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Critiques de Thomas Bronnec (135)
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Collapsus

Faudra-t-il une dictature écologique pour sauver la Terre ? La question revient régulièrement dans les débats depuis quelques années, mais elle n'a jamais été aussi brûlante (c'était facile).



L'urgence est telle face au désastre climatique qui se profile, que le seul moyen de l'empêcher, ou même l'atténuer, serait la contrainte.



C'est l'application de cette funeste thèse que nous propose de lire Thomas Bronnec dans son nouveau thriller de politique-fiction parfaitement huilé.



Alors, la dictature ou la mort ?



La contrainte ici se veut démocratique, puisque l'action se situe après l'élection au suffrage universel direct d'un président qui a fait ses classes sur YouTube. Sorte de gourou sorti de nulle part, Pierre Savidan applique un programme de sobriété drastique : covoiturage obligatoire, limitation de la consommation de viande, mais surtout notation et évaluation de la citoyenneté selon son empreinte carbone, avec des camps de redressement qui ne disent pas leur nom pour les bonnets d'âne.



Si au départ les mesures peuvent paraître de bon sens voire évidentes, on prend vite conscience du glissement progressif vers la dictature dominé par "l'écologiquement correct". Une idéologie évidemment totalement hors des clous des réalités sociales et des aspirations humaines.



Extraits : "On dote de statuts juridiques des rivières et des forêts, mais on laisse crever des jeunes femmes et des bébés."



Une sombre dystopie bluffante de réalisme, comme si toute révolution aussi verte-ueuse soit-elle ne reviendrait en fait qu'à remplacer une caste de dominants par une autre...



À méditer ou à lire dans la toujours excellente Série Noire.
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Collapsus

En 1932 - 1933, un an suffit pour que Martin Schulse devienne un nazi dévoué et livre à la Gestapo la soeur de son associé Max Eisenstein, héros de « Inconnu à cette adresse ».



Un siècle plus tard, en moins de deux mois (mai - juin), Juliette, brillante diplômée de Sciences Po, livre son père Gabriel Cormeray, aux séides du Président Savidan, qui l’achèvent dans un centre de rééducation idéologique, un sinistre PAIRE, où sont internés plus d’un million de citoyens réfractaires à l’écologie, au déclinisme et au génocide de la moitié de l’humanité.



Pierre Savidan élu de justesse Président de la République face au candidat qualifié « d’extrême droite » par les médias, commence son mandat par réduire le traffic aérien, puis routier, avant de réglementer la consommation de viande, mesure qui provoque une levée de boucliers « populistes », prétexte à l’instauration de l’état d’urgence et à la mise en place d’un régime autoritaire, condamné par la quasi totalité des pays européens, mais encensé par la Chine. Réincarnation de Savonarole il définit le bien et le mal et excommunie les pécheurs. Psychopathe il n’écoute personne et n’accepte aucune opposition sous prétexte de « l’avenir de la planète »



Ce coup d’état se fait avec l’assentiment d’une partie du système obéissant à l’autorité (conformément à la célèbre expérience du psychologue Stanley Milgram) et est accepté par la majorité servile de la population. Thomas Bronnec plonge dans les arcanes du pouvoir pour dévoiler les états d’âmes des « grands serviteurs de l’état » et des notables qui décident de rester en poste par adhésion aux thèses écologistes ou sous prétexte de « freiner le pire » … débats qui rappellent les compromissions de la collaboration. Cette analyse des dérives liberticides est un des points forts de cette dystopie dont le second est la description de la folie dans laquelle sombre une partie de la jeunesse diplômée totalement coupée des réalités … les khmers verts succèdent aux gardes rouges maoïstes pour exterminer la moitié de l’humanité sans aucun scrupule !



Dans l’ombre, en profitant d’une justice complice, les ultras éliminent les opposants qui sont au mieux internés dans un PAIRE, au pire victime d’une série « d’accidents », pendant que des manifestations ciblent les maternités et éliminent les nouveaux nés (résurgence de l’hérésie cathare et du massacre des innocents par Hérode).



Un polar à lire, malgré quelques longueurs (dans le seconde partie notamment), sa brutalité, des scènes de sexe aussi inutiles que vulgaires, et l’absence de personnages attachants ou emphatiques.



Collapsus est un roman noir, ou plutôt vert, criant de vérité, gavé d’actualité médiatique, un véritable lanceur d’alerte sur les résurgences des hérésies moyenâgeuses et le gouvernement par la peur qui alterne risques sanitaires, menaces terroristes et alarmes écologiques, pour supprimer d’abord les libertés puis les bouches jugées inutiles.



Merci à Babelio et Gallimard pour cet envoi lors de la dernière Masse Critique qui donne envie de poursuivre la lecture de l’oeuvre de Thomas Bronnec.



Pour rappel : Inconnu à cette adresse
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La meute

Thomas Bronnec poursuit son exploration des élites françaises. Après Les Initiés qui pénétrait dans les arcanes de Bercy, puis En Pays conquis qui dévoilait le pouvoir de l'ombre des conseillers politique, voici La Meute qui analyse la relation complexe mêlée de haine et de fascination entre le pouvoir politique et le pouvoir médiatique dans une société transformée par les réseaux sociaux et le mouvement #MeToo et #BalanceTonPorc.



Je sors de cette lecture très impressionnée par la maîtrise totale du genre politique fiction que j'adore ! Tout est fait pour que l'on reconnaisse derrière chaque personnage fictif ceux de chair qui les ont inspirés ( on reconnait plusieurs personnages réels dans chacun, en fait, histoire de bien brouiller les pistes ), mais avec une telle subtilité qu'ils prennent vie à part entière. Tous les personnages sont magnifiquement décrits, campés, psychologiquement fouillés, sans linéarité balourde. Notamment les personnages féminins.



