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Critiques de Théo Grosjean (211)
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Elliot au collège, tome 1 : Panique en sixième

Le jeune Elliot est de nature angoissée. Pour lui, l’entrée en sixième constitue un défi. Dès le début, il se rend compte qu’il ne va pas être au nombre des élèves « populaires ». Il est trop timide et introverti. Il se crée un ami imaginaire constitué de son angoisse, ce qui ne va pas l’aider, au contraire. ● Elliot tire son angoisse comme un boulet, la métaphore se concrétise dans les vignettes. ● C’est une bande dessinée agréable à lire. Les dessins et les couleurs sont réussis. Le ton est juste et on sent que certaines situations ont été vécues. C’est à la fois plein de sensibilité et d’humour. ● Néanmoins, l’ouvrage souffre de la comparaison avec ceux de Riad Sattouf, qui sont bien plus mordants, plus incisifs, plus « punchy », et aussi plus drôles.
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Le Spectateur

Le thème de cette BD est assez intéressant : est-on simplement un spectateur de notre propre existence ? C'est ce qui semble arriver à Samuel qui serait né totalement muet d'après ce que pensent les parents.



Le mutisme peut conduire à bien des problèmes. Mais bon, il faut voit que le silence est également une forme de communication bien particulière. Evidemment, il est difficile de composer avec.



J'ai trouvé la forme assez étrange dans le déroulement de cette BD qui nous étonne vraiment. Il y a des situations qui sont assez marrantes. Comme dit, on peut également communiquer en dessinant, le fait d'être muet n'est pas vraiment un handicap.



J'aime bien également le fait qu'on ne puisse jamais voir de qui il s'agit, comme une caméra qui filmerait tout. Cela donne un point de vue tout à fait intéressant. J'adore également ce regard assez acide sur la vie et les comportements des gens que l'on rencontre qui ne sont pas toujours ne cohérence avec eux-mêmes. Je pense par exemple à la copine qui le défend et qui succombe finalement au mauvais garçon. Il y a souvent des attitudes décevantes. Ne parlons pas du père de famille car c'est consternant !



C'est le genre d’œuvre qui peut apporter quelque chose au lecteur par son originalité et également par une certaine profondeur de l'âme humaine. Il faut juste le vouloir. Il est vrai que la fin est également assez déprimante.
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Le Spectateur

Le Spectateur, c’est Samuel : parce qu’il est muet, il n’agit pas sur sa vie, se laisse porter par les évènements, et surtout par la malchance. Comme une biographie, on part de sa naissance, jusqu’à…

Le dessin est sombre et froid, en bichromie bleue et noire en aplats, jouant sur les nuances de bleus, le style est assez raide au premier abord, les vignettes sont chargées de noir et de couleurs, de détails, d’éléments de décoration, il y a peu de place pour le blanc. Le ton du récit est aussi froid que le dessin. On partage l’angle de vue avec la vision de Samuel, son visage n'apparaît que furtivement quand il se regarde dans la glace, on évolue dans une vision de spectateur, comme lui, les évènements semblent se maintenir à distance, on ne peut interagir, seulement subir. Le dessin devient pour Samuel une échappatoire, alors il se confond avec le graphisme de l’auteur, de l’histoire, s’imbrique, s'emmêle, s’en mêle. Du coup, le handicap semble nous concerner, sans qu’on puisse rien y faire, on se sent prisonnier de ce récit qui nous happe, nous envoûte, s’empare de nous à notre insu, comme un récit à la seconde personne du singulier. Notre sur la relative pauvreté de notre influence sur les évènements, une histoire de destin, Ce livre m’a impressionné, l’émotion est encore plus forte si on accepte de jouer le jeu, mais il en vaut vraiment la chandelle. Devenez muet vous aussi, l’impression finale est forte, mais violente et bouleversante.

Le Spectateur propose une expérience de lecture audacieuse, originale et d’une grande force, une grande réussite.
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Elliot au collège, tome 1 : Panique en sixième

Autre bande dessinée découverte en avant-première grâce aux éditions Dupuis, que je remercie : Panique en sixième, premier tome de la série Elliot au collège de Théo Grosjean.

