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Critiques de Thierry Soulard (II) (21)
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Les mystères du Trône de Fer, tome 2 : La clarté d..

Les deux auteurs, passionnés par le Trône de Fer (adapté à la télévision avec Game of Thrones) nous proposent de retrouver toutes les inspirations historiques de l’univers, qui sont nombreuses et parfois cachées (l’univers est constitué de la saga principale Le Trône de Fer, mais aussi Les Aventures de Dunk et l’Œuf, Les Origines de la Saga et Feu et Sang).



En avant-propos, ils indiquent que GRRM s’est plutôt nourri des romans historiques et de la popular history (l’histoire racontée de manière à plaire au grand public) que de ressources universitaires. Certains clichés démentis par les historiens se retrouvent dans ses récits, et c’est assumé : GRRM s’adresse à notre imaginaire et marque ainsi nos esprits. Mais cet essai s’attachant à la précision, il détaille les écarts entre les idées reçues et la réalité, et souligne que la connaissance de l’Histoire elle-même a évolué. La saga ayant été imaginée dans les années 90, il n’est pas surprenant d’apprendre que des recherches récentes contredisent ce que nous pensons savoir.



La majeure partie de l’ouvrage décrypte les diverses périodes historiques qu’on retrouve dans la saga, de la préhistoire à l’époque moderne, aussi bien sur le continent européen qu’ailleurs dans le monde. Le voyage est passionnant ! Des contrées au-delà du Mur rappelant les hommes préhistoriques aux îles du Sud évoquant les pirates des Caraïbes, des Fer-Nés inspirés des Vikings aux Dothrakis mélangeant Scythes et Amérindiens, le Trône de Fer ne se résume pas à un Moyen Âge européen fantasmé. Pour tout amoureux de l’Histoire qui se respecte, chaque chapitre est l’occasion de retracer des pans entiers de l’Histoire, et fourmille d’anecdotes parfois croustillantes.



Travail érudit tout en restant pédagogique et clair, le découpage chronologique permet d’avancer dans le temps selon un schéma que nous connaissons. C’est très appréciable.



Au-delà des peuples, les deux auteurs relèvent nombre d’évènements de la saga directement tirés des guerres de notre monde, et décortiquent les personnages pour les rapprocher d’hommes et de femmes ayant marqué leur temps. Même les retournements de situation les plus sanglants des livres et les protagonistes les plus effrayants trouvent leur source dans la réalité. Il est aussi amusant de constater comment GRRM a mélangé les « briques » historiques (pour reprendre le mot des auteurs de l’ouvrage) pour créer des peuples et des trames originales et marquantes : par exemple, certaines villes de son univers empruntent à la fois à l’Antiquité et de la Renaissance, comme Braavos.



Contrairement à d’autres livres ou numéros spéciaux sur Game of Thrones qui ne considèrent que la série télévisée ou mélangent la série et les livres, cette analyse fouillée se concentre sur la saga littéraire, bien plus riche. Toutefois, la série n’est pas oubliée et fait l’objet d’encarts spécifiques. C’est appréciable quand on a aimé les livres, et regretté certaines digressions de la version télévisuelle.



J’ai appris beaucoup de choses sur l’Histoire, je m’en suis remémoré d’autres, et j’ai aussi pris du plaisir à me replonger dans l’univers de GRRM. Je me suis régalée à la lecture de cet ouvrage qui s’emploie à faire un parallèle entre la « vraie » histoire, ou celle qui est nous racontée, et l’histoire du Trône de Fer. On voit bien que les références historiques sont parfois mélangées entre les époques et les zones géographiques. Je pense que tout amateur de la saga va savourer cette lecture.



Un essai qui donne envie de relire le Trône de Fer !
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

« Les mots sont du vent »



Les mystères du trône de fer

Cette ouvrage est une analyse de l'oeuvre de Georges R.R.Martin

Par Thierry soulards, journaliste est membre de la garder la nuit, association de fan de la saga par Thierry Soulard , journaliste et membres de la garder la nuit, association de fan de la saga « Game of thrones »

Le roman est partagé en quatre grandes parties. Dans un premier temps l'auteur analyse le procédé d'écriture de George. R.R.Martin qui s'avère être beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. C'est assez magique et hors normes. Deuxièmement, l'auteur évoque les prophéties faite au fil de la saga. Où chaque mot compte. Ensuite, Viens les mensonges où se cache parfois la vérité. Et pour finir les chiffres et des lettres, les moyens de cacher les messages des grands seigneurs, des traitres...

Cette Oeuvre peut être considéré comme du Spoile À part entière ou comme un compliment afin d' approfondir ses connaissances sur l'oeuvre littéraire ou la série.



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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Un livre qui ravira les fans de "Game of Thrones" qui cherchent à décrypter le roman et la série.



Je suis une grande fan de la saga littéraire de George R.R Martin en premier lieu, puis de la série. J'étais donc intriguée par ce que j'allais bien pouvoir découvrir dans ce livre.

J'ai trouvé très drôle ce besoin de trouver des sens cachés à ce qu'écrit un auteur, à toujours vouloir l'interpréter, alors que je suis sûre que la plupart des choses sont écrites sans arrières-pensées et que l'auteur doit bien s'amuser à voir à quel point les fans aiment se torturer les méninges. Je préfère quant à moi me laisser porter par l'histoire, mais je me suis amusée à découvrir toutes ces théories qui alimentent le web.



Dans ce livre, l'auteur épluche les mots, les personnages et leur paroles sibyllines, et tente de nous en donner une interprétation.

Plusieurs sont très pertinentes, d'autres plutôt farfelues me concernant, mais j'admire le souci du détail et le travail que tout ceci représente.

Thierry Soulard décortique les personnages, les chansons de bardes, les prophéties, aborde les différents noms et personnalités empruntés par les nombreux protagonistes, et il nous note la plupart du temps la version originale et la traduction, ce que j'ai trouvé vraiment bien. Comme il le dit, et ceci est très juste, la traduction a un premier rôle de transformation de l'histoire, et ce qui paraît simple à comprendre dans la version de l'auteur, est bien plus complexe à décrypter dans la nôtre et selon la compréhension du traducteur.



De plus, l'auteur ne se contente pas de nous déchiffrer la série, il s'attarde également sur "Feu et sang"(attention, spoilers pour ceux qui ne les auraient pas encore lus d'ailleurs), et sur les nouvelles en rapport avec la saga.



J'ai trouvé la plupart de ces informations intéressantes, et je suis sûre que ce livre va en faire débattre plus d'un sur les forums où les théories vont bon train.
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Cet essai analyse le cycle du Trône de Fer d’un point de vue littéraire, en étudiant les mots utilisés par George R.R. Martin, ce qui est un axe assez peu exploré dans les publications actuelles sur l’œuvre.



J’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre. C’était une appréhension avant de l’ouvrir, parce qu’une analyse littéraire peut être très rébarbative. Mais là non, ça se lit tout seul !

Les parties sont bien pensées, et permettent de faire des liens sur l’écriture de George R.R. Martin, avec des exemples précis. Thierry Soulard met en lumière le choix précis des mots de George R.R. Martin, qui n’est pas dû au hasard, mais au contraire enrichit les personnages ou le contexte.



Évidemment, c’est souvent un pied d’entrée pour aborder des théories, certaines que je connaissais, et d’autres pas. Parmi ces dernières, certaines m’ont vraiment convaincue, d’autres seraient sujettes à débat, mais j’étais très intéressée à les lire.

Et l’avertissement de l’auteur indiquant que des théories ne seront jamais vérifiables et d’autres seront remises en cause avec les éditions futures est — à mon avis — un très bon point. Il le démontre avec Douceur (lisez le livre pour comprendre le jeu de mots !).



À lire avant une relecture du Trône de Fer !


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Tombé les voiles

Le prix mille saisons prend encore plus d'ampleur avec cette 3ème année d'existence. À partir d'un thème "Tombé les voiles", vingt nouvellistes explorent les contrées de l'imaginaire : science fiction, fantasy urbaine et fantastique, drame et humour, uchronie et post-apocalypse. Face à la qualité des textes présentés, difficile de deviner quel sera l'auteur lauréat du prix 2018. J'apprécie ce format car il permet de découvrir des genres qu'à priori on ne lirait pas spontanément. Voici un retour sur les textes.



-Philippe Auréle Leroux (texte Bison blanc) nous invite dans le nord de Detroit pour nous plonger dans un thriller policier baigné de chamanisme indien. Très visuel, fouillé, avec une forte symbolique, j'aimerais qu'un dessinateur de BD s'en empare.



-Yvan Barbedette (texte : Pandore déconnectée) peint un futur dans lequel l'âge stagne pour tous à 22 ans et où chacun a la capacité de se connecter par l'esprit au monde entier. Cette idée lui permet d'explorer une nouvelle forme de société dans laquelle la famille est destructurée. Ce texte fourmille d'idées, et j'espère que cet écrivain nous proposera prochainement un roman issu de cette mise-en appétit !



