Fin et son assistant artificiel Salvo.



Loin de la Lumière des Cieux est donc un huis-clos spatial similaire à La ville dans le ciel de Chris Brookmyre et Shell, son héroïne, n'est pas sans rappeler une autre écorchée vive Andrea Cort. Tade Thompson construit son roman en deux temps. Dans la première partie, il présente son univers, les différents protagonistes et les particularités de son monde. Il émaille son récit de petites trouvailles, donnant consistance à son histoire. Malheureusement certaines ne sont qu'ébauchées, à peine développées voire reste inexpliquées, laissant le lecteur sur sa faim. La seconde partie du roman se concentre sur la résolution de l'énigme, un thriller à la Agatha Christie. L'auteur redevient très classique avec de nombreux rebondissements, fausses pistes et vrai suspense. On peut regretter quelques facilités et surtout une fin trop abrupte, trop rapide qui là encore pourra laisser le lecteur perplexe.



Pour autant Loin de la lumière des cieux est un roman très agréable à lire, rythmé et dynamique. Le petit plus étant, bien sûr, le léger côté "horrifique" cher à l'auteur (même si on est loin des sanglantes novellas de Molly Southbourne) qui apporte une tension supplémentaire dans les coursives du Ragtime. Divertissant et efficace ce roman permet de passer un bon moment.




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Les meurtres de Molly Southbourne

Lu d'une traite et avec avidité, Les meurtres de Molly Southbourne de Tade Thompson est un récit fantastique et horrifique diablement efficace. Merci aux éditions @lebelial pour ce choix dans la collection #uneheurelumiere. Je vais m'empresser de lire La survie de Molly Southbourne et de découvrir d'autres œuvres de l'auteur.
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Les meurtres de Molly Southbourne

Une lecture déstabilisante dont l'épilogue ne me satisfait qu'à moitié.

J'ai beaucoup aimé le développement de l'histoire, la progression du personnage dans la compréhension de son propre univers, la violence quotidienne racontée quasiment avec dédain, de façon clinique. C'est très déstabilisant si comme moi, vous n'êtes pas familier des romans d'horreur. J'ai pensé à ces scènes de torture de Theon Greyjoy dans Games of Trones et je ne peux pas dire que ce fût avec plaisir.

Malgré tout, j'attendais du développement de l'intrigue un tour plus fantastique ou même psychologique, la façon dont elle est résolue ne me satisfait pas vraiment.

Une novella à lire d'un bloc, le chapitrage aide à tourner les pages, on veut savoir pourquoi tout ça, pourquoi toute cette violence et si l'on a vu juste ou si l'on se plante royalement.
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Les meurtres de Molly Southbourne

Molly n’est pas gâtée par la vie vu que le moindre sang versé fait naître des sosies, des mollys qui, si elles semblent gentilles au premier abord, chercheront à la tuer un peu plus tard. En 100 pages, cette novella de science-fiction horrifique nous donne à découvrir sa vie, ses tentatives pour se comprendre et les combats qu’elle doit perpétuellement mener. Si le côté court de ce joli petit livre m’a un peu frustrée, ce fut malgré tout une lecture sympathique – qui m’a rappelé Frankenstein et The Thing – dont j’ai adoré les thématiques du double et du rapport violent et conflictuel à son propre corps. L’écriture de Tade Thompson est efficace, allant à l’essentiel en donnant assez de détails pour que le tout soit très visuel. Je regrette simplement que l’ouvrage ne se termine pas sur une fin aussi marquante et efficace que l’idée de base, je m’attendais à une émotion forte, à de la surprise, à quelque chose qui ancrerait l’histoire dans mon esprit. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Une bonne lecture, difficile à lâcher avant la fin, mais qui restera sûrement anecdotique pour moi. (Malgré tout, curieuse d’en savoir davantage, j’ai réservé la suite, La survie de Molly Southbourne, à la bibliothèque.)



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