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Critiques de Takuboku Ishikawa (5)
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L'Amour de moi

L'amour de moi est un recueil qui constitue la première partie d'un plus vaste ensemble de plus de 550 tankas, "Une poignée de sable", oeuvre maîtresse de la courte carrière d'Ishikawa Takuboku. Le Rimbaud japonais, mort à 26 ans en 1912, écrivit ces tankas en 1908. Chacune de ces miniatures est un concentré des sentiments du poète, et leur enchaînement reconstitue petit à petit le roman de sa vie assez tumultueuse.



Lycéen, il se distinguait déjà en déclenchant une grève et en trichant à un examen. Et quelques années plus tard, il ne se présenta pas à la cérémonie de son propre mariage. Cet esprit contestataire à la santé fragile sera très tôt attiré par la poésie. Son père qui a la charge d'un temple bouddhiste est soupçonné de détournement de fonds et démis de ses fonctions. le jeune homme va se marier très tôt et devenir père à 19 ans, mais son père étant désormais définitivement incapable d'entretenir sa famille, il doit être le soutien. Cette charge financière est lourde à porter, il s'endette lourdement et vit très pauvrement dans la campagne du nord-est du Japon et part même s'installer un temps sur l'île d'Hokkaido, où la campagne désolée l'inspire. Son talent littéraire lui permettra de faire des piges pour de grands journaux japonais, ce qui lui permet de revivre à Tokyo. Il publie une poignée de sable en 1910, mais il est malade comme toute sa famille de la tuberculose, dont il meurt en 1912. Peu après est publié son second recueil, le jouet triste.



L'angoisse se ressent dans cette oeuvre, Takuboku se sent écrasé par les responsabilités, la culpabilité, et attribue cet échec autant à lui-même qu'au corset d'une société japonaise de la fin de l'ère Meiji qui laisse bien des individus dans la misère, alors que les mouvements et idées révolutionnaires russo-européennes commencent à infuser dans ces années 1900. C'est donc un moi très individualiste et autocentré qui s'exprime dans la forme très codifiée des tankas, qui dénonce la pauvreté, sujet original dans la poésie, mêlé à l'expression de thèmes plus convenus comme l'amitié perdue, la solitude, l'amour, la maladie et la mort.



L'amour de moi est un titre très provocateur, qui est un véritable manifeste de résistance de l'individu face à un système qui les broient. Takuboku revendique ainsi ses idées socialistes et de défenseur des déclassés dont il fait partie. Tant par l'expression de ces sujets sociaux que par l'utilisation de mots issus de la banalité de la vie quotidienne, ou encore des libertés parfois prises avec la métrique des 31 syllabes du tanka traditionnel, cette oeuvre a fait date dans l'histoire de la poésie japonaise.



Il y a de belles fulgurances dans cette oeuvre, à comparer sans doute pour les passionnés et experts à celle d'Akiko Yosano, qui apporte une note féminine bien plus douce.



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L'Amour de moi

Je ne suis pas un grand amateur des haïkus mais j'aime bien, de temps en temps, en lire quelques uns.

Ceux-ci sont écrits par un jeune Japonais décédé à l'âge de 27 ans à peine. Ce livre m'a permis de découvrir ce poète parti trop tôt. Ses poèmes m'ont souvent interpellé car ils sont chargés d'émotion, de profondeur. Je suis content d'avoir fait ce petit voyage poétique aux accents asiatiques.
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Un printemps à Hongo

Un journal sans fioriture et dont l’honnêteté surprend et nous offre une expérience de lecture comme aucune autre, par un écrivain japonais unique dans son genre.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Une poignée de sable

Un recueil de tankas surprenants, qui navigue entre plusieurs registres, celui de la tristesse, celui de la nostalgie, celui de l’amour, toujours avec un style et une beauté comme j’en ai rarement lus dans la poésie japonaise.
Lien : https://comaujapon.wordpress..
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Ceux que l'on oublie difficilement

Dans son "Histoire de la littérature japonaise contemporaine" (1868-1938), Georges Bonneau - dont une citation se trouve en quatrième de couverture de ce recueil de Takuboku - consacre une notice au poète : Ishikawa Takuboku, ou la Grande Voix de la Misère.

Celui- ci est rattaché au courant dit humaniste, auquel est associé le tanka.

C'est dans cette forme poétique qu'il écrit la misère et le désespoir de sa condition.

Ce recueil, assez court d'une cinquantaine de pages, est en fait la quatrième partie du livre "Une poignée de sable" qu'il publia en 1910.

"Ceux que l'on oublie difficilement" parle de séparation, de tristesse, évoquant le passé (souvenir d'enfance ou de famille), citant des endroits précis, dans une forme très resserrée :

Cette nuit je vais tenter de pleurer tout mon saoul

- le thé refroidi

d'une auberge de passage



et poignante :

J'ai compté les années d'existence

et je fixe mes doigts

je suis fatigué du voyage



Aux mots comptés, de cette forme poétique brève, l'auteur dit la difficulté de vivre :

A la fenêtre lorsque le train s'ébranla

plus que tout autre je raidirai mon visage

pour n'être pas vaincu
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