-Xavier-Marc Fleury (texte : noir) joue avec les sens et les certitudes du lecteur en faisant basculer le monde contemporain dans le chaos (difficile d'en dire plus sans trop en révéler...). Une idée originale et un récit entraînant qui incite le lecteur à s'identifier au personnage principal ou à le rejeter.



- Edward Noyce (texte Edmotype) m'a rappelé mes vieilles lectures d'Edgar Poe, Maupassant et Robert Houdin avec ce récit qui se déroule au XIXème siècle à l'heure de l'apparition de la photographie. Peut-on parler de classicisme fantastique ? Je ne pense pas car l'auteur glisse au final une critique du pouvoir assez contemporaine.



- Johann Vigneron (Texte : La machine à café) Chapeau à l'anthologiste qui a su à merveille disposer les 21 textes en variant les rythmes, les styles et les univers. Chaque nouveau texte nous surprend, et celui de Johann Vigneron, Stephen King de l'érotisme, est largement dosé en caféine !



- Danü Danquiny (texte : Indice de récupération). Au début, j'ai trouvé que le sujet de cette nouvelle, une uchronie axée sur la manipulation scientifique des populations en 2062, avait été déjà beaucoup traité en SF. Pourtant le style de Danü Danquiny lui confère une force et un cynisme redoutables.



-Fabien Rey (texte : enchanteur des vents). À nouveau un univers que l'on aimerait voir développer dans un roman. C'est que le lauréat du prix mille saisons 2018 se verra proposé l'édition d'un roman inspiré de sa nouvelle. On est ici dans de la SF fantasy. Je ne suis pas féru de fantasy mais ici l'auteur nous prend par les mots et nous fait partager les angoisses d'un pilote de navire un peu particulier. Poétique, dépaysant, avec une chute vraiment sympa.



-Francis Jr Brenet (texte : Macchabée Blues). Ce récit plus rock que blues se déroule dans un futur proche et a pour cadre un monde urbain bien sombre. On retrouve ici le thème du "nettoyeur" à son tour arrosé, mi Blade Runner, mi Jason Bourne, vous l'aurez compris ; de l'adrénaline et du complot.



-Aaron Judas (texte : choc). 100% fantastique. Aaron met en place un huis-clos saisissant à l'intérieur d'un asile. Ajoutez-y des tatouages maléfiques et des traitements choc administrés par un docteur ambigu, et vous aurez une idée de l'ambiance sombre dégagée par cette nouvelle. On est happé jusqu'à la fin par cette question : le mal-être du personnage principal est-il fondé ou perd-il simplement la tête ?



- Audrey Salles (texte : Dame M.). Nous voici à Amsterdam, rue des plaisirs, où une geisha énigmatique joue avec ses clients. le thème des Lémia associé au mystère féminin est ici revisité avec talent. le style maîtrisé et la langoureuse progression du récit concourent à créer une atmosphère vraiment prenante. Il suffit de piocher n'importe quelle phrase au hasard : toutes dégagent raffinement et mystère. "Non, en fait, je n'ai pas vu ses yeux. Elle était trop loin. Je n'ai vu leur couleur qu'après, lorsque j'ai pu l'approcher." Un régal.



-Gwenaël Bulteau (texte : La déchirure Rostrowitsky, 16 pages). Avant que la première guerre mondiale n’éclate, le savant Kostrowitzky conçoit un automate/androïde à vapeur à l’image de son amour défunte. Celui-ci l’accompagne dans tous ses déplacements. La guerre éclate. Un commissaire charge un agent de surveiller le savant qui a développé aussi des systèmes de prothèses bien utiles aux soldats mutilés. L’espion réalise que le fidèle automate n’est pas indifférent à son environnement… Comme vous l’avez deviné, il s’agit de steampunk fantastique. Le rôle de la femme m’a mis mal à l’aise, mais c’est vrai qu’on est au début du XXème siècle.



-Philippe Deniel (texte : évolution, 16 pages). Fantasy SF. Depuis qu’il a perdu la guerre des larmes face aux nains et leurs alliés, le peuple des Elfes, déraciné, erre dans le cosmos sur l’arbre-monde. Mais ce répit durera-t-il longtemps ? Seize pages ne sont malheureusement pas suffisantes pour explorer le monde de Tanis, que l’auteur a ciselé en orfèvre. À la fois méticuleux et imagé, ce récit est à lire plusieurs fois pour bien s’imprégner de toutes ses nuances. Cet univers qu’on devine totalement maîtrisé par l’auteur mériterait d’être dévoilé sur un roman entier.



-Rozenn Duchesne (texte : l’œil du dragon, 10 pages). Nous voici plongé dans les décombres d’une ville contemporaine ravagée par la guerre. Des civils tentent d’y survivre tant bien que mal, méfiants vis-à-vis d’autres peuples chassés jusqu’ ici par les conflits. Contrairement aux apparences, nous sommes bien dans un récit de fantasy urbaine. Je devrais plutôt écrire fantasy urbaine humaniste. Ici la dimension fantastique est subtilement dosée. L’écriture est rythmée, travaillée avec des mots toujours justes, un style impeccable. Un contexte fort, un récit avec peu de personnages, un temps court, une chute pleine d’espoir, tous les ingrédients d’un texte fort, quoi. Mais vous avez déjà compris que j’ai adoré cette nouvelle. Dommage que le titre en dévoile un peu trop.



-Aaron Gooris (texte : Le magasin, 19 pages). Inclassable ! Et si, pour votre sécurité, vous vous retrouviez enfermé dans un magasin pendant des dizaines d’années, combien de temps vous faudrait-il pour tenter de vous enfuir ou devenir cinglé ? Voici un mix de récit post-apocalyptique, de paradoxe temporel et de huis-clos oppressant entre des personnages écorchés. L’auteur n’a pas bridé son imagination ni les comportements des protagonistes et cela forme un sacré cocktail. J’ai été brassé par ce texte, très différent de ce que j’ai l’habitude de lire (et c’est l’avantage d’une anthologie : sortir de ses habitudes de lecture). Peut-être aurait-il gagné en rythme en étant concentré sur une quinzaine de pages ? Toujours est-il que j’aurais aimé découvrir d’autres écrits de cet auteur mais je n’ai rien trouvé sur le net. J’espère pouvoir le lire bientôt dans d’autres anthologies.



-Barnett Chevin (texte : l’esprit du péché, 16 pages) ? Au XIXème siècle, l’Irlande s’avère plus proche du moyen-âge que de la révolution industrielle. Un aristocrate y est chargé d’enquêter au sujet de fréquentes disparitions d’enfants. Ses recherches le mènent dans un couvent interdit aux hommes. Le style d’écriture classique employé par l’auteur se prête très bien au cadre « monastique » et pose une sacrée ambiance. C’est d’ailleurs l’atmosphère et le rythme particulier qui font la force de ce texte. Le tout est très bien mené, la chute reste cependant un peu trop traditionnelle à mon goût.



-Jana Rémond (texte : Où se perdent les vents, 7 pages). Ce magnifique texte est court, pourtant le temps y est étrangement arrêté. Ce pourrait être un conte philosophique, une musique ou un court-métrage animé. Je ne peux rien en dire d’autre si ce n’est qu’il faut le lire et le faire lire, impérativement.



-Thierry Soulard (texte : vague mélodie, 19 pages). Au vu du titre de l’anthologie, je m’attendais à plusieurs histoires de pirates. Chouette, en voici une ! Et quelle histoire ! Qui n’a jamais rêvé, enfant, de tomber sur une bouteille rejetée par la mer sur le rivage, et trouver à l’intérieur le récit de naufragés ? Là, les pauvres marins se sont battus entre eux pour chiper le seul crayon à disposition sur leur île déserte. Ils racontent tour à tour leur version d’une chasse à la sirène peu commune. Les personnages sont délicieusement caricaturaux et bornés et la chute est formidable.



-Elie Darco (texte : Sous un voile d’ombre, 18 pages). Bienvenue dans l’inframonde. Voici un récit jeunesse plein d’adrénaline, dans lequel l’humanité survit entassée sous terre dans une cité qui ne dort jamais. Guerres de clan, police inexistante, assassins sans scrupules, la chasse aux ombres est lancée !



-Nina Valin (texte : Tartu et la tombée de l’hiver, 17 pages). Imaginez une tour scientifique de 18 étages, avec 6 chambres et un laboratoire par étage, 108 chercheurs y sont chargés de réparer le climat, sans aucun moyen de savoir comment évoluent les recherches dans les autres étages. Très beau texte sur l’enfermement, l’absurde et la liberté.



