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EAN : 9782246812494
336 pages
Grasset (18/10/2017)
3.94/5   17 notes
Résumé :
Hitler, Mao, Mussolini, Pétain, Churchill, Franco, Kennedy, Staline : les huit hommes les plus puissants du xxe siècle ont entretenu des liens passionnels avec leurs médecins. Béquilles de tous les instants, prescripteurs de traitements divers, confidents indispensables, ces praticiens discrets, souvent médiocres, œuvrent dans les coulisses du pouvoir. Garants de la capacité des chefs d’État à gouverner, ils sont les seuls témoins de leur intimité et de leurs faib... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Le pouvoir sur ordonnance » (2017) de Tania Crasnianski nous entraîne dans les commodités, les dérives et les servitudes de l'exercice du pouvoir politique, quand celui-ci veut disposer ou s'affranchir librement de l'assistance d'un autre pouvoir : celui de la médecine. Pour parler de ce sujet, l'auteure se penche sur une brochette de figures célébrissimes de l'Histoire – Hitler, Pétain, Churchill, Franco, Mussolini, Staline, J.F. Kennedy, Mao – et nous ouvre à la réalité effarante des conditions psycho-mentales et psychoaffectives dans lesquelles ces « grands » accomplissaient "les devoirs de leur charge", médecins particuliers aidant.

J'avais beau être préparé à en apprendre sur les déviances et les exubérances de ces leaders, ce que j'ai lu m'a quand même renversé, en allant bien au-delà de mes préjugés (surtout pour les dirigeants dont je n'avais jamais entendu parler des dérives ou bizarreries du comportement) : ahurissant !

Comme souvent dans les rétrospectives historiques, l'auteure a dû construire son ouvrage avec des matériaux limités : essentiellement les écrits laissés par les médecins particuliers de nos "drogués" ou par des membres de leur entourage immédiat. De ce fait, le livre pâtit un peu de l'approche différenciée qu'ont eu ces médecins particuliers en traitant du sujet . Ce qui reste constant dans l'ouvrage, d'un "malade" à un autre, c'est la description intéressante de la relation d'influence réciproque entre ces médecins et leurs illustres patients ainsi que les plongées quasi psychanalytiques dans leur personnalité, leurs états d'âme et d'esprit respectifs. En revanche, le rapport de l'état de santé à l'acte de pouvoir et au contexte politique y est irrégulier, bien que Tania Crasnianski se soit appliquée, ça et là, à replacer dans la perspective historique, autant que les matériaux en sa possession le lui permirent.

Plus d'un demi-siècle après Hitler, Staline, Mao et consorts, je soupçonne encore les amphétamines et les psychotropes de maintenir en état de fonctionner - et en fonction - quelques Présidents et Premiers Ministres, dans les deux hémisphères du globe. A la fin, c'est à se demander : élisons-nous des fous au pouvoir ou est-ce le pouvoir qui est schizogène et rend fou ?
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Après les relations parents-enfants chez les nazis, Tania Crasnianski s'intéresse cette fois-ci aux relations entre quelques grands dirigeants du XXe siècle et leurs médecins personnels. Nous suivons ainsi Hitler, Pétain, Mao, Churchill, Franco, Mussolini, JF Kennedy, Staline et leurs médecins respectifs. J'aime ce côté petite histoire expliquant la grande, surtout que Tania Crasnianski a fait un énorme travail de documentation en croisant des sources diverses et variées : mémoires, témoignages, archives…

Ces médecins personnels sont des témoins de l'intime, de la force et surtout des faiblesses de ces grands dirigeants. Que ces relations soient volontaires ou forcées, elles deviennent de fait intimes. Certains médecins épousent les idées de leur patient et essaient même d'avoir un poids politique, à l'image par exemple de Vicente Gil avec Franco. « L'opposition entre devoir et intérêt est évidente » dit d'ailleurs l'auteure. Avec les différences d'âges, les relations sont parfois presque filiales (c'est le cas aussi de Vicente Gil avec Franco ou encore de Bernard Ménétrel et Philippe Pétain). Mais, même s'il n'y a pas de jeu politique entre les hommes, il y a forcément de part et d'autre une influence psychologique.

On a cependant parfois attribué bien trop de pouvoir ou d'influence à ses médecins alors qu'ils étaient bien souvent des faire-valoir de gré ou de force. de même, si certaines maladies de dirigeants dévoilées sur le tard sont véridiques, d'autres ont été fantasmées. Il est parfois difficile de démêler le vrai du faux quand les sources sont contradictoires. Il ne faut pas trop compter non plus sur les médecins ayant livré des écrits sur leurs patients : beaucoup de choses n'ont pas été consignées et, dans le cadre de mémoires, on peut facilement tomber dans l'hagiographie.

