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Citations de Thierry Crouzet (132)


Un échec est un échec et tant qu’il en était encore temps, comme disait Jean-Louis Aubert, « il valait mieux couper plutôt que déchirer ». Le temps avait saccagé notre relation, mais n’avait rien effacé de nos difficultés initiales. Pas à pas, presque méthodiquement, il avait fait péter les dernières charnières et décroché les rivets de notre amour pour nous laisser dériver au bord du gué. Le désir était un bien malhabile compagnon quand il s’effritait.
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Avoir une bonne estime de soi, c’était bien, ça lui apportait probablement du réconfort, mais n’avoir de l’estime que pour soi, c’était totalement incompatible avec une vraie vie de famille. En famille, on ne pouvait plus se la jouer en soliste. Il fallait savoir se montrer altruiste et magnanime.
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Durant ces seize années, presque une éternité, nous étions passés par toutes les phases et toutes les émotions. De l’amour à la colère, de la tristesse à la joie, du bonheur au malheur et de la haine à la haine. Il avait fallu s’accrocher pour garder le cap et tenter de trouver l’équilibre. Inlassablement, catin insoumise, la vie s’était chargée de me rappeler que c’était peine perdue. Pourtant, du temps de notre rencontre, elle était parvenue à me convaincre du contraire. Elle promettait que nous serions heureux. Pour moi, il était inconcevable que l’on sombrât dans l’affligeante banalité de ces couples qui implosaient au moindre dérèglement.
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Je me serais sans doute contenté de baisser les yeux comme un puceau apeuré et j’aurais passé mon chemin ventre à terre. À quoi ça tient, la vie ! Elle n’était pas pour moi, avais-je pensé d’instinct. J’aurais sans doute mieux fait d’écouter mon instinct et de détaler. Trop jolie, trop pétillante, trop chafouine, trop tout. Manque de confiance en moi, plus probablement. J’avoue que face à elle, pleutre, je n’en menais pas large, déjà à l’époque. Du coup, comme je l’ai dit, c’était elle qui était venue vers moi.
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Quand on est jeune, on a grand besoin de respirer. J’aurais eu un bel avenir dans ce métier, m’avait dit Gégé un brin nostalgique. Depuis ce 13 février 2000 et ma rencontre avec Suzanne, moi je voyais ça tout à fait autrement.
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Dans cette fourmilière incandescente où s’agitaient les ennemis de Karl Marx et les corbeaux des finances, ceux qui la bâtissaient savaient pertinemment qu’ils n’y seraient plus jamais conviés une fois leur travail achevé. « Respectez les délais et dégagez fissa ! », semblaient nous dire tous ces self-made-men de leurs pères. « Circulez, on n’aura plus besoin de vous par la suite ».
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Mon expérience et mes compétences étaient toutes relatives et je n’apportai que peu de valeur ajoutée à l’affaire, mais tout de même, j’y participai. En somme, j’étais un peu le Coubertin des chantiers. Le travail était prémâché, mais personne ne pourra m’enlever que j’y avais contribué avec vaillance.
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Chacun sa route, chacun son fardeau. Pierre après pierre, bière après bière, les mêmes causes produisaient les mêmes effets et les mêmes incertitudes. Tout le monde m’avait pris pour un dingo d’avoir quitté les lumières des défilés pour la poussière des chantiers. Quel crime de lèse-majesté ! Je préférai les grues aux spartiates, les bleus de travail aux boléros affriolants et les mains calleuses à celles manucurées de frais que l’on croisait sur les terrasses du boulevard Saint-Germain. Qu’y pouvais-je ? Pensez ce que vous voulez, mais c’était moi qui décidai de ma vie.
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On s’était tout de suite amourachés. Une vraie libellule ! Aussi insouciante que frivole, cette fille avait des allures de robe de mariée tant sa pureté naturelle prenait le dessus sur tout le reste. Blanche comme de la craie, quand elle souriait on avait l’impression que seules ses lèvres marquaient une démarcation entre sa peau et ses dents, tant leur couleur semblait similaire. À croire qu’elle avait passé sa jeunesse à boire du lait de kiwi blanc à l’ombre des cocotiers et des bougainvilliers.