-Valentin Desloges (texte : nul sauvetage/futur fermée, 14 pages). Il ne faut surtout pas s’arrêter au titre incompréhensible, ni aux premières lignes de ce récit un peu trop colorées « monde des Hobbits » à mon goût, et vite se laisser porter par le délire jouissif de cet auteur ! Ce texte monte en puissance au fur et à mesure de l’avancée de la quête de pauvres « foltroysiens » à la diction perturbée par une brume maléfique. Un humour franchouillard, à l’orée des personnages de Naheulbeuck, Kamlot ou Trolls de Troy, porté par un texte croustillant. Car l’auteur, lui, n’a pas perdu le nord et s’il vous fait croire que l’histoire part dans tous les sens c’est pour mieux vous faire mordre à l’hameçon.



-Frédéric Gobillot (texte : un dernier point de vue, 17 pages). Oooh ! C’est la première exclamation qui me vient à l’esprit pour résumer cette nouvelle philosophique et poétique. Du rêve à l’état pur, placé à point nommé en fin d’anthologie. On retrouve ici deux personnages qu’on semble déjà connaître, un savant dénommé Georges Ardan, chercheur idéaliste qui réalise son rêve à l’encontre des croyances communes, et le jeune journaliste Philéas (mais rien ne précise s’il s’agit de Fogg), totalement fasciné par la forte personnalité de l’inventeur destiné à repousser les limites de l’univers connu. Loin d’être une simple inspiration des voyages extraordinaires, cette nouvelle est au final plus proche de Matisse que de Jules Verne, car elle nous ouvre à une délicieuse dimension de l’esprit, l’imaginaire.



Vous l'aurez compris, cette anthologie vaut le détour, même pour un lecteur non habitué aux écrits de l'imaginaire : pour la qualité générale des écrits, pour la variété des univers et pour la visibilité donnée aux jeunes auteurs.

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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

19 mai 2019. Le monde assiste au dernier épisode de Game of Thrones, la série basée sur la saga littéraire Le Trône de Fer, et se retrouve complément désœuvré. Des centaines d’articles sortent alors de nulle part, proposant des listes de romans à lire pour remplir le vide laissé par la fin de la série. Mais il reste encore tellement à découvrir sur cet univers-là ! La série a laissé de côté des dizaines de storylines, de personnages et d’intrigues. Commencer par lire Le Trône de Fer me semble évident. C’est déjà fait ? Découvrez les aventures de Dunk and Egg, alias Aegon V Targaryen. Ces nouvelles renferment autant de mystères que la série principale. Vous pourrez enchainer sur Feu et Sang, la retranscription historique de l’Histoire des Targaryen. Oui, mais APRÈS ?



Après, vous aurez moult théories et questions. Heureusement, la communauté de lecteurs du Trône de Fer est incroyable. La Garde de Nuit est une référence sur internet et elle vous aidera probablement à interpréter de nombreux éléments mystérieux des romans de George R.R. Martin. Mais là où Les Mystères du Trône de Fer détonne, c’est qu’il s’attaque spécifiquement aux mots de l’auteur. Tous les mots : les plus simples, ceux des prophéties, des visions et des rêves, ceux des messages cachés ou codés, aux identités secrètes, aux mensonges et aux insultes. Les mots sont du vent et l’auteur s’attèle à les décortiquer, s’appuyant sur la version originale, les textes compagnons et les sous-entendus de George R.R Martin himself. Et c’est du petit lait. C’est un travail d’analyse incroyablement précis qui m’a impressionnée et passionnée de bout en bout



Thierry Soulard tient à montrer que l’écriture de George R.R. Martin peut en effet sembler simpliste au premier abord (surtout en VO) mais qu’il n’en est rien : chaque mot peut être pris au pied de la lettre ou interprété de dizaines de façons différentes. L’auteur a donc choisi d’en tirer le maximum d’hypothèses possibles et de nous les présenter. Il est très possible qu’il y ait parfois surinterprétation ou que G.R.R. Martin ait volontairement choisi de brouiller les pistes, mais l’ouvrage n’en reste pas moins passionnant, surtout lorsqu’il s’attarde sur des complots cachés au cœur des dialogues. C’est un peu comme si G.R.R. Martin avait caché une histoire dans l’histoire, avec des personnages qui échangent sur des sujets secrets devant des lecteurs pas encore mis dans la confidence. Peu de choses peuvent être prouvées : les deux derniers tomes de la saga sont en cours d’écriture, les fins de Dunk and Egg et de Feu et Sang doivent sortir une fois que la fin du Trône de Fer sera sortie… Il est donc intéressant de chercher les indices déjà en notre possession en attendant, même s’il faut attendre longtemps



C’est bien pour ça que je persiste : George R.R. Martin peut prendre le temps qu’il veut pour écrire la fin de ses histoires. Il nous a offert des romans si denses qu’on peut encore y découvrir des secrets à la douzième relecture. L’écriture du Trône de Fer est juste impossible à bâcler. C’est aussi pour ça que je tacle gentiment les articles qui s’acharnent à lui trouver un successeur. Lorsqu’on veut me recommander quelque chose qui ressemble au Trône de Fer, je ne m’attends pas à de la fantasy grim and gritty, mais à un univers travaillé dans lequel je peux me perdre, surinterpréter et analyser. Un livre comme Les Mystères du Trône de Fer – Les Mots sont du Vent ne fait que prouver la richesse et la finesse du travail de G.R.R. Martin, qui n’est pas qu’un bonhomme bourru qui aime faire souffrir ses lecteurs en tuant leurs personnages préférés, mais un auteur subtil qui a créé l’une des histoires les plus ambitieuses du monde de la fantasy.



Alors bien sûr, j’ai envie que vous lisiez tous Les Mystères du Trône de Fer – Les Mots sont du Vent mais très franchement, il vaut mieux avoir lu tous les bouquins de G.R.R. Martin avant, sans quoi il risque de vous paraître un peu indigeste. Mais si vous êtes un peu comme moi et que la surinterprétation et l’avalanche d’informations ne vous font pas peur… Foncez ! Le livre est très bien pensé, clair et logique bien que parfois un peu maladroit. J’ai maintenant de quoi guetter le moindre mot au cours de mes prochaines lectures et relectures et j’en suis vraiment ravie. Aux fans du Trône de Fer : bonne lecture ! Vous risquez de ne pas pouvoir vous en passer.
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Uræus

Un recueil singulier de sept nouvelles fantastiques, reliées entre elles par un fil conducteur : une malédiction qui s'abat sur sept générations, par filiation.

Sept auteurs différents (dont je ne connaissais que Frédéric Livyns) transmettent le maudit uraeus (cobra femelle ayant pour fonction de protéger le pharaon) à travers plusieurs périodes historiques et autant de contrées. Des fouilles archéologiques en Égypte au 19e siècle sous la férule de Napoléon, en passant par le Wild West américain, la Russie léniniste, l'Asie du Sud, la France, pour revenir en Égypte à notre époque des smartphones.

Et on pense alors à l'expression "Le serpent qui se mord la queue", locution qui résume très bien ce petit livre qu'à part deux histoires moins appréciées, j'ai lu avec un plaisir manifeste.
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Uræus

J’étais très intriguée par le concept de cette anthologie : 7 nouvelles écrites par 7 auteurs différents, avec 7 protagonistes issus du même arbre généalogique, qui constituent un récit complet. C’est avec plaisir que je me suis lancée dans cette aventure littéraire atypique, et j’ai beaucoup apprécié ce voyage dans le temps ! Petit plus très sympathique, chaque nouvelle commence par une illustration noir et blanc pleine page, qui donne un avant-goût de ce qui nous attend.



Antoine du Perret est celui qui lance la malédiction dans « Secrétaire d’Empire en pire« . Fils d’un nouveau bourgeois et méprisé de la haute société pour cela, il se retrouve en Égypte à exhumer la tombe d’un scribe alors que les autres cherchent désespérément un objet d’une grande valeur dans le tombeau du Grand Prêtre. C’est bien sûr lui qui va trouver l’artéfact et sans le savoir maudire sa famille sur plusieurs générations. La chance lui sourit beaucoup depuis qu’il est en possession de cet étrange objet, mais il se rend vite compte que cela a un prix et pas des moindres… et quand il tente de s’en débarrasser, l’artéfact revient toujours.



Dans ‘In Cauda Venenum« , Jules du Perret part chez les Indiens pour assouvir sa passion pour l’anthropologie. Après des aventures qui le mènent à utiliser l’artéfact, il se marie et devient antiquaire, mais des malheurs s’abattent sur son couple. Un de mes personnages préférés du recueil se trouve ici en la « personne » de Rex, un fossile gigantesque animé par l’objet maudit !



« Le démon intérieur » habite Chloé du Perret. Alors que ses parents sont morts, elle se retrouve sous la tutelle d’un homme cruel, qu’elle décide de fuir avec l’aide de l’artéfact pour aller vivre sous le régime de son idole Lénine. Elle vit selon les préceptes du parti et élève son fils avec amour et droiture, mais doit retourner aux USA pour régler des affaires d’héritage et tombe étrangement malade.