Légèrement stressé, le jeune Elliot a quitté l'école primaire pour entrer au collège.

Cette légère appréhension va se transformer en véritable boule d'angoisse qui prend vie et va le guider dans les méandres de la grande école.

Mais ce nouvel ami imaginaire est dix mille fois plus angoissé qu'Elliot et, en tentant de l'avertir de tous les dangers qui l'attendent maintenant qu'il a quitté l'enfance, il va transformer sa vie en véritable enfer !

Panique en sixième est un premier tome qui raconte l'entrée en sixième et la vie au collège d'un jeune garçon nommé Elliot. Il s'agit en fait de l'adolescence de l'auteur, Théo Grosjean, qui nous est relatée ici.

Elliot n'est pas serein quand il arrive au collège. Il est tellement angoissé qu'il se crée un ami imaginaire : une énorme boule d'angoisse qui.. le stresse encore plus ! Si si c'est possible ;)

J'ai adoré la façon dont l'auteur décrit, avec une grande justesse au niveau du ton, le fait d'arriver au collège, en sixième. C'est grand, il y a plein de monde, on ne sait pas trop aller.. On ne connaît pas les codes, c'est loin d'être facile. Il y a ceux des classes supérieures qui se croient les rois, et les petits sixièmes ne sont les plus appréciés.

Les situations décrites dans cette BD sont criantes de vérité et elles raisonneront sûrement en vous. En tout cas, je me suis parfois retrouvé en Elliot même si ma rentrée en sixième commence à dater lol

J'ai apprécié comment l'ami imaginaire est représenté, c'est plus crédible d'en faire une espèce de boule d'angoisse qu'un enfant du même age. C'est plus représentatif et ça fonctionne parfaitement.

Cet « ami » qu'est le stress est vraiment handicapant dans la vie d'un collégien. Cela donne des passages touchants.

Il y a beaucoup d'humour, c'est même très drôle par moment.

Eliott est un gamin attachant dont j'ai pris plaisir à suivre le parcours en sixième.

Les illustrations et la colorisation m'ont beaucoup plu. C'est une réussite.

J'ai passé un très bon moment de lecture et je serais ravie de lire la suite quand elle sera publiée.

Ma note : un énorme cinq étoiles.
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L'Homme le plus flippé du monde, tome 1 : Pet..

Rire de son propre trouble anxieux généralisé en partageant des dessins humoristiques, c'est le pari qu'a réussi à relever Théo Grosjean à travers cet ouvrage.



Chacun pourra se reconnaître dans certaines situations cocasses où l'on angoisse pour pas grand chose, mais aussi peut-être dans des questions existentielles envahissantes, une hypocondrie stressante ou une phobie sociale handicapante. Mais quand on sait que l'auteur subit tous ces troubles à la fois, on comprend mieux le problème auquel il nous sensibilise ici.



Le résultat est vraiment réussi : drôle et touchant.
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L'Homme le plus flippé du monde, tome 1 : Pet..

Théo Grosjean est l'auteur de la bande dessinée la plus connue sur Instagram : l'homme le plus flippé du monde, qui débarque en format papier.



Son héros visiblement très anxieux décrit tous ces moments où il a flippé et met en images des anecdotes de son quotidien qu'il affronte au travers du prisme de l'angoisse permanente dans des situations de la vie quotidienne dans laquelle tout le monde se reconnaitra facilement tels qu'être assis dans un train à coté d'un type qui oublie son sac et qui s'en va, faire du covoiturage quand on stresse des accidents de la route, stresser quand un gros insecte bizarre disparait de ta vue, ou tenter d'interagir en société quand on est pas doué pour cela.



Une bande dessinée qui atteint très largement son but : faire rire en réussissant à servir de catharsis pour son auteur qui nous partager ses angoisses les plus folles et en même temps pas tant que cela !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Spectateur

Un roman graphique vers lequel je ne serais pas aller s'il ne faisait pas parti du Prix BD de la ville de Houilles.

