Thomas de Quincey est un auteur du XIXème siècle à peu près oublié aujourd'hui et pourtant son style est très accessible ; ou est-ce la traduction d'Alfred de Musset qui fausse mon jugement ?
Quoi qu'il en soit, il n'est pas désagréable de se perdre dans les souvenirs et les confessions du narrateur, opiomane très désireux de nous faire partager son expérience de consommateur averti. Sans fausse pudeur, il raconte et se raconte et sans doute est-il encore quelque peu sous l'emprise du puissant narcotique car sa pensée est aussi volatile que sa narration est décousue. Ainsi, on passe sans crier gare de très intéressants extraits romanesques relatant sa vie dans les bas-fonds ou les brillants bals de Londres, sa relation avec Anna, une jeune fille misérable, son duel avec le séducteur de la belle... à des délires opiacés qui nous plongent dans des rêves d'épouvante où des corps légués à la médecine vous tendent leurs bras scrofuleux.
De la diversité de ton et de l'érudition dans ce témoignage fictif et, semble-t-il, teinté d'auto-portrait. Une plume classique à redécouvrir.
Challenge XIXème siècle 2018
Challenge ABC 2018 - 2019
Challenge des 50 Objets 2018 - 2019
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Ce livre est une petite curiosité insolite. Idéal pour un happy hours à frissons entre amis ou une soirée pyjama déjantée. . .
Mais restons sérieux et revenons à notre propos premier, en dissertant amicalement sur la pratique de l'assassinat, ce dernier porté au firmament du raffinement esthétique et considéré comme une œuvre d'art s'il est bien exécuté dans les règles et dans les codes déontologiques d'une respectable société d'assassins.
L'auteur en présentant cette réflexion singulière sur un thème qui fait froid dans le dos d'une manière aristocratique et baroque, déconcerte le lecteur, cependant en évoquant avec précision, détails macabres et richesse du propos historique, il nous plonge avec malice dans les antres morbides de diaboliques meurtriers en série ou sectes d'assassins sanguinaires. Grâce à ce stratagème, De Quincey dédramatise le sujet, faisant des lecteurs des voyeurs avides de sensations criminelles comme dans un bon roman policier.
Néanmoins, il ne fait pas bon à rester dans le coin, les coups de rasoir et les gorges tranchées éclaboussant à profusion, risquant de tâcher irrémédiablement les pages de ce passionnant, mais éprouvant livre.
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En 1816, dans une petite ville du nord de l’Allemagne, un magnifique jeune homme, auréolé d’exploits militaires, rencontre une belle jeune femme bien sous tous rapports. Les coups de foudre sont immédiats.
Ce qui aurait pu rester une banale histoire d’amour devient vite un polar oppressant. Un groupe de tueurs en série sévit en effet alors dans la ville. Malgré quelques constantes repérées par les enquêteur (l’absence de vol), le mystère demeure jusqu’au terme du récit. Qui tue ? Et pourquoi ?
Ce très court roman (85 pages) mélange tragédie et polar, dans un style classique ou soutenu.
Cette lecture était une première pour moi avec Thomas De Quincey (1785-1859). Je relirai volontiers cet auteur britannique (surtout connu pour ses "Confessions d’un mangeur d’opium" et "De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts").
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Partant des notes prises par Wasianski, l’ancien élève qui s’occupa de Kant à la fin de sa vie, de Quincey nous présente ici d’une manière très humaine et touchante les derniers moments de la sénescence kantienne.
Doté d’une volonté peu commune, Kant s’était imposé un régime rigoureux qui lui a permis de se rendre à quatre-vingts ans avec son petit corps voûté, aux épaules inégales et dont la cage thoracique trop étroite écrasait les poumons. Si cette existence exceptionnelle a accomplit cet effort, c’est afin de se donner les moyens de se consacrer à la mise en lumière d’une possibilité d’espérance qui devint tout son être : la moralité.