« Words of Chaos » met en scène Marcel du Perret en tant qu’interprète et traducteur de langues multiples dans l’armée. L’artéfact murmure à son oreille les traductions de ce que les chefs ennemis racontent. J’ai trouvé ce thème et la façon dont il est traité super intéressant ! Encore une fois, l’artéfact amène la réussite, mais aussi de nombreux malheurs dans son sillage…



« Ourobouros » est plus intimiste, la nouvelle raconte l’histoire d’Océane du Perret : comment elle s’est laissée guidée par l’artéfact et à quelles extrémités cela l’a menée. Étudiante militante, mère surprotectrice, enrôlée dans une secte, elle devient une artiste torturée aux visions délirantes…



« Pile ou face » est ma nouvelle favorite de cette anthologie : Sébastien Langlois reçoit en héritage de sa mère une pièce. Quand il la lance, il entre dans un monde parallèle dans lequel il peut faire un vœu égoïste. Si la pièce tombe sur face, le vœu est gratuit, si c’est pile par contre, les conséquences individuelles et mondiales sont dramatiques… ce qui ne l’empêchera pas de lancer la pièce à plusieurs reprises !



« Cycle de vie » clôt ce recueil avec Séléna Langlois, qui va traiter de l’addiction aux technologies et aux réseaux sociaux, cherchant toujours plus de reconnaissance virtuelle, de likes… ce qui ne peut que mal finir.



J’ai beaucoup aimé découvrir à chaque nouvelle étape comment l’objet passait à la génération suivante, quelle forme il prenait et comment il tourmentait le protagoniste ! Des récits dans lesquels la folie n’est jamais loin ! L’artéfact se joue de chacun avec délectation pour amener chaos et destruction sur le monde. Chaque auteur a proposé sa vision des choses, tout en adaptant son récit à l’époque historique qui lui a été attribué et aux événements des nouvelles précédentes. Je serais curieuse de savoir comment se sont déroulées les coulisses de cette anthologie !



Une anthologie dans laquelle une malédiction poursuit la famille du Perret sur plusieurs générations : 7 auteurs écrivent chacun une tranche de l’histoire familiale, chacun apportant sa touche personnelle à ce récit empreint de chaos et de folie, dans lequel l’histoire individuelle se mêle à l’Histoire qu’on connait. Un concept original, atypique et très bien traité que j’espère retrouver encore à l’avenir !
Lien : https://livraisonslitteraire..
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Je lis très peu de non-fiction et en chronique encore moins. Pourtant, j’ai voulu faire une exception avec ce livre écrit par Thierry Soulard.

Je serai très certainement passée à côté sans le regarder en temps normal, mais il est recommandé par l’association de La Garde de Nuit dont je fais partie et il s’attaque à un sujet que j’ai rarement vu évoqué à propos du Trône de Fer, le choix des mots.



GRR Martin a la réputation d’avoir une écriture très simple (ce qui est loin d’être visible en Français tant le premier traducteur a compliqué le langage), pourtant, il est aussi connu pour multiplier les jeux de mots et les prophéties cryptiques en tout genre.



Tout le travail de ce livre est donc de montrer le mode de fonctionnement de Martin avant de l’appliquer sur différents domaines.

Plutôt que de faire une analyse sociologique, historique ou politique, la première partie s’attache à décrypter l’écriture. C’est tout à fait passionnant mais ça ouvre surtout la discussion à la suite qui peut aussi porter le plus à surinterprétation.



les théories développées sont bien entendu possiblement erronées, mais j’ai beaucoup apprécié les développements sur la lettre de Winterfell, les identités cachées et les chansons, mais aussi sur qui se dissimule sous le masque de la Harpie.

Le travail effectué sur les chapitres à Meereen est d’ailleurs remarquable, d’autant plus que ce sont loin d’être mes favoris.

J’ai quand même atteint mes limites avec les trébuchets et je ne suis pas persuadée que tant de personnages aient des enfants cachés.

En revanche, j’ai fini par succomber à le théorie du complot des mestres alors que je n’avais jusque là jamais compris l’idée même de Moutons Gris.



Certaines idées développées seront peut-être démenties par la suite des livres ou tout simplement jamais confirmées. Mais c’est un risque pris et le travail de recherche est assez énorme pour que ce soit souligné.

La mise en page est d’ailleurs très claire et aérée, ce qui est toujours plus agréable quand on se lance dans une lecture théorique.
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Les mystères du Trône de Fer, tome 2 : La clarté d..

La saga du Trône de Fer nous est souvent présentée comme une représentation du Moyen-Age. Ce second tome des Mystères du Trône de Fer nous montre à quel point GRR Martin s'est en fait inspiré de nombreuses briques de notre histoire, en brassant des influence bien plus larges que le seul Moyen-Age. Mais surtout, le livre nous montre comment l'auteur a construit un mur avec ces briques historiques, voulant un univers cohérent, mais surtout au service de son récit. Les Mystères du Trône de Fer ne se contentent donc pas de nous dire "oui mais en vrai le Moyen-Age c'était pas comme ça" (sans blague !) il nous montre quelles sont les points, parfois très précis, sur lesquels Martin s'est appuyé, certains d'une historiographie datée, certains très romancés (l'auteur étant friand de "popular history"), et questionne avec intelligence ce qu'il en fait dans son récit. Très documenté et sourcé, le livre revient sur une quantité incroyable d'influences historiques qui nourrissent le monde de Westeros.



Un travail énorme qui transparaît, et qui est bien loin de la soupe opportuniste qu'on nous vend parfois parce que "game of thrones c'est la mode".
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Tout d’abord, j’ai beaucoup aimé la grande importance donnée à internet et rappelée dans ce livre. En effet, l’auteur fait partie de La Garde de Nuit, une association « visant à regrouper tous les amateurs francophones de la saga […] et à rassembler les connaissances sur son univers » comme il est expliqué au début de l’ouvrage : il connaît l’importance de la collaboration, de l’échange entre fans et néophytes pour appréhender les mondes aussi vastes que ceux de Martin. Ainsi, il fait de nombreuses fois références au site de la Garde, aux interviews et au blog de Martin je ne connaissais même pas son existence!)… qui sont autant de mines d’or d’informations !



J’ai également adoré la part belle donnée à la traduction, et son travail difficile. Encore plus en ce qui concerne l’oeuvre de Martin et ses multiples jeux de mots dévoilés à contrecoup. Par exemple Varshé Hèvre / Vargo Hoat qui avait tout d’abord échappé au traducteur français, mais il n’avait alors aucun moyen de prévoir l’avenir : Thierry Soulard souligne qu’aucune faute ne lui incombe et qu’il a fait du mieux qu’il pouvait avec les outils à sa disposition, Amen ! En tout cas, ça m’a donné bien envie de lire directement la VO… Malheureusement, je n’en ai pas encore le niveau !



Justement, cet ouvrage est accessible à tous ! Je n’ai lu pour l’instant que « Les Chroniques du chevalier errant », et j’ai pourtant tout saisi : l’auteur réalise de nombreux rappels, que ce soit par rapport à la série TV ou aux livres, ou encore dans son ouvrage, et détaille chacun de ses propos. Et puis, si vous avez comme moi un doute sur un personnage, vous pouvez toujours vous rendre sur le site de la Garde pour vous rafraîchir la mémoire !



Enfin, rappelons que la plupart des paroles de l’auteur ne sont que des spéculations, qui se révéleront justes ou fausses par la suite. Suivant si un personnage emprunte tel ou tel chemin, épouse telle personne, son blason peut se modifier et ainsi correspondre à une prophétie notamment. Les mots, comme le vent, peuvent rapidement changer de voie ! Cependant ces théories sont très bien menées et s’appuient sur des indices pointus.



Grâce à cet ouvrage, nous pouvons nous rendre compte du travail titanesque de Martin. C’est un véritable joaillier qui cisèle chacune de ses paroles, qui rend « les mots [aussi légers que] du vent » malgré leur importance d’envergure. On pourrait passer des années à analyser ceux-ci, et arriver à des dizaines de théories divergentes. Or Thierry Soulard s’avance et nous donne à voir des pistes plus que prometteuses, tout en nous encourageant à aller en dénicher nous-même !
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Tombé les voiles

Un très bon recueil ! Le sujet du concours est particulier et a su dérouter les auteurs pour mieux les encourager à des détours très appréciables en tant que lecteurs. Le principe d'allier nouvelles avec musique et illustration est une très bonne idée, je déplore seulement le fait que les musiques ne soient pas encore en ligne...

Puisqu'il s'agit là d'un recueil collectif, je pense que la meilleure façon de rendre hommage à chacun de ses auteurs est de parler de chaque nouvelle individuellement, ce que je vais faire dans l'ordre d'apparition dans le recueil :



Bison Blanc de Philippe Aurèle Leroux: Une bonne histoire policière. Il s'agit d'un genre que je ne lis pas particulièrement, mais qui a su m'intriguer et m'attirer, notamment grâce à son protagoniste.



