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Citations de Teresa Messineo (26)


À ce moment, sa propre vie avait pris fin, cruellement, tandis que son corps avait été forcé de faire semblant d’être vivant. Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal. Du Mal… Elle était encerclée par le mal, il était partout. Il était en Allemagne, juste devant eux, et aussi au Japon, presque de l’autre côté du monde. Il était au fond de la mer, là où de sombres créatures se repaissaient des hommes perdus en mer ; il était dans les montagnes qui les entouraient et où se réfugiaient les traîtres, les déserteurs et les amants.
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Quoi qu’il en soit, ça semblait importer à l’homme et elle essaya de deviner. Était-ce une litanie ? Un chapelet ? Cela faisait sans aucun doute profondément partie de lui pour remonter ainsi à la surface, quand tous les autres sens l’avaient abandonné. Sa voix montait et descendait au rythme de ses intercessions désespérées.
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Elle ne l’avait jamais vu pleurer, jamais, même pas quand il s’était fracturé le poignet au parc (où ils n’étaient pas censés jouer, dans ce quartier d’enfants riches) ; il était devenu blanc comme un linge et avait voulu hurler de douleur, mais s’était retenu parce que sa petite sœur levait vers lui ses yeux bleus écarquillés, dont l’un était strié de marron.
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Leur monde était désormais celui de la survie, un monde animal où ils mordaient, tailladaient, déchiquetaient et, parfois, léchaient mutuellement leurs plaies. Certes, ils rafistolaient et pansaient les blessures et envoyaient les hommes plus loin pour qu’ils soient de nouveau rafistolés et pansés ; mais eux, les guérisseurs, ne savaient plus guérir parce qu’ils ne parvenaient ni à penser ni à sentir, et ne se souvenaient plus de la dernière fois où ils avaient pensé ou senti autre chose que leur condition d’animaux – pourchassés, pris au piège et transis.
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Elle savait boire – ce qu’on appelle habituellement boire –, chose surprenante vu sa taille, et elle jurait aussi bien que n’importe quel homme. De plus, elle savait jouer ; comme elle avait ri le jour où elle avait gagné un négligé de soie noire en jouant au poker avec des officiers français à Alger ! (Elle avait fait cadeau de cet objet aussi beau qu’inutile à Jo qui, fraîchement arrivée et encore soumise aux règles morales, était restée sans voix, gênée et secrètement enchantée.)
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Les choses n’avaient pas toujours été comme ça. Elle-même n’avait pas toujours été comme ça. Il fut un temps où ses mains étaient belles – où toute sa personne était belle et indemne. Elle était jeune alors, ses courbes, agréables, jamais assez à son goût à cette époque mais, grands dieux, comparées à son corps actuel, tout en angles et en os, elle avait été une vraie Rita Hayworth. Sa peau était douce, sa chair ferme et épanouie. Ses cheveux châtains brillants, coiffés en un chignon serré, rappelaient qu’elle avait du sang irlandais par son père ; une veine marron traversait le bleu de son œil gauche et faisait dire à sa mère italienne qu’elle se reconnaissait dans sa fille. Giuseppina Fortunata « Jo » McMahon… Pendant son enfance à Brooklyn, où les habitants revendiquaient si férocement leurs origines, elle avait eu l’impression d’être une sorte d’agglomérat, ni l’un ni l’autre entièrement mais les deux en même temps. Elle invoquait autant saint Patrick que saint Janvier et mangeait des lasagnes aussi bien que du corned-beef avec du chou. Mais, après presque quatre ans de cuisine roulante et de rations désignées par des lettres de l’alphabet, elle était incapable de penser à de la vraie nourriture. Pas maintenant. Elle ne l’aurait pas supporté.
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