Tara Brach: Moving From Powerful to Empowered
Décider de se pencher vers la peur et de l’accepter peut sembler paradoxal. Or c’est parce que la peur est partie intégrante de la vie qu’y résister revient à résister à la vie. L’habitude de l’évitement s’infiltre dans toutes les dimensions de notre existence : elle nous empêche d’aimer aussi bien que nous en sommes capables, elle nous retient d’adorer la beauté qui est en nous et autour de nous, elle nous défend d’être présent à chaque instant. C’est pourquoi l’acceptation radicale de la peur est à l’épicentre de notre éveil spirituel.
Quand vous dîtes quelque chose comme « je t’aime », de tout votre être, vous pouvez transformer le monde... Du fait de notre interdépendance, quand nous éveillons en nous l’amour et l’exprimons, il change le monde autour de nous. Le coeur des êtres que nous touchons s’ouvre, et à leur tour ils iront toucher d’autres coeurs. L’amour est la nature première, la bonté de tous les êtres en attente de se manifester. Que nous offrions cet amour à haute voix ou dans une prière muette, nous l’aidons à s’épanouir chez tous les êtres, en tout lieu. Cette expression de notre nature profonde est la vivante puissance de l’amour bienveillant.
Tous, nous nous égarons dans la forêt touffue de nos vies, empêtrés dans nos préoccupations et nos planifications de chaque instant, nos efforts acharnés pour répondre à ce qui est exigé de nous et trouver une solution à toutes sortes de problèmes – sans oublier les jugements d’autrui. Quand on est prisonnier d’un semblable maquis, il est facile de perdre de vue l’essentiel. D’oublier combien on voudrait être bon et généreux. De rompre ses liens avec la terre sacrée et tous les êtres vivants. Et, fondamentalement, d’oublier celui ou celle que l’on est vraiment.
Au lieu de nous détendre et d'apprécier qui nous sommes et ce que nous faisons, nous nous comparons à un idéal et tentons de combler l'abîme qui, pensons-nous, nous en sépare.
L'acceptation radicale, c'est la volonté de faire telle qu'elle est l'expérience de ce que nous sommes, l'expérience de notre vie. Un moment d'acceptation radicale est un moment de pure liberté.
C'est seulement en faisant effectivement l'expérience de ce qui se passe ici et maintenant que nous pouvons nous sentir pleinement vivant.
Sous la dépression, nous trouvons souvent la croyance fondamentale : Je ne serai jamais assez bon.
Très tôt dans l'existence, nous avons appris que toute affiliation - avec la famille et les amis, à l'école ou au travail - exigeait de nous que nous démontrions notre valeur. Nous sommes soumis à une pression qui nous enjoint de rivaliser les uns avec les autres, de passer devant notre prochain, de nous distinguer par notre intelligence, notre pouvoir de séduction, notre compétence, notre puissance, notre argent. Et quelque part, quelqu'un compte les points, sans relâche.
Pour adresser à notre vie intérieure le message du oui, bien des chemins nous sont offerts. (…) L’une de mes amies se visualise ainsi mentalement en train de joindre les mains et de s’incliner devant ce qui lui apparaît. Quand elle ressent l’emprise de l’anxiété, de la colère ou de la culpabilité, elle s’imagine s’incliner devant elles avec le respect le plus pur.
L'attention est la forme d'amour élémentaire par excellence.