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Citations de Tayari Jones (95)


« J’ai un mauvais pressentiment, Roy. Rentrons à la maison. »
Ma femme était portée à l’exagération. Malgré tout, je sentais dans sa voix quelque chose qui ressemblait étrangement à de la peur.
« Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Je n’en sais rien. Rentrons, s’il te plaît.
– Et je suis censé raconter quoi à ma mère ? Tu te doutes bien qu’elle a mis les petits plats dans les grands.
– Rejette la responsabilité sur moi. Dis que tout est ma faute. »
Avec le recul, ça me fait penser à un film d’horreur, quand on se demande pourquoi les personnages s’entêtent à ignorer tous les avertissements. Si une voix spectrale te lance : TIRE-TOI, tu te tires. Sauf que, dans la vraie vie, on ne sait pas qu’on est dans un film d’horreur.
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« OK, reprenons. Tu veux un conseil. Alors, voilà. Sois cash. N’essaie pas d’amortir le choc. Si tu as eu le cran de le faire, tu dois avoir le cran de le dire.[…]
« Tu vas annoncer à ce type ce que tu as fait, ce que tu fais encore. Il n’a droit à rien d’autre. Tu ne le lui dit pas la tête courbée. Tu lui communiques une information pour qu’il comprenne à quel genre d’homme il a affaire, quelle que soit la manière dont il le prenne.
– Et après ?
– Ça dépend de sa réaction. Je pencherais pour la violence. Je ne pense pas qu’il risque de te tuer pour ça. Il n’a certainement pas envie de retourner au trou. Cela dit, tu vas ramasser une bonne dérouillée. Encaisse et rentre chez toi.
– Mais…
– Précisément. Il y a un mais : il peut te flanquer la raclée de ta vie, te passer à tabac, te démolir la tronche, mais il ne peut pas te prendre Celestial. Ce n’est pas le vainqueur qui remporte le cœur de la belle. »
Il rit. Pas moi.
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Attention, je n’ai rien contre la manière dont nous avons été élevés, Celestial et moi, mais le monde change et il faut s’adapter. Notamment il n’était pas question que je mentionne le coton. Mes parents parlaient toujours du coton, littéralement ou métaphoriquement. Les Blancs disent : « Si tu continues, tu finiras à l’usine », les Noirs, c’est : « Si tu continues, tu finiras dans un champ de coton. »
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Malgré tout, quand on parle de chez soi, on ne pense pas à l’endroit où on a atterri. On pense à l’endroit d’où on a décollé. On ne choisit pas plus d’où on vient qu’on ne choisit sa famille. Au poker, on reçoit cinq cartes. Il y en a trois qu’on peut échanger et deux dont on ne peut se défaire : sa famille et sa terre natale.
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Nous étions officiellement mariés depuis un an et demi, et nous étions heureux. En tout cas, je l’étais. Ce n’est peut-être pas la définition du bonheur pour tout le monde, mais nous étions un couple typique de la bourgeoisie noire d’Atlanta : le mari qui va se coucher avec son ordinateur portable, et l’épouse qui rêve de bijoux dans un coffret Tiffany. J’étais jeune, ambitieux et bien parti pour réussir. Celestial était une artiste, intense et ravissante.
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On célébrait Thanksgiving aujourd'hui. L'une des complications de la vie d'adulte, c'est que les fêtes deviennent un modèle à l'aune duquel on mesure sa réussite. Pour les enfants, Thanksgiving c'est la dinde et Noël les cadeaux. Quand on est grand, Noël c'est avant tout la famille, et les gagnants ne sont pas nombreux.
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L’immense générosité des femmes est un tunnel mystérieux et nul ne sait où il mène.
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But home isn't where you land; home is where you launch. You can't pick your home any more than you can choose your family. In poker, you get five cards. Three of them you can swap out, but two are yours to keep: family and native land.
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Noir et vivant, c'est déjà pas mal.
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... je dois avouer que c'est gratifiant de pouvoir proposer une jolie poupée noire une jolie fillette noire et de la voir la serrer et la cajoler. C'est autre chose que de regarder un collectionneur partie avec une caisse en bois.
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J'avais presque envie de lui proposer d'appeler notre enfant - fille ou garçon - Avenir.
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Puis quelque chose se dégrippa dans ma poitrine et je partis d'un rire irrépressible, m'abandonnant ainsi qu'on s'abandonne quand on soupçonne Dieu de ne pas rire avec nous, mais de nous.
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Vous savez ce qu'on dit : si tu fais huit bornes hors de la ville, tu n'es plus à Atlanta, tu es en Georgie. Et aussi : comment appelle-t-on un Noir qui a un doctorat? De la même façon qu'un Noir qui conduit un SUV de luxe.
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Les Blancs disent : « Si tu continues, tu finiras à l'usine », les Noirs, c'est « Si tu continues, tu finiras dans un champ de coton. »
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Quand une femme te dit qu’elle attend un enfant de toi, tu prends tes jambes à ton cou, c’est un réflexe normal. Imagine que tu es dans une maison en feu : tu te tires d’abord et tu réfléchis ensuite. c’est la nature humaine, parce que c’est ta vie entière qu’elle te réclame. et un homme n’a qu’une vie.
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Tout, ou presque, est une question de moment et de circonstances, je m’en rends compte aujourd’hui. Roy est entré dans ma vie à un moment oui j’avais besoin d’un homme dans son genre. Me serais-je jetée à corps perdu dans cette histoire si je n’avais jamais quitté Atlanta? Je n’en sais rien. De toute façon, ce qu’on ressent et ce qu’on comprend de l’amour, ça fait deux.
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C'est dommage qu'il ait fallu que je me retrouve derrière les barreaux, privé de tout ce qui m'importait, pour réaliser qu'il était possible de toucher une autre personne sans la toucher.
(p.88)
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Si nous avions mis dans un bocal une pièce pour chaque jour partagé, et si nous en avions retiré une pour chaque jour où nous avons été éloignés, le bocal serait vide depuis longtemps.
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L’immense générosité des femmes est un tunnel mystérieux et nul ne sait où il mène. Partout, il y a des indices qui sont autant de pièges et, quand on est un homme, il faut être conscient que la logique ne nous conduira pas nécessairement à la sortie.
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’est le destin de l’homme noir. Porté par six ou jugé par douze.
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