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Aussi incroyable que ça pouvait paraître, moi qui n’avais jamais volé de ma vie, j’allais devenir hôtesse de l’air. Un métier, une femme chérie, je pouvais enfin démarrer ma vie d’adulte.
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Pour nous autres bipèdes qui aimions les symboles, se rencontrer la veille de la Saint-Valentin sur cette prestigieuse avenue, forcément, ça avait carrément de la gueule ! On pensait qu’on tenait là notre plus belle histoire d’amour. Avec une telle accroche, comment en douter ? J’étais pourtant loin du compte. Comme souvent dans la vie, ce genre de rencontres se produisaient lorsque tu t’y attendais le moins.
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Loin de tous ces volatiles adeptes du scoutisme et des tartes dans la gueule, tel Cupidon ailé, en ce 13 février 2000 je rencontrai celle qui allait devenir la mère de mes enfants et bouleverser ma vie en partageant mes savoureuses pâtes au beurre. Je n’aimais pas le taboulé. Je sais, ça faisait rêver ! Suzanne était très belle, je ne pourrai le nier. Et moi encore un peu niais. Ses longs cheveux noirs s’accouplaient parfaitement avec ses yeux d’ébène qui laissaient transpirer ses origines arabo-andalouses.
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Pas la peine de me faire un dessin : cette femme est une empoisonneuse. Les militaires fouillent les cabines des toilettes l’une après l’autre pour la dénicher. Personne. Je me précipite sur le parking, alertée par des crissements de pneus. Une Porsche démarre en trombe. Notre suspecte tente de prendre la fuite ! Je fonce au milieu de la chaussée pour m’interposer. Un réflexe stupide !
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Thierry Crouzet
Notre ADN humain comporte vingt mille gènes. Ils servent à fabriquer nos cellules, ils nous définissent. Les bactéries que nous hébergeons et qui nous envahissent dès notre naissance, des squatteuses qui n’ont rien d’humain, totalisent deux millions de gènes. Elles possèdent donc cent fois plus de matériel génétique de nous. Nous sommes des colonies dont la part humaine est en réalité infime.
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Comprendre l'origine d'une guerre, c'est retrouver le minuscule événement, perdu parmi tant d'autres, qui précipite l'état critique vers un état plus stable.
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Nous sommes tous un grain de sable. Nos actions dépendent de la couleur de la zone où nous nous agitons.
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Le Web est un métabolisme en cours d'évolution. Il est comme le cerveau des enfants, il noue sans cesse de nouvelles relations. Certaines ne servent à rien, d'autres ne mènent nulle part, se cassent, d'autres encore se trouvent renforcées, une intelligence et une conscience finiront peut-être par émerger de ce processus sans que nous en soyons nécessairement avertis
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Pour nous, il n'y a pas d'autre méthode créatrice que le hasard. Le talent d'un artiste, d'un scientifique ou d'un ingénieur est de saisir les créations hasardeuses, de les organiser, de les relier. Le hasard est un mécanisme pour créer de la nouveauté. Il crée aussi beaucoup de déchets, mais l'évolution a mis en place des processus pour les trier : l'intelligence serait cette aptitude à voir ce qui peut être utile dans la myriade des créations inutiles. À un plus bas niveau, l'émergence serait un facteur de tri des créations hasardeuses.
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Nous avons non seulement de droit à la différence mais le devoir de différence.
Les sociétés centralisées reposent sur des soldats formatés, les seuls individus aptes à répondre à des ordres. Les sociétés décentralisées se construisent grâce à des rebelles généralistes. Spontanément, ils créent des réseaux sociaux où chaque lien vibre à sa fréquence propre comme autant de notes de musique. De cette cacophonie émerge, par auto-organisation, un accord parfait, jamais un ton monocorde. Le passage de la centralisation à la décentralisation est, pour la société, comme le passage du contrepoint à la polyphonie en musique. Plutôt qu'une voix unique ui se fait écho à elle-même, de multiples lignes mélodiques s'entremêlent et se répondent.
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Plus personne ne gobait la promesse d’une prospérité partagée entre tous. Les pauvres s’étaient appauvris. Les démagogues leur avaient expliqué que leur pauvreté était toute relative comparé au passé. Les insurgés s’en moquaient.
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