Citations de Tania Crasnianski (25)
Edda [la fille unique d'Herman Gôring] adore souligner que "Farah Diba, l'épouse du Shah de Perse, a reçu 16 000 télégrammes pour la naissance du prince héritier. Quand je naquis, on en envoya à mes parents 628 000".
p. 56
A la fin des années 1940, une majorité d'Allemands de l'Ouest veulent tourner la page et interrompre l'entreprise de dénazification en cours, considérée par nombre d'entre eux comme imposée par les Alliés et devenue un frein à la démocratisation du pays. A l'écoute de l'opinion et désireux de la séduire, le chancelier met fin à la dénazification et instaure un processus de réhabilitation de certains nazis, à l'exception des criminels avérés. Cette politique empêchera la mise en accusation et l'arrestation de nombreux dignitaires nazis. Le séjour de Josef Mengele en Allemagne après la guerre en est la parfaite illustration mais il n'est pas le seul à avoir échappé à la justice.
pp. 245-246
Cette periode marque une rupture totale entre une vie faite de surhommes et sous-hommes et son remplacement par une vie faite d'amour pour tous les etres humains,enfants de Dieu
"Il faut abandonner l'idéologie féministe; la biologie n'est pas liée à l'égalité des droits... Les femmes ne devraient pas avoir de posts qualifiés. Le travail des femmes doit dépendre de leur capacité à remplir leurs quotas biologiques. Le contrôle des naissances doit être effectué par la stérilisation de celles ayant des gênes déficients. Celles qui ont de bons gènes ne seront stérilisées que lorsqu'elles auront eu cinq enfants."
[Mengele]
On voudrait croire que ces gens-là sont des monstres sanguinaires, car leur "normalité" paraît bien plus terrifiante. "Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux, ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires", constate Primo Levi.
[p16]
même enfant, j'avais la conviction d'appartenir à une famille criminelle. c'était confus, mais je le savais, à la différence de mes frère et sœurs aînés qui ont toujours refusé l'évidence. très vite j'ai vu les photos des camps à la une des journaux : des montagnes de corps nus, des squelettes en haillons ; et puis vous savez, cette image d'enfants qui tendent leurs petits poignets pour montrer leur numéro..... ils avaient mon âge, ils avaient été enfermés tour près du château de Pologne ou mon père accumulait son or et où je jouais au petit prince avec ma voiture à pédales. la connexion était horrifiante....
Pour assurer la relève du Reich, Adolf Hitler a souhaité mettre en place un système éducatif de promotion de l'élite mais aucun des hauts fonctionnaires du Reich, aussi fanatique soit-il, n'y inscrit ses fils. Seul Bormann y envoie le sien, à titre de sanction. Martin Adolf a dix ans lorsqu'il intègre l'école du Reich de Feldafing, sur le lac de Starnberg. Cette institution créé par Ernst Röhm en 1933 a pour vocation de sélectionner l'élite du national-socialisme. Chaque Gauleiter régional ne peut y scolariser que trois candidats, à l'exception de ceux de Munich et de Berlin, qui ont droit à cinq. Seul le jeune Martin Adolf Bormann y est admis par "piston". Il y acquiert une formation paramilitaire. [...] Il suit des cours de national-socialisme, durant lesquels les élèves sont tenus d'apprendre par cœur le programme du parti et étudient Mein Kampf puis, dans les classes supérieures, Le Mythe, de Rosenberg, dont ni les élèves ni les enseignants ne viennent à bout.
Toute la vie des Göring s'organise autour de la petite, affectueusement surnommée "Eddalein". Elle est le "rayon de soleil" de ses parents. Pour souligner l'importance de cette jeune enfant vedette, des anecdotes circulent sans cesse : "Êtes-vous au courant que l'autoroute du Reich est fermée ? Non, pourquoi ? Edda apprend à marcher."
Hanna Arendt développe la notion de « banalité du mal » et évoque un petit fonctionnaire tristement banal, qui ne pense pas et se montre incapable de distinguer le bien du mal. Elle ne le disculpe pas, mais elle souligne que l'inhumain se loge en chacun de nous et qu'il faut continuer à « penser », ne jamais abdiquer sa raison, toujours s'interroger pour ne pas sombrer dans cette banalité du mal.