Le moteur du suspense est la violente bataille entre deux animaux politiques, entre deux visions de la gauche, entre un frère et une soeur dans un contexte politique plausible d'un Frexit à gérer post référendum.



Les animaux politiques, ce sont François Gabory et Claire Bontems : lui, le vieux président socialiste déchu, pathétiquement accroché au pouvoir au point de préparer son retour pour les prochaines élections présidentielles ; elle, la quadragénaire féministe, moderne, ambitieuse, cataloguée gauche radicale, son ancienne ministre, qui veut bousculer l'ancien monde construit par les vieux mâles dominants. le frère et la soeur, ce sont François Gabory donc et Catherine qui, lui vouant une haine féroce, conseille Claire dans la course électorale. Sans oublier le conseiller de l'ombre, fidèle parmi les fidèles de Gabory, celui qui a tout sacrifié pour le servir.



A partir de ces ressorts intimes shakespeariens, Thomas Bronnec construit un récit implacable, au rythme haletant, bourré de péripéties totalement crédibles qui montent crescendo sur une espace- temps réduit à trois mois. On n'est pas très loin du thriller.



Il analyse, décortique, ausculte avec acuité acide et dérision corrosive, les ressorts de la vie politique française tout en brassant des thèmes totalement contemporains qui résonnent tristement fort avec l'actualité : la transformation des médias par les réseaux sociaux et l'information en continu ; leur instrumentalisation par des spécialistes de la comm' qui balancent des fakes news à la pelle pour déstabiliser l'adversaire politique et créent des story-tellings pour faire le buzz ; la crédulité de l'opinion publique prête à croire n'importe quoi et à se transformer en meute au comportement irrationnel et arbitraire; mais aussi la domination masculine et les abus de prédateurs qui en découlent jusqu'aux violences sexuelles dans le monde politique.



Absolument brillant et passionnant, jusqu'à son inattendue fin, violente et abrupte.
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En pays conquis

Un thriller politique, lu avec un peu de retard. Les faits se déroulant avant les élections présidentielles et législatives de 2017.



Un président de Gauche réélu de justesse car la candidate de droite Hélène Cassard est arrivée troisième au premier tour des présidentielles devancée par la candidate du rassemblement national de 35000 voix.



Les élections législatives ne dégagent aucune majorité absolue, Hélène Cassard est arrivée en tête et file vers Matignon mais pour gouverner elle va devoir composer avec le rassemblement national...



Commence alors un jeu de manipulations en tous genres où se distingue un homme de l'ombre, un conseiller, François Balmont, qui me fait penser à un conseiller très proche de Nicolas Sarkozy...



A partir de là l'auteur nous emporte dans une fiction réaliste qui fait froid dans le dos, ses connaissances de la haute finance et la sphère politique contribuent au plaisir prie à la lecture de ce livre.



Je souhaite que cette situation n'arrive jamais mais force est de constater la résurgence des idées politiques nauséabondes d'extrême droite (populisme). Et de la revanche sur 1789, mai 1968, le mariage pour tous j'en passe et des meilleurs, que rêve de prendre tous les réacs cryptofascistes.



A noter juste un bémol, il est préférable d'avoir lu le précédent ouvrage de l'auteur, «les initiés» pour appréhender ce roman. Cela dit «En pays conquis» peut tout de même se lire séparément, de plus on entre dans les détails de la politique et c'est un réel plaisir pour les lecteurs comme moi qui aiment la chose politique.

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Les initiés

Livre qui ressemble parfois à un manuel d'économie politique, souvent à un article du Canard enchaîné, de Médiapart ou de Libé, mais rarement, trop rarement, à un roman, et encore moins à un roman policier...

L'auteur défend valeureusement sa thèse, pas très originale, de la collusion entre pouvoir politique et pouvoir financier, en oubliant malheureusement qu'une fiction réussie, ce sont des personnages crédibles, des décors évocateurs, des dialogues incisifs, une intrigue pas trop prévisible et ce quelque chose d'indéfinissable qui s'appelle un style.

Bref, un livre tout à fait honorable mais on est loin, très loin de Simenon, Manchette, Jonquet, Vargas et quelques autres...
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En pays conquis

Titre : En pays conquis

Auteur : Thomas Bronnec

Editeur : Série noire Gallimard

Année : 2017

Résumé :  Le rassemblement national, parti d'extrême droite, entre au gouvernement à la faveur des élections législatives. L'Elysée est à gauche et la droite traditionnelle n'a d'autre choix que de s'allier avec le parti extrémiste pour former une majorité. La France est paralysée, ses institutions en pleine déliquescence et une question se pose : La France pourra-t-elle rester dans l'Europe ? Les hommes de l'ombre se livrent une guerre sans merci, notamment François Balmont chantre du rapprochement entre les droites.