En effet, cette volonté peu commune ne tenait rien pour bon dans le monde en dehors d’une volonté bonne (FMM, 393). C’est donc en souhaitant de tout cœur que les efforts de cet homme admirable n’auront pas été vains que nous reprenons à notre compte la phrase conclusive de ce petit opuscule : « Paix à sa poussière; et à sa mémoire éternel honneur! »
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On Murder Considered as One of the Fine Arts
Traduction & préface : Pierre Leyris
Essai extrêmement célèbre sorti en 1827 dans l'Angleterre pré-victorienne, "De l'Assassinat Considéré Comme Un des Beaux-Arts" est un ouvrage singulier, où l'humour noir à la britannique le dispute à une volonté passionnée de comprendre ce mécanisme subtil et ingérable qui, de n'importe quel homme, peut faire un meurtrier pour le plaisir. Tiraillé entre ces deux tendances, le livre en ressort un peu bancal : si le lecteur sourit et rit même de bon coeur en parcourant les deux premiers textes du recueil, la chose lui devient impossible dès qu'il aborde le "Post-scriptum" - la partie la plus longue de l'essai - dans lequel De Quincey, renonçant à l'ironie et aux descriptions de quelques grotesques tel "Crapaud-dans-son-trou", se penche dans le détail sur le cas de John Williams, assassin, en 1812, des membres de deux paisibles familles londoniennes.
Peu à peu, l'auteur passe de l'idée abstraite du meurtre à la matérialisation de ce fantasme dans une réalité qui, pour les premiers lecteurs de son texte, était encore très présente et qui, pour nous, gens du XXIème qui avons connu une partie du XXème, trouve tous les jours dans l'actualité le moyen de se recomposer avec profit. Il commence sa liste d'assassins par Caïn le biblique, poursuit allègrement avec des "meurtres d'Etat", tels ceux de Henri III et de Henri IV en France et celui du duc de Buckingham en Grande-Bretagne, crée une réjouissante digression sur les philosophes qui manquèrent d'être assassinés pour une raison ou pour une autre - Descartes et Spinoza sont du nombre - et termine par la description d'une réunions d'"amateurs" - entendez en crimes - présidée par lui-même ou plutôt par son alter ego, le narrateur anonyme, et dont les membres portent à n'en plus finir des toasts aussi absurdes que morbides, dans une atmosphère délirante qui rappellera à certains la bouffonnerie des premières pages des "Pickwick Papers."
Le "Post-scriptum", lui, use d'un tout autre ton : grave, réfléchi, il accumule les détails sur ce qui fut l'affaire Marr-Williamson, reconstitue, avec une précision qui eût fait l'admiration de Sherlock Holmes, les gestes de l'assassin au milieu des carnages qu'il provoque, et surtout s'interroge sur les raisons de ses actes. Au début, c'est vrai, De Quincey nous laisse croire que Williams tuait uniquement pour l'argent et que, chez les Marr, il se sentit contraint, pour sa propre sécurité, de ne laisser aucun témoin. Seulement, si ces motifs sont certainement exacts, ils ne sauraient représenter la vérité dans son intégralité.
Dans la deuxième affaire, De Quincey, avec une puissance d'évocation qui transporte son lecteur sur la scène du crime et le transforme en un témoin ignoré de l'assassin mais toujours susceptible d'être découvert par lui, démontre que, après avoir abattu Mr et Mrs Williamson ainsi que leur malheureuse servante, leur tueur n'a aucune raison d'égorger la petite fille qui dort, deux étages plus haut, dans sa chambre. D'ailleurs, lorsqu'il se déplace au second afin d'y chercher ce qu'il pourrait y voler, Williams le constate de ses propres yeux : l'enfant ne s'est pas réveillée, elle ignore tout de ce qui s'est passé au rez-de-chaussée tout comme elle ignore qu'il vient d'entrer dans sa chambre dans le but de la tuer à son tour.
Et pourtant, Williams, au lieu de se retirer, s'avance et reprend sa lame de rasoir. Il faudra l'intervention quasi miraculeuse des voisins, ameutés par un jeune domestique qui avait réussi à s'enfuir sans que le tueur soupçonnât sa présence, pour que l'enfant échappe à la mort.
Et c'est là qu'on découvre, chez Thomas de Quincey, la réelle profondeur de sa réflexion sur l'instinct de tuer ainsi que le but véritable de ces trois "conférences" commencées dans le rire, fût-il grinçant, et qui s'achèvent dans une horreur froide, reptilienne : si le profit avait été le seul mobile de Williams, il n'aurait pas cherché à égorger l'enfant mais, comme il sort sa lame, c'est bien la preuve que le domine, en réalité et par dessus tout, la soif de prendre une vie pour le seul plaisir de le faire. Sous nos yeux, l'assassin dépeint par De Quincey n'est plus un meurtrier opportuniste : il y a en lui un tueur en série qui apprend à se connaître même si la société dans laquelle il vit ignore encore tout de ses mécanismes.