En effet, la couverture ne m’inspirait pas, malgré tout, j'ai aimé ces planches couleurs bleues-vertes.

Ce roman nous plonge dans la vie de Samuel. Dès sa naissance, son père le trouve bizarre. Cet enfant ne parle pas, mais il dessine extrêmement bien et cela lui servira dans sa vie future.

Sa mère décédée, son père ne pouvant plus s'occuper de lui, Samuel est placé en foyer.

Dans tout cela, nous voyons la vie des autres à travers les yeux de Samuel et sa vie. Nous sommes spectateur de sa vie.

Le sujet de l'autisme est intéressant et traité de façon originale, ce qui fait tout l'intérêt de ce roman graphique.

J'ai eu du mal à m'attacher aux différents personnages et à l'histoire.

Un livre dont j'ai pu tout de même apprécier la lecture.

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Elliot au collège, tome 2 : Réseaux et sentiments

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée Réseaux et sentiments, tome deux de la série Elliot au collège de Théo Grosjean.

Après une année de sixième mouvementée, le « légèrement stressé » Elliot est entré en cinquième avec toujours une véritable boule d'angoisse à ses côtés.

Elliot devient rapidement populaire grâce à une vidéo de danse complètement improvisée qui le transforme du jour au lendemain en star de Tic Toc. Il va se rapprocher d'Églantine.. et s'éloigner de son pote Hari. Mais sa nouvelle popularité va faire que décidément, la cinquième va être, une fois de plus, une année difficile à vivre pour notre héros !

Réseaux et sentiments est un second tome dans la lignée du premier, aussi réussi.

Nous retrouvons Eliott, Hari, Capucine et bien sur le détestable Bastien. Tout ce petit monde est maintenant en cinquième mais les boules d'angoisse d'Eliott et Capucine sont toujours là, bien présentes à leurs cotés.

On pourrait croire qu'une fois la sixième passée, cela serait plus facile pour eux d'appréhender la suite du collège mais en fait, non. Etre adolescent n'est pas facile, et cette nouvelle année va apporter bien des tourments au jeune Eliott.

Il accède par hasard à la notoriété grâce à Tic Toc, ce qui ne va pas le rendre très sympathique par moment. Il va se rapprocher de Capucine mais se fâcher avec Hari. Son comportement parfois arrogant va faire quelques dégâts car le jeune garçon a pris un peu la grosse tête ! Ce qui est facile quand on est soudain apprécié de tous et copié !

Décidemment ce n'est vraiment pas facile d'être un adolescent et cette année de cinquième ne se déroulera pas comme un long fleuve tranquille.

J'ai apprécié ce second tome autant que le premier.

J'ai toujours autant accroché avec les dessins et la colorisation. Le scénario est bien conçu.

La fin laisse présager des surprises pour la suite, j'ai hâte de découvrir comment Eliott et les siens vont évoluer à l'avenir.

J'ai adoré l'épilogue bonus avec une aventure d'Eliott pendant les vacances d'hiver.

Je vous recommande Réseaux et sentiments sans aucune hésitation et le note cinq étoiles bien méritées :)
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Le Spectateur