Mon humble avis : Un polar politique ou une politique fiction, je crois que c'est un genre que je n'ai jamais abordé sur Francksbooks. Lorsque je reçus ce roman ( merci aux éditions Série noire Gallimard ) j'étais assez surpris et plutôt ravi à l'idée de me frotter à ce court roman de Thomas Bronnec. Pour être tout à fait exhaustif je me dois de préciser que ce texte est la suite des initiés paru en 2015 chez le même éditeur. En préambule de cette petite chronique et avant de m'aventurer sur le fond il me semble important de préciser qu'il s'agit là d'une lecture réservée aux personnes ayant un minimum de connaissance des institutions Françaises mais aussi et surtout des partis et des forces en présence sur la scène politique hexagonale. Je suis persuadé que le lecteur lambda, ignorant des us et coutumes de la démocratie, ne sachant pas reconnaître sa gauche de sa droite sera complètement perdu dans les arcanes du pouvoir décrites dans ce roman d'un réalisme saisissant. Cette avertissement étant donné nous pouvons désormais entrer dans le détail sur ce texte pétri de qualités. Romancier mais aussi journaliste depuis de nombreuses années, Bronnec décrit de l'intérieur ce théâtre d'ombres qu'est devenu la politique. Plusieurs destins se croisent dans ce roman, les motivations sont diverses et il faut reconnaître à l'auteur une finesse d'analyse psychologique assez rare même si elle est accompagnée d'une certaine raideur, une froideur qui ne pousse pas à l'empathie avec ses personnages. Les chapitres sont courts, le meurtre décrit dans les premières pages n'est qu'un prétexte car ce qui intéresse Bronnec au-delà du thriller c'est visiblement la vie politique Française et le destin d'un homme : François Balmont. Un personnage fascinant, détestable, manipulateur mais empreint d'une vraie vision, de convictions fortes, fussent-elles funestes pour la France. Balmont surnage dans ce roman, il emporte l'adhésion ou l'écoeurement mais pousse les autres protagonistes à faire de la figuration tant son aura est immense. Ici pas de suspens ni tension, l'auteur prends son temps pour installer la situation sans éviter certaines longueurs dans la première partie du roman. Les personnages sont nombreux et il m'a fallu quelques pages pour identifier les partis et les motivations de chacun. Une fois cet écueil passé, ( c'est à ce moment là que j'ai regretté de ne pas avoir lu Les initiés ) j'ai pris beaucoup de plaisir à évoluer parmi ces personnages de l'ombre qui influent sur l'avenir de toute une population. Personnages complexes, souvent torturés mais dont le dénominateur commun est la volonté de restaurer la grandeur de la nation même si les moyens pour y parvenir sont diamétralement opposés selon les idées et le parti de chacun. C'est machiavélique, cynique et certainement proche de la réalité ce qui fait froid dans le dos lorsque certains conseillers n'hésitent pas à franchir la ligne blanche pour arriver à leur fin. Dans ce roman le lecteur est en première ligne, au côté du président, à la table des ministres et le nez dans les magouilles ourdies par les hommes de l'ombre qui font et défont les carrières, influent sur la politique et tirent les ficelles. Le style de Bronnec est efficace, sans fioritures et emporte l'adhésion tant son propos est fort et réaliste. Ce sont là ses principales qualités mais aussi les limites d'un roman pour initiés exclusivement. 

J'achète ? : Si tu es féru de politique ce bouquin est fait pour toi. Tu assisteras à un conseil des ministres, tu seras le témoin de règlements de compte, de vieilles amitiés politiques qui se sont délitées bref un petit régal pour qui est au fait de ce monde tortueux. Par contre si tu penses que François Hollande est de droite, Claude Guéant un hippie et Juppé un affreux révolutionnaire je te conseille de passer ton chemin...
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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La meute

Ce roman nous projette 4 mois après sa publication en novembre 2019 ; nous sommes le 09 février 2020.François Gabory, président de la République de gauche, a dû démissionner après la perte du référendum sur la sortie de la France de l'Union européenne. Il n'a pas, pour autant, renoncé à se relancer pour la future présidentielle.



Thomas Bronnec nous dit en fin d'ouvrage : "Ce roman est une œuvre de fiction. Comme le veut la formule consacrée, toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite." Mais on n'y croit pas...d'ailleurs, l'auteur mélange des faits imaginaires (le frexit) et un passé réel (François a fait une loi sur le mariage pour tous).



François est contesté à gauche par Claire Bontems. Mais la confrontation ne se jouera pas sur le terrain des programmes des candidats. La bataille s'engage dans une société transformée par les réseaux sociaux et les mouvements #MeToo et #BalanceTonPorc. Des anonymes dans leurs canapés avec l'écran protecteur de leurs écrans débitent des insanités et créent une shitstorm (tempête de merde). Des histoires de sexe sont dévoilées et menacent les deux principaux candidats...Tiens tiens... la fiction n'a-t-elle pas été rattrapée par la réalité ?



J'ai aimé cette variante imaginaire de notre histoire politique où les protagonistes ressemblent à nos vrais dirigeants et vivent des événements fictifs crédibles. On s'ingénie à débusquer les modèles derrière les personnages du roman. Cela ressemble ainsi à une chronique journalistique qui serait construite comme un thriller.

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En pays conquis

Le monstre à trois têtes tant redouté fait son entrée dans la Vème République : le tripartisme. La vie politique ne se résume plus à une alternance entre la gauche et la droite, il faut compter sur une troisième force : le Rassemblement national, un parti d'extrême droite. La droite refuse de participer à un gouvernement d'union nationale et se tourne donc vers le Rassemblement. C'est une victoire pour Belmont, un conseiller politique influent qui travaille depuis de nombreuses années au rapprochement des deux droites. Il est vrai que les idées du Rassemblement en matière de sécurité, de justice et d'immigration ont progressivement contaminé la droite mais Il reste des désaccords majeurs, notamment sur l'Europe. Cette divergence va-t-elle faire exploser l'alliance ? Ou la France se dirige-t-elle vers une sortie de l'Union européenne ? A Bercy, les fonctionnaires sont prêts à se battre pour le maintien dans la zone euro. Le Président de gauche, réélu pour un second mandat mais privé de majorité, compte tirer les ficelles pour reprendre l'avantage. Quant à Belmont, il espère l'organisation d'un « Brexit » … Chacun travaille et manigance de son côté, selon sa conception de l'intérêt de la France.



Ce roman s'inscrit dans la continuité du précédent, « les initiés », dans lequel Thomas Bronnec détaillait les liens entre le monde de la finance et la sphère politique. Il revenait ainsi sur la crise des surprimes et le plan de sauvetage des banques mis en place en 2008/2009. Dans «En pays conquis», il imagine un futur très proche, puisque l'action se situe en juin 2017, au lendemain des élections présidentielles et législatives. Avec une hypothèse : celle qu'aucun parti ne soit majoritaire à la sortie des urnes et que l'extrême droite entre en force au Parlement.