Voilà en quoi la fin de "De l'Assassinat Considéré Comme Un des Beaux-Arts" est terrifiante, voilà en quoi elle annonce non seulement l'apparition de Jack l'Eventreur sur la scène de Whitechapel, soixante ans plus tard, mais aussi les innombrables serial killers du siècle suivant. Toutefois et en-dehors des faits décrits, elle n'aurait pas un tel impact sur le lecteur sans le génie visionnaire de l'écrivain. Son long "Post-scriptum" se vit comme un cauchemar éveillé qui nous glace, d'une précision visuelle telle qu'elle finit par nous blesser, une épopée de ténèbres et de sang qui, la dernière page tournée, nous laisse pour longtemps avec la dérangeante certitude que le démon le plus secret de l'être humain, l'instinct du Tueur, n'est pas près d'être exorcisé. ;o)
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"... Et, quelquefois, dans un effort pour remettre le cap sur mon logis, en fixant, d'après les principes nautiques, mes yeux sur l'étoile polaire, cherchant ambitieusement mon passage au Nord-Ouest, pour éviter de doubler de nouveau tous les caps et les promontoires que j'avais rencontrés dans mon premier voyage, j'entrais soudainement dans des labyrinthes de ruelles, dans des énigmes de cul-de-sac, dans des problèmes de rues sans issue ..."
C’est à Baudelaire (encore), dans ses « Paradis artificiels » que l’on doit la découverte de cette œuvre si singulière de Thomas de Quincey, qui mêle avec virtuosité poésie, humour noir, philosophie et érudition ; synthèse miraculeuse à laquelle, seuls quelques auteurs privilégiés sont en mesure de donner vie. On citera ici simplement Swift et Lichtenberg par la sorte de parenté qu’ils ont avec notre auteur. A cette parenté, se rajoute la forme romantique si caractéristique du XIXème siècle, qui fait de De Quincey un auteur profondément « européen », dans un sens qu’il serait bien difficile de saisir en se référant à ce qui constitue la misérable Europe que nous connaissons aujourd’hui. Une époque où tout citoyen anglais cultivé trouvait fort naturel de maitriser la langue française et où un français trouvait lui fort agréable de converser en anglais, n’ayant pourtant en vue aucun profit marchand.
Mais notre prolixe auteur ne s’arrêta pas en si bon chemin et beaucoup se surprendront de le retrouver, cité en référence par Marx dans son Capital, et donc dans un domaine qui a désormais fort peu de lien avec la poésie ; l’explication tient au fait que notre homme avait le sens du commun et de l’universel, justement. Et que c’est peut-être bien cela qui fait les vrais poètes, en finalité …
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Visage marginal de la littérature, Thomas De Quincey crée avec les rêves et les cauchemars qui le hantent. Des rêves provoqués par l’opium, sa déesse noire, auxquels il va donner une valeur esthétique.
Dès le temps de ses études à Oxford, l’auteur prend du laudanum pour calmer ses douleurs. Au XIXème, l’opium n’est pas illégal (c’est un anti-douleur, au même titre que l’aspirine). Cette drogue, l’enchantant et l’asservissant, lui vaudra les plus grands plaisirs et les pires souffrances de sa vie.
Amateur, il prend d’abord l’opium par plaisir et chante ses louanges. Ironique, il décrit alors ses visions avec auto-dérision.
C’est l’accumulation des chagrins et des soucis qui l’amèneront à prendre quelques 5000 gouttes de laudanum par jour. Sans argent et honteux, devenu un paria, il tombe dans une terrible détresse morale, accompagnée de la conviction, cette fois, qu’elle est due directement à l’excès d’opium. Durant cette période, il devient la proie du hasard et nous décrit ses errances, sa souffrance morale et ses cauchemars.
Il est difficile de mesurer l’influence que l’opium pouvait exercer sur l’équilibre de l’auteur et sur les affections nerveuses aigües dont il avait à souffrir ainsi que sur son pouvoir de concentration et sur son imagination créatrice tant les effets de cette drogue sont ambivalents. L’auteur lui-même est plein de contradictions à cet égard, le qualifiant de remède puis de poison.