Il n'empêche que dans pratiquement tous les cas de figure, la plupart des dirigeants ont utilisé pour tenir des médicaments et drogues d'une grande puissance, d'une grande dépendance et dangerosité. Les doses administrées sont souvent très impressionnantes, que ce soient des amphétamines chez Hitler par exemple, des somnifères pour Mao ou des piqûres de corticoïdes et stéroïdes pour soulager les maux de dos de JF Kennedy. Nous sommes plus dans de la médecine de type vétérinaire, dans du shootage que dans du soin. Des fois, ce sont les dirigeants qui obligent les médecins à recourir à de tels abus, d'autres fois c'est l'inverse. L'essentiel n'est finalement pas la santé mais la capacité à tenir coûte que coûte pour mieux gouverner, pour éviter les oppositions et renversements, pour forcer le respect.

Certains dirigeants, même en ayant un médecin attitré, restent méfiants vis-à-vis du milieu médical et tombent parfois même dans la paranoïa… au point qu'on laisse Staline agoniser pendant plusieurs jours par peur de représailles si l'on fait venir certains médecins.

Aujourd'hui, nous sommes dans une période où la transparence est devenue pour tous une nécessité, un droit. Mais, doit-on à tout prix connaître l'état de santé des dirigeants dans les moindres détails ? N'est-ce pas dangereux pour un pays, pour l'équilibre d'un régime politique ? Telles sont les interrogations que Tania Crasnianski se posent en fin d'ouvrage. Car, si l'on ne peut pas nier l'intérêt que cela aurait dans le cadre de dirigeants totalitaires comme Hitler par exemple, que serait devenu Churchill à l'époque avec une telle politique de transparence, lui qui est considéré comme l'un des plus brillants dirigeants du XXe siècle ?
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Si vous voulez découvrir ce qui lie un medecin et son patient, célèbre de surcroît lisez ce livre. L'auteur, Tania Crasnianski, a épluché le rapport entre le medecin et l'homme célèbre, et surtout ceux qui ont à un moment donné gouverné leur pays.
Churchill, Kennedy, Staline, Hitler, etc... quelques uns des grands de ce monde ont mené leurs batailles politiques flanqués d'un medecin confident qui répondait à leurs attentes. Aussi ça fait plutôt froid dans le dos, si tout cela est vrai, de savoir que chacun d'entre eux était plus ou moins accro "aux médicaments".
A lire plutôt comme un documentaire.
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Dévoré en quelque jours, c'est encore un gros de coeur. Je suis tombé sous le charme de cette autrice et j'espère de tout mon coeur qu'elle va continué sur sa lancée.
Son premier livre Enfants de Nazis s'était révélé complet et riche en anecdote inédite. Celui ci est tout aussi excellent.
J'ai aimé découvrir les grandes figures du XXeme siècles sous cette angle peu habituel, celui de la santé. Je fus étonné de constater que les portraits de certaines figures qui habituellement ne m'intéresse pas du tout ont réussi à accroché mon attention et à me donner envie d'en savoir plus (je pense à Mussolini, Mao et JFK).
Les portraits sont fluides, le style n'est pas pesant c'est frais et intelligent. PAR-FAIT.
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Un décryptage intégral de la relation des leadeurs à leur médecin personnel. Passionnant, cet ouvrage nous éclaire sur la dépendance entre deux hommes rongés par le pouvoir et la solitude. Des liens d'une complexité unique. Un travail de recherche remarquable et des anecdotes qui rendent le récit vivant et fluide. A lire absolument. « Tout homme a une vie publique, personnelle et secrète » dit l'écrivain Gabriel Garcia Márquez.
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critiques presse (1)
Lexpress
17 janvier 2018
Amphétamines ou cocaïne pour Hitler, alcool et somnifères chez Churchill... Un livre dévoile les pathologies des hommes de pouvoir et le rôle joué par leurs médecins.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Aucun président avec le doigt sur le bouton rouge ne doit prendre ce genre de substance". Kennedy/Jacobson
Staline/Vinogradov : Un vrai tchékiste retire ses gants. Battez-les encore et encore. Mettez leur les chaines et brisez-les !". Alors conformément aux ordres de Staline on passe à la torture physique : battu pendant trois jours d'affilée, il fait une crise cardiaque. Peu importe on laisse cet homme âgé de 70 ans menotté au sang et l'on attend qu'il se remette pour reprendre l'interrogatoire".
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