Pandore Déconnectée d'Yvan Barbedette: En tant qu'afficionado des sociétés imaginaires, utopies, dystopies et autres, j'ai particulièrement apprécié le travail opéré dans la construction de ce monde tant intéressant que réaliste. Je recommande.



Noir de Xavier-Marc Fleury: Ce qui fait tout le sel de cette nouvelle qui reprend un scénario catastrophe, c'est la personnalité du personnage principal qui va tout changer à l'histoire. Rien que pour la chute je vous la recommande.



Edmotype d'Edward Noyce: J'ai eu plus de mal à entrer dans celle-ci. S'il y a eu une recherche originale dans le domaine des premiers pas de la photographie pour construire cette histoire, je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages et l'histoire est somme toute relativement classique.



La machine à café de Johann Vigneron: Bon, d'accord, il faut l'avouer, le postulat de départ est drôle, ça c'est sûr. Ce n'est pourtant pas un coup de cœur, parce que peu crédible et un peu lourd parfois dans sa façon d'asséner ses scènes (à l'eau) chaude.



Indice de Récupération de Danü Danquigny: Encore une bonne société alternative, clairement dystopique contrairement à celle citée plus haut pour laquelle ce fait est plus discutable. Le fonctionnement de cette société est de prime abord réaliste, si ce n'est qu'elle va un peu loin dans ce qui est acceptée (mais au fond notre société ne fait parfois pas beaucoup mieux). Ce qui en fait une nouvelle très intéressante, que je ne saurais trop vous recommander, c'est le mystère derrière l'indice de récupération, très bien mené, et qui donne une dimension toute nouvelle à cette dystopie.



Enchanteur des Vents par Fabien Rey: une idée intéressante sur le fonctionnement de la magie qui intéressera les habitués de fantasy, et un personnage au caractère intéressant, malheureusement cela n'a pas suffi pour m'accrocher.



Macchabée Blues par Francis Jr Brenet: L'une des nouvelles noires du recueil, probablement l'une des mieux réussies. Toute la question de si la nouvelle vous plaira ou pas tient au personnage principal et à sa relation aux autres. L'univers est lui aussi plutôt intéressant avec les émissaires de la mort marchant dans la rue (une réponse intéressante à ceux qui trouvent que nous sommes trop nombreux sur cette Terre), et j'avoue avoir été assez intrigué par la chute de la nouvelle qui peut annoncer une suite intéressante en roman.



Choc d'Aaron Judas: Une nouvelle située dans un hôpital psychiatrique un peu spécial et, ma foi, vraiment bien menée! Le fait qu'il faille reconstruire la nouvelle comme un puzzle a été très bien travaillé et fonctionne de pair avec le cadre de la nouvelle. Je recommande chaudement!



Dame M. d'Audrey Salles: Une aventure sensuelle et particulièrement intrigante. L'auteure sait nous amener là où elle veut en terme de ressentis, et je vous assure que d'une façon ou d'une autre cette histoire ne saura vous laisser indifférent. J'apprécie également que tout comme le personnage éponyme, l'auteure parvient à nous donner assez pour nous intéresser sans répondre à toutes les questions que l'on pourrait se poser. Je recommande!



La déchirure Kostrowitzky de Gwenaël Bulteau: Il s'agit là de mes grands coups de cœur de ce recueil, une nouvelle qui a su élaborer des personnages particulièrement attachants et intéressants, un univers bien construit sans avoir besoin de nous asséner des pages et des pages d'exposition de l'univers. Je ne voudrais trop vous en donner, car je voudrais vraiment que vous découvriez par vous-même toute la richesse de cette nouvelle. Comme pour mes deux autres coups de cœur à suivre, j'ai très envie de voir une suite en roman pour en savoir plus sur cet univers fascinant!



Evolution de Philippe Deniel: Là en revanche la nouvelle elle-même ne sert presqu'uniquement qu'à de l'exposition. C'est le piège du recueil je pense: comme un vote majoritaire du public permet d'écrire une suite en roman, on veut préparer l'univers, l'introduire pour le présenter aux lecteurs. Mais je trouve ça mal mené dans cette nouvelle, était-ce un projet trop ambitieux pour une forme courte? Le tout donne une histoire déconstruite dans le mauvais sens du terme et qui continue d'exposer l'univers même dans les dernières pages.



L'œil du dragon par Rozenn Duchesne: De la tension, une question bien menée sur la différence et la xénophobie, des personnages complexes et attachants, un dragon... Cette nouvelle a tout pour plaire! Je recommande vivement la lecture, et même si je ne peux voter que pour trois nouvelles, j'aimerais beaucoup voir plus d'histoires dans cet univers qui se promet palpitant!



Le magasin d'Aaron Gooris: Là où certaines nouvelles m'ont déçu avec beaucoup trop d'exposition, je trouve que le seul vrai défaut de celle-ci est de ne pas être assez claire sur l'univers et ce qu'il s'y passe. Il m'est arrivé de relire plusieurs fois certaines phrases pour comprendre ce que cela voulait vraiment dire avec le lexique de l'univers. C'est dommage parce que l'ambiance de thriller installée une fois arrivé dans le magasin proprement dit est très bien menée, et que les personnages sont très intéressants, avec des retournements de situation intéressant et des dimensions inattendues. J'ai peut-être dit trop sur ce que je n'aimais pas de cette nouvelle mais je recommande tout de même.



L'esprit du péché par Barnett Chevin: Quelques bonnes idées, malheureusement elle ne fonctionne pas pour certaines raisons. Le narrateur-personnage arrive à suivre l'histoire par je ne sais quel miracle, le personnage principal s'horrifie bien vite pour quelqu'un qui a de la bouteille, et l'intrigue se résout presque d'elle-même. Toutefois, le cadre claustrophobique du couvent, le cadre historique de la famine en Irlande, sont bien réalisés.



Où se perdent les vents de Jana Rémond: Probablement ma nouvelle favorite de ce recueil. L'univers, décrit discrètement mais avec brio, la splendide poésie de l'écriture, et le message ô si positif, c'est exactement le genre d'histoires que je recherche! J'ai cru comprendre des interviews que l'auteure pensait écrire un recueil de nouvelles plus qu'un roman si elle gagne -ce que je lui souhaite- et ça me va très bien, je pense que ce serait la forme la plus adaptée à cet univers que je veux absolument voir plus à l'avenir.



Vague Mélodie par Thierry Soulard: Une très bonne chute, beaucoup d'humour et un univers ma foi plutôt intéressant! Les personnages sont uniques, tout particulièrement Requin, cela dit, le style épistolaire se justifie assez peu avec le contexte de la nouvelle. S'ils voulaient écrire sur le bateau, pourquoi se battent-ils autant pour du papier et de l'encre? et pour la plupart des personnages ce qui les pousse à écrire est assez obscur, presque forcé... Mais je pense que l'auteur le savait puisqu'il en rit à un moment de la nouvelle. Pas un coup de cœur, mais je recommande tout de même.



Sous un voile d'ombre d'Elie Darco: L'univers semble intéressant, malheureusement il ne rattrape pas le défaut majeur de la nouvelle: on s'arrête en plein milieu de l'intrigue! Je comprends l'importance de laisser le lecteur sur sa faim pour mieux le rappeler à soi, mais il n'y a juste pas assez dans cette nouvelle! On a l'impression qu'une moitié a été perdue en chemin, l'enquête n'est pas résolue, il n'y a pas de véritable chute... Quant au personnage principal je l'ai trouvé passablement inbuvable, et si cela donne un point de vue intéressant à certaines nouvelles, ici il m'a juste tapé sur le système.



Tartu et la Tombée de l'hiver par Nina Valin: Il y a de grandes chances pour que je voie dans cette nouvelle un message qui n'y est pas, mais comme il s'agit d'un point de vue personnel, je vais le donner: je n'ai pas pu lire cette nouvelle sans y voir ce que je déteste dans les discours écologistes extrémistes et défaitistes. On nous présente un monde loin d'être idéal, et celui qui est présenté comme celui qui veut y remédier le fait en créant un système autoritaire et dystopique??? Je n'ai pas compris ce qui pouvait justifier cela. Le personnage principal me sort par les trous de nez et l'évolution des personnages secondaires sort de nulle part et se justifie je trouve très mal. Bref non je n'ai pas aimé cette nouvelle.



Nul sauvetage / Futur Fermée: mon dernier coup de cœur! Une nouvelle fantasy très drôle dans l'esprit du Disque-monde de Terry Pratchett, un twist sur le langage qui peut sembler lourd pour certains mais qui m'a personnellement beaucoup plus. La narration elle-même est à se tordre de rire, et le mieux, c'est qu'au-delà (ou main dans la main) du caractère comique de l'histoire, l'auteur nous présente une réflexion sur la fiction avec un côté très métatextuel. J'aimerais beaucoup voir ce que l'auteur nous réserve d'autre avec un tel univers!