Indéniablement une vraie curiosité que ce roman graphique. Découvert aux hasards d’un bac de BD à la bibliothèque, j’ai été happée par les premières planches où le personnage principal ouvre les yeux pour la première fois sur le monde qui le reçoit à la sortie du ventre maternel. Directement projeté dans la peau du bébé Samuel, le lecteur découvre son univers et son quotidien à travers son regard. Ce positionnement de narration immersive est à la fois troublant et véritablement original. D’autant que Samuel souffre d’autisme – son père, mal à l’aise devant le regard cru de cet enfant sans émotion, le découvre rapidement. Sa vie va être jalonnée de drames sordides mais l’enfant porte dessus tout cela un regard de spectateur détaché et sans âme. Paradoxalement, nous, lecteur, nous mettons à ressentir toute la palette des émotions qui devraient toucher Samuel : l’indifférence du père pour son fils, le désespoir du deuil, l’écœurement, la solitude mais aussi un peu la douceur de l’amitié, du partage, de l’amour. Troublante expérimentation qui nous place en position de spectateur un peu voyeur et nous fait nous sentir mal à l’aise dans ces planches aux dessins minimalistes mais qui relatent crument la réalité des faits. Nous suivrons Samuel jusqu’au bout dans cet univers bleuté des dessins de Théo Grosjean et dans ceux que Samuel ne cesse de griffonner dans ces cahiers puis mettre en scène dans des œuvres que le monde de l’art va bientôt s’arracher. Un album plutôt sombre qui veut semble-t-il aborder avec réalisme les difficultés rencontrées par les autistes sur le plan socio-affectif et qui nous y confronte sans ménagement. Une expérience de lecture dérangeante mais que je ne regrette pas d’avoir faite. Pour un public d’adultes curieux.
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L'homme le plus flippé du monde, tome 2 : Ten..

Théo Grosjean est l'auteur de la bande dessinée la plus connue sur Instagram : l'homme le plus flippé du monde, qui débarque en format papier.



Son héros, très inspiré de sa propre vie, décrit tous ces moments où il est particulièrement anxieux et sujet à ses pires psychoses dans la vie quotidienne



Il met en scénette des anecdotes de son quotidien qu'il affronte au travers du prisme de sa panique permanente dans des situations de la vie quotidienne dans laquelle tout le monde se reconnaitra facilement.



Il est constamment assailli par des flots de pensée négatives et des tensions qui le perturbent au quotidien et remettent tout en question mais arrivent toujours à le tourner en dérision avec un sens du comique évident.



Après une phase un qui avait connu un beau succès, il est temps de passer à la Phase 2 pour l'Homme le plus flippé du monde et de sonder les origines du probleme .Une bande dessinée qui atteint très largement son but : faire rire en réussissant à servir de catharsis pour son auteur qui nous partager ses angoisses les plus folles et en même temps pas tant que cela !



Les situations cocasses sont présentes à chaque planche, et le confinement qui y est bien exploité favorise évidemment ces moments d'angoisse mais par rapport au premier tome, Théo Grosjean ose aussi l'émotion en revenant sur ses souvenirs d'enfance de jeune homme flippé et en faisant des beaux portraits de sa mère , son frère ou de sa soeur.



Un second essai encore plus maitrisé que le premier pour le flippé le plus drole de la BD française.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le Spectateur

Je ne connaissais pas l'auteur Théo Grosjean. Je suis très content de l'avoir découvert dans les nouveautés de la médiathèque Jean Moulin de Margny-lès-Compiègne.



L'auteur nous place dans la peau de Samuel, et on grandit avec lui. Le livre est conçu ainsi, le lecteur est Samuel et c'est un positionnement que j'ai beaucoup aimé. Samuel ne parle pas, jamais. Muet? Peut-être... Il est un peu comme un fantôme qui traverse une vie assez difficile.



L'univers bicolore est très agréable, le dessin et la couleur de vrais réussites. L'atmosphère graphique m'a fait penser à la merveille de Nadia Nakhlé "Les oiseaux ne se retournent pas". Nous avons là une jeune génération d'auteurs extrêmement talentueux qui renouvèle le roman graphique par leurs productions.

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Le Spectateur

Quelle étrange bande dessinée réalisée avec intelligence et simplicité. C'est une manière totalement différente et perturbante de voyager dans l'esprit de Sam, ce jeune homme muet et autiste, ainsi qu'artiste. On a vraiment cette sensation d'être un spectateur ne pouvant rien faire d'autre que d'observer les scènes et vivre à travers son regard. Le dessin froid avec ses tons bleu-vert ajoute encore plus d'effet à notre lecture observatrice. Une BD marquante et m'ayant vraiment perturbée avec son final.
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Le Spectateur

Un roman graphique étonnant et dérangeant.