Si l'idée de départ est intéressante et en pleine actualité, j'ai trouvé le récit assez plat. Je n'ai ressenti qu'un vague intérêt pour l'histoire. Un roman dénué de rythme et d'intrigue, plus proche du reportage que du thriller. Je me suis juste amusé à identifier certains personnages. le Président – par exemple - a tous les traits de François Hollande, même si dans l'histoire, il parvient à se faire réélire. Alors oui, "toute ressemblance avec la réalité serait purement fortuite", mais bon, en grattant légèrement le vernis de la fiction, on retrouve le contexte politique français dans sa triste réalité. Le seul fait invraisemblable du récit étant - malheureusement - que le leader de la droite qui accède au poste de Premier ministre soit une femme. Un roman de "politique fiction" à lire si vous voulez jouer à vous faire peur quelques mois avant les échéances électorales de 2017. Le destin d'une nation se joue parfois à coup de calculs politiciens.

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En pays conquis

Ce livre est annoncé comme un thriller politique. Cependant, il ne faut pas s’attendre à du suspense ou de la tension, mais plutôt à une immersion dans le monde de la politique. D’ailleurs, il faut s’intéresser un minimum à ce sujet si vous voulez profiter de cette expérience, sinon vous risquez d’être un peu perdus.



On se faufile dans les couloirs et on entre dans les bureaux et dans les logements des gouvernants. On suit des conversations plutôt privées mais qui vont avoir des conséquences sur l’avenir du pays. Les différents partis sont en compétition et tous les coups sont permis, afin de contenter les ambitions de chacun. Les ficelles et les manipulations sont devenues monnaie courante dans ce milieu.



Thomas Bronnec passe d’un personnage à un autre, d’une conversation à un autre, d’un parti à un autre. Avec très peu de descriptions et une simple mise en situation, ce roman se compose d’une succession de dialogues. Toutes ces scénettes s’enchaînent parfaitement pour créer un roman choral dans lequel l’intrigue va prendre vie au fil des évènements. On comprend donc la tragédie qui se dessine en même temps que les protagonistes.



De par son métier, Thomas Bronnec a été en contact avec cet univers, ce qui lui permet de nous offrir un roman particulièrement réaliste. Il met le lecteur au cœur du système pour qu’il appréhende au mieux le fonctionnement. J’ai beaucoup aimé me retrouver comme une mouche, installée dans un coin de la pièce, à assister aux échanges pernicieux et souvent tendus entre ces acteurs qui contrôlent une partie de nos existences.



Avant cette lecture, je n’étais pas dupe des comportements pas très catholiques de nos dirigeants et Thomas Bronnec m’a malheureusement conforté dans mon sentiment. Se basant sur une grande partie de notre Histoire, il y greffe une politique fiction avec des personnages imaginaires (mais très ressemblants), pour imaginer un scénario, qui fait froid dans le dos. Maintenant la question se pose de savoir si les autres scénarii probables seront moins néfastes…le temps nous le dira !
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Collapsus

Du greenwashing au totalitarisme vert, juste quelques pavés de bonnes intentions pour un aller simple vers l'enfer...

Dans un futur très proche qui suit le quinquennat de l'actuel locataire du fauteuil élyséen, un autre OVNI a pu intégrer l'auguste siège grâce au concours mystérieux des algorithmes et autres pouces levés sur les réseaux sociaux.

Influenceur sur YouTube, Pierre Servidan, guru biberonné à la collapsologie et fervent adepte du régime crudivore, devient le neuvième président de la 5e.

Sitôt installé, et face à l'urgence qui décimera l'humanité prochainement, il enchaîne les réformes liberticides.

Scoring écologique individuel assujetti à de lourdes sanctions financières, limitation drastique des déplacements, politique de limitation des naissances, réduction de la consommation de viande...

Faute d'empêcher les vaches de péter tout leur saoul, il impose une camisole de plus en plus serrée au peuple de France qui se divise avec passion.

Quand des tirs à balles réelles fauchent des manifestants et qu'apparaissent des centres de rééducation et de détention, il est clair que la démocratie s'est perdue dans les nuages carbonés de nos cieux exsangues.

C'est un livre glaçant. C'est un livre qui puise dans la fine connaissance qu'a Thomas Bronnec de la haute fonction publique et des coulisses politiques une force de frappe démoniaque.

Force de frappe qui, pourtant, surprendra à peine après les injonctions délirantes des mois passés. Rappelons nous les plages dynamiques, les auto-attestations pour sortir Brutus, les injonctions du boire assis, pisser debout, et autres couvre-feu virucides...

En poussant les curseurs un poil plus loin, Thomas Bronnec nous livre une dystopie qui fleure bon le vécu.

Qu'ils sont fragiles les contres pouvoirs, qu'elles sont corrompables nos institutions !

Notre 5e République peut s'avérer être un boulevard pour toute autocratie qui se rêverait...

Sans prendre parti, l'auteur entraîne allègrement son lecteur dans le rêve d'un monde "tout beau tout propre" et quasiment débarrassé de cette engeance malsaine qu'est l'humanité.

Loin de moi l'idée de nier les réalités terrifiantes de perte de biodiversité ou de régression du vivant, mais j'ai trouvé ce texte jubilatoire dans la critique des dérives possibles. Non ce ne sera jamais en limitant les liberté ou en stigmatisant les uns ou les autres que nous sauverons peut-être la planète d'un épuisement déjà largement consommé. De cela au moins je suis certaine, et je recommande cette lecture stimulante à tous ceux que la période passée a glacé d'effroi et qui s'interrogent encore aujourd'hui sur les étranges chemins pris par nos édiles.
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En pays conquis

Dans ce roman à clef, on est au lendemain de la présidentielle et des législatives, et le pays se retrouve dans une situation inédite, avec un président de gauche et une droite victorieuse des législatives mais sans majorité pour gouverner.