Un dernier point de vue de Frédéric Gobillot: Une réflexion très intéressante sur la foi et les croyances. La différence entre ce monde et le nôtre est assez floue pour m'intriguer sans me frustrer, et les personnages sont particulièrement intéressants. Je reconnais cependant que ma lecture de cette nouvelle a dû pâtir du fait que je la lisais en dernière, et j'ai eu beaucoup de mal à suivre la chronologie de l'histoire. Une bonne histoire de clôture, je recommande!



Je rappelle que tout cela n'était que mon point de vue, peut-être un peu abrupt parfois, et que je ne prétends pas détenir la vérité universelle sur ce qui est bon ou pas. J'espère vous avoir donné assez tant aux lecteurs qu'aux auteurs pour vous donner envie de lire ce recueil qui en vaut vraiment le coup!! Et surtout n'oubliez pas de voter pour vos préférées quand ce sera possible!
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Tombé les voiles

"Tombé les voiles" est une anthologie très stimulante pour tout lecteur amateur de fiction ; de plus, ce recueil peut aussi servir d'initiation aux autres lecteurs, car les nouvelles qui le composent nous plongent dans des univers très différents, mais tous également intéressants à découvrir.



"Bison blanc" (Philippe Aurèle Leroux) : cette histoire ravira particulièrement les fans du groupe Nirvana. L'intrigue, une enquête policière, est narrée de façon dynamique ; de plus, la nouvelle est teintée de mysticisme sioux, ce qui confère à l'histoire beaucoup de mystère. Ce texte contient également de vrais textes du groupe Nirvana (traduits en français).



"Pandore déconnectée" (Yvan Barbedette) : la nouvelle se déroule dans un futur lointain, dans une ambiance qui peut rappeler le film "Bienvenue à Gattaca" (pour l'atmosphère aseptisée dans laquelle semblent vivre les personnages) et "Matrix" (dans la présence d'un programme reliant les esprits de chacun, dirigeant leur mode de communication). Ce texte très efficace peut déranger certains lecteurs, principalement dans la description de la "famille" modèle. Le dénouement est assez surprenant.



"Noir" (Xavier-Marc Fleury) : une réflexion écrite sur la société humaine, esclave des cinq sens. Une démonstration de ce qu'il pourrait se passer si l'un d'entre eux venait à disparaître. Une nouvelle empreinte de précisions scientifiques, très dynamique, avec peu de personnages mais qui fait réfléchir...qu'aurions-nous fait, à la place du personnage principal ?



"Edmotype" (Edward Noyce) : cette nouvelle possède un style orné, précis et élégant ; un style qui correspond à la société décrite par l'auteur. On ressent la passion d'un inventeur génial tellement dévoué à son oeuvre que celle-ci précipite sa déchéance. Le mystérieux de cette nouvelle apparait assez tard, ce qui lui donne un puissant effet de surprise.



"La machine à café" (Johann Vigneron) : cette histoire peut déranger les possesseurs de percolateur à dosettes. Elle est néanmoins d'un cocasse rarement atteint, qui mène malgré tout au tragique, lors du dénouement. L'intrigue dispose d'un style très sensuel mais pétillant. C'est très agréable à lire une fois passée la surprise de la situation.



"Indice de récupération" (Danü Danquigny) : l'intrigue se déroule dans un futur lointain où la société contrôle la mémoire des individus (les similitudes avec "Pandore déconnectée" s'arrêtent là). L'atmosphère de surveillance incessante peut rappeler "1984". Le principe de trafic de mémoire peut faire penser au film "Total recall"...c'est également une réflexion profonde sur la nature fuyante des souvenirs. Ce texte se présente sous la forme d'un "journal de bord" dont les tenants et les aboutissants se mettent en place au fil de la lecture.



"Enchanteur des vents" (Fabien Rey) : une histoire de marins, de navires et de "sorciers". Le principe d'action de ces "sorciers" est, ce me semble, assez inédit et fort bien pensé. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir des mots et leur utilisation. Un univers très agréable à visiter.



"Macchabée blues" (Francis Jr Brenet) : une atmosphère à la Raymond Chandler, une réécriture d'une figure de la mythologie antique, un monde gouverné par La Mort. A lire et à relire avec, en arrière-plan musical, Robert Johnson. Cette histoire est terriblement efficace.



"Choc" (Aaron Judas) : une tension continuelle durant toute la lecture, jusqu'à la "libération" finale. L'atmosphère psychiatrique et carcérale de cette nouvelle est pesante, glaçante. A ne surtout pas lire seul dans la pénombre, vous risqueriez d'entendre souffrir les patients torturés par la peur. L'efficacité de style a rarement été atteinte aussi pernicieusement que dans cette histoire. C'est réellement un "choc".



"Dame M" (Audrey Salles) : une incantation, un charme lancé pour que le lecteur s'y jette, à l'instar du personnage principal. A mon sens, la nouvelle la plus réussie au niveau de l'adéquation du texte avec le message qu'il véhicule. Le lecteur est subjugué, littéralement, par une mystérieuse femme et il se laisse happer petit à petit. Le malaise est là, mais la curiosité l'emporte. Chaque phrase mène indubitablement au coup de théâtre final, révélé tout en subtilité, alors que c'est trop tard pour le lecteur, sur qui le charme a opéré.



"La déchirure Kostrowitzky" (Gwenaël Bulteau) : Un début de XXe siècle industriel et steam-punk sert de décor à cette intrigante et poétique nouvelle. Les amoureux de poésie reconnaîtront dans ce nom aux consonances polonaises un célèbre auteur français mais ne se prendront pas moins au jeu de miroir que l'auteur instaure avec l'Histoire et la littérature.



"Evolution" (Philippe Deniel) : un environnement d'heroic-fantasy (avec elfes et nains) est ici proposé mais de façon surprenante et détournée. On rencontre dans cette nouvelle des fragments de mythologie nordique, mais surtout une réflexion sur la peur des puissants face au changement, face à l'étranger, face à l'inconnu. Comme dans "Macchabée blues", le personnage principal est porteur de mort, mais doit prendre, à la fin, une décision qui remettra tout en question.



"L'oeil du dragon" (Rozenn Duchesne) : cette nouvelle se déroule sur fond de guerre et de magie. Néanmoins, elle n'a rien à voir avec les oeuvres de fantasy "classiques", car elle mêle environnement assez contemporain et créatures mythiques. Le lecteur peut également se sentir mal à l'aise vis-à-vis de la xénophobie du personnage principal. La nouvelle raconte un moment d'urgence où la confiance envers la mauvaise personne peut mener à la mort. Ce récit est efficace et permet au lecteur de réfléchir sur sa propre appréhension.



"Le magasin" (Aaron Gooris) : un monde post-apocalyptique en reconstruction est décrit à travers la mission de l'héroïne. L'atmosphère est pesante dès le début, avec aucun moment de répit pour le personnage principal (ni pour le lecteur). Le seul espoir qui semble luire n'est qu'un autre piège, où règne un minuscule tyran. On se sent comme dans un film de David Lynch en lisant ce texte. Le style est vraiment prenant et rien ne peut présager du coup de théâtre final.



"L'esprit du péché" (Barnett Chevin) : Ce récit est intriguant et angoissant, un peu comme "Le nom de la Rose" d'Umberto Eco. La peste, des disparitions suspectes, un couvent, un enquêteur ; le lecteur se sent enfermé dans le mystère mais poussé en avant par une instance narrative très présente, mais d'une façon étrange. Le style est très agréable, la révélation de la vérité est efficace ; néanmoins, certains indices peuvent laisser présumer du coup de théâtre final...



"Où se perdent les vents" (Jana Rémond) : cette nouvelle pourrait être une suite probable de "Enchanteur des vents" (dans la même anthologie). C'est un récit court dans un univers entre "Mad Max" (environnement désertique total) et "John Carter from Mars" (autochtones de ce désert). Une réflexion sur l'espoir d'un homme qui n'a pourtant aucune raison logique d'espérer.



"Vague Mélodie" (Thierry Soulard) : une histoire de pirates, de sirènes, une véritable odyssée dont les méandres permettent au lecteur de croiser des références à "Peter Pan", "Moby Dick", "L'odyssée", "L'île au trésor" mais aussi au "Trône de fer". La mise en forme du récit, comme une bouteille à la mer remplie de messages à la recherche d'un interlocuteur est efficace et représente un bel hommage au style épistolaire. Le coup de théâtre est vraiment inattendu. C'est un voyage poétique et rude qui vaut la peine d'être entrepris.



"Sous un voile d'ombre" (Elie Darco) : Un monde post-apocalyptique "renversé", où l'homme sature chaque centimètre de terrain. Une société où tous les coups sont permis pour parvenir en haut de la pyramide. Un complot épais que le personnage principal comme le lecteur cherche à démêler. Une atmosphère lourde où l'ennemi peut surgir de n'importe où.