Dès la première page, l'histoire est présentée au travers des yeux de Samuel, bébé, puis enfant, adolescent et jeune adulte. La vie n'est pas simple et les épreuves s'accumulent pour le jeune garçon, qui ne parle pas et diagnostiqué de surcroît autiste.

Du cynisme dans cette histoire, des personnages assez laids, tant physiquement que psychologiquement.

J'ai eu l'impression d'être moi même spectatrice, de ne pouvoir m'accrocher aux personnages. Les émotions sont en retrait et j'ai assisté impuissante à l'évolution de Samuel. Cela est j'imagine voulu par l'auteur. Les couleurs sombres et uniquement dans des tons verts constitue un effet supplémentaire dans ce sens.

Tout n'est pas noir, mais une bonne partie de son entourage n'est pas aidant.

Une oeuvre étonnante, qui ne laisse pas indifférent, que je suis contente d'avoir pu découvrir.
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Elliot au collège, tome 2 : Réseaux et sentiments

C'est un plaisir de retrouver Eliott que j'avais accompagné lors de sa rentrée en sixième dans le premier tome. Rien de nouveau sous le soleil, son angoisse sous la forme d'un petit personnage le suit toujours comme son sombre et en cette rentrée, c'est le moment idéal pour elle de lui souffler tout plein de pensées désagréables. Est-ce que cette année sera comme la précédente ? Au fil des pages, nous allons découvrir que ce n'est pas du tout le cas et qu'Eliott est finalement capable d'oser plein de choses.



Tout part d'une vidéo Tictoc avec son meilleur ami Hari où Eliott improvise une danse pour prouver que cette appli n'est pas intéressante et qu'en deux ou trois mouvements de danse, on peut être connu et reconnu, pour pas grand-chose finalement. Et c'est ce qui se passe lorsque la vidéo d'Eliott fait le buzz.



Alors entre sa subite notoriété, son amitié avec Hari, Églantine qu'il perçoit différemment, ça va faire beaucoup de choses pour Eliott, surtout avec son angoisse qui ne le lâche toujours pas.



Un joli album sur l'adolescence et ses chamboulements mais également sur les priorités qui finissent par apparaître sous nos yeux. Une histoire touchante sur l'amitié, les premières amours mais également des moments plus profonds concernant les personnages secondaires que l'on découvre un peu plus et qui permettent une vision d'ensemble.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Elliot au collège, tome 1 : Panique en sixième

Qui n'a jamais connu cette boule d'angoisse qui se loge au creux de nous ? Parfois de manière épisodique parfois de façon chronique. Cette angoisse se manifeste chez Eliott sous une drôle de forme, un petit personnage rondouillard et extrêmement bavard. Eliott entre au collège et avec tous les tracas que cela amène, autant vous dire que son angoisse s'en donne à coeur joie. Elle parle sans cesse mais est assez représentative, on peut la trouver pessimiste et tirant vers le bas, plus que le ferait l'angoisse elle-même mais finalement non, parce que l'angoisse c'est aussi ça. C'est donner une importance inutile aux choses, c'est amplifier ou même inventer des regards, c'est de se voir avec du flou dans les yeux et imaginer le pire, toujours.



Même si Eliott se traîne sans cesse son angoisse, il fait tout de même des rencontres, se questionne, apprend et se rebelle aussi de temps à autre. Il faut dire qu'elle est usante cette angoisse, pas forcément méchante mais elle prend de la place dans le coeur et dans la tête. Cependant, nous sommes loin d'une bande dessinée tristounette même si certains moments émeuvent. Eliott est avant tout un jeune collégien qui vit sa vie, partageant sa passion des jeux vidéos avec son seul ami certes mais le meilleur tout de même, qui voit son coeur s'emballer à la vue d'une certaine camarade. Un adolescent comme il en existe des milliers.