Le premier ministre Hélène Cassard est donc contrainte de faire entrer des ministres du Rassemblement national au gouvernement, ce qui est l’aboutissement de la stratégie de son conseiller spécial, Francois Belmont.

Un banquier est nommé à Bercy pour rassurer Bruxelles, mais la question est de savoir si la France va rester dans l'euro et tous s’interrogent sur l’opportunité d’un référendum à ce sujet.



Moi qui m’intéresse beaucoup à la politique, j’ai eu envie de lire ce livre mais j’ai été déçue. Je l’ai trouvé plat et sans grand intérêt. L’histoire n’est pas passionnante malgré le petit suspense autour du suicide de Christian Dumas, le président de la commission des comptes de campagne. L’ecriture et les personnages manquent un peu de relief, on a plus l’impression d'être dans un reportage que dans un roman. Dommage car le sujet méritait d'être creusé.

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Collapsus

J'adore les scénarios de politique-fiction de Thomas Bronnec et je n'ai absolument pas été déçue. Dévoré en un week-end dès sa sortie. C'est terriblement actuel et très dérangeant. Comme d'habitude, l'auteur - journaliste - joue avec subtilité de sa fine connaissance de la politique et de ses réseaux ; sa matière est faite de l'information telle qu'elle nous est livrée au fil des jours mais il la malaxe, la triture, la façonne pour nous en concocter une version légèrement dystopique qui semble plus réelle que la réalité. Et là, ça fout un peu les chocottes.



A la suite d'un concours de circonstances pas forcément prévisible, Pierre Savidan a été élu Président de la République trois ans auparavant. Personnage sulfureux, sorte de gourou écologiste au passé trouble, il a mis en place des mesures drastiques en faveur de l'environnement dont l'outil principal est un système de scoring qui évalue les comportements de chaque individu avec un principe de bonus et de malus. Autour de lui, les positions radicales de certains réclament d'amplifier le mouvement ce qui favorise l'émergence de conflits de plus en plus violents face à ceux qui tentent de résister et dénoncent les privations de liberté. Les scènes d'ouverture du roman sont très parlantes voire choquantes, on est tout de suite dans le bain. Les esprits s'échauffent et les luttes d'influence s'intensifient à l'intérieur même du cénacle politique tandis que le président d'un grand groupe alimentaire, archétype de l'exemple combattu par les tenants d'actions radicales, devient le symbole de la résistance.



Le sentiment de malaise distillé au fil des pages vient du fait que les ingrédients nous sont familiers. Des centres de rééducation ? Il suffit de regarder l'histoire des dictatures. Le danger de la stigmatisation qui nourrit les haines et débouche sur la violence ? On en voit tous les jours. Thomas Bronnec brosse parfaitement la solitude du pouvoir, les jeux politiques, la perversion de certaines influences, la tentation de l'abus de pouvoir et la folie qui n'est jamais bien loin. Il pousse les curseurs, jongle avec les questions qui sous-tendent les débats autour des enjeux climatiques : peut-on mener (imposer ?) le changement sans violence ? Faire le bien des individus malgré eux et forcer leur degré d'acceptation ? L'intrigue est en permanence sur un fil et c'est en cela que le livre est réussi : on est saisi par la révélation de la fragilité des remparts institutionnels que l'on pense inébranlables, et surtout par l'idée que ce type de concours de circonstance électoral est tout à fait possible quelle qu'en soit la couleur politique.



J'ai particulièrement apprécié le traitement des personnages féminins qui sont ici déclinés dans toute une palette de caractères, de statuts, de fonctions et d'humeurs ce qui n'est pas si fréquent, et font tout sauf de la figuration. Résultat : un roman très réussi, une lecture hyper addictive mais pas hyper rassurante. Raison de plus pour s'y intéresser.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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La meute

La politique fiction, j'adore. Et quand c'est Thomas Bronnec qui s'y colle, je n'hésite pas un instant. Après Les initiés et le glaçant En pays conquis, l'auteur poursuit son exploration des arcanes de la politique avec la science de celui qui a longtemps côtoyé et observé en tant que journaliste. Les trois romans forment une trilogie mais peuvent se lire indépendamment les uns des autres, on y retrouve certains personnages mais chaque intrigue se suffit à elle-même. Le scénario du dernier, tellement vraisemblable, m'avait laissé un drôle de goût en bouche, à quelques semaines des élections présidentielles en 2017. Le contexte qui ouvre ce nouvel opus n'est pas moins grinçant : nous sommes en plein Frexit et ce sont moins les conseillers de l'ombre (cf En pays conquis) que les médias et les réseaux sociaux qui font et défont désormais les réputations.



Nous sommes en janvier 2020. L'ancien Président issu de la gauche a joué son avenir politique trois ans auparavant sur un coup de dés, un référendum sur le maintien ou la sortie de l'Union européenne, qu'il a perdu. Il a dû laisser sa place à Hélène Cassard qui négocie actuellement les modalités de sortie et a déjà annoncé son retrait dès que l'accord sera trouvé (toute ressemblance avec des événements se déroulant outre-manche...). De nouvelles élections se profilent et les prétendants affûtent leurs couteaux. Parmi eux, François Gabory qui se verrait bien revenir au pouvoir malgré cette situation dont il est à l'origine. Il se voit comme le seul recours à gauche. Une place que Claire Bontems, de trente ans sa cadette et issue d'une gauche plus radicale s'apprête à lui contester. La bataille s'annonce sans pitié surtout sur le terrain médiatique et dans un cadre qui s'intéresse finalement peu aux programmes des éventuels candidats. Car dès les toutes premières réunions publiques de Gabory, la toile est envahie de #PresidentPervers et autres vidéos destinées à confisquer le débat...