"Tartu et la tombée de l'hiver" (Nina Valin) : L'homme a défiguré le cycle naturel de la vie. Dans un futur assez éloigné, un immeuble plein de scientifiques offre un huis-clos efficace. Une réflexion sur la possibilité de réparer les erreurs des hommes envers la nature. Un récit très poétique et assez mystérieux.



"Nul sauvetage/Futur fermée" (Valentin Desloges) : une épopée qui ressemble à un jeu de rôle (Naheulbeuk), pleine d'humour, avec une instance narrative qui brise le quatrième mur sans restriction. Mais au delà de la farce brillante, ce récit représente également un jeu fin et constant sur le langage et sur la fonction d'auteur. C'est très agréable à lire, vraiment intelligent et la fin est surprenante.



"Un dernier point de vue" (Frédéric Gobillot) : Un récit aux influences verniennes, à l'atmosphère steam-punk, avec des accents scientifiques et métaphysiques. Le style est très agréable, l'histoire est très belle et poétique. On en sort émerveillé et surpris ; la fin est sublime et la proximité des réflexions de cette nouvelle avec la précédente ("Nul sauvetage/Futur fermée") offre un parallèle infiniment intéressant.



Bref, ruez-vous sur cette anthologie, la multiplicité des univers permet un grand dépaysement et stimule la curiosité de façon incessante. Un grand bravo à tous les auteurs. Je tiens à affirmer, néanmoins, que ces commentaires n'engagent que ma personne et ne reflètent que les sensations d'une lectrice lambda passionnée.

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Les mystères du Trône de Fer, tome 2 : La clarté d..

Rédigé par deux talentueux membres de "la Garde de Nuit", ce site internet francophone entièrement dédié à la Saga de Georges Martin, cet ouvrage met en évidence les références historiques multiples qui ont inspiré l'auteur dans la construction de son oeuvre.

Partant d'une connaissance encyclopédique des romans et de la série, les auteurs ont mis en évidence les rapprochements à faire avec des pages entières de l'histoire, qu'il s'agisse des Rois Maudits français, de la Guerre des Deux Roses britannique ou des incursions des vikings en Europe du Sud.

Les passages concernant l'histoire événementielle sont clairs et suffisamment précis pour distiller des connaissances synthétiques dans l'esprit des lecteurs.

Les références aux éléments romancés sont étayés par une étude scrupuleuse des déclarations de Georges Martin mais ne faut il pas reconnaître à ce dernier le droit de faire pleinement usage de son imagination pour créer des personnages et des situations romanesques ? Et même si celles-ci paraissent coller à une réalité historique particulière, est-ce vraiment voulu ? La fiction ne pourrait elle que s'ancrer dans une réalité ? Laissons la plutôt prendre le pouvoir et nous emporter sur ses ailes (comme la belle Daenerys sur son fidèle dragon ...)

Une lecture à réserver exclusivement aux ultra-fans (les autres risque de zapper une bonne partie du texte.)
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Les mystères du Trône de Fer, tome 2 : La clarté d..

Si vous aimez la saga du Trône de fer et l’Histoire, alors ce livre est pour vous. Aurélie PACI (professeur d’histoire) et Thierry SOULARD (journaliste) ont su resituer les personnages et les événements marquants du Trône de fer dans les contextes historiques qui ont pu inspirer GRR MARTIN.

Au terme de recherches dignes de Sherlock Holmes, se fondant sur des matériaux très variés, les deux auteurs ont réussi à mêler harmonieusement littérature de fantasy et histoire.

L’épaisseur des "Mystères du Trône de fer, tome II" peut paraître impressionnante, mais cet ouvrage se lit très facilement. C’est un peu comme suivre une enquête policière.

La première partie fait référence aux différentes sources inspirations de Martin. Celles qu’il a pu revendiquer lors d’interviews ou sur son blog. On s’aperçoit alors que s’il a lu énormément de livres d’histoire, il s’intéresse surtout aux anecdotes, aux faits romancés, même s’ils ne sont pas toujours avérés scientifiquement.

La deuxième partie, compare les romans avec leurs références historiques, qu’elles soient revendiquées par MARTIN, ou bien supposées par nos deux auteurs. La chronologie n’est pas celle de la saga, mais celle de notre histoire. Ce qui rend ce livre plus facile à appréhender pour ceux qui comme moi ne sont pas des spécialistes en la matière. Un grand travail pédagogique a été réalisé afin d’amener l’histoire, avec un grand H, à la portée de tous.

En fait, pour apprécier les Mystères du Trône de fer, il faut surtout connaître les livres de GRR MARTIN.



Nous découvrons au fil des pages que pour certains évènements ou certains lieux, MARTIN a mixé les sources d’inspiration (Antiquité et Renaissance par exemple). Et que le Moyen Âge n’est pas la seule période qui sert de référence, contrairement à ce qui se dit souvent sur les réseaux sociaux. Loin de là !

La force de cet ouvrage réside aussi par les idées reçues qui sont battues en brèche au détour d’un chapitre. A titre d’exemple, nous découvrons que "Viking" ne désigne pas un peuple, ou que drakkar ne signifie pas bateau…

En réétudiant les péripéties qui ont marqué Westeros et Essos, nous revisitons notre propre Histoire, sur une période très large qui va de la Préhistoire jusqu’à l’époque moderne.

Certains épisodes du Trône de fer sont très proches des faits historiques, comme l’assassinat de Jon Snow, si semblable à celui de Jules César. La mise ne lumière des deux événements est fascinante.

La Guerre de Cent Ans et la Guerre des Deux Roses sont sans soute les périodes les plus marquantes. Peut-être parce que ce sont celles que nous connaissons le mieux en tant que français, mais aussi parce que ces époques ont connu des soubresauts dignes de romans d’aventures !

Je recommande vivement cet ouvrage, basé sur un vrai travail de recherche scientifique. Et aussi passionnant à lire qu’un roman à suspense.



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Les mystères du Trône de Fer, tome 2 : La clarté d..

Ce n’est pas toujours évident de déterminer précisément pourquoi telle saga va vous plaire et faire de vous un fan inconditionnel. Les personnages, l’intrigue, l’univers tout ça se mélange parfois à tel point qu'il nous est parfois difficile de dire pourquoi on s’attache à un récit. Sans oublier la frénésie de lecture qui s’empare de nous dès qu’un nouveau volume de notre saga préférée apparaît sur les étales des librairies. Heureusement certains auteurs sont là pour nous permettre d’y voir plus clair dans notre passion.



C'est à cela que m’a servi personnellement ce nouvel essai consacré à la saga littéraire de George R.R. Martin. Car outre la somme d’informations historiques condensées dans les 500 pages nécessaires pour faire le tour des influences de l’auteur, l’ouvrage manifeste surtout la passion dévorante de Martin pour l'histoire avec un grand H. Une passion qui l’a amené à voyager, à s’immerger dans les vestiges historiques, comme le mur d’Hadrien en Écosse, pour nourrir ses influences et l’immense fresque épique qu'est la saga du trône de fer.



Un cri d’amour pour une matière qui reste l’une des plus ludiques que l’on nous enseigne à l’école. Pour peu que l’on est comme professeur un passionné, les cours d’histoire peuvent vite devenir un exutoire à l’imagination. Les leçons sur les conquêtes romaines font résonner le bruit des batailles, le fracas des épées sur les boucliers, le reflet du métal des armures au soleil tandis que les chapitres des livres d’histoire consacrés à la Grèce antique nous ramènent à une époque chargée de légendes et de mythologie tandis que l’histoire des rois et reines nous en apprend beaucoup sur la nature humaine et la folie du pouvoir. C’est cet amour pour l’Histoire que George R.R. Martin exprime dans sa saga et je crois que c’est pour ça que je l’apprécie autant, pour être parvenu à créer son propre univers à partir de références universelles.



Car avoir su réunir autant de références différentes, d’époques diverses et d’influences aussi variées tout en gardant une cohésion et une maîtrise de son œuvre, révèle déjà d’un travail formidable. Celui effectué par le tandem Aurélie Paci et Thierry Soulard n’en est pas moins impressionnant. L’ouvrage est extrêmement bien organisé, l’on passe de la préhistoire à l’antiquité gréco-romaine en passant par le tant décrier Moyen-âge, sans oublier ses chers vikings. Toutes ces influences sont replacés dans leurs contextes, les auteurs n’oublient pas de préciser que la saga du trône de fer à commencer à être rédigé durant les années 1990 et que la manière d’étudier l’histoire a changé depuis. Ils nous démontrent comment l’auteur s’est emparé d’un élément historique pour le remplacer dans son œuvre, avec des encarts spécialement réservés à la série télévisée. Un même personnage, citée ou arc scénaristique du trône de fer peut être donc un patchwork de multiples références historiques.



