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Citations de Thomas-Burnett Swann (57)


— Ils pensent tous que je suis un moustique qui attaque un éléphant. Avez-vous jamais entendu pareil silence ?
— Regarde autour de toi. C'est le silence de l'attention.
Ils auraient pu avoir été changés en statues de sel, ces Israélites, comme la malheureuse épouse de Lot. Aucun d'eux ne tisonnait de feu, personne ne mangeait, nul ne lustrait sa lame ou n'enfonçait un piquet de tente ; le médecin de l'armée avait laissé choir sa besace d'herbes ; Caspir le manchot était agenouillé près de sa couverture et il regardait Achinoam avec une commisération muette pleine d'adoration ; et dans le silence de cette attente, David pouvait lire l'espoir éternel de l'homme que, si les royaumes peuvent se dresser et s'écrouler, le chaos se condenser en dieux et en mondes, puis les rappeler à lui, les miracles demeurent, la magie persiste et parfois les petits triomphent, les grands sont dévorés par la poussière et les vers.
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Moi seule, j’ai rompu l’antique cycle de l’hiver qui bourgeonne au premier et de l’été qui se dissout dans le néant de l’automne. Qui a tant d’amour pour le matin qu’il supportera l’éclat du soleil tandis que les civilisations tendent leurs mains de titans pour s’emparer du ciel et vacillent, les mains vides, dans la poussière ?
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J’enviais ses certitudes ; Il semblait parler d’un monde qui avait péri avec Troie. Les dieux aimaient les mortels. La valeur était l’apanage irrévocable des princes ; la beauté celle des princesses.
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- Vert-des-forêts ?
- Oui, Cheveux-blonds ?
- Aimerais-tu devenir reine ?
Je faillis répondre : « Mais j’ai déjà été reine. » Par chance, Ségète me siffla à l’oreille : « Tu n’apprendras donc jamais ?
- Oui, répondis-je. J’aimerais beaucoup devenir ta reine.
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C’était un dieu, il n’avait pas besoin de mépriser ; il se bornait à condescendre. Il avait entre les mains le pouvoir de juger, de rejeter oui d’admettre.
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La déesse des voleurs n’était pas l’amie des honnêtes gens. Elle avait pou fond de commerce malédictions, imprécations et accidents. Ma foi, j’avais proféré assez de mensonges au cours de ma vie pour me valoir l’immunité ; à vrai dire, elle me considérait sans doute comme un membre de son clergé.
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Des ombres siégèrent avec nous ; puis le crépuscule, triste compagnon ; ensuite la nuit, cette dame grave et douce aux robes d’ébène.
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La femme me surprit. Tentatrice, tueuse, amante, petite fille lasse, amoureuse rêveuse – les humeurs succédaient aux humeurs. Son visage, cascade de cheveux, la posture de son corps changeaient comme un arbre, tantôt vu de nuit, embrumé, irréel ; tantôt avant l’aube, spectral dans la lumière qui s’annonce ; radieux sous les alouettes matinales, pâles elles-mêmes, mais qui capturent les rayons du soleil comme d’autres oiseaux attrapent les papillons pour les muer ne chant ; silencieux à midi sous la gerbe solaire ; prenant ses aises au crépuscule, ramures déployées comme pour rappeler les oiseaux – pour la chaleur et le sommeil. Au travers de toutes ses mutations, un arbre reste un arbre. Sa variété n’est pas incohérence. Il reste ancré dans la roche mère et l’émerveillement. Ainsi en allait-il de Mellone.
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Elle ouvrit les yeux et des royaumes nous contemplèrent – Troie, campée sur le travers de sa colline venteuse… Carthage, ses bâtiments noirs entre une jungle et une mer sans retour… Une ville qui se un nom pour parcourir le monde ; résolue comme Hercule à des travaux, des guerres et des gloires ; une géante, mais une géante aveugle, sauf quand elle choisissait de voir…
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L’amour est de silences autant que de paroles.
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Elle choisit ses mots comme je pourrais choisir les cailloux de ma fronde. Elle les choisit pour blesser.
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Le désir le défigura pour en faire un masque de mime. Il sourit ; ce sourire était à la fois invitation et menace : Accepte ou soumets-toi.
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- Les champs Elysées…
- Une invention de poètes. Beaucoup trop jolie pour qu’on y croit. Pour moi le Styx ressemble à un océan à une seule côte. Interroge n’importe lequel lémure. Il t’en dira autant.
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Le souvenir est un Protée qui change de forme.
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J’ai toujours dit que ma mère était la mer, et j’étais fière de moi. Mais tu es le chaos, l’amour et la haine aussi interchangeables que la tempête et le calme. Je suis la terre. Énée est le ciel. Ensemble, nous sommes inséparables. Immuables, sinon pour grandir. Reste dans la solitude que tu t’es créée, et envie-nous.
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L’amour ajoute et ne retranche pas.
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Que l’amour soit. C’est ainsi, et ainsi seulement que j’exige un sacrifice. Un baiser est pour moi de la myrrhe. Une étreinte est une hécatombe. Et les tendres mots de la passion sont mon vin consacré.
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- Ascagne et moi formons une seule âme en deux corps. Nous nous complétons. Je suis le rêveur, il est le réaliste. Ensemble, nous ne faisons qu’un.
- Et moi, qui suis-je ?
- La femme que nous vénérons mutuellement.
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La voix était douce, mais ophidienne aussi, comme celle d’un népenthès. Il regarda dans l’eau et vit une femme que Seule Didon et Hélène (et certainement Grand-mère Aphrodite) surpassaient en beauté. Des robes auraient fait affront à son visage et à ses formes sans défaut. Les cheveux d’ambre qui nimbaient sa tête semblaient dérobés au soleil. Non, elle n’appartenait pas au soleil. Elle appartenait aux mondes souterrains, volcaniques : brillante, mais étrangement froide.
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Mais il y avait en elle une différence qui se situait dans une fierté qui n’était pas de la hauteur, dans une force qui n’était pas de la dureté, dans un tristesse qui n’était pas de l’apitoiement sur son sort. C’était une jacinthe, semblable à celles qui étaient brodées sur sa tunique. Protégée par des abeilles. Pour ses amis des pétales. Pour ses ennemis, des dards. Il n’y avait personne comme elle dans tout le Bois d’Errance.
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