Thomas Bronnec tisse une intrigue palpitante qui convoque ancien et nouveau monde sur le terrain de l'influence et de l'appréhension du pouvoir. Les idées sont évacuées au profit de la mise en scène, du storytelling et du sensationnel. Mais ce qui rend l'ensemble passionnant c'est l'imbrication entre le milieu politique et le milieu journalistique, lui aussi dépassé par les nouvelles méthodes issues du marketing digital. Comment distinguer le vrai du faux ? En choisissant pour illustrer son propos de mettre au centre de l'histoire une accusation de viol et de consentement, il montre à quel point les jugements peuvent être modifiés, influencés par des techniques mûrement éprouvées. Sans jamais s'immiscer dans le raisonnement, l'auteur embarque son lecteur au pays de la fabrication des fake news, de la collecte et de l'utilisation des données des utilisateurs des réseaux sociaux et veut croire que certains journalistes d'investigation peuvent encore agir comme contre-poison. Le lecteur, lui, réalise à quel point il lui sera de plus en plus difficile de faire confiance à qui que ce soit.



Tout ceci est orchestré de main de maître, dans un crescendo implacable aux multiples rebondissements. Fin observateur, Thomas Bronnec ne s'érige jamais en juge et offre au contraire une fabuleuse matière à réflexion en nous donnant à voir une partie de l'envers du décor. Allez, on va choisir l'optimisme et se dire que ce n'est que de la littérature...
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Collapsus

Thomas Bronnec est un journaliste et écrivain qui connaît bien la politique, au point d'en faire le centre de ses romans. Avec l'image que nous en donnent les médias, ce sujet ne m'attirait pas spécialement. Mais en m'ouvrant les portes, cet auteur a su me passionner pour ces jeux de pouvoir. J'ai lu deux volumes de sa précédente trilogie et j'ai adoré.



Dans ce nouveau roman, il nous propose une dystopie dans laquelle l'écologie tient un rôle prédominant. Les désastres naturels créés par l'Homme conduisent le pays à élire un fervent défenseur de la planète aux commandes des institutions. Ce président tente de tout révolutionner. Seulement, pour être vraiment efficace, il doit mettre en place des décisions draconiennes qui compromettent la liberté individuelle. La question est alors posée : « Serons-nous capables de sacrifier des acquis et mêmes des êtres afin de sauver l'humanité ? ».



Dans cette histoire, l'auteur démontre que toute idée extrême peut entraîner une catastrophe. L'Homme est incontrôlable par nature, surtout lorsqu'il agit pour ses convictions. Mais on comprend surtout en sous texte, qu'il est peut-être trop tard pour stopper la marche en avant engagée depuis des décennies et que les vraies solutions ne sont plus envisageables.



Thomas Bronnec connait les coulisses du monde politique et grâce à son talent de vulgarisation, on entre dans les arcanes du système gouvernant. Cette fois-ci, il a poussé le curseur assez loin dans les situations et dans les personnages pour marquer les esprits. J'ai pris un grand plaisir à pénétrer dans ce jeu de dupes où se mêlent manipulations, mensonges et traitrises. Il a réussi à extraire de ce monde opaque un thriller haletant, sans concession.



Ajustez votre tailleur, serrez votre cravate, cirer vos chaussures, préparez vos promesses et pénétrez dans cet univers impitoyable ! Vous allez vous régaler !
Lien : https://youtu.be/NNRogAzd1mw
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En pays conquis

Thomas Bronnec, ancien journaliste politique qui s'est lancé dans l'aventure du roman policier depuis quelques années et son roman Les Initiés sur le monde de la finance, ne possède évidemment pas la science infuse et ne sait pas lire dans le marc de café : Toutefois, son nouveau roman En Pays conquis, que l'éditeur a présenté comme LE roman noir de la présidentielle et que je viens de finir, présente pas mal de similitudes avec nos élections actuelles...



L'intrigue de ce roman de politique-fiction se situe dans les quelques jours suivant les élections législatives françaises de 2017, alors que le président sortant a conservé sa place, sans grande gloire, face à la candidate d’extrême-droite.



Il revient en revanche à la candidate de droite « classique », battue au premier tout de la présidentielle mais, arrivée en tête aux législatives, de former le gouvernement pour une nouvelle cohabitation, devant choisir entre une grande coalition droite-gauche qui semble en réalité exclue, et une alliance de gouvernement entre la droite et le Rassemblement national, le groupe d’extrême-droite qui fait quand même penser à notre FN national..



bronnecpays



"En pays conquis" peut etre vu, comme le revendique lui même l'auteur, comme une sorte de spin off des Initiés, dont il reprend certaines ficelles- comme le banquier Antoine fertel qui devient ici ministre du budget, mais on peut aussi lire ces différentes courses aux pouvoir totalement indépendamment l'une de l'autre.



Thriller politique du pouvoir, assez parrallèle à celle que l'on vit actuellement, ce "En pays conquis", que l'auteur est venu présenter lors des derniers Quais du Polar, présente incontestablement de belles (?) similitudes avec la campagne réelle 2017, notamment à travers certains personnages de fiction qui ressemblent étrangement à ceux qui passent régulièrement sur les chaines infos.



Thomas Bronnec nous plonge ainsi dans les sales combines des politiques, avec toujours l’empreinte des énarques présents dans le premier volet. sauf que cette fois, ils deviennent conseillers des hommes politiques dans une période d’élection présidentielle et de législatives.