Et justement, voilà un autre point que j'ai aimé dans cette bande dessinée. Comme vous pouvez l'imaginer (ou plutôt vous en souvenir), le collège n'est pas forcément un endroit de tout repos quand on n'a pas forcément le caractère adéquat ou la volubilité nécessaire pour se faire apprécier et c'est bien représenté ici. Les élèves qu'Eliott côtoie ne sont pas tous des anges mais merci à l'auteur de ne pas en avoir fait des démons pour autant. Eliott a son angoisse qu'il traîne comme un boulet mais il n'est certainement pas le seul à avoir cette boule à l'intérieur de lui qui lui tord le ventre. Certaines boules d'angoisse sont au collège, d'autres à la maison.



Je suis heureuse de t'avoir rencontré Eliott, je sais que ce n'est pas toujours facile mais avec le temps, ça finit par aller un peu mieux. Je ne dis pas que l'angoisse disparaîtra mais on trouve des astuces parfois. En attendant, prends soin de toi et je serais ravie de voir comment tu évolues au fil des années.



Merci aux éditions Dupuis et à Netgalley pour cette jolie rencontre et cette remontée dans le temps.
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L'Homme le plus flippé du monde, tome 1 : Pet..

Quand mon copain m'a dit "je t'offre ces BD pour Noël parce qu'elles me font penser à toi", je ne savais pas comment le prendre. C'est en les lisant que j'ai compris ce qu'il voulait dire : je me suis reconnue dans toutes les pages.



Les histoires sont d'abord parues sur l'Instagram de l'auteur, avant de d'être publiées chez Delcourt. Si vous voulez le suivre, c'est par ici : @theo.grosjean.



Théo Grosjean a réussi l'exploit de parler de santé mentale avec humour, mais avec un bon humour. Il n'est pas question ici de moqueries sur l'anxiété, mais plutôt de tourner en dérision sa propre vie, pour dire aux lecteurs et aux lectrices "vous n'êtes pas seul.e.s, venez on rit un peu de ce qui nous pourrit la vie".



J'ai rigolé à chaque nouveau strip, je me suis rapidement laissée emporter par les illustrations simples mais efficaces, et j'ai énormément relativisé.



Je pense avoir préféré le premier tome au second, mais les deux sont des pépites. Si vous voulez en apprendre plus sur l'anxiété sans lire des études barbantes, trouver quelqu'un qui vit les mêmes choses que vous ou simplement passer un bon moment, je vous conseille cette lecture !
Lien : https://unbouquinetuncafe.wo..
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Le Spectateur

Grandiose !!! Suivre la vie de Samuel, le héros en partageant sa vision et sans jamais entendre sa voix ni ses pensées... Apprendre à le connaître par ses interactions avec les autres : ses parents, son ami Yacine, son amoureuse Judith.

Comment le spectateur muet devient naturellement dessinateur de son quotidien et de son ressenti. Unique et puissant.
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Le Spectateur

J'ai été très intriguée par la critique de jamiK, qui soulignait l'originalité de l’œuvre.

Et pour être originale, ça, elle l'est : une sorte d'histoire-où-vous-êtes-le-héros... mais un héros qui prend cher.

Samuel naît et grandit, vit des drames, fait des rencontres et développe son talent artistique. Le tout dans un silence immense, vertigineux : car Samuel est autiste, et muet.

Cet album est une expérience extrêmement originale, et même unique. Et à sens unique, aussi.

Car on vit sa vie, on est lui : on est dans ses yeux. On voit son visage pour la première fois page 30, lorsqu'il se regarde dans le miroir.

On le découvre donc uniquement par les réactions des personnes qui s'adressent à lui, souvent mal à l'aise avec la sensation qu'il les "toise".

Le procédé fait pourtant naître une puissante empathie pour Samuel. Avec lui on pose un regard intense, on observe avec acuité les arbres, les animaux, on est fasciné par les oiseaux : ce n'est pas la parole qui exprime les émotions, mais le dessin.

L'album est entièrement en couleurs froides, bleu-vert et noir (mais pas tellement le vert de l'espérance) dans les évènements tragiques, traumatisants, comme dans les moments doux d'amitié ou d'amour.