Lors du procès d’Eichmann à Jérusalem, un des psychiatres chargés de l’examiner souligne que son comportement à l’égard de sa femme et de ses enfants, de son père et de sa mèe, de ses frères, sœurs et amis, est “non seulement normal, mais tout à fait recommandable”.
On voudrait croire que ces gens-là sont des monstres sanguinaires car leur “normalité” paraît bien plus terrifiante. « Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux, ceux qui sont plus dangereux, ce sont les hommes ordinaires » constate Primo Levi.
Toute autre méthode d'extermination, notamment pour les femmes et les enfants aurait été "trop pénible pour les SS qui l'appliqueraient". Pour Rudolf Höss, l'extermination par le gaz permet avant tout d'éviter "le bain de sang", et l'horreur des scènes de massacre au moyen de mitrailleuses, insoutenables pour les hommes des "kommandos" d'extermination, qui absorbent pour y faire face des quantités incroyables d'alcool et parfois deviennent fous. Comme le souligne Joachim Fest, c'est cette mécanisation de l'assassinat qui devait plus tard permettre à Rudolf Höss de refuser toute responsabilité et d'écarter toute culpabilité, précisément parce qu'il accomplissait le meurtre sans avoir le sentiment d'y participer. Tout est une question d'organisation administrative.
Ce qui lui a permis de devenir un des plus grands criminels de son époque, c'est la pure absence de pensée, ce qui n'est pas du tout la même chose que la stupidité.
[Sur Rudolf Hess]
chaque année une marche silencieuse en son hommage réunit des milliers de nostalgiques du Reich.
Elle (Margret Speer) travaillait alors comme photographe à Berlin, dans le cadre de l'exposition "Topographie de la terreur", lorsqu'elle s'est reconnue sur une image comme la petite fille souriante et fière qui se tenait à côté du Führer.
Plus il y a de proximité affective, plus il est difficile d'avoir le recul nécessaire pour juger, comme si admettre les atrocités commises par l'un de ses parents devait entacher irrémédiablement l'amour filial. Il est difficile de dire : je sais que mon père était un monstre, et je l'aimais. Le chemin qui mène à une telle acceptation est douloureux et semé d'embûches.
Hitler, lui n’avait aucun descendant : « quel problème si j’avais des enfants ! ils finiraient bien par faire de mon fils mon successeur. Et un homme comme moi n’a aucune chance d’avoir un fils capable. C’est presque toujours comme ça, dans cescas-là. Regardez le fils de Goethe, un incapable ! » disait-il lui-même.
Gustave. M. Gilbert, psychologue américain qui a étudié le cas des grands criminels nazis lors du prcoès de Nuremberg souligne que ce qui distingue ces hommes, c’est l’absence d’empathie à l’égard des autres. Il révèle que les bourreaux font moins de dépressions que les victimes car ils sont convaincus d’être de braves gens qui n’ont pas eu le choix.
Harald Welzer souligne dans son livre intitulé « les Exécuteurs » que pendant le IIIè Reich, tuer devient un acte socialement intégré. La morale meurtrière propre au national-socialisme permettait aux exécutants de rester « corrects » en tuant. Aussi aberrant que cela puisse nous paraître, le modèle normatif du Reich prévoyait qu’il était nécessaire pour la survie de l’Allemagne de tuer sur la base d’une inégalité absolue entre les êtres humains.
Pour se construire, certains ont choisi de minimiser l'implication volontaire de leur père dans les horreurs du nazisme. D'autres ont opté pour un rejet violent, sans laisser aucune place à l'affect. La coexistence entre un affect profond et la reconnaissance de culpabilité est douloureuse et complexe. Mais tous ont dû faire face à la réaction de la société à l'évocation de leur nom, celui-ci les ramenant fatalement à leur filiation, quel que soit le rapport qu'ils entretiennent avec celle-ci.
"Aucun président avec le doigt sur le bouton rouge ne doit prendre ce genre de substance". Kennedy/Jacobson
Staline/Vinogradov : Un vrai tchékiste retire ses gants. Battez-les encore et encore. Mettez leur les chaines et brisez-les !". Alors conformément aux ordres de Staline on passe à la torture physique : battu pendant trois jours d'affilée, il fait une crise cardiaque. Peu importe on laisse cet homme âgé de 70 ans menotté au sang et l'on attend qu'il se remette pour reprendre l'interrogatoire".