Dans «En pays conquis», l'action se situe en juin 2017, au lendemain des élections présidentielles et législatives. Avec une hypothèse : celle qu'aucun parti ne soit majoritaire à la sortie des urnes et que l'extrême droite entre en force au Parlement...Une réalité pas si éloignée de ce qui pourrait se passer après les législatives si jamais aucune majorité en lien avec les présidentielles ne se dégage...brrr.....



Malgré ce coté prophétique et un peu terrifiant, on aime beaucoup ce roman foisonnant aux ramifications et aux personnages multiples, qui passionne d'autant plus par la description de ces hommes de l'ombre, notamment ce François Belmont qui tire les ficelles, en flirtant avec l'extême droite alors même qu'il conseille la droite dite républicaine..



Toute ressemblance avec un Patrick Buisson ne semble pas fortuit, et plus généralement le petit jeu du lecteur est d'essayer de deviner qui se cache derrière tel pesonnage de la fiction de Bronnec.



"Ouvrir les jardins au peuple, c’était l’une de ses grandes idées. Parfois il descend saluer les badauds, contraint par leur présence et un reste de préséance. Ils viennent jusque chez lui et il resterait cloîtré à l’intérieur comme s’il était assiégé ? Leur voyeurisme et leurs insultes, il peut les supporter. Mais leur saleté, leur égoïsme… Quand il les observe depuis le bureau de son conseiller spécial, Claude Danjun, il a l’impression d’être à la fenêtre du château de Moulinsart et de voir débarquer Séraphin Lampion et les romanichels. « Les français ne se respectent pas », lui assure souvent Danjun. Il n’arrive pas à lui donner tort."





Dommage que parfois, l'on reste légèrement à la surface de certains personnages ou intrigues, qui auraient certainement gagnées à être développées- on aurait bien vu une série TV adapté du livre- mais le lien étroit entre finance et monde politique est particulierement bien vu, et l'ensemble entre trahisons entente et alliance, comme en vrai, tient quand même sacrémement bien la route, du moins pour tous ceux pas encore lassés des présidentielles...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les initiés

Chronique de Flingueuse : Les lecture de Maud pour Collectif Polar

Un thriller, dans les couloirs du pouvoir. J’ai été entraîné dans cette enquête afin de comprendre, pourquoi ce cadavre ? A cet endroit ? Si comme moi, c’est une question qui vous taraude, allez-y, découvrez la vérité à travers ce livre, mais s’attendons-nous vraiment à cette réponse ?

Des personnages bien décrits, leurs fonctions et leur mécanismes bien expliqués, leur position et leur caractère assumés. Quand certaines affaires refont surface, avec des enjeux qui remontent jusqu’au sommet de la pyramide, quels subterfuges vont être élaborés ? Le tout afin que les lignes de conduite fixées et les objectifs ne s’en trouvent inchangés.

L’auteur, grâce à un style d’écriture journaliste, donne à son œuvre un rythme effréné. Il nous embarque dans le « Off » de Bercy et dans les couloirs du pouvoir, où se mêlent à la fois, stratégies et arrangements. Les complots y sont rois et règnent en maîtres absolus. Jusqu’où iront ces hommes et ces femmes influents afin de contenter leur projet ou d’honorer certains « retours d’ascenseur » ? 

J’ai adoré me plonger dans cette histoire, où le complot siège en place centrale, la fin m’a bluffée. J’irai très prochainement découvrir les autres livres de l’auteur. 

Pour en savoir plus sur ce roman policier et son auteur, vous pouvez cliquer ci dessous
Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Collapsus

Coup de Coeur 2023 du comité de lecture et d'analyse polar des bibliothéque de la ville de Paris.

Devenu président de la République, Pierre Savidan, leader des écologistes, enchaîne les mesures impopulaires pour faire face à l'urgence climatique. Il a notamment créé des centres de rééducation idéologique où sont envoyés les citoyens les moins écologiques. Fanny Roussel, une de ses collaboratrices, le pousse à aller plus loin tandis que Lisa Viansson l'invite à considérer la colère du peuple.

Voilà ce qu'on dit Véra de la bibliothèque Valeyre

Déjà auteur d’une trilogie sur le pouvoir politique et les élites face au pouvoir, Thomas Bronnec nous plonge à nouveau dans un roman de politique-fiction. Le récit est poussé si loin qu’il en glace le sang mais il a le mérite de poser la question de la limite fragile de nos démocraties, sur lesquelles il faut garder un œil. Les magouilles des politiciens et de leurs communicants sont déjà de bien trop fidèles reflets de notre société réelle. Roman où l’humanité n’est pas forcément là où on le croit…


Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Les initiés

Isabelle Colson est un ministre de l’Economie et des Finances au profil atypique. Sa nomination à Bercy symbolise le virage antilibéral pris par le Président de la République pendant sa campagne. Ancienne militante de la cause LGBT qui s’est rendue célèbre par des coups d’éclat, cette femme au fort caractère doit maintenant composer avec les hauts fonctionnaires du ministère. Ces hommes, tous issus des rangs de l’ENA, acceptent difficilement les avis tranchés et partisans de cette jeune femme qui n’est pas issue du sérail. Lorsque la première banque française, le Crédit parisien, sollicite auprès du Gouvernement un nouveau plan de sauvetage pour faire face à une possible faillite, Isabelle Colson s’y oppose, refusant que l’argent public finance les prises de risques des banques privées. Antoine Fertel, le très influent patron du Crédit parisien, actionne alors ses réseaux politiques pour passer outre cette décision et être entendu au plus haut niveau. Il a su nouer au fil des années de nombreuses amitiés au sommet de l’Etat. A ses yeux, ses propres intérêts et ceux de sa banque se confondent avec ceux de l’économie française. Une nuit, une inspectrice des finances se suicide en se jetant du haut de l’immeuble de Bercy. La jeune femme avait disparu il y a plusieurs années après avoir enquêté sur un possible conflit d’intérêts dans le plan de sauvetage mis en place par le Gouvernement lors de la crise bancaire et financière de 2008. La collègue qui avait mené l’enquête à ses côtés s’était elle aussi donnée la mort quelques années plus tôt. Dans cette enquête, le Crédit parisien et son président étaient également visés…