La première partie s’accentue sur les rapports ambigus entre le genre littéraire de la fantasy et l’Histoire. Il ne s’agit pas seulement d'une introduction au propos générale du livre mais aussi d'une réflexion sur comment raconter une histoire, comment créer un univers fantastique sur la base d’éléments historiques. Le sujet de la fantasy historique, qui réécrit l’histoire en y incorporant des éléments fantastiques ou la popular history, un genre littéraire qui romance les grands moments de notre histoire, y sont abordés. L’Histoire n’a pas fini d’inspirer nombre d'auteurs.



Cette partie est également l’occasion de se pencher sur la narration malicieuse de Martin dont certains des récits annexes au trône de fer sont narré par des mestres, qui sont des personnages à part entières de son récit, dans une réflexion autour de la notion de conteur et d’historien. À travers leur étude exhaustive de l’œuvre de Martin le tandem Paci-Soulard nous montre que l’auteur est parvenu à intégrer cette problématique à sa saga et à densifier l’histoire de celle-ci par des mystères historiques et des sources contradictoires, rendant sa saga encore plus riche et passionnante. Le duo d’auteur parvient à illustrer de manière claire et concise ces éléments introductifs aux propos principals.



La guerre des deux roses, un immense morceau de l’histoire anglaise, est également évoquée au cours d'un chapitre dont la lecture m’a paru plus laborieuse que les précédents. Je pense qu'il est nécessaire de s’aventurer dans cette partie en ayant déjà une certaine connaissance des événements de cette période trouble de l’Angleterre. Les multiples renvoie au récit de Martin ont parasité ma lecture et perturbé ma compréhension de cette guerre de succession. Il faut dire qu'il y a un nombre impressionnant de personnages concernés, que ce soit dans l’histoire véritable que dans le récit de Martin, et le duo n’a pas forcément le temps de tous les introduire correctement



Mis à part cette partie dont la lecture fût plus ardue que le reste. Cet essai se révèle être, pour qui veut encore plus explorer l’univers du trône de fer, une mine d’informations intarissables sur la saga de George R.R. Martin. Un ouvrage qui se veut comme un passeur de savoir, qui permet de rajouter une nouvelle brique à l'édifice gigantesque dont Martin a entrepris la construction il y a de cela maintenant une trentaine d'années.
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Quelle est la principale vertu d'un passionné de la saga du trône de fer ? La patience ? Certes il en faut lorsqu'on sait que cela fait presque dix ans que les lecteurs attendent assidûment la suite de cette fresque épique, mais non il ne s'agit pas de la patience. Une mémoire encyclopédique ? Oui surtout si on commence à prendre en compte le nombre impressionnant de personnages que compte la saga, mais non il ne s'agit pas de ça. La capacité de déduction ? Oui c'est bien ça, l'attention aux petits détails et la capacité à en tirer des théories recevables voilà bien la vertu indispensable lorsque l'on se proclame fanatique du monde de Westeros.

UN JEU DE PLUMES



Heureusement pour nous Thierry Soulard, l'auteur du présent ouvrage se révèle être un fin connaisseur de l'œuvre de G. R. R. Martin. Il est membre du site francophone consacré à la saga, la garde de nuit et a compilé une somme d'informations colossale sur la saga mais également sur le style littéraire développé par George R. R. Martin. Un style simple souvent déconsidéré car après tout il ne s'agit que de fantasy n'est-ce pas ? Un style qui recèle cependant bien des sens cachés comme l'auteur va s'évertuer à nous le démontrer. L'analyse va se reposer sur les différentes traductions du texte mais aussi énormément sur l'œuvre originale en anglais ce qui prouve le travail acharné réalisé pour produire ce qui est à ce jour l'exploration la plus poussée de la plume de G. R. R. Martin.

UNE VALSE AVEC LES MOTS



La lecture des cinq intégrales parues à ce jour est bien sûr indispensable, celle du témoignage du mestre Gyldayn paru dans l'ouvrage Feu et sang est chaudement recommandée mais toutes les théories concernant ce livre sont clairement expliquées et se situent dans la dernière partie du livre. Enfin il est vivement recommandé d'être à jour des différentes théories qui parsèment la saga, pour rappel celles-ci sont toutes disponibles sur le site de la garde de nuit. L'auteur nous invite à un autre genre de voyage au sein de Westeros. Pas de danse avec des dragons ni d'expéditions au-delà du mur non ici il va plutôt s'agir d'une valse avec les mots afin d'en extraire tout le sel, avec les termes phares de l'auteur pour dévoiler les nombreux mystères et sens cachés derrière des phrases en apparence anodines.

UNE TEMPÊTE DE RÉVÉLATIONS



C'est incroyable le nombre d'éléments disséminés par G. R. R. Martin et qui pourtant échappent à notre regard. Cet ouvrage permet non seulement de faire la lumière sur les dernières intrigues toujours en suspens mais se permet aussi de lancer de nouvelles pistes de réflexion. Les mystères sur lesquelles Thierry Soulard lève le voile rappelle aux lecteurs que Martin est un maître dans l'art de balader ses lecteurs et que la saga n'a pas fini de nous surprendre. Solidement documenté, l'ouvrage revient sur des éléments essentiels de l'intrigue en révélant combien des petits détails sont en vérité d'une importance capitale dans la compréhension de l'intrigue. Si vous êtes persuadé d'avoir entièrement décortiqué les mystères du trône de fer, la lecture de cet ouvrage vous prouvera qu'il n'en ait rien.



L'ouvrage se dévore à une telle vitesse que l'on aurait aimé pouvoir poursuivre l'exploration de la prose de Martin, simple en apparence mais si riche de sens caché.
Lien : https://culturevsnews.com/
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Pygmalion pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage lors de la dernière opération Masse Critique.



Grande fan de Game of Thrones, ce livre a immédiatement attiré mon oeil. Par le biais d'une analyse du style d'écriture de George R.R Martin, Thierry Soulard nous propose un décryptage de secrets cachés, et plusieurs théories qu'il a déduit.



Je dois dire d'entrée de jeu que je suis partie avec un certain handicap avant d'entamer cette lecture. En effet, je n'ai, à ce jour, lu que le premier intégrale du Trône de Fer (je dois vraiment continuer). Par conséquent, durant tout le long de ma lecture, même si j'ai retrouvé les grandes lignes de la série, j'ai remarqué de nombreuses divergences entre les deux, et du coup, sans connaissances, il y a beaucoup de théories et de secrets que je n'ai pas forcément compris. Heureusement, les explications de l'auteur sont très claires, et étayées par de nombreux exemples.

Pour ce qui est de la forme, malgré un sujet assez ardu, les pages du livre sont très ajourées. Les nombreuses citations et exemples illustrent le récit qui ne parait donc pas imbuvable. Les différents chapitres abordent beaucoup de facettes de l'histoire, beaucoup de personnages. Chaque théorie et chaque exemple est assez rapide. L'auteur ne s'attarde pas et enchaine directement sur la suite, ce qui donne un certain rythme à ce livre.



En conclusion, malgré un sujet assez ardu (analyse de style de George R.R Martin, couplée à ses nombreux lieux, personnages etc tout de même !), Thierry Soulard a su faire preuve de légèreté dans ses écrits. L'ensemble était fortement intéressant à découvrir, et me donne encore plus envie de découvrir la suite de l'oeuvre originelle. Après, il s'agit d'interprétations et de théories: soit on adhère, soit non.Mais l'auteur sait bien nuancer ses propos. Bonne lecture !
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Les mystères du Trône de fer : Les mots sont du ..

Un livre bien documenté, qui démontre une vraie analyse fondée sur le texte de GRR Martin, avec un angle intéressant et nouveau. C'est avant tout un texte destiné aux fans, qui connaissent déjà les théories "classiques" et veulent en savoir plus. Toutes les théories de l'auteur n’emportent pas forcément la conviction du lecteur, mais elles passionnent.
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Dimension Aéropostale

Manuel Essard s’en sort pas mal du tout comme anthologiste, il n’y a pas de textes vraiment très faibles comme souvent dans les anthologies Rivière Blanche. L’agencement des nouvelles est aussi assez adroit.



Au niveau contenu, la qualité reste toutefois très moyenne, on a beaucoup à faire a des textes clin d’œil ou hommage plus qu’a des histoires vraiment développées, seuls 3 ou 4 sur 20 le sont. La narration et le style ne sont pas toujours très adroits, mais l’objectif de l’hommage est bien rempli ; on y parle et référence beaucoup les grandes figures de l’aéropostale, surtout Mermoz. On y trouve une majorité de textes de fantastiques, un peu de science-fiction et même deux textes d’héroïque fantasy.



Dans les textes en dehors du mien, seul celui de Thierry Soulard m’a vraiment marqué avec son histoire inattendue, un style agréable avec un humanisme tout en finesse : un incident étrange détruit les appareils électriques dans tout le nord de la France, une femme pilote de l’armée se retrouve à devoir emmener un étrange passager dans vieux Breguet 14, seul coucou pouvant encore voler sur sa base aérienne.



Donc une antho clin d’œil seulement pour les vrais amateurs d’aviation et d’aéropostal je dirai …
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