Car, s’il ne peut pas disculper entièrement l’opium des états d’angoisse, d’abattement voisin du désespoir, il ne peut ni ne veut renier tout à fait ce cher poison. L’opium est trop intimement lié aux fêtes de sa sensibilité, aux riches associations de sa mémoire profonde, à sa manière, indépendante des pièges sensoriels et routiniers, de percevoir et de concevoir ne fut-ce que le Temps.
Difficile de définir un genre : autobiographie, essai ? Le texte mêle narration, rhétorique, argumentaire et prose poétique. L’auteur veut prouver quelque chose. Il essaie de capter la bonne volonté du lecteur et de justifier ses projets. Il veut émouvoir, plaire et enseigner.
Son récit manque d’organisation et de pudeur. Sa sensibilité s’introduit dans l’œuvre et a besoin de la dispersion pour s’exprimer mais avec un ancrage dans le réel. Ici pas d’argument d’autorité, mais des thèses qui s’appuient sur son propre vécu. Sa phrase circule et fait des détours continuels, sa personnalité est désintégrée : il n’y a plus de faculté de jugement ni de sens de la construction et moins encore de sens des proportions. L’imagination a pris le relais et l’homme raisonnable a abdiqué.
C’est un professeur d’anglais qui m’a fait découvrir ce livre à l’université. J’avais adoré travailler sur les extraits qu’il nous avait proposés et j’avais acheté l’ouvrage (en français je dois l’avouer) pour étudier ce texte plus en profondeur. A l’époque, j’avais beaucoup aimé cet écrit. Était-ce dû à mon âge, à mon enthousiasme d’étudiante ou aux cours bien orchestrés de mon professeur ? Je n’ai pas retrouvé le même engouement à ma deuxième lecture, des années plus tard. Il s’agit néanmoins d’un témoignage poignant dans lequel l’auteur nous prend par la main pour nous montrer les tableaux de sa vie, ses rêves teintés d’opium, son errance dans une Angleterre déshabitée et pourtant grouillante et le sentiment d’étrangeté qu’il éprouvait dans propre vie et celle des autres...
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La nonne militaire d'Espagne est un roman fortement inspiré de faits réels, reconnus et attestés par les grands de l'époque, à savoir le roi et le pape. Thomas de Quincey nous raconte la vie tumultueuse et extravagante de Catalina de Arauso. Née en 1592, et promise dès son plus jeune âge à une vie monastique, Catalina (devenue Kate sous la plume de l'auteur) s'enfuit du couvent à 15 ans et embarque pour l'Amérique déguisée en garçon. Grande et forte, elle adopte sans difficulté l'identité d'un jeune homme et intègre l'armée où elle se fait remarquer pour sa bravoure. Que ce soit sur terre ou sur mer, la vie de Kate n'est qu'une suite de dangers et d'aventures périlleuses autant que rocambolesques.
Thomas de Quincey, nous a laissé là un joli petit bijou de la littérature du XIXè siècle que j'ai eu grand plaisir à découvrir. Malgré des phrases un peu longues, la lecture en est cependant facile et agréable. Thomas de Quincey en s'adressant directement à son lecteur, en lui demandant son avis ou le prenant à témoin, nous implique vraiment dans l'histoire et rend Kate très attachante.
Un petit bijou donc ! ... qui n'a pas eu encore l'intérêt et la reconnaissance qu'il mérite (seulement 2 critiques à ce jour) et que je recommande vivement.
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Un très court essai portant, comme son nom l'indique, sur l'énigme de la sphinx, du mythe oedipien, que l'auteur affirme avoir résolu d'une façon nouvelle malgré l'ancienneté de l'énigme.
Un essai intéressant, qui aborde le fond mythologique classique, qui, sans forcément renouveler l'étude du mythe oedipien, y apporte un petit plus assez évident mais auquel personne n'avait prêté d'intérêt avant de Quincey.
Un agréable moment de lecture dans un petit opuscule de quelques dizaines de pages.
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Challenge ABC 2014/2015
Il reste toujours deux ou trois lettres difficiles à boucler dans le challenge ABC...Une heure à perdre dans une gare, un présentoir de Folio 2€, et un Q à portée de main (pas de mauvais jeu de mots, s'il vous plaît): un petit roman vite lu (vite oublié aussi). Une ville du nord de l'Allemagne, un beau jeune homme qui s'installe,une série de crimes mystérieux sans mobile apparent, et la solution de l'énigme, sans vraie surprise dans les dernières pages.