Car, si Samuel reste spectateur de sa vie et de la vie des autres, incapable d'agir face à une agression, un malaise ou un accident, il noue pourtant des liens, peu nombreux mais intenses, et vit même des moments d'humour, avec des personnages secondaires touchants: l'ami, l'amoureuse, voire le père défaillant.

Une œuvre marquante, sans conteste.
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L'Homme le plus flippé du monde, tome 1 : Pet..

Je ne connaissais pas ce dessinateur bien que connu sur insta visiblement ... mais ma sœur oui et c'est la raison pour laquelle elle m'a offert ce livre, et peut-être aussi pour mon côté angoissé ..



En tout cas, très bon choix car cette BD m'a plu, je me suis reconnue dans certaines situations, surtout concernant la phobie sociale et l'arachnophobie ..



En se voyant dans des cases de Bd, on se rend compte de l'absurdité de nos peurs et on se dit que nous ne sommes pas les seuls si celles-ci parlent à autant de gens et qu'il a son petit succès sur les réseau.



Beaucoup d'humour, d'autodérision et quelques vérités sur la gestion de nos angoisses et le regard des autres.
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Le Spectateur

C'est le moins que l'on puisse dire, Théo Grosjean ne nous avait pas habitué à ça.

Celui qui s'est fait connaître pour ses chroniques de "L'homme le plus flippé du monde" a sorti cette année un roman graphique sombre et atypique.



Ce qui en fait son originalité c'est le point de vue adopté, radicalement à la première personne. Nous suivons l'histoire à travers les yeux de Samuel, sans narrateur ni explication.

Nous sommes Samuel.

Et Samuel est un personnage particulier : depuis sa naissance il ne parle pas, ne pleure pas, et ne semble pas ressentir la moindre émotion. Il reste ainsi une sorte de spectateur de ce qui se déroule sous ses yeux, n’interagissant que peu avec son entourage qui, la plupart du temps, se contente de monologuer devant lui.

Nous sommes Samuel sans être complètement lui puisque nous ne savons pas quelles sont ses pensées. Un peu comme si on lui avait flanqué une caméra sur le front : nous lecteurs, sommes spectateurs du fait que Samuel semble n’être que spectateur de sa propre vie.

On y perd forcément en empathie…



J’ai aimé le graphisme : on retrouve ici le dessin de Théo Grosjean sur un fond souvent hachuré que je trouve très sympa (cette technique a-t-elle un nom ?). Ensuite les couleurs toutes en nuances de vert, qui associées au noir, participent à l’ambiance en rendant l’illustration plus neutre, plus léchée et en gommant les émotions que pourraient susciter inconsciemment certaines couleurs.

J’en ressors avec une impression de neutralité dérangeante.



Vous avez peut-être déjà entendu dire que cette BD était déprimante ou mettait mal à l’aise, c’est également l’effet que j’ai ressenti en la lisant. En plus du traitement monochrome, l’ambiance globale est morne et clairement ça ne respire pas la joie dans la vie de Samuel. Bon, faut dire que la couverture aiguille bien le chaland à ce sujet (la symbolique du corbeau n’est-elle pas la mort ?).



Il me reste cependant quelques bémols après lecture de ce roman graphique.

Je ne veux pas divulgâcher l’histoire, ainsi je resterai sur les questions généralistes, mais je me demande par exemple : puisque Samuel semble comprendre ce qu’on lui dit, sait écrire et passe son temps sur son cahier à dessins, pourquoi l’écriture ne viendrait-elle pas se substituer au fait qu’il ne parle pas ?

De plus, je me questionne sur l’utilité de certains évènements du récit, qui pourraient être importants mais qui sont traités sur le même plan que le reste. Même si, après réflexion, cet effet était peut-être recherché par l’auteur, j’aurais aimé que ce personnage conserve une vie « banale ».



En conclusion, je recommande la lecture de cette BD qui est une véritable expérience immersive. Pensez cependant à prévoir un petit truc joyeux à faire ensuite 😉...
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