Le livre est très bien documenté mais trop peu romancé, le lecteur se lasse vite d’une intrigue un peu lisse et attendue. J’ai connu des « Business-thriller » plus passionnants. Thomas Bronnec clôt le livre en précisant : « Ce roman est une œuvre de fiction. Les personnages ne sont que des constructions intellectuelles. Toute ressemblance avec la réalité serait donc purement fortuite ». Si aucun personnage n’est clairement identifiable, le contexte politique décrit est très réaliste. Quand on sait que le Ministre actuel, ancien secrétaire général adjoint de la présidence de la République, est un banquier d’affaires issu des rangs de l’ENA, on peut légitimement penser que le roman est très proche de la réalité et que les cloisons entre la politique et la finance sont très perméables. Un roman sans surprise qui a le mérite d'éveiller nos consciences endormies.

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Les initiés

Je le dis tout de go je ne recommanderai certes pas ce roman , fort peu policier,écrit par Thomas Bonnec qui s'appuie pour son histoire sur sa connaissance des arcanes de Bercy.Et c'est là que le bât blesse,car 80% de l'ouvrage est consacré à des discussions politico-financières parfaitement indigestes.L'auteur imagine un remake de la crise bancaire de 2008 sous un pouvoir de gauche (rose clair).Et ce n'est pas le mélo confus qu'il plaque en guise de condiment qui relève le niveau.C'est un grand festival de clichés :Les gens de gauche sont naïfs, ne comprennent rien à l'économie, les gens de droite sont des crapules cyniques mais compétents,les énarques sont une mafia,politiques et financiers ont des rapports incestueux,..etc.L'auteur à choisi son camp ,celui d'un système qui (à mon avis )nous mène à la catastrophe mais TINA comme aurait dit feue Mme Tatcher.Beuark Ce livre m'a ennuyé et irrité et je le trouve ,de surcroît, mal construit et mal écrit.Fermez le ban!
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Les initiés

Collusion et dérive affairiste dans les couloirs de Bercy.



« Elle prit quelques secondes pour contempler ce paquebot de verre, posé sur le fleuve. »



Paru en janvier 2015 en Série Noire (éditions Gallimard), le deuxième roman du journaliste et écrivain Thomas Bronnec, s’ouvre sur un suicide spectaculaire : une femme se jette dans le vide depuis le toit de Bercy. Ex-cadre du Ministère, elle a été chargée quelques années plus tôt, avec sa collègue Nathalie Renaudier, de rédiger un rapport sur le plan déployé pour venir en aide aux banques françaises au moment de la crise financière de 2008, menant pour cela des investigations trop poussées au goût de certains hauts fonctionnaires.



Cet incident tragique replonge Christophe Demory, le directeur de cabinet du Ministre des Finances, dans les souvenirs douloureux et les questions restées en suspens après le suicide de son ancienne compagne, Nathalie Renaudier.



Alors qu’une nouvelle crise bancaire se profile, quelques années après la chute de Lehman, la Ministre des Finances, la très populaire Isabelle Colson, nommée pour mettre en œuvre le programme du président socialiste nouvellement élu, ne veut pas entendre parler d’un plan de sauvetage des banques sans contrepartie, comme en 2008.



Elle a réussi jusque-là, avec le soutien de ce Directeur de Cabinet apprécié de tous parce que peu menaçant, à mettre en œuvre les promesses de campagne, en minimisant leur édulcoration par Bercy, et en particulier par l’indéboulonnable Directeur du Trésor. La situation s’envenime entre la ministre et son administration, alors que le Crédit parisien déjà sauvé en 2008 grâce au plan de soutien décidé par l’État, frôle à nouveau le gouffre, et que Christophe Demory semble perdre pied.



Collusion entre la haute administration et le milieu bancaire, dérive affairiste de la gauche au pouvoir qui trouve sa source au début des années 1980, pendant le premier septennat de François Mitterrand : En coulisse, le patron du Crédit parisien tire les ficelles, en dictant ses volontés au Directeur du Trésor et à un conseiller du Président à l’Élysée.



Faire payer les dettes des banques par l’état en échappant à toute prise de contrôle ou régulation, en profiter pour croître et engranger des profits accrus, le lecteur n’aura pas toujours la sensation de lire un ouvrage de fiction, même si (ou d’autant plus que…) ces événements sont agrémentés de corruption, de tromperies et de coups tordus. C’est très bien (et même presque trop bien) documenté, à tel point que la connaissance poussée de Thomas Bronnec, déjà auteur d’un livre sur les arcanes de Bercy avec Laurent Fargues («Bercy au cœur du pouvoir», éditions Denoël, 2011), semble empêcher, en glissant vers une pédagogie trop apparente, quoiqu’extrêmement claire, l’intrigue et les personnages de prendre toute leur ampleur.



Malgré des personnages qui ne viennent pas bousculer la fibre émotionnelle comme sait le faire une Dominique Manotti, ce roman qui plonge dans les arcanes de Bercy vaut le détour, mais il laisse trop de marbre par ce qui ressemble sans doute à un manque d’engagement.



Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :

https://charybde2.wordpress.com/2015/11/17/note-de-lecture-les-inities-thomas-bronnec/



Pour acheter ce livre chez Charybde, sur place ou par correspondance, c'est par là :

http://www.charybde.fr/thomas-bronnec/les-inities

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