Classique, un rien désuet, mais prenant tout de même...
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Thomas de Quincey est resté célèbre pour deux textes qui sont « Les confessions d'un mangeur d'opium » (traduit en France par Baudelaire, avec des ajouts personnels de la main du poète, intégré dans son livre « Les paradis artificiels ») et pour le fameux « De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts » dont le but est de percevoir le meurtre sous un aspect esthétique.
Rédigé sous forme d'essai (une conférence fictive plus exactement), un conférencier anonyme, faisant partie d'une société secrète dénommée la société pour l'encouragement au meurtre mais désigné plus communément par soucis d'euphémisme évident, « Société des connaisseurs en meurtre ». Les membres de cette société se réunissent mensuellement pour digresser, débattre des derniers faits divers meurtriers comme s'il s'agissait d'un tableau ou d'une sculpture. Cette conférence-ci se place sous les auspices du meurtrier John Williams, dont les méfaits seront minutieusement décrits dans le « Post-Scriptum ».
Le passage ayant retenu mon attention concerne celui sur les philosophes où il affirme que « C'est un fait qu'au cours des deux derniers siècles tout philosophe éminent a été assassiné, ou du moins s'est vu tout près de l'être. » il commence avec Des Cartes (sic) qui à l'époque de ses 26 ans, cherchant une embarcation pour la Frise occidentale, découvre que l'équipage n'est constitué que de dangereux malfrats qui n'en voulaient qu'à sa bourse. Il réussit à se tirer de ce mauvais pas en leur parlant la même langue qu'eux et en les menaçant. Puis il enchaîne sur Spinoza, se basant sur un ouvrage du nom de « La vie de Spinoza » écrit par Jean Colérus, en prétendant que Spinoza aurait été empoisonné, il oublie, le sait-il même, que le philosophe hollandais avait manqué de se faire poignarder ? En tout cas je n'en ai jamais entendu parler. Il finit ensuite en déclarant que Hobbes aurait fait un « beau sujet d'assassinat » parce que, selon lui, il « mérite une rossée pour avoir écrit Léviathan, et deux ou trois rossées pour avoir écrit un pentamètre qui se termine aussi vilainement que par terror ubique aderat ! ».
Pour conclure, le point faible de ce livre est son manque de structure car le texte de chacune des trois parties défile comme si on naviguait sur des torrents indomptables. S'il avait intégré des titres à chaque paragraphe, cela aurait été un sérieux antidote à la lassitude qui peut nous gagner à sa lecture.
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c'est une autobiographie, qui fait référence à son addiction à l’opium, qu’il consomme sous forme de teinture alcoolique (en vente libre à l’époque) pour soigner une douleur. Il référence aussi une consommation de l’opium sous sa forme brut.
Troublantes ses révélations sur le bonheur que lui procure l'opium.....
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Un classique qui mérite le détour, iconoclaste, terrible, sans pareil! Un vrai petit bijou d’humour noir totalement sans pitié, que je vous conseille de découvrir très vite.
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Entre nouvelle et conte fantastique, un futur mari doit montrer ses qualités de chasseur avant de célébrer son mariage. Un homme va lui donner des balles magiques qui ne ratent jamais leur cible. Il va en vouloir encore et encore ...
"The fatal marksman" (1823) est une adaptation d'un conte allemand, Der Freischütz, dont j'ignorais tout : j'ai donc découvert avec grand plaisir ce petit texte où l'on croise une femme amoureuse, un défi, un vieil homme boiteux, un diable, une sorcière, des fantômes et autres illusions et êtres volants.
C'est rythmé, rapide, avec un brin de légèreté et d'humour. On ressent de l'empathie pour notre pauvre tireur, dont on se demande jusqu'au bout s'il va s'en sortir. Et la fin est inattendue !
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On retrouve, dans l’œuvre de Thomas de Quincey, cette hantise de la mort subite qui conditionne selon lui le fait que la victime se retrouve sans préparation face au tribunal suprême. Peut-on raisonnablement considérer qu’un seul jour, un seul être, quel que fut le temps d’agonie qui lui fut échu, fut préparé à cela?
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