On ne sait que répéter ça, tue, tue ! Les ennemis nous amènent la mort, et nous aussi, mort aux ennemis ! Et comment alors vivre après sur terre, seuls des tueurs resteront sur terre ?
O notre grande aïeule, Mère des Mârals à la Belle Ramure, je t'apporte cette brebis en sacrifice. Pour te remercier d'avoir sauvé nos enfants à l'heure du danger. Pour le lait blanc dont tu as nourri nos ancêtres, pour ton bon coeur, pour ton regard maternel. Ne nous abandonne pas aux cols des montagnes, sur les torrents impétueux et les sentiers glissants. Ne nous abandonne pas sur cette terre pour les siècles des siècles, nous sommes tes enfants. Amen !
Tu as vécu comme l'éclair qui ne fulgure qu'une fois, puis s'éteint aussitôt. Or, l'éclair est un jaillissement du ciel. Et le ciel est éternel. En cela est ma consolation. Et aussi en ce que l'homme conserve sa conscience d'enfant comme la graine son germe, ce germe sans lequel elle ne saurait lever. Quel que soit le sort qui nous attend sur terre, la vérité demeurera éternellement vivante. Aussi longtemps que naîtront et que